La présente étude apporte un regard comparatif au 15 décembre 2021 (à quinze jours de la fin de l'année 2021) sur les 100 pays suivis dans le Panel100 depuis le début de la pandémie. Elle relève les données factuelles à cette date (contaminations, décès, guérisons, les personnes encore malades ou asymptomatiques enregistrées et les doses de vaccins distribuées dans les pays). Elle éclaire surtout les évolutions des contaminations, de la maladie et de la mortalité pour un million dhabitants ; mais également elle montre les inégalités entre les pays devant laccès aux vaccins rendues par le ratio du nombre de doses distribuées pour mille habitants. Cest une étude unique.
 

Introduction

     Après la première souche du SARS-COV2 apparu en Chine à la fin de 2019 et répandue dans le reste du monde dès janvier 2020, et bien spécialement en Europe dès février 2020, le virus a connu de nombreuses mutations. Baptisés selon les pays connus d’apparitions étudiées et séquencées, les différents variants britannique, brésilien, indien, sud-africain, etc. ont cédé leurs noms aux appellations avec les lettres de l’alphabet grec : alpha, bêta, gamma, delta... et on arrive à Omicron aujourd’hui. Ainsi, on ne stigmatise aucun pays d’origine connue du variant, tant la crise sanitaire est devenue mondiale.

     Depuis l'origine de cette crise sanitaire jusqu'au 15 décembre 2021, le continent africain de 54 États a connu :
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9.041.426 personnes contaminées (soit 3,3% de l'ensemble des contaminés dans le monde. Ce nombre pour l’Afrique ne représente que 0,1% de la population mondiale dont elle constitue 17% de la démographie (soit 1.340 millions dhabitants), alors que les contaminés dans le monde en représentent 3,5% de sa population. L’Afrique reste alors le continent le moins touché par la pandémie en comparaison avec les reste des autres parties du monde).
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225.250 personnes décédées par ou avec la covid-19 (soit 4,2% des personnes décédées dans le monde, ou encore 0,003% de toute la population  mondiale. Ce nombre est inférieur à celui des cas relevés aux États-Unis : 822.712 décès sur 332M habitants ; le Brésil : 617.271 décès sur 213M habitants ; l’Inde : 476.214 décès sur une population de 1.380M habitants ; le Mexique : 296.983 décès sur 129M habitants ; la Russie : 292.891 décès sur 146M habitants. Elle est de l'ordre de grandeur du Pérou : 201.902 décès sur une petite population de 33 millions d’habitants).
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8.235.400 personnes ont été enregistrées guéries de cette maladie (soit 3,4% des personnes personnes guéries dans le monde)
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580.756 personnes étaient encore enregistrées comme malades ou porteurs asymptomatiques du covid-19 (soit 2,6% des personnes contaminées recensées).
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L’Afrique enregistre au 15 décembre 2021 une couverture de 236.476.145 doses de vaccins, soit 3% des doses distribuées dans le monde, sur une population de 17% de la démographie mondiale. Si le besoin de vaccination est comparable à celui des pays riches, alors le continent africain n’aura jamais les quantités de doses suffisantes. Il apparaît ainsi une forte disparité entre les continents dans la prévention, même si l'on peut constater que 3% des doses de vaccins correspondent à 3,3% des contaminations enregistrées en Afrique par rapport à l’ensemble des contaminations dans le monde. Cependant, pour la prévention contre l’expansion des formes graves de la covid-19, l’Afrique sera obligée de recourir plus aux traitements efficaces disponibles (naturelles ou conventionnelles), parallèlement aux vaccins, dont les pays riches garderont la plus forte part en raison des multiples doses de rappel indispensables pour leurs populations tous les quatre mois dès janvier 2022. En effet, en Europe et aux États-Unis, le rythme est déjà pris. Après la troisième dose, la quatrième est déjà programmée dans quatre mois, si l’on veut garder la validité de son pass sanitaire. De la prévention, les peuples passent au "régime d’abonnement aux vaccins" payé par le Trésor public -c’est à dire les impôts des citoyens-, avec des rappels réguliers. Aussi pourra s’instaurer le passeport vaccinal imposé, dont certains avaient déjà prédit son avènement dès le début de la pandémie en 2020. Le débat est ouvert entre les scientifiques.

    Par ordre décroissant des risques de contamination dans le monde, nous avons établi les groupes au sein des 100 pays du panel. Nous avons établi un nouvel indicateur : le nombre de doses de vaccins distribuées dans le pays par tranche de mille habitants, pour relever les capacités des pays à accéder au bien commun de l’humanité : l’accès aux moyens de prévention contre la pandémie du covid-19. Comme dans le reste du monde, nous posons le constat que la population éligible à la prévention par la vaccination s’est élargie inconditionnellement de 5 ans à 150 ans. Enfin nous avons réparti les pays africains dans leurs situations géographiques sur le continent.


