La situation du monde, avec sa population de 7,783 milliards d’humains et face à la violence mortelle du covid-19, demeure encore très complexe. En douze jours, le monde a enregistré une progression de 7,725 à 9,509 millions de cas contaminés (+23%) ; de 3,916 à 5,163 millions de personnes guéries (+32%) ; mais aussi de 425.675 à 483.786 morts (+13%) et de 3,380 à 3,862 millions de personnes encore malades (+14%). Le virus est donc encore très actif, notamment en Amérique du nord, en Amérique latine et en Afrique. Le nombre de contaminations et de malades sest également accru en Europe depuis quelques jours, avec un risque de reprise de la mortalité


     Au soir du 24 juin 2020, le monde enregistrait 9,509 millions de personnes infectées par le coronavirus covid-19 (soit une hausse de +23% en douze jours. Cest une augmentation constante telle quelle est constatée depuis le début du mois de mai 2020). Étant une somme des résultats des tests effectués par chaque pays de la planète, il ne peut quêtre une indication et non une réalité. La raison principale en est quà de très rares pays près, les pouvoirs politiques et sanitaires des pays nont pas testé TOUS les habitants (ou au moins 80% de toute la population des jeunes et des adultes) pour avoir un résultat proche de la réalité mondiale. Les taux de tests sont donc très faibles, et largement au-dessous de 1% de la population mondiale. Même si cette indication donne quelques informations sur la situation de chaque pays, on se contente de ne mesurer que les progressions tous les trois, six jours ou douze dans le monde et dans chaque pays au sein de notre Panel100. Cest donc une indication sur la propagation relative du covid-19 au regard de son extrême dangerosité au sein de la population, et on saperçoit que le virus continue de se propager très fortement dans le monde, et donc de créer de nombreux nouveaux malades et des morts. Nous rappelons que le covid-19 tue, y compris dans les pays dont les dirigeants nient son existence sur leur territoire. Le nombre de cas testés positifs, tel quil est remonté par les autorités sanitaires des États, dépend de la capacité et de la volonté de chaque pays à tester sa population. Depuis le début de mai 2020, la vitesse de propagation du covid-19 reste constante.

     Ensuite, les objectifs et les moyens de guérisons interpellent les politiques sanitaires publiques et les capacités médicales des États. Sur les 9,509 millions de cas testés positifs au covid-19 à la date du 24 juin 2020, il apparaît que 5,163 millions en ont été guéris, soit une moyenne mondiale de 54% de guérisons, et une augmentation de +32% de personnes guéries dans le monde en douze jours. Un effort remarqué se développe dans ce sens, notamment en Europe continentale, en Asie et en Afrique où certains dirigeants sactivent réellement et fortement pour sortir de la pandémie. Le mouvement ne fait que commencer en Amérique latine où l’épidémie et encore très vigoureusement en croissance. Chaque pays peut ainsi se comparer à ces deux références mondiales : un taux moyen de guérison de 54% et un accroissement de 32% de personnes guéries en douze jours. Par ailleurs, lon a enregistré à la même date du 24 juin 2020, un nombre de 483.786 décès dus au covid-19, soit une progression toujours importante de +13%, observée douze jours.  Par ailleurs, le monde compte en moyenne 62 morts pour un million d’habitants. Aussi, on peut observer  quà ce niveau de progression, le monde se rapproche de plus en plus rapidement du demi-million de morts de cette pandémie avant les grosses chaleurs de lété dans lhémisphère nord, la partie la plus éprouvée par le covid-19. Ces données ne traduisent quune moyenne mondiale, puisque les pays assiégés par ce virus dépassent très largement ce chiffre. Ainsi, les pays Occidentaux enregistrent des résultats les plus élevés du monde : 839 pour la Belgique, plus de 600 pour lEspagne qui a modifié en abaissant ses données, 635 pour le Royaume-Uni, 573 pour lItalie, 516 pour la Suède, 443 pour la France, 356 pour les Pays-Bas, 350 pour lIrlande, 375 pour les États-Unis, 226 pour la Suisse, 225 pour le Canada. Parmi les pays d’Amérique latine, au cœur de la montée de la pandémie dans note Panel100, nous signalons 253 morts pour un million d’habitants au Brésil, 260 pour le Pérou, 247 pour le Chili, 242 pour l’Équateur, 181 pour le Mexique ou encore 127 pour le Panama, sagissant des principaux pays relativement frappés par la violence du covid-19 dans notre Panel100 et dans le monde. Lon peut leur associer les autres pays européens de notre panel100 qui se trouvent entre 100 et 200 décès pour un million dhabitants ; soit le Luxembourg (176), le Portugal (148) et l’Allemagne (106). Cependant, comparés à leurs voisins en Europe, le Danemark, lAutriche, la Roumanie, la Finlande et même lAllemagne, se portent nettement mieux face au covid-19, pendant que, en Amérique latine et en Afrique, les progressions des contaminations et de la mortalité deviennent vertigineuses. Les principaux pays latino-américains et africains sont dans notre Panel100. Les pays africains restent globalement encore sous le seuil de 40 morts pour un million dhabitants (sauf en Sao Tomé et Principe et en Djibouti), mais la mortalité y progresse également et très rapidement. Les îles françaises de la Réunion et surtout Mayotte (32 morts et 2.467 contaminés), au sein de l’Océan indien, ont également souffert du convid-19. On peut ainsi observer que la situation reste encore très tendue partout dans tous les pays du monde, avec le décalage temporel entre les pays Occidentaux et la Chine, dune part, lAmérique latine, lAfrique, les États-Unis dAmérique et la Russie, dautre part.

