La covid-19 en France aurait occasionné 134.697 décès (dont 161 le12 février 2022) sur 21.622.265 personnes testées positives à la covid-19. Ce nombre de décès est de 159.518 (dont 167 le 12 février) au Royaume-Uni, de 150.824 (dont 269 le 12 février) pour l’Italie, 120.470 (dont 59 le 12 février) pour l’Allemagne ou encore 95.995 pour l’Espagne. Mais, il est déjà de 942.944 (dont 873 le 12 février) décès aux États-Unis ; 638.124 au Brésil ; 508.012 en Inde ; 339.542 (dont 729 le 12 février) en Russie et 312.118 (dont 564 le 12 février)  au Mexique... parmi les pays les plus touchés par la pandémie.

     Ailleurs dans le monde et à la date du 12 février 2022, la covid-19 aurait emporté 207.965 au Pérou, 136.953 vies perdues en Colombie, 123.987 personnes en Argentine, 133.570 décès en Iran…. Et 96.985 morts en Afrique du Sud, la plus forte présence de la covid-19 en Afrique. A ce stade, il convient de remarquer que le pays le plus touché du continent africain a perdu l’équivalent de 60,8% des vies emportées par la covid-19 au Royaume-Uni ou encore 72,0% des vies perdues en France. Globalement, la covid-19 diminue plus rapidement en Afrique que dans l’ensemble des pays américains ou en Europe.

     Avant la pandémie du covid-19, comment évoluait la mortalité en France ? Une étude sur la base des données de l’Institut national de la Statistique et des Études Économiques (INSEE) montre que la mortalité avait fortement progressé depuis 2015 par rapport aux évolutions enregistrées depuis 1981. Il apparaît notamment que la mortalité, qui avait baissé entre 1984 et 2011 (à lexception notable des conséquences de la canicule de 2003 qui avait provoqué un pic à 552.339 décès notamment parmi les personnes âgées), avait repris son ascension depuis 2015.

     Le niveau des décès de 1983 (559.655 morts) a été rattrapé en 2012 (559.227 morts), dépassant celui de la canicule de 2003 (552.339 décès). A partir de 2012, le niveau atteint en 2015 et en 2016 s’est accru de +4,0% ; celui de 2017 avait progressé de 6,1% (avec 593.606 décès) ; celui de 2018 (596.552 décès) s’était accru de 6,7% par rapport au niveau de 2012. Mais, avant même la pandémie de la covid-19, le nombre de décès de 2019 avait déjà atteint 599.408 morts, soit une hausse de 7,2% par rapport à 2012. Et enfin, la covid-19 a accéléré cette mortalité avec une estimation à 654.599 morts, soit 17% de plus qu’en 2012. Il conviendra également de comprendre les raisons de la forte progression de la mortalité depuis 2014, bien avant la covid-19, pour atteindre des niveaux historiquement très hauts depuis 2015, en comparaison avec les évolutions enregistrées depuis plus de quarante années.

     En comparant des évolutions annuelles de la mortalité en France hors effet covid-19 en 2020 et 2021, aux données de 2020 et 2021 nous retirons les décès attribués à la pandémie. Les décès en 2020 baisseraient alors à 590.218, alors que ceux de 2021 seraient ramenés à 583.840. Il en résulte la courbe suivante.

     Plus particulièrement entre 1995 et 2021, on remarque nettement que la mortalité se situait entre 500.000 et 600.000 décès jusqu’en 2019. Sous l’effet de la covid-19, elle a bondi à 654.599 décès en 2020 et 643.200 décès en 2021, comme on peut l’observer ci-dessous.

     S’agissant des effets de la covid-19 en France, elle a impacté très significativement la mortalité en 2020, en comparaison avec les années antérieures. Le débat n’est donc pas sur l’attribution ou non des décès à la covid-19, mais sur le constat que, globalement, l’année 2020 se détache des autres années sur le niveau élevé de la mortalité, comme l’on peut le constater sur le graphique précédent.

     Le tableau suivant donne le nombre de décès en 2020 et 2021, en tenant compte du covid-19. Hors pandémie, le nombre de décès serait de 590.218 en 2020 et de 583.840 en 2021, soit des niveaux entre 2016 et 2017, sans événements favorables notables connus, alors que 2018 et 2019 se situent largement au-dessus de ces valeurs. Cela pourrait conforter les affirmations selon lesquelles une partie des décès attribués au covid-19 seraient tout à fait naturels. Mais, le débat reste ouvert, car une telle évolution des baisses suivant trois années de hausse, est concevable. Le tableau ci-dessous indique la part de la pandémie dans la mortalité.

En effet, en mensualisant les décès sur six années entre 2016 et 2021, on observe que :

En janvier, la mortalité élevée est constatée en 2017 (67k(*) morts) et en 2021 (65,6k morts). Pour les autres années, les chiffres se situent entre 53k et 60k morts, dont 56,3k morts en 2020. La pandémie de la covid-19 n’existe pas encore en janvier 2020, mais elle marque l’année 2021, même si la mortalité reste inférieure à celle de 2017. Par ailleurs, le nombre de décès en 2021 est supérieur à celui de 2020. La grippe saisonnière de 2017 et le covid-19 ont produit les mêmes effets sur la mortalité.