     En Afrique du Nord, L’Algérie et la Libye ont dépassé 1000 malades ou cas asymptomatiques enregistrés. Ce sont donc les principaux pays où le risque de contamination est le plus élevé au 15/12/2021. A contrario, la Tunisie (2153 décès sur un million d’habitants, la densité de mortalité la plus élevée dans la région) et le Maroc (401) affichent une couverture vaccinale de 936 et 1336 doses pour mille habitants. Les autres pays restent sous la barre des 500 doses de vaccin.

Les pays de lAfrique du Nord font partie des pays les plus touchés par la pandémie de la covid-19 en Afrique, avec en moyenne 309 décès pour un million dhabitants. Mais, ils disposent de 456 doses de vaccins pour mille habitants en moyenne, même si le Soudan et la Mauritanie en sont nettement moins équipés que les autres dans cette région.


     En Afrique Occidentale, trois pays se détachent dans les risques des contaminations : la Sierra Leone (elle compte 255 contaminés recensés par million d’habitants), le Cap-Vert (165) et le Mali (130). Les autres pays se situent sous le seuil de 50 asymptomatiques ou malades par million d’habitants. Dans le même temps, l’on voit que les doses de vaccins varient des valeurs symboliques (2 au Burkina Faso ou 5 au Bénin) à 261 au Togo. L'on peut néanmoins s’interroger sur la dangerosité ou sur d'autres moyens de prévention efficace. La densité de mortalité par million d'habitants reste peu significative (en dehors du Cap-Vert et en Gambie dont les données ne sont pas significatives pour une population très faible) : 15 en Sierra Leone, 31 au Mali, 14 au Nigeria ou encore 113 au Sénégal. Au 15 décembre 2021, même le grand pays très peuplé, le Nigeria, n'a encore atteint 3000 décès dus ou avec le covid-19, alors que toute la région de cette Afrique Occidentale déclare 10.070 décès pour une population totale de 398 millions d'habitants (plus que les États-Unis d'Amérique qui déplorent 822.712 décès). Il en ressort clairement que la structure démographique, climatique et alimentaire de l’Afrique lui permet de résister à la pandémie covid-19.

Le tableau indique que lAfrique subsaharienne noire résiste très sensiblement à lhécatombe annoncée de la covid-19. Dautres infections ou pathologies pourraient être plus dangereuses que le virus du covid-19. Les traitements locaux, à partir des produits africains peuvent expliquer la résistance à ce virus. La médecine par les plantes devient un complément indispensable.


     En Afrique Orientale, le Rwanda (4.171), les îles Seychelles (3.894) dont les chiffres ne sont pas significatifs pour une population de moins d'un million d’habitants, et le Burundi (1.688) on dépassé la valeur de 1000 contaminés malades ou asymptomatiques. Le risque de contamination est très élevé, mais la mortalité reste très faible, en comparaison avec les autres pays fortement frappés par la covid-19. Trois autres pays : l'Ouganda (591), la Somalie (561) et la Tanzanie (431) présentent les risques de contamination au-delà des 400 malades ou asymptomatiques par million d'habitants. Au regard du nombre d’habitants, l’Éthiopie (6.846), le Kenya (5.350), l’Ouganda (3.269) et le Rwanda (1.344) se détachent des autres pays de la région, se plaçant au-delà de 1000 décès au total depuis le début de la pandémie de la covid-19. L’ensemble de la région compte ainsi 19.430 décès sur une population de 331 millions d’habitants (soit une population proche de celle des États-Unis, mais ces derniers affichent 43 fois plus de décès que l'Afrique Orientale).

Le niveau des doses de vaccins est le plus élevé au Rwanda (793 doses pour mille habitants) et le niveau des contaminations est le plus élevé avec 4.171 contaminés par million dhabitants, alors qu'en moyenne : la région compte 473 contaminés par million d'habitants et seulement 121 doses de vaccins pour mille habitants. L'ambition de limmunité collective de 80% par vaccination est donc impossible. Dautant même que cette notion dimmunité collective nest nullement partagée par les experts scientifiques, considérant quil sagit délément de communication qui na aucun fondement scientifique.  Les pays doivent trouver d'autres voies complémentaires de lutte contre la covid-19, soit par des moyens prévention, soit par le développement des traitements.