1. Les données du Panel100 du suivi pour le covid-19

     Dans notre Panel100, constitué de 100 pays répartis dans tous les continents depuis mars 2020, et représentant 89% de la population mondiale, soit 6,952 milliards dhabitants. Nous avons enregistré 9,100 millions de cas de contaminations déclarés positifs, soit 96% du total mondial et une augmentation aussi importante que dans le reste du monde, soit +23% sur douze jours. En effet, si la propagation ralentit (mais le virus n’a pas disparu) en Europe, comme on pourra le constater sur les graphiques de cette publication, il y a une forte progression en Amérique latine et en Afrique. Également, nous observons des cas de 4.825.482 cas de guérisons constatés à la même date du 24 juin 2020, représentant également 96% des guérisons du covid-19 dans le monde. Mais, les guérisons progressent partout, et le panel100 affiche une hausse de 32% en douze jours et un taux moyen de 53% (contre 54% au niveau mondial). Dans tous les pays déclarant les résultats, le taux moyen de guérisons est en croissance. Ce phénomène est observable en Russie, en Autriche, en Allemagne, et surtout en France et en Italie. Les résultats pour lEspagne restent insincères et irréguliers. En dehors de quelques pays performants, on constate que de nombreux pays très lourdement frappés par le covid-19 au-delà de 1000 décès déjà enregistrés, présentent des taux de guérisons plus faibles, et même souvent sous la moyenne mondiale. Le lecteur peut le constater dans le tableau ci-dessous. La  Russie et la Turquie ont déployé dimportants efforts dans la guérison des malades, mais elles sont actuellement rattrapées par une forte vague de nouvelles contaminations. La surreprésentation des pays occidentaux, plus sévèrement attaqués par ce virus, nous apporte une surreprésentation de la mortalité dans le panel. Il en résulte que le nombre de 479.618 décès enregistrés dans les pays du Panel100 représente 99,1% de la mortalité mondiale, et connaît une hausse moyenne de +12% en douze jours et une mortalité de 69 décès pour un million dhabitants (contre 62 pour la moyenne mondiale). Les pays occidentaux, très durement frappés par le covid-19, contribuent massivement à cette forte mortalité dans le Panel100. Il apparaît ainsi toujours une très importante disproportion telle que moins de 8% de la population mondiale concentrent 40% de la mortalité du covid-19 dans le monde. Cest un résultat qui interroge sur les modes de vie des populations, les concentrations humaines dans des agglomérations, les politiques publiques sanitaires, la résistance face aux pandémies et même sur la véritable origine et la nature du coronavirus Covid-19. Les indicateurs que nous avons retenus renseignent sur la propagation du virus (progression des contaminations), sur les capacités à traiter et soigner les malades (progression des guérisons) et la dynamique de la mortalité au sein des personnes contaminées (évolution de la mortalité). A ces indicateurs, nous avons associé le suivi de limpact de la mortalité sur la population globale d’un pays (morts pour un million d’habitants) et les capacités de guérisons compte tenu dun important "stock de réserve" des malades actuels et d’autres qui pourraient sy adjoindre tout au long du déconfinement (cest le taux de guérisons par rapport aux contaminations). Cet indicateur se décompose en deux parties : la progression des guérisons et le nombre de malades restants sur le total des personnes testées positives. Le taux de guérison suggère que le pays doit être capable de soigner les malades actuels et faire face à d’autres flux de nouveaux malades infectés, puisque le virus poursuit sa progression. Les futurs décès du covid-19 se trouvent en majorité dans le "stock de réserve" des malades, qui se forme progressivement avec les nouveaux cas dinfection, et que les pouvoirs publics doivent tout faire pour vider par les traitements curatifs pour les plus gravement atteints par la maladie. Plus tôt les malades sont pris en charge et traités efficacement, moins il y aura des morts et des