La situation sanitaire face à la covid-19 s'était stabilisée et même assouplie au début de mai 2021. Mais, les contaminations et la mortalité sont reparties à la hausse en mai et juin, et cette dégradation se poursuit. En Amérique, en Europe et en Afrique, certains pays ont connu plus de décès en sept mois de 2021 que sur dix mois de pandémie au cours de l'année 2020. Et pourtant, il nous reste encore cinq mois pour terminer l'année 2021. Est-ce à cause des mutants multiples ? Quelle est la part de la vaccination dans les pays les plus pauvres de la planète ?

Aussi, au 31 juillet 2021 dans 100 pays de notre Panel, représentant 89,7% de la population mondiale, le covid-19 c'est :
- 189.562.312 contaminés, soit 95,5% de l'ensemble mondial,
- 478.705 nouveaux cas enregistrés, soit 0,3% en plus,
- 19.403.524 personnes encore reconnues et enregistrées malades ou asymptotiques susceptibles de transmettre le virus, soit 10,2% des cas contaminés depuis le début de la pandémie,
- 4.104.575 décès depuis le début de la pandémie, soit 97,0% des morts du ou avec le covid-19 dans le monde (plus de 4,232 millions de morts) et 2,2% de tous les contaminés. L'ensemble des décès attribués à la maladie du virus covid-19 dans le monde représente 0,05% de la population mondiale. 
- 7.753 nouveaux décès du seul jour du 31 juillet 2021 (soit 0,2% des décès),
- 166.054.213 personnes déclarées guéries, soit 87,6% des personnes contaminées, en moyenne mondiale.

Cette étude est menée avec une rigueur scientifique, selon les données disponibles, en vue d'établir l'état des lieux des contaminations et de la mortalité dans chacun des pays du monde face à la pandémie. Nous avons pris le parti de mettre librement à la disposition des chercheurs, des États, des organisations et des citoyens les résultats de cette étude.

1- Les données détaillées par pays du Panel100

     Nous avons classé les 100 pays par ordre décroissant de la mortalité relative attribuée à la covid-19. Il s'agit de l'indicateur que nous avons proposé depuis le début de la pandémie, aujourd'hui adopté dans plusieurs publications, du nombre de décès pour une population d'un million d'habitants. Il indique la densité des décès dans la population de chaque pays : les pays les plus frappés présentent plus de mille morts pour une population d'un million d'habitants. L'indicateur suivant est celui de la dissémination du virus dans la population par les contaminations. Plus le nombre de contagieux est important dans la population, plus le risque est grand d'être contaminé dans le pays, à travers les interactions humaines. C'est le nombre de personnes malades ou asymptomatiques contagieuses testées positives au covid-19 pour une population d'un million d'habitants. Le pays devient un véritable foyer des contaminations avec plus de dix mille cas contagieux pour un million d'habitants. Mais cet indicateur peut évoluer à la hausse (lorsque les contaminations s'accroissent alors que le rythme des guérisons stagne ou diminue) ou à la baisse (lorsque le rythme des contaminations diminue et que celui des guérisons s'accélère). Dans notre panel100, nous observons que les pays à forte densité de mortalité, au-delà de 1.000 morts pour un million d'habitants, se situent principalement en Europe et en Amérique.

     En croisant les deux indicateurs, on relève les pays à forte densité de mortalité attribuée au covid-19 et à fort niveau de contamination au 31 juillet 2021. Nous avons classé les pays du Panel100 par ordre décroissant de la densité de mortalité et nous les avons répartis en quatre quarts de vingt-cinq pays par groupe.

1°- Le premier quart comprend les pays à très forte densité de décès attribués au covid-19, entre le Pérou (5.955, en forte progression) et la Tunisie (1.666, en forte progression, premier pays africain dans le classement de tête dans la mortalité mondiale). Le Top13 de ces pays est constitué de 13 pays de plus de 2.000 morts pour un million d'habitants. Ce sont le Pérou (5.955), la Hongrie (3.108), la Tchéquie (2.836), la Bulgarie (2.621), le Brésil (2.617), la Colombie (2.373), l'Argentine (2.311), la Slovaquie (2.297),  la Belgique (2.178), la Slovénie (2.130), l'Italie (2.118), le Paraguay (2.100) et la Croatie (2.012). Soit treize pays au-dessus de 2.000 décès enregistrés pour un million d'habitants. Ce classement est relativement constant depuis le début de juillet 2021. Il est constitué de Huit pays européens et Cinq pays sud-américains. Les douze autres pays suivants, entre 1.600 et 2.000 décès pour un million d'habitants, sont : la Pologne, le Royaume-Uni, les États-Unis, le Mexique, le Chili, l’Équateur, la Roumanie, l'Espagne, l'Uruguay, le Portugal, la France et la Tunisie. Avec une situation qui s'assainit progressivement, la France (1.668) est au coude-à-coude avec la Tunisie (1.666) dont les contaminations et les décès explosent.