     En Afrique Centrale, le nombre de décès enregistrés atteint 4.112 depuis le début de la pandémie jusqu'au 15 décembre 2021. Les pays les plus contagieux seraient le Gabon (1.267), le Congo (1.139) et la République Centrafricaine (1.035), parmi lesquels les dotations les plus élevées en doses de vaccins se trouvent au Gabon (177 doses pour mille habitants). Le pays affichant une forte présence de doses de vaccin est la Guinée Équatoriale, avec 318 doses pour mille habitants. La solution globale dans cette région n’est donc pas dans la vaccination collective, mais ciblée sur des cas particuliers. Donc, le compléments est dans les traitements et d’autres moyens de prévention accessibles aux pays à faible revenus.

  LAfrique Centrale affiche 4.112 décès sur une population de 147 millions d'habitants. En comparaison, le Mexique compte 296.983 décès pour 129 millions d'habitants. La solution contre la covid-19 au Mexique nest donc pas réplicable en Afrique Centrale. LAfrique trouvera ses solutions en Afrique.


     En Afrique Australe, lAfrique du Sud continue de dominer la région par le nombre de décès (90.226 au 15 décembre 2021, mais avec seulement 458 doses de vaccins pour mille habitants). C'est presque autant que lEspagne (88.619 décès, mais 1.735 doses) ou de la Pologne (89.714 décès et 1.179 doses pour mille habitants), et proche de lAllemagne (107.675 décès et 1.631 doses). Contre la covid-19, l'Afrique reste loin derrière les besoins de prévention par la vaccination. Néanmoins, dans le course engagée pour la 3ème et la 4ème dose de vaccination dans les pays occidentaux, lAfrique risque de souffrir davantage de la pénurie des vaccins. Elle devrait trouver ses propres ressources pour prévenir et combattre la maladie de la covid-19. Si l'on excepte le Botswana qui a trouvé les moyens d'acquérir 631 doses de vaccins pour mille habitants et Maurice 909, les autres pays restent sous la barre de 500 doses pour mille habitants, alors que les risques de contaminations restent très élevés en Eswatini, au Lesotho, en Afrique du Sud, au Zimbabwe, en Namibie et au Botswana. Dans ces pays, si la vaccination nest pas une solution universelle car elle reste coûteuse pour atteindre le niveau des pays occidentaux riches, ils devraient multiplier dautres moyens de prévention efficaces (respect des mesures barrières pour tous, traitements préventifs et curatifs locaux, mobilisations des savoirs et des connaissances en pharmacopée, hygiène publique et individuelle stricte, solidarité entre les peuples et les nations dAfrique).

LAfrique Australe a enregistré 114.367 décès et affiche 268.089 cas de malades ou de porteurs asymptomatiques, sur une population totale de 214 millions d'habitants. En comparaison, le Brésil (213 millions d'habitants) déclare 617.271 décès, soit, à niveau de population assez comparable, plus de cinq fois la mortalité en Afrique Australe. Cest la région qui enregistre le plus fort taux de mortalité dans cette pandémie, avec 535 décès pour un million d'habitants, avec une contribution très significative de l'Afrique du Sud. Celle-ci présente une plus forte fragilité face à la pandémie du covid-19 que les autres pays de lAfrique subsaharienne. Il faudrait lanalyser sur ses caractéristiques propres : démographiques, alimentaires, sociologiques et médico-sociales.

Conclusion :

     La crise sanitaire de la covid-19 que nous traversons est bien mondiale. Et elle entraîne avec elle de violentes fragilités économiques croissantes, tant entre les pays quau sein de tous les pays, par laccroissement de la pauvreté et de la précarité. Elle exige labolition des égoïsmes nationaux ou continentaux pour la traiter  au niveau mondial. Les pays riches peuvent se partager seuls les vaccins et les traitements au prix élevés qui vont arriver sur le marché. Mais, les habitants de ces pays riches devront bien sortir, se déplacer, aller négocier les contrats ou même effectuer des séjours de tourisme dans les pays pauvres où sévira encore la covid-19. De même, les habitants des pays pauvres, peu ou pas couverts par les moyens de prévention ou de traitement efficace contre la covid-19, se déplaceront vers les pays riches, officiellement ou clandestinement. Ce sont les contacts entre les humains qui transmettent et accélèrent les contaminations de ce virus. La solidarité sera mondiale pour se partager les vaccins et surtout les traitements contre toutes les maladies et les infections contagieuses. Le cas échéant, les mutuelles contaminations entre le Nord et le Sud, ou entre lEst et lOuest entretiendront ce virus et ses divers variants pour plusieurs années.

 

Emmanuel Nkunzumwami

Écrivain-Essayiste
Directeur de Neres Conseil
E-mail : emmankunz@gmail.com

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