En février, la mortalité se situe entre 48,5k pour 2016 et 51,5k pour 2017. La pandémie n’est pas encore déclaré en 2020 (50,3k décès), où les décès restent inférieurs à ceux de 2017 (51,5k) et 2019 (55k). Mais, la pandémie fait grimper la mortalité de 2021 à 56,1k décès, la plus élevée des six dernières années.

En mars, l’effet covid-19 démarre la différenciation de 2020 par rapport aux autres années antérieures. Les décès varient entre 49k en 2017 et 53k en 2016. Mais, le pic passe à 61,9k pour 2020, devant 59k en 2018 et même 57,4k en 2021. L’année 2020 se détache désormais des autres années en raison de la covid-19.

En avril, la mortalité grimpe à 65,9k décès en 2020 contre 56,2k en 2021. Celle des autres années se retrouve en retrait, entre 46k en 2017 et 49,5k en 2018. L’effet covid-19 devient nettement visible en avril 2020 (65,9k), et dans une relative mesure en avril 2021 (56,2k).

En mai, c’est la pandémie qui entretient la mortalité à 51,4k décès en 2021, loin devant les autres années : 47k en 2018 et 48k pour 2019 et 2020. L’effet pandémie covid-19 n’est plus très significatif en mai 2020 par rapport aux autres années, à l’exception de 2021.

En mai, juin et juillet, les niveaux de mortalité deviennent comparables entre 2016 et 2020. En effet, nous arrivons vers la fin de la 1ère vague de la pandémie, la fin des confinements, la reprise progressive des activités, et les mouvements des populations vers les lieux de vacances en France, en Europe et à l’international. Les multiplications des interactions humaines occasionnent de nouvelles contaminations avec de nouvelles souches nées en Europe et en Amérique latine. Les variants font leur apparition dès la rentrée de septembre 2020 et font décoller la 2ème vague au début de ce même mois, puis la 3ème vague au début de 2021, avant l’accalmie de mai 2021. En juin 2021, la France enregistre même moins de décès que le même mois en 2019 (avant l’apparition de la covid-19). De même, en juillet la mortalité de 48.200 personnes reste supérieure à celle de 2020 (46,0k), mais demeure inférieure à celle de 2018.

En août, la mortalité repart à la hausse avec 48,0k en 2020, alors qu’elle reste comprise entre 44,5k en 2016 et 46k en 2018. C’est le début encore timide de la 2ème  vague des contaminations. Il apparaît une similitude avec l’année 2021, où la mortalité estimée à 49.000 personnes se détache nettement celle des autres années pour se rapprocher de celle de 2020 avec un nombre de 48.041 personnes décédées. .

En septembre, la mortalité se confirme à 48,0k décès en 2020. Au cours des autres années antérieures, elle variait entre 43,8k (en 2016) et 45,0k (en 2017). Dès le mois de septembre, on confirme que la 2e vague, consécutive au retour de vacances en Europe et du reste du monde. Aussi, nous avons daté le départ de la 2ème vague de la pandémie covid-19 entre septembre et octobre 2020. La situation est reproduite en 2021, avec le n0mbre total des décès qui atteint 48.200 personnes. C’est donc l’effet covid-19 qui accroît cette mortalité.

En octobre, la mortalité grimpe rapidement à 56,9k décès en 2020. Elle avait été comprise entre 48k décès en 2017 et 49,5k en 2016. La 2ème vague est alors confirmée. De même en 2021, le nombre de décès se situe à 52,6k, très nettement au-dessus des autres années jusqu’en 2019.

En novembre, le nombre de décès monte à 65,1k en 2020, alors que la mortalité était comprise entre 49k en 2016 et 51k en 2019. L’écart entre la mortalité de novembre 2020 et novembre des autres années depuis 2016 se confirme par l’impact très violent de la covid-19. On retrouve, en valeur réduite, la mortalité avec 52,5k décès en 2021, en retrait par rapport à 2020, mais bien au-dessus des autres années jusqu’en 2019.

En décembre, alors que le nombre de décès est compris entre 51,9k en 2018 et 56,2k en 2016, il s’établit à 63,1k pour l’année 2020 et 62,0k en 2021, très nettement au-dessus du nombre des décès de toutes les autres années passées.

Il convient alors de remarquer que la mortalité des années 2020 et 2021 s’est très singulièrement distinguée de celle des autres années de 2015 à 2019. En mars et avril 2020 et 2021, puis depuis août 2020 et 2021, la covid-19 pèse clairement et  significativement dans la mortalité en France.

(*) : derrière un nombre, k signifie "kilo" ou mille. Aussi, 52k décès signifie 52.000 décès.