tensions au sujet des lits de réanimation dans les hôpitaux. Les données du panel100 sont livrées dans deux tableaux contenant 50 pays dans chaque partie : les plus de 350 décès du covid-19 et les autres. Ensuite, les pays africains sont répertoriés par Communauté économique régionale. Dans tous ces tableaux de données, les pays sont classés par ordre décroissant du nombre de morts du covid-19 et du nombre de personnes testées positives, susceptibles de contribuer activement à la propagation des contaminations, de développer la maladie, dalimenter la surcharge des structures de réanimations et les décès. En effet, une part importante des morts attendus se concentre au sein des personnes déjà contaminées et en attente de guérison. Les graphiques réalisés permettent de visualiser les évolutions comparées des contaminations, des guérisons et des décès dans les principaux pays parmi les plus durement touchés par le covid-19. Nous observons que les pays qui sorganisent pour le déconfinement total sexposent à trois grands défis sanitaire, économique et politique, ainsi quau défi social qui en découle.

2. Les situations variées selon les pays face au covid-19

     Sur le plan sanitaire, les situations différentes appellent des analyses spécifiques à chaque cas. Néanmoins, les points communs se rejoignent. Pendant plus de cinquante jours de confinement, les malades souffrant des pathologies lourdes ont été priés d’attendre la libération des lits d’hôpitaux réquisitionnés pour recevoir les malades du covid-19. Les fortes tensions dans la réanimation, le suivi attentif des malades de ce virus, les soins particuliers que requièrent l’attention contre la contamination au covid-19 et le cas particulier de chaque patient dans les hôpitaux, les urgences à traiter rapidement les malades de plus en plus nombreux ; tous ces bouleversements n’étaient pas compatibles avec la médecine régulière et le temps habituellement consacré aux malades de longue durée. Suivis par leurs médecins traitants qui se partagent entre les hôpitaux pour participer à la lutte contre le covid-19 et la pratique en cabinet, certains patients ont pu connaître la détérioration de leurs conditions de santé. Ce sont des personnes fragiles qui sont en première ligne pour contracter le virus du covid-19 s’ils sortent du confinement. Ensuite, confinés pendant une très longue période, nos corps ont été mis à l’abri des agressions virales et bactériennes habituelles. Ils n’ont donc pas lutté avec nos anticorps. Serons-nous tous capables de vaincre le covid-19 en sortant de notre « cachette » du confinement ? Enfin, la propagation qui produit de nouveaux cas testés positifs au coronavirus se poursuit. En cette première semaine de mai 2020, de nombreux pays ont connu le regain de progression des contaminations sans que les capacités de traitement ne s’améliorent. Il se pose une question cruciale aux dirigeants : faut-il « déconfiner » toute la population et en même temps, dans l’incertitude de la propagation des contaminations du virus et ses conséquences sur la maladie, en plus du regain de la mortalité ? Doit-on se réserver la possibilité de « reconfiner » tout ou partie du pays si la mortalité brutale reprend ? Comment s’assurer que tous les habitants ont facilement et rapidement accès aux masques efficaces, au gel ou la solution hydroalcoolique, aux soins en cas de besoins ? Comment organiser partout la circulation des personnes en respectant les espaces réglementaires de distanciation physique ? Plus le pays garde un «stock» de malades en attente de guérison, plus il gère un potentiel de relance de la mortalité. L’enjeu principal reste ainsi de tester massivement les populations et soigner les malades contaminés. Pour y répondre,  la progression des contaminations doit être très inférieure à celle des guérisons, afin de puiser de nouvelles guérisons de plus en plus nombreuses dans le «stock» des malades actuels, tout en faisant face efficacement à de nouveaux cas de contaminations. C’est ce dispositif qui réduit potentiellement la mortalité du covid-19.