     Les pays les plus éprouvés combinent la forte densité de mortalité et la présence encore importante d'un très haut niveau des contaminations. Dans ce premier quart, on y trouve : le Pérou (5.909 et 58.081), le Royaume-Uni (1.910 et 17.945), les États-Unis (1.901 et 16.458), l'Espagne (1.743 et 13.996), l'Argentine (2.311 et 5.564) et la Tunisie (1.666 et 5.008). Ce sont les pays à fortes tensions avec la covid-19, avec plus de 5.000 malades ou asymptomatiques enregistrés. La France (1.668 et 4.687) figure bien dans ce premier quart, mais les indicateurs le situent dans le bas du classement, derrière de nombreux autres pays européens, comme l'on peut l'observer dans ce tableau. Ce sont ces informations qui indiquent que les mesures sanitaires mises en place ont porté leurs fruits, et qu'elles militeraient pour leur maintien en l'état avec le respect strict des mesures actuelles sans engager de nouvelles restrictions ou renforcer le durcissement par le pass sanitaire.

2°- Le deuxième quart comprend les pays entre la Lituanie (1.622) et le Canada (795). L'Afrique du Sud (1.214 et 2.581)  est le deuxième pays le plus éprouvé sur le continent africain après la Tunisie. Cependant, elle ne figure pas parmi les pays les plus éprouvés de ce deuxième groupe. Les pays en fortes tensions sont les Pays-Bas (1.040 décès et 10.480 cas contagieux pour un million d'habitants), l'Irlande (1.020 et 5.709), le Costa Rica (987 et 14.162), le Honduras (791 et 19.040) et l'Iran (1.079 et 4.918 sous le seuil de 5.000 contagieux pour un million d'habitants). Parmi les cinquante pays les plus éprouvés par la covid-19 dans notre Panel100, seuls deux pays africains entrent dans le classement : la Tunisie et l'Afrique du Sud. Israël n'est pas épargné avec 748 décès et 2.133 cas contagieux par million. Il apparaît que les plus fortes interactions avec les personnes issues des pays européens et américains les plus touchés par la covid-19 peuvent expliquer en partie ces singularités. Il en va de même pour les pays d'Amérique du Sud. D'autres pays africains ont rejoint ce peloton : la Namibie (1.198 et 8.118) et les Îles Seychelles (956 et 5.664). Ce sont des pays peu peuplés et à forte attractivité touristique. Ces quatre pays africains parmi les plus frappés de la covid-19 appellent une attention particulière.

     Les pays indiqués combinant la forte densité de mortalité (plus de 1.000 décès) et le haut niveau des contaminations (plus de 5.000 cas contagieux pour un million d'habitants) se trouvent dans une situation critique. Viennent ensuite l'Arménie (1.557 et 1.901), la Bolivie (1.525 et 4.106), le Luxembourg (1.313 et 1.887), la Grèce (1.241 et 3.202), la Russie (1.087 et 3.417), le Panama (1.581 et 2.913), la Lituanie (1.622 et 3.341), la Suisse (1.269 et 1.694) et quelque peu l'Estonie (959 et 2.553), où la mortalité attribuée au covid-19 et les niveaux des contaminations sont élevés. Tous les espaces du covid-19 dans le monde, en Europe et en Amérique du Sud principalement, mais également la Russie, l'Israël, ou encore l'Arménie, sont donc concernés.

