Une nouvelle étude sur la situation du monde face à la pandémie du covid-19, avec son nouveau mutant très contagieux Omicron agissant en parallèle avec le mutant Delta très meurtrier. Cette étude, comme les précédentes, est totalement indépendante de toute pression extérieure. Elle a pour but d’informer objectivement tous les lecteurs, et ouvrir les débats à partir des données remontées des pays. Nous  avons retenu 130 pays du monde, dont les 100 font partie de notre panel 100 d’observation sur l’évolution de la pandémie dans le monde. Nous avons répartis les 130 pays dans cinq espaces covid-19, comme nous le faisons depuis le début de la pandémie du covid-19.

I- Les disparités entre les espaces covid-19 dans le monde

1°- L’Amérique du nord comprend le Canada et les États-Unis. Au 31 décembre 2021, ils totalisent :

  • 5% de la population mondiale et 20% des personnes contaminées
  • 16% des décès enregistrés et 17% des personnes reconnues guéries
  • 45% des cas contagieux testés et 9% des doses de vaccins injectées

2°- L’Europe comprenant les 27 pays de l’Union européenne (sauf Malte), le Royaume-Uni, la Suisse et la Norvège. Au 31 décembre 2021, cet important espace représente :

  • 7% de la population mondiale, mais 24% des personnes contaminées
  • 20% des décès enregistrés et 23% des cas reconnus guéris dans le monde
  • 35% des cas contagieux testés et 10% des doses de vaccins injectées.

     A eux seuls, ces espaces occidentaux représentant 12% de la population mondiale concentrent 44% des contaminations dans le monde, 36% des décès attribués au covid-19, 80% des risques de contaminations et près de 20% des doses de vaccins comptabilisées dans le monde.


3°- L’Amérique latine est représentée par dix-sept pays totalisant :

  • 8% de la population mondiale et 16% des personnes contaminées
  • 28% des décès à eux seuls, et 17% des cas enregistrés guéris dans le monde
  • 11% des cas encore contagieux et un équilibre de 10% des vaccins injectés

4°- L’Afrique est représentée par tous ses cinquante-quatre États, répartis en cinq régions géographiques. Ce continent moins bien doté en moyens de contrôle et de suivi de la pandémie pour toutes les populations comme en Occident, compte :

- 17% de la population mondiale, mais 3% des cas de contaminations connus

- 4% des décès dans le monde et 3% des cas de guérison enregistrés

- 3% des risques de contaminations et 3% des vaccins injectés. L’on peut considérer que ces dotations de vaccins pourraient suffire au regard de la proportion des personnes contaminées. Néanmoins, s’il fallait couvrir une proportion des populations totales et non des populations à risque identifiées, cette part de 3% ne serait pas suffisante. Il faudrait alors disposer d’au moins 17% à 20% des doses disponibles dans le monde pour assurer une injection à toute personne éligible. Et en cas de deux ou trois doses, cette proportion serait également au moins doublée comme cela est perçu dans des pays occidentaux en moyenne (5% de la population mondiale en Amérique du Nord qui disposent de presque 10% des doses de vaccins disponibles dans le monde). Néanmoins, de nombreux experts considèrent que la vaccination devrait être destinée aux seules personnes identifiées comme vulnérables. La structure démographique africaine présente une population jeune, dotée d’une immunité naturelle élevée au regard des conditions souvent hostiles de vie, connaissant déjà d’autres foyers viraux et bactériens très agressifs. Au cas où la fragilité se concentrerait sur moins de 5% de la population mondiale, une part équivalente des vaccins couvrirait les besoins des populations. Il s’en suit que de nombreux États ne disposent pas de ressources pour faire face aux contraintes d’acquisition des vaccins. Développer les efforts de recherche des traitements apparaît très nettement comme une meilleure solution adaptée à de nombreux pays africains.