     Sur le plan économique, l’outil de production non stratégique pour les nations et les activités régulières d’accroissement de la richesse nationale ont été mis à l’arrêt. Certaines entreprises ne pourront pas se relever des faillites par défaut de clients ; d’autres devront vivre  à la limite de flottaison pendant plusieurs mois, voire quelques années ; et enfin d’autres devront se délester d’une partie de leurs personnels. Le chômage total ou partiel ne pourra pas longtemps rester à la charge des budgets publics, car ceux-ci ont aussi besoin d’être régulièrement alimentés par les actifs, par la consommation, les cotisations, la part des impôts et taxes, et les investissements privés. Mais, comme l’activité a été longtemps à l’arrêt et que de nombreux acteurs économiques ne retrouveront ni le travail, ni le revenu pour leur part de contribution au budget de la nation, celui-ci sera en souffrance. Ou plus exactement, les États devront emprunter pour faire face à la demande sociale. Mais, qui dit emprunter, dit également alourdir la dette publique et la charge des intérêts, et donc la demande adressée à des citoyens pour participer au remboursement de cette dette. Mais que faire si les revenus des citoyens diminuent ? Faire payer les plus riches pour régler la facture de la péréquation de l’intervention sociale publique et le fonctionnement régulier de l’État, tout en maintenant l’investissement public et les interventions régulières pour soutenir l’activité économique en difficulté ? Créer de nouveaux impôts et taxes pour renflouer les caisses publiques ? Revoir, refonder et assouplir les règles des mécanismes de lordre économique et monétaire international ? En effet, la France et l’Europe, comme de nombreux pays industrialisés, devront affronter une panne sévère de plusieurs moteurs de l'économie. Cela est vrai pour tous les pays qui auront fait le choix du confinement total de plusieurs semaines. Le défi économique s’accompagne du traitement des situations sociales qui se dégradent, suite à la faillite des entreprises et au chômage de masse qui en résultera, en plus du traitement de la pauvreté et de la précarité.