3°- Le troisième quart comprend les pays dont la mortalité varie entre 90 et 700 personnes pour un million d'habitants. Ce sont des niveaux moyens, qui ne suscitent pas une vigilance particulière. De nombreux autres pays africains entrent dans ce groupe, tels que le Maroc (265 et 1.404), l’Égypte (161 et 365), la Libye (516 et 8.398), le Cap-Vert (536 et 878), la Mauritanie (121 et 624), Sao Tome et Principe (169 et 192), Eswatini (678 et 3.684), Botswana (667 et 4.166), Zimbabwe (235 et 1.981), Zambie (184 et 282), Lesotho (175 et 2.747), Comores (169 et 16) et l'Algérie (97 et 1.183). Cela donne dix-sept pays africains qui ont rejoint les groupes des pays les plus préoccupés par les contaminations et la mortalité liées ou avec le covid-19 dans le monde. Ce groupe est très diversifié, et comprend de nombreux pays asiatiques.

     Les pays les plus éprouvés sont peu frappés que les cinquante pays des deux premiers groupes, tant dans la mortalité que dans le niveau actuel des contaminations. Les pays présentant un fort niveau de risques combinés entre la mortalité et les contaminations (plus de 5.000 contagieux pour un million d'habitants) sont alors Chypre (347 et 17.246), Finlande (177 et 10.796), Norvège (147 et 8.831) et quelque peu le Kazakhstan (312 et 4.972). A ces pays peuvent s'ajouter : le Cuba (243 et 3.785), l'Irak (464 et 3.572), la Turquie (609 et 2.625) et le Guatemala (577 et 2.027) parmi les pays secoués par la pandémie.

4°- Le quatrième quart ou le reste des pays du Panel100 est dominé par les pays africains. En effet, dix-neuf pays sur vingt-cinq sont africains. Les autres dix-huit pays africains restants entrent également dans ce groupe, soit un total de trente-sept sur les cinquante-quatre du continent. Ils enregistrent moins de 90 décès pour un million d'habitants. Ce sont les pays les moins frappés par la covid-19 dans le monde. Les six autres pays ayant été peu frappés par la mortalité et souffrant de moins de contaminations parmi les 100 pays du Panel seraient la Thaïlande (70 et 2.873), la Corée du Sud (41 et 431), l'Australie (36 et 129), Taïwan (33 et 33), la Nouvelle-Zélande (5 et 9) et la Chine (3 et 1, sous réserve de la fiabilité des données obtenues). Parmi les pays du Panel100 de ce dernier quatrième quart, les pays les plus relativement éprouvés sont la Thaïlande (70 décès et 2.873 cas encore contagieux sur un million d'habitants), le Rwanda (62 et 1.934) et le Mozambique (46 et 1.031). L'on se situe néanmoins très loin des milliers de décès et des dizaines de milliers de cas contagieux encore actifs enregistrés dans les pays du premier quart de notre étude.

     Nous avons observé les évolutions de la mortalité comparée de cinq pays européens parmi les plus éprouvés par la covid-19, entre l'année 2020 et les sept premiers mois de 2021  (de janvier à juillet) : la France, le Royaume-Uni, l'Italie, l'Allemagne, l'Espagne, avec la Russie.

     Pour la méthodologie, nous indiquons les progressions entre septembre et décembre 2020, pendant la 2ème vague de la covid-19. Ensuite, cette progression, ainsi que le total des décès enregistrés au cours de toute l'année 2020, est comparée aux sept premiers mois de l'année 2021. C'est cette démarche qui est présentée dans les graphiques sur tous les espaces covid-19 dans le monde ; et plus particulièrement en Europe, en Amérique du Sud et en Afrique. Les sept mois de 2021 sont répartis en deux parts égales de 3,5 mois chacune, afin de mettre en évidence une très forte accélération au cours du deuxième trimestre 2021. Ces résultats devraient permettre aux autorités politiques et médicales compétentes, aux chercheurs, aux organisations et aux citoyens d'avoir des outils précis pour proposer des solutions adaptées aux situations.