5°- Le reste du monde est représenté par vingt-huit pays appartenant principalement à l’Europe et à l’Asie. Le poids des pays d’Asie (Chine, Inde, Indonésie) élève la contribution du reste du monde à :

  • 57% de la population mondiale pour 31% des personnes contaminées
  • 28% des décès enregistrés (autant que les 17 pays de l’Amérique latine, mais deux fois plus de guérison, soit 34% de la part mondiale).
  • 6% des cas encore contagieux testés et près de 69% de la part des vaccins.

Le tableau ci-dessus synthétise la répartition de la population, des contaminations, des décès, des malades, des personnes enregistrées guéries et l’accès aux doses de vaccins dans le monde au 31/12/2021

II- La situation des pays face aux contaminations, aux décès et aux doses de vaccins dans le monde

     La propagation du virus de la covid-19 a repris rapidement avec l’apparition du variant Omicron, à la suite du variant Delta fortement mortel. Le tableau suivant montre que les risques des contaminations restent très élevés dans de nombreux pays occidentaux malgré la couverture vaccinale parmi les plus élevées du monde.

Tableau présentant les situations de chacun des pays les plus éprouvés par les contaminations dans le monde au 31/12/2021

     1°- En effet, parmi les vingt-six premiers pays de notre panel100 dont le risque de contamination se retrouve au-dessus de 8.000 cas contagieux pour une population d’un million d’habitants, on retrouve vingt-trois pays de l’Europe occidentale, le Honduras, le Pérou et les États-Unis. Cependant, la couverture vaccinale élevée dans ces pays représente plus de 1.000 doses de vaccins pour mille habitants, à l’exception du Honduras (968) et la Bulgarie (532). Ce sont alors les pays parmi les plus couverts par les vaccins. Cependant, la vaccination massive n’a pas empêché l’explosion des contaminations qui frappent les personnes vaccinées et les personnes non-vaccinées. Les deux populations se retrouvent ainsi à l’hôpital et en réanimation. Elles se rejoignent également dans la mortalité, qui a baissé mais qui reste réelle. Aussi, les plus fortes mortalités mondiales à ce jour du 31 décembre 2021, présentées par l’indicateur de nombre de plus de 1.500 décès attribués au covid-19 par population d’un million d’habitants, se retrouvent dans les pays de ce groupe : Bulgarie (4.455), Hongrie (4.056), Tchéquie (3.374), Lituanie (2.714), Slovénie (2.688), Pologne (2.564), États-Unis (2.555), Belgique (2.443), Royaume-Uni (2.189), Italie (2.273), Grèce (1.995), Espagne (1.912), Portugal (1.859), France (1.845), Suède (1.512). Ils combinent les critères d’afficher plus de 8.000 cas contagieux testés et plus de 1.500 décès par population d’un million d’habitants.

     2°- Le deuxième groupe comprend également vingt-six pays. Mais, à la différence du premier groupe, tous les continents y sont représentés. Les plus forts risques de contaminations au-delà de 5.000 cas par million d’habitants sont : l’Allemagne, la Slovaquie, la Croatie, le Canada, la Lettonie, l’Australie, l’Argentine et le Rwanda en Afrique. Néanmoins, ceux qui combinent le risque de contamination entre 1.500 et 8.000 cas, et plus de 1.500 décès par million d’habitants deviennent la Slovaquie (7.882 et 3.047), la Croatie (6.713 et 3.054), la Lettonie (6.128 et 2.423), l’Autriche (3.351 et 1.525) pour les pays du camp occidental ; l’Argentine (5.032 et 2.562), la Bolivie (4.560 et 1.686), l’Équateur (4.073 et 1.909), le Mexique (2.826 et 2.321), le Panama (2.564 et 1.721), l’Uruguay (2.376 et 1.776), le Chili (2.208 et 2.046) parmi les pays d’Amérique latine très fortement secoués par la covid-19 ; la Russie (4.983 et 2.116), l’Afrique du Sud (3.256 et 1.537), l’Ukraine (2.208 et 2.193), l’Arménie (1.822 et 2.690) dans les autres pays. Ces pays dont la mortalité est comparable à celle des pays du premier groupe, mais moins contagieux qu’eux, sont également dotés en couverture vaccinale au-delà de 1.000 doses par population de mille habitants, à l’exception de la Bolivie (836), l’Afrique du Sud (470), l’Ukraine (649) et l’Arménie (549). L’on constate alors que cette couverture vaccinale n’empêche pas de fortes progressions des contaminations et une forte poussée de la mortalité au 31 décembre 2021. Il faudrait examiner les effets des nouveaux vaccins ARN-m sur les rapides mutations du virus, de fortes transmissions des variants et la diminution de l’immunité naturelle.