     Sur le plan politique enfin, comment les finances publiques devenues exsangues pourront-elles cohabiter avec l’ambition d’assainir la gestion publique ? Qui va se serrer la ceinture ? Ne devrait-on pas revoir les institutions et élaguer les fonctions non indispensables au bon fonctionnement de la nation ? La France a-t-elle besoin de plus de 30 ministres, avec plusieurs dizaines de membres dans chaque cabinet ministériel ? Le Parlement de 925 membres pour 67 millions d’habitants n’est-il pas pléthorique quand on sait que les collectivités locales ont également leurs parlements : les conseillers communaux et communautaires pour les communes, les conseillers départementaux et les conseillers régionaux ? L’on peut même remettre en cause le coût de fonctionnement du Parlement européen, dès lors que tous les pays membres de l’Union européenne paient un lourd tribut dans la mortalité au covid-19 et la chute des économies liée au confinement. LUnion européenne peut-elle survivre en létat aux très regrettables égoïsmes nationaux observés pendant la gestion de la crise sanitaire ? Les nationalismes et le populisme ne vont-ils pas se réveiller partout ?  Les règlements de comptes politiques ne vont-ils pas polluer le légitime débat démocratique et la recherche sereine des responsabilités dans les dysfonctionnements constatés au cours de cette inédite crise sanitaire ?  Le coût politique du covid-19 en Europe et dans les grandes démocraties éprouvées se mesurera aux résultats des prochaines élections et imposera des choix concrets aux dirigeants. Il y aura des remaniements ministériels dans les pays où la gestion de la crise sanitaire n’a pas été exemplaire. Mais, ce sera souvent tout le fonctionnement de la chaîne de décision et la levée des zones d’ombre qu’il faudra revisiter. Les risques politiques peuvent très rapidement bouleverser les paysages nationaux actuels et même provoquer d’autres violentes crises multiformes dans les pays. En France, l’instabilité croissante de la sociologie électorale devient de plus en plus favorable aux souverainistes, et accompagne les revendications de plus en plus radicales de l’écologie politique. Le dernier état des lieux aux élections européennes 2019 été dressé dans  l’ouvrage ci-dessous.

https://img.over-blog-kiwi.com/1/18/01/40/20200508/ob_f9f463_la-pression-des-souverainistes-en-fran.JPG#width=445&height=533

     Le déconfinement progressif et territorialisé en France, en Espagne, en Australie et en Italie, l’accélération en Allemagne et en Autriche, des interrogations fortes en Belgique, et l’accroissement des manifestations anti-confinement aux États-Unis, peuvent se comprendre à travers les indicateurs que nous suivons depuis le milieu du mois de mars, recalculés et mis à jour tous les trois jours. Il s’agit de la progression des contaminations, la dynamique des guérisons et l’évolution de mortalité. Ce sont les différentiels. Nous présentons aux lecteurs des graphiques et des tableaux de résultats. Les tableaux ont été enrichis de deux autres indicateurs de relativisation de l’impact de la pandémie par rapport à la population. Il s’agit du taux des guérisons par rapport au total des contaminations (guérisons x100/contaminations) et de la mortalité ramenée à un million d’habitants de chaque pays sur la population estimée en 2020.

     Les tableaux suivants indiquent des situations toujours très variées et en pleine évolution selon les pays, mais une forte concentration de la mortalité se retrouve principalement dans les pays occidentaux. L’avant-dernière colonne indique le nombre de morts du covid-19 pour un million d’habitants, alors que la colonne précédente suggère le taux de guérisons sur l’ensemble des personnes contaminées. La moyenne mondiale est de 51% au 12 juin 2020. Nous avons indiqué plus haut que certains pays occidentaux fortement touchés par le covid-19 se retrouvent encore sous cette moyenne (France, Royaume-Uni, États-Unis, Belgique). Certains pays africains s’en sortent mieux au-delà de 60% de guérisons : Tunisie (88%), Niger (87%), Maroc (78%), Tchad (90%), Zambie (82%), Guinée Conakry (70%), Algérie (68%), Sénégal (64%), Djibouti (90%), Cameroun (80%), Burkina Faso (90%), Sénégal (66%), Ghana (74%), Guinée Conakry (73%), Togo (67%), Ouganda (89%) ou encore l’Algérie (72%),  parmi les pays qui ont régulièrement remonté les données contre le covid-19. L’on ne peut qu’encourager les efforts de guérisons, notamment parce que les progressions des contaminations sont beaucoup plus rapides que les guérisons et que la mortalité se poursuit partout dans tous les pays du monde. Les résultats des pays du Panel100 sont présentés dans les tableaux suivants. Les quatre dernières colonnes donnent le nombre de malades testés positifs au covid-19, comprenant ceux qui sont en situation critique sous traitement, les ratios de taux de guérison (%), de mortalité sur un million d’habitants (pmm ou x10-6 hab) et la population estimée aujourd’hui.