      La situation s'est fortement dégradée en Russie et légèrement en Allemagne, alors même qu'elle s'améliore nettement en Espagne en comparaison avec ces autres pays. Dans le même temps, l'on observe le ralentissement de l'agressivité de cette pandémie en France. Le résultat est synthétisé dans le graphique ci-dessous :

Nous constatons que la Russie a enregistré plus de décès attribués au covid-19 dans les 7 premiers mois de 2021 que sur toute l'année 2020 (1ère et 2ème vague de la pandémie). Le nombre de décès sur 7 mois est 1,81 fois supérieur à celui de toute l'année 2020. Il en est de même en Allemagne : 53.691 décès sur les 7 mois de 2021 contre 33.172 décès sur toute l'année 2020. Soit 1,63 fois plus de morts covid-19 en 7 mois que durant toute l'année 2020. De même, en Allemagne, ce multiplicateur est de 1,6 fois sur le début de 2021 par rapport à toute l'année 2020. Au Royaume-Uni, en France et en Italie, les pays qui ont été violemment secoués par les deux vagues, la mortalité a baissé au cour des 7 premiers mois de 2021 par rapport à l'année 2020 : soit 0,79 fois au Royaume-Uni et 0,74 fois en France et en Italie. En Espagne, la situation s'est améliorée en sept mois avec un nombre de décès équivalent à 0,61 fois par rapport à 2020. Tout l'enjeu est d'éviter de nouvelles difficultés en cas de quatrième vague en 2021.

     Nous pouvons également comparer les pays européens ayant enregistré la plus forte mortalité attribuée à la covid-19 (Royaume-Uni, Italie et France) avec certains pays de l'Amérique du Sud : le Mexique (240.456 décès), la Colombie (120.723 décès), le Pérou (196.353 décès) et l'Argentine (105.721 décès). Quant au Brésil (556.370 décès au 31 juillet 2021 et 212,6 millions d'habitants), il serait plus judicieux de le comparer aux États-Unis (629.310 décès et 331,0 millions d'habitants).
La mortalité a ralenti en Europe au deuxième trimestre 2021 pendant qu'elle continuait de progresser rapidement en Amérique du Sud et en Afrique. Néanmoins, les vaccinations se sont également intensifiées au cours de ce même second trimestre dans les pays indiqués. Quels sont les facteurs explicatifs des évolutions très différenciées de la mortalité liée à la covid-19 au cours de ce second trimestre 2021 ?

Le graphique montre que la progression de la mortalité s'est maintenue au Mexique et qu'elle a accéléré au Pérou, en Colombie et en Argentine, contrairement au Royaume-Uni, en Italie et en France. Le Pérou a enregistré 158.732 décès en sept mois de 2021, soit 4,22 fois le nombre de décès covid-19 de toute l'année 2020 ; la Colombie a connu 1,81 fois plus de décès en 7 mois de 2021 que sur l'année 2020 ; de même l'Argentine a affiché 1,45 fois cette mortalité. Le Mexique, deuxième pays le plus touché par la pandémie covid-19 en Amérique après les États-Unis et le Brésil, avec 0,94 fois de décès en sept mois, atteindra plus de décès en 2021 qu'il n'en a connus en 2020.
 

2- La situation en Afrique face à la pandémie covid-19

     Nous avons considéré chacune des cinq régions du continent pour détailler les données par pays. Les cinq régions, intégrant les différentes Communautés Économiques Régionales (CER), sont également décrites dans le livre suivant :

1°- L'Afrique du nord : la Tunisie vit la plus forte crise sanitaire dans la région. Elle se détache singulièrement des autres pays. Mais, les pays présentant une forte mortalité sont également ceux qui enregistrent un fort niveau de vaccination : la Tunisie (22,5%), le Maroc (64,1%) et la Libye (8,0%). L'Algérie suit avec une présence de 7,8% de doses pour la population. Les autres pays restent sous le niveau de 5% de la population. Ce sont alors principalement ces quatre pays qu'il convient de suivre particulièrement, et renforcer la protection contre la covid-19. Ce sont ces pays qui tirent fortement la mortalité à 228 décès et le niveau élevé des contaminations à 1.056 personnes contagieuses pour un million d'habitants pour la moyenne régionale.

Le graphique montre que la Tunisie a enregistré 3,26 fois de décès en 7 mois de 2021 que toute l'année 2020. Même l'Afrique du Sud qui bat le record des décès en Afrique n'atteint que 1,57 fois. Les vaccinations ont-elles baissé la mortalité au Maroc et en Algérie à 0,33 fois et 0,55 fois ? Y'a-t-il d'autres mesures qui ont participé à ce ralentissement ? La Tunisie est proportionnellement mieux dotée en doses de vaccin que l'Algérie, comment expliquer ces importants écarts dans la mortalité ?

