Face à la covid-19 : les évolutions de 9 pays occidentaux entre avril et décembre 2020

   Les évolutions des situations des pays occidentaux face à la covid-19 sont variées. Si l'on s'intéresse aux pays les plus frappés par les contaminations et les décès lors de la 2ème vague de la covid-19, selon l'indicateur des personnes malades ou asymptomatiques pour un million d'habitants à la date du 9 décembre 2020 (Belgique, Pays-Bas, Espagne, France, Suède, Royaume-Uni), auxquels nous ajoutons trois autres pays : l'Allemagne, l'Italie et les États-Unis, parmi les principaux pays occidentaux les plus fortement secoués par la covid-19, nous pouvons constater que les États-Unis, la Suède et le Royaume-Uni ont connu une forte progression des contaminations lors de la 1ère vague du second trimestre 2020, alors que ce serait l'Italie, la Belgique et les Pays-Bas au 4e trimestre. La période de référence est celle du 1er avril au 12 juin  (soit 2 mois et 12 jours), incluant les fortes intensités du mois d'avril, le confinement de mars, avril et début mai et le début du déconfinement en mai et en juin 2020. La période correspondante au 4e trimestre couvre le mois d'octobre (en déconfinement), le mois de novembre et début décembre en confinement, et le début du déconfinement de décembre, soit du 1er octobre au 16 décembre 2020. Nous présenterons les comparaisons plus complètes ultérieurement, en considérant les trimestres complets d'avril à juin et d'octobre à décembre 2020. En 2021, les effets des vaccinations pourront modifier les situation relatives dans ces pays.

Les intensités des progressions sont très variées :
- Au second trimestre, les États-Unis ont connu une hausse de 929,8% de progression sur les contaminations enregistrées et 2.890,2% pour les décès. C'est la plus forte de tous ces pays occidentaux. Mais, au 4e trimestre, avec 4 jours de plus qu'au 2e trimestre, ces évolutions deviennent respectivement 131,9% et 48,0%. Le nombre de décès reste comparable, soit 112.890 décès au 2e trimestre contre 101.937 décès au 4e trimestre (avec 4 jours de plus). L'on ne peut donc pas affirmer que l'administration américaine ait réellement échoué à contenir la progression du virus. Dans notre groupe de neuf pays, les États-Unis sont passés de la tête du 1er tiers au second trimestre à l'avant-dernier rang du 3ème tiers au quatrième trimestre. Il y a un ralentissement dans les progressions.

- De même, le Royaume-Uni a réalisé des progressions respectives de 860,0% et 1.663,6%  sur les contaminations et les décès au 2e trimestre, puis 358,6% et 55,3% au 4e trimestre. Le nombre de décès qui s'était accru de 39.129 entre avril et juin a baissé à 23.318 entre octobre et décembre. Le Royaume-Uni passe du 3e rang du 1er tiers au 2e rang du second tiers au quatrième trimestre. La situation s'améliore, même si le nombre de décès reste parmi les plus important au monde aujourd'hui, derrière l'Italie en Europe.

- La situation s'est relativement détériorée en France. Les contaminations qui avaient progressé de 174,2% au 2e trimestre, se sont accrues de 317,1% au 4e trimestre. De même, le nombre de décès qui avait progressé de 25.517 au 2e trimestre, s'est accru davantage jusqu'à 27.342 au 4e trimestre, au cours de la période comparable. Soit 85,4% contre 55,3% au Royaume-Uni et 48,0% aux États-Unis.

- L'Allemagne souffre actuellement par de fortes progressions des contaminations et des décès au 4e trimestre 2020. La situation y est encore très significativement plus dégradée qu'en France dans les hausses relatives. Alors que la 1ère vague est passée avec une progression de 144,6% des contaminations au 2e trimestre, celles-ci sont passées à 376,3% au 4e trimestre. Les décès qui étaient parmi les plus faibles en Europe occidentale, avec une hausse de 8.098 morts au 2e trimestre (plus 1.058,6%), ce nombre est passé à 14.855 au 4e trimestre, soit une hausse de 155,0% entre le 1er octobre et le 16 décembre 2020. Aussi, ce pays passe de l'avant-dernier rang du 3e tiers au second trimestre au 1er rang du 2e tiers au 4e trimestre.

- L'Italie est très fortement éprouvée par les décès. Elle avait perdu 21.068 personnes décédées de la covid-19 entre le 1er avril et le 12 juin, et au cours de la même durée au 4e trimestre (avec 4 jours de plus), ce nombre est passé à 30.619. La progression de 113,7% des contaminations au 2e trimestre est passée à 494,9% au 4e trimestre ; soit de 125.731 nouveaux contaminés entre le 1er avril et le 12 juin, à 1.570.735 nouveaux contaminés testés positifs entre le 1er octobre et le 16 décembre 2020. Cet accroissement important des décès réduit celui des malades contagieux, qui devient le plus bas, en comparaison avec la population de chacun des neuf pays.

Le tableau ci-dessous synthétise ces données comparées entre le 1er avril et le 12 juin 2020, d'une part, et du 1er octobre au 16 décembre 2020, d'autre part :

     Au soir du 18 décembre 2020, les États-Unis restent en tête en nombre de contaminations et de décès enregistrés depuis le début de la pandémie (17.888.353 personnes contaminées ; 320.845 décès et 7.173.222 de cas contagieux enregistrés). Quant à la France, elle affiche aujourd'hui le plus grand nombre de personnes testées positives en Europe, avec 2.442.990 cas ; le plus grand nombre de cas contagieux enregistrés s'élevant à 2.200.105 personnes. Elle se situe au 3e rang pour les décès avec 60.229 morts, derrière le Royaume-Uni (66.541 décès) et l'Italie (67.894 décès), et devant l'Espagne (48.926 décès). Malgré une situation de plus en plus dégradée, relativement au 4e trimestre par rapport au 2e trimestre, l'Allemagne progresse avec 60% de cas de contaminations ; 43% de décès et 17% de cas contagieux par rapport à la France. Cependant, comparativement à sa taille et à sa population d'environ 11,6 millions d'habitants, la Belgique est le pays le plus éprouvé de tous les pays européens (48 habitants sur 1.000 sont porteurs de la covid-19 enregistrés dans le pays, contre 38 personnes aux Pays-Bas ; 36 personnes en Suède ; 35 personnes sur 1.000 en Espagne ; 33 personnes en France ; 28 personnes au Royaume-Uni ; mais seulement 22 personnes aux États-Unis, en raison de l'importante population de plus de 331 millions d'habitants, et 10 cas sur 1.000 sont porteurs testés positifs en Italie).

     Les fêtes de fin d'année approchent, le déconfinement favorisera l'accroissement des interactions humaines et donc des occasions des contaminations. Respectons tous les mesures barrières. C'est notre responsabilité individuelle et collective.
     Parmi les principales composantes de la sécurité, il y a la sécurité sanitaire, car elle constitue la base de notre bien-être, de notre santé publique et de notre vie.

Prenez tous bien soin de vous et tous vos proches, et bonnes fêtes à tous dans le respect des mesures barrières.

Emmanuel Nkunzumwami
Écrivain - Essayiste

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