3. Les évolutions comparées du covid-19 dans les principaux pays fortement éprouvés
    
     Pour le reste du monde et parmi les grandes nations industrialisées, les graphiques suivants éclairent sur les résultats atteints selon les politiques choisies par les dirigeants dans la lutte contre la propagation du coronavirus. Il convient de rappeler que le virus est encore et toujours actif en Europe et dans les autres nations industrialisées historiques, comme dans le reste du monde. Nous relevons quelques pays emblématiques dans le traitement du covid-19.
Quatre courbes des progressions ont été analysées depuis le début davril 2020 pour chaque pays : les décès, les contaminations, les guérisons et les malades.

Dun côté : la France, lItalie et la Belgique. De lautre : lAllemagne, lAutriche et la Suisse, des pays européens voisins. Ensuite, nous présentons les graphiques des évolutions comparées des derniers grands pays atteints : les États-Unis, la Russie et la Turquie. Au préalable, la base du nombre de tests est déséquilibrée : Il ny a pas de proportionnalité à la population des tests réalisés. Les indicateurs relatifs sont donc plus pertinents (taux de guérisons, impact de la mortalité dans le pays). Néanmoins, les progressions peuvent rendre compte des situations au sein des pays. Les données couvrent la période du 3 avril au 24 juin 2020, par intervalle de trois, de six ou de douze jours. Pour rester cohérent dans les évolutions statistiques, nous savons quil ny a pas eu "résurrection des morts" et que les  variations sont effectuées entre le total des morts au jours J et le total des morts aux jours J+3 ou J+6 ou J+12. Cela concerne toutes les données statistiques de notre panel100. Aussi, le nombre cumulé de décès du covid-19 ne peut être que constant (plus de morts) ou que croissant (avec une progression par intervalle de temps) en juin par rapport mai et avril. Par ailleurs, si le nombre de guérisons couvre ou devient inférieur à celui des contaminations, le nombre de malade restant à traiter ne peut quêtre constant ou croissant. Aussi, les graphiques suivants ajoutent un indicateur un "nombre total de malades restants" par rapport aux cas de contaminations, après avoir retiré les morts et les personnes guéries. Le lecteur appréciera les situations de la France, de lItalie, des États-Unis, du Royaume-Uni, de la Turquie ou de la Russie par rapport à celles de la Suisse, de lAutriche et de lAllemagne où les efforts de guérisons et de réduction de la propagation du virus conduisent à la baisse la plus importante du nombre du "stock de malades en attente" (malades restants à traiter et officiellement enregistrés).

Le déconfinement ne présente pas les mêmes conséquences, selon que lon se trouve en Italie, en France ou en Belgique. La baisse du nombre de malades en Italie est liée à un effort conséquent de guérison des malades (il restait 18.655 malades au 24 juin 2020, alors quen France, il en restait encore 56.490 malades).  De plus, ce nombre en diminution continue en Italie, alors quil reprend lascension en France, en progressant de 4,0% en douze jours. De même, en Belgique, le nombre de malades continue de croître, loin des efforts de guérisons dominées par de nouvelles contaminations. Les graphiques ci-dessus traduisent les écarts de situations entre ces trois pays et leurs risques daccroissement de malades graves.

La fin du mois de juin montre la complication du covid-19 dans les pays qui l'ont bien maîtrisé. En Allemagne, les progressions de guérisons qui étaient supérieures aux contaminations depuis le 8 avril 2020 connaissent une inversion. En conséquence, le nombre de malades croît de 6790 à 7910, alors que l'on enregistre une progression de 140 morts en 12 jours. En Autriche où l'on avait pas connu de progression de contamination au-dessus de celle des guérisons de puis avril, l'inversion 385 nouveaux contaminés contre 297 nouvelles guérisons. D'où le nombre de malade repart à la hausse. Il en est de même en Suisse où le nombre de malade passe de 330 à 420 en douze jours (entre le 12 et le 24 juin 2020).