2°- L'Afrique Occidentale : le Cap-Vert connaît une situation particulière liée à la taille du pays et à la densité de peuplement. Les autres pays se situent loin au-dessous de 100 décès pour un million d'habitants, et le niveau des contaminations est très inférieur à 1.000 cas pour un million d'habitants. Nous restons néanmoins loin d'une crise inquiétante. Une vigilance est néanmoins requise sur le Sénégal (81 et 824) et la Gambie (88 et 371) entourée par le Sénégal. La moyenne régionale reste faible, avec 17 décès et 89 personnes contagieuses pour un million d'habitants. Aucune alerte particulière ne s'impose, malgré le faible ratio des doses de vaccination : seuls le Sénégal (5,4%) et la Guinée Conakry (6,1%) et le Togo (5,5%) franchissent la présence de 5% de dose par rapport à la population,  alors que la moyenne de la région s'établit à 1,9%. Il s'en suit que l'Afrique devrait explorer d'autres voies à sa portée pour se protéger contre toutes les malades virales et soigner les malades. La couverture vaccinale recommandée par les experts au-delà de 70% pour atteindre l'immunité collective de la population, avec de véritables bons vaccins compte tenu de l'interférence virale, est hors de portée des économies encore fragiles. Il faut donc inventer et combiner plusieurs solutions.

En comparant le Sénégal et le Botswana, deux pays connaissant une forte flambée de la pandémie depuis le début de 2021, avec une très forte accélération au Botswana, l'on constate que le Sénégal enregistre 2,37 fois plus de décès covid-19 en sept mois de 2021 que durant toute l'année 2020. Quant au Botswana, la flambée atteint 38,23 fois de décès en sept mois que durant les dix mois de pandémie en 2020. Comment expliquer le ralentissement de la mortalité au cours du 2ème trimestre 2021 au Sénégal (266 contre 685 au 1er trimestre, et une présence de 5,4% de doses de vaccin par rapport à la population), alors qu'elle accélère fortement au Botswana (898 contre 631 au 1er trimestre, avec une présence de 14,1% de doses de vaccins par rapport à la population). Quels sont les facteurs explicatifs dans les deux cas ?

3°- L'Afrique Orientale : l'Archipel des Seychelles présente des particularités des îles du Cap-Vert en taille et en densité de peuplement, avec de faibles niveaux de population dans leurs régions respectives. C'est la zone la plus préoccupante. Les autres pays méritant un suivi constant et soutenus sont alors le Rwanda (62 et 1.934, avec les plus forts risques de contaminations, mais une mortalité inférieure à 90), la Somalie (51 et 444), le Kenya (73 et 192) et l'Ouganda (59 et 178). A la date du 31 juillet 2021, ce sont également les pays où le niveau des doses de vaccinations est le plus élevé dans la région : Rwanda (5,0%), le Kenya (3,2%) et l'Ouganda (2,5%), soit des valeurs supérieures à la moyenne régionale de 1,8% de la population ayant reçu au moins une dose de vaccin covid-19. Il convient également d'indiquer que la forte progression des contaminations et de la mortalité est particulièrement constatée depuis juin 2021. Les nouveaux variants seraient-ils plus dangereux dans ces pays ou y'aurait-il d'autres paramètres à étudier ?

Ce graphique compare les évolutions de deux grands pays de l'Afrique Orientale (l’Éthiopie et le Kenya) et deux pays du Maghreb (l'Algérie et la Libye). Le nombre de décès avec ou du covid-19 s'est accru de 1,36 fois au Kenya et de 1,29 fois en Éthiopie au cours des 7 mois de 2021 par rapport à toute l'année 2020. Ce multiplicateur atteint même 8,40 fois au Rwanda et 9,72 fois en Ouganda au sein de la même région. S'il est également de 1,43 fois en Libye, en raison de la situation particulière de ce pays après sa destruction par la coalition menée par les Occidentaux en 2011, il descend à 0,55 fois en Algérie. Il y a donc bien des disparités des pays face à la pandémie de la covid-19 en Afrique, dont il convient d'étudier les causes et les corrélations avec les données sanitaires, environnementales et vaccinales. Il faut donc rechercher des solutions alternatives efficaces.