Tableau présentant les situations de chacun des pays entre 1.500 et 8.000 cas de contaminations et la mortalité au-delà de 1.500 décès par million d’habitants. L’on voit que, selon les pays, les contaminations sont corrélées avec les décès, malgré de hauts niveaux de couverture vaccinale au 31/12/2021

     3°- Le troisième groupe comprend également vingt-six pays dont les risques de contamination par des personnes testées positives à la covid-19 évoluent entre 200 et 1.500 cas pour un million d’habitants. C’est donc dire que les risques sont faibles, en comparaison avec les pays des deux groupes précédents. Cependant, dans ces pays, l’on observe que certains pays ont connu une forte mortalité au-delà de 1.500 décès attribués à la covid-19 pour un million d’habitants. Il s’agit notamment de la Colombie (2.554 décès et 1.258 doses de vaccins pour mille habitants), le Brésil (2.913 décès et 1.558 doses pour mille habitants), la Tunisie (1.567 décès et 1.384 doses) pour les pays dotés en vaccins. On note également la Roumanie (3.054 décès et 822 doses de vaccins) et le Paraguay (2.331 décès et 958 doses de vaccins pour mille habitants). La majorité des pays de ce groupe se situe sous le seuil de 1.000 cas de personnes testées positives à la covid-19 pour une population d’un million d’habitants.

Tableau présentant les situations de chacun des pays entre 200 et 1.500 cas de contaminations et la mortalité au-delà de 1.500 décès par million d’habitants. L’on voit que, selon les pays, les contaminations de faible intensité sont accompagnées des décès importants au-delà de 1.500 morts pour un million d’habitants, malgré de hauts niveaux de couverture vaccinale au 31/12/2021. La situation est complexe

    4°- Le dernier groupe compte vingt-deux pays parmi les moins exposés aux fortes progressions des contaminations, soit moins de 200 cas enregistrés pour un million d’habitants. Certains sont bien équipés pour tester le plus grand nombre d’habitants et disposent des ressources humaines et matérielles pour couvrir l’étendue du pays (Cuba, Taïwan, Japon, Chine, Indonésie, Pakistan et Inde) ; mais d’autres disposent des ressources limitées pour relever tous les cas sur l’ensemble du territoire (Biélorussie, Madagascar, Afghanistan, Niger, Philippines). Les données sont donc d’une fiabilité inégale. Néanmoins, ils figurent parmi les pays moins secoués par la pandémie, toutes proportions gardées par rapport aux étendues des territoires et de l’importance des populations dans le pays.

Tableau présentant les situations de chacun des pays sous la barre de 200 cas de contaminations. Les fortes mortalités supérieures à 500 décès se rencontrent en Biélorussie (590), en Irak (601),  au Cuba (735) ou en Indonésie (527) ; alors que celles qui sont supérieures à 200, mais inférieures à 500, se trouvent en Arabie saoudite (255), en Inde (349) et aux Philippines (470). Le reste des pays de ce groupe sont exposés à des contaminations et à la mortalité faibles au regard de la situation critique dans d’autres pays dans le monde.
 

Emmanuel Nkunzumwami

Écrivain-Essayiste
Directeur de Neres Conseil
E-mail : emmankunz@gmail.com

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