Dans les autres grands pays hors dEurope, les États-Unis dAmérique, la Russie et la Turquie montrent des visages instructifs pour les pays où la pandémie commence à sinstaller, en Amérique latine ou encore dans de nombreux pays africains : la détection des malades par des tests massifs dans le pays, la prise en charge immédiate des malades pour les isoler et les soigner, et le port de masques obligatoire pour se protéger et protéger les autres du virus. Aujourdhui, tous les moyens de prévention et de traitement existent. Le vaccin contre le covid-19 nexiste pas, ceux qui en font la promotion poursuivent leurs propres intérêts financiers ou des buts cachés. Il faut donc appliquer les solutions qui existent et qui ont donné des résultats, notamment en extrême Orient.

Les trois pays montrent clairement limportance capitale du combat permanent entre les contaminations et les guérisons pour réduire le nombre de malades, et potentiellement celui des décès du covid-19. Ils offrent des leçons claires de politique de santé publique aux pays africains et latino-américains pour combattre la pandémie.

     4. La résistance mise à lépreuve des pays africains face au covid-19

     Les pays africains connaissent également une forte progression du coronavirus covid-19, et présentent des situations variées de succès dans la bataille contre cette pandémie. Mais, en dehors de la peur et des manipulations extérieures pour placer les produits marchands, qu’est-ce l’Afrique face au covid-19 ? C’est 54 pays totalisant : 270.946 cas testés positifs sur 1,34 milliard d’habitants estimés en 2020 (à peine moins que l’Inde)  ; 5.625 décès attribués au covid-19 (l’Inde en affiche 14.907) ; 103.463 personnes guéries (soit 38% de taux de guérison) et compte en moyenne 4 personnes décédées du covid-19 sur un million de ses habitants, soit le plus faible ratio de décès de tous les grands pays du monde, presque autant que la Chine). Globalement, l’Afrique n’est donc nullement en détresse vis-à-vis du covid-19. Néanmoins, la situation est variable selon les régions (Communautés économiques régionales) et, à l’intérieur de ses régions, selon les pays. L’Afrique du Nord est confrontée à la dureté de la pandémie comme les pays européens du nord, notamment en Égypte, en Algérie, au Soudan et au Maroc. Attaquée tardivement mais rapidement, la Mauritanie présente une situation encore plus dégradée qu’en Tunisie ; cette dernière affiche, ce 24 juin 2020, le meilleur taux de guérison des malades de 88% au Maghreb. En Afrique Occidentale, le Nigeria dépasse déjà 22.020 contaminés et 542 morts. Le Mali arrive derrière avec 2.002 contaminés et 112 morts de ce virus. En Afrique Orientale, le Top5 des cinq voisins : le Kenya, la Somalie, l’Éthiopie, la Somalie et Djibouti ont déjà enregistré ensemble 19.647 cas contaminés. Ils totalisent 386 décès, en très forte progression. En Afrique centrale, le Cameroun, la République démocratique du Congo (RDC), le Gabon et la Centrafrique, totalisant plus de 3.000 cas de contamination chacun, réunissent 26.860 cas de contaminations et 532 décès. Et enfin, le covid-19 s’est fortement installé en Afrique Australe la seule Afrique du Sud totalise 111.796 cas testés positifs et 1.555 morts du virus. A tous les pays africains, y compris ceux qui se sont rebellés contre l’OMS, ce n’est donc pas seulement une demande insistante de cette Organisation mondiale de la santé, des bailleurs de fonds ou de la Banque Mondiale auxquels il convient de répondre pour entretenir de bons rapports pour l’avenir, mais également un moyen transparent de communiquer avec les