4°- L'Afrique Centrale : le petit pays insulaire de Sao Tome et Principe continue de se distinguer avec une mortalité élevée, néanmoins peu significative au niveau de la région. Les pays les plus peuplés de l'Afrique Centrale restent la RDC (12 et 211), le Cameroun (50 et 11) et le Tchad (11 décès  pour un million d'habitants, mais peu de progression dans les contaminations). Les pays sous vigilance restent le Congo (32 et 106), la Guinée Équatoriale (88 et 86) et le Gabon (74 et 24), dont les indicateurs combinés de mortalité et des contaminations sont les plus élevés dans la région, mais très loin des crises de la pandémie en Europe, en Amérique du nord ou en Amérique du sud. Par ailleurs, ce sont les pays où les niveaux de la couverture vaccinale sont les plus élevés dans la région : la Guinée Équatoriale (21,5%), le Gabon (3,9%) et le Congo (3,6%), alors que le niveau moyen régional est le plus bas, à 0,8% de doses reçues par rapport à la population. Les solutions devront être explorées dans d'autres voies, car une immunité collective par la vaccination de plus de 70% de la population ne sera jamais atteinte en l'état actuel du monde et des compétitions. Par ailleurs et «virologiquement», pour une population principalement jeune, baignant dans des zones de fortes contaminations par d'autres innombrables virus et bactéries, et ayant développé une forte capacité immunitaire naturelle liée à des environnements très hostiles, n'aurait pas besoin du vaccin proposé pour se protéger sans incidence sur cette immunité naturelle déjà développée. La mortalité liée au paludisme, au choléra, au typhus, au VIH et à l'Ebola, en plus d'autres infections locales spécifiques, est de loin plus importante que la covid-19 pour ces populations africaines. L'analyse de l'impact de la covid-19 sur la mortalité devrait tenir compte des données médicales, alimentaires, sanitaires et économiques spécifiques à ces contextes africains.

5°- L'Afrique Australe : l'Afrique du Sud reste la locomotive de la région, tant sur le plan économique que sanitaire. La moyenne de la présence des vaccins dans la région est de 6,8%. Les pays soumis à une particulière vigilance deviennent l'Afrique du Sud (1.214 et 2.581), la Namibie (1.198 et 8.118), Eswatini (678 et 3.684), Botswana (667 et 4.166), Lesotho (175 et 2.747), Zimbabwe (235 et 1.981) et Maurice (15 et 1.604). Tous ces pays se situent au-dessus du niveau régional et africain de vaccination : l'Île Maurice (90,9%), le Botswana (14,1%), le Zimbabwe (15,3%), l'Afrique du Sud (12,3%), la Namibie (8,0%), Eswatini (5,7%), à l'exception du Lesotho (3,4%). Le pays qui échappe à cette corrélation est l'Angola (4,7% de présence de vaccin par rapport à la population). Ce sont des données qui devraient interroger. La forte accélération de la mortalité depuis mai et juin 2021, la violence des variants et les interactions avec les autres infections existantes, souvent accompagnées de pathologies lourdes dans la région (dont la forte prévalence du VIH), en même temps que la vaccination (en dehors de la connaissance précise de l'état de santé des personnes) compliquent les situations. Peu de personnes bénéficient d'un suivi médical personnel précis préalable pour évaluer l'état réel de santé avant la vaccination. Des analyses approfondies devraient permettre de mieux comprendre ces interactions, analyser des risques spécifiques afin de pouvoir émettre des recommandations appropriées. Mais, ce  volet relève de la compétence des pouvoirs politiques et des autorités médicales. L'on voudrait bien trouver de bonnes solutions à ces situations tragiques pour les peuples, mais encore faudrait-il se poser de bonnes questions.

Le graphique ci-dessus interpelle sur le Zimbabwe et la Namibie parmi les pays les plus fragilisés par la covid-19 dans la région et en Afrique. En effet, le nombre de décès attribués à la covid-19 lors des sept mois de 2021 atteint 14,53 fois celui de l'année 2020 en Namibie, et 8,69 fois au Zimbabwe. Par comparaison, il est de 9,72 fois en Ouganda et 8,40 fois au Rwanda au cours de la même période. Est-ce l'impact des variants arrivés brutalement depuis le mois de mai 2021 ou des interactions inexpliquées entre les autres pathologies existantes, les infections diverses non traitées, les vaccins injectées et les variants du covid-19 qui échappent aux vaccins proposés. Toutes les questions devraient être posées pour tenter de trouver des réponses et appliquer des solutions les mieux adaptées à ces graves situations.
 