Les données comparatives sont reportées dans le graphique ci-dessous. On voit nettement l'effet covid-19 sur la surmortalité entre mars et mai 2020, d’une part, et entre août et décembre 2020 et 2021, d’autre part.

     La France a enregistré officiellement 123.741 décès attribués à la covid-19 jusqu’à la fin de 2021. Cette pandémie a été reconnue dès fin février 2020, mais le confinement n’aura lieu qu’après les élections municipales du 15 mars 2020. Entre 2015 et 2021, la mortalité avait varié entre 581.073 décès (en 2016) et 599.408 décès (en 2019). La covid-19 l’a portée à 654.599 décès en 2020 et elle dépassera 643.200 décès en 2021. En 2020 et 2021, le covid-19 n’en représente ainsi que 9,8% et 9,2% respectivement. Mais, la deuxième et la troisième vague, depuis octobre 2020 à l’été 2021, a occasionné 47.486 décès covid-19 sur un ensemble de 377.200 personnes décédées ; soit une part de 12,6% du covid-19 sur la période de sept mois. En valeur annuelle, la part de la covid-19 descend à 9,8% en 2020, puis à 9,2% en 2021. La mort est donc une réalité quotidienne en France et dans le reste du monde, et la pandémie de la covid-19 a significativement pesé dans la mortalité en France, en Europe, et en Amérique. Selon les données disponibles, il y a donc bien eu une surmortalité. Et comme nous venons de le montrer précédemment, le débat peut porter sur l’identification de la cause première de la mort des « personnes décédées du covid-19 ». Aussi préfère-t-on écrire : « morts avec ou du covid-19 ».


Conclusion

     En France, les élections présidentielle et législatives approchent pour 2022. Nul doute que la gestion de la pandémie du covid-19 sera au cœur des débats de la campagne électorale, depuis son apparition mortelle intense au début du mois de mars 2020, jusqu’au premier tour de l’élection présidentielle du 10 avril 2022. Cette pandémie a également contribué fortement au renforcement et à l’expansion du courant souverainiste en France. L’idéologie gagne désormais les anti-système historiques, les militants des courants intégristes, les habitants des territoires ruraux et de nombreux dirigeants des principales formations politiques. Tous les responsables politiques et principaux acteurs de l’économie ont le devoir impérieux de sortir des grandes métropoles et d’aller à la rencontre des Français sur leurs territoires. L’exercice de la démocratie a un coût pour tous, et c’est le dialogue en responsabilité qui la maintient et qui crée le lien du vivre ensemble. Le livre qui suit décrit l’évolution récente de la sociologie électorale. Celle-ci reflète les choix politiques des Français selon les différents territoires.

     L’impact de la covid-19 sur la mortalité en France est réel. Il le sera également sur les résultats des élections de 2022. Le variant actuel Omicron n’a pas disparu ; et pendant ce temps des contaminations, les mobilisations en vue de la compagne à l’élection présidentielle se préparent. Les réunions de proximité de ces campagnes se dérouleront-elles en présentiel ou en distanciel ? Le grands meetings publics restent en présentiel. Le vote se déroulera-t-il en partie par correspondance et en physique en respectant les consignes sanitaires, ou le mix équilibré entre ces modalités au choix des électeurs, étant donné que l’élection présidentielle est celle qui mobilise le plus grand nombre d’électeurs ? La vaccination complète n’empêche ni d’être contaminé, ni de contaminer les autres, et ne prévient que des formes graves de la maladie pour les vaccinés sans comorbidité. D’autant que les variants du covid-19 continuent également de se multiplier (comme ceux de la grippe). Toute personne peut donc être contaminée, contaminer à son tour les autres, et attraper la maladie. Comment organiser la société en réduisant au mieux les interactions humaines (réunions publiques, spectacles, meetings, déplacements dans les transports en commun avec un taux de remplissage nautorisant pas la distanciation physique suffisante, etc.). Les défis demeurent immenses devant nous.

     En plus de l’inconnue de la pandémie, les Français seront confrontés à un choix d’un président de la République parmi une offre qui s’élargit, mais où la crise sanitaire a aggravé de fortes affirmations identitaires de sécurité et de souveraineté. Quelle sera la part des décisions laissées aux habitants des territoires fracturés ou oubliés dans la nouvelle configuration de la gouvernance depuis la création des grandes régions à compétences étendues, face aux contraintes du pouvoir central et à la coordination européenne recherchée des politiques publiques ? Comment équilibrer ces politiques entre de fortes revendications des souverainistes dans le pays, les pro-européens dont la dimension de l’Europe apparaît comme la maille optimale de survie dans la mondialisation, et les décideurs de l’économie mondiale centrés sur la captation des opportunités des marchés et ignorant les frontières, les contraintes politiques et les cultures spécifiques ? Les dirigeants et les candidats au mandat suprême sont appelés à apporter des réponses avant le verdict des urnes.

Emmanuel Nkunzumwami

Écrivain - Essayiste
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