3- Conclusion

     Globalement et malgré la violence des nouveaux variants du covid-19 qui circulent dans le monde, la population africaine reste relativement épargnée par rapport aux deux Amériques ou à l'Europe, en dehors des situations particulières indiquées dans cette étude. Néanmoins, l'on observe une forte accélération de la mortalité attribuée à la covid-19 en Afrique depuis le début du deuxième trimestre de 2021. Des études comparatives devraient être menées sur tous les continents, et dans tous nos espaces covid-19 dans le monde. On relève que 6,712 millions d'Africains auraient été testés positifs au covid-19 depuis le début de la pandémie, soit 0,5% de la population du continent. C'est également la moyenne mondiale. Parmi les personnes infectées enregistrées, 170.079 sont décédées, soit 2,5% des personnes testées positives et 0,01% de la population africaine (contre 0,05% au niveau mondial). Néanmoins, le rythme s'est très rapidement accéléré depuis le mois de mai 2021 en Afrique. Il faudrait rechercher les corrélations avec les autres infections et pathologies lourdes présentes sur le continent, les incompatibilités entre le vaccin et ces autres infections, les pathologies contre-indiquées, et les conséquences économiques et sanitaires des confinements successifs sur la santé des personnes. Cependant, même si ces décès représentent 2,5% des personnes contaminées, ils demeurent très faibles avec 0,01% de la population du continent. L'on observe également que 87% des personnes infectées en sont guéries. En comparaison, l'Inde qui abrite un niveau de population comparable, déplore 424.384 décès (soit 2,5 fois plus élevés qu'en Afrique ; mais la situation ralentit en Inde alors qu'elle progresse fortement en Afrique). Le total des personnes contaminées était de 31.654.584 en Inde au 31 juillet 2021, soit 4,7 fois plus élevé qu'en Afrique. D'autres pays moins peuplés ont connu une mortalité plus violente que le continent regroupant 54 pays : les États-Unis (629.310), le Brésil (556.370), le Mexique (240.456) et même le Pérou (196.353). Enfin, les 27 pays de l'Union européenne et le Royaume-Uni totalisant 514,485 millions d'habitants (soit 38,6% de la population africaine), ont enregistré 873.394 décès, soit 5,13 fois plus de décès attribués au covid-19 que l'ensemble de l'Afrique. Au-dessus de 100.000 décès, on retrouve également individuellement la Russie (158.563), le Royaume-Uni (129.654), l'Italie (128.063), la Colombie (120.723), la France (111.867) et l'Argentine (105.721). Et si l'Afrique devait adopter ses propres stratégies face à cette pandémie, compte tenu d'innombrables autres variétés de virus et de bactéries dans lesquels vivent quotidiennement les Africains, avec le très faible suivi médical de ses habitants. Les cas individuels ne sont pas forcément connus avant d'injecter les produits ARNm. Or, il apparaît maintenant clair que les géographies, les climats, les environnements médico-sanitaires locaux, la structure de la pyramide des âges et l'alimentation jouent un rôle majeur face à la pandémie, et donc aussi des réactions variées à la vaccination. Les études plus détaillées par pays indiquent des progressions importantes des contaminations et des décès depuis la fin du premier trimestre 2021. S'agit-il des nouveaux variants non identifiés, des interactions entre les nouveaux vaccins proposés et des situations de santé publique particulières dans les pays, des effets collatéraux des confinements successifs sur des populations pauvres dans des pays en développement ? Que sait-on du suivi médical précis de chaque personne et des incompatibilités éventuelles, avant la vaccination dans les pays pauvres ? Le débat doit pouvoir s'ouvrir pour mieux comprendre l'accélération de la mortalité en Afrique et dans de nombreux autres pays pauvres. À chacun des dirigeants de construire solidement en intégrant son espace environnemental, et de  développer les solutions les mieux adaptées à ces réalités.
 

Emmanuel Nkunzumwami

Écrivain - Essayiste
                         Analyste économique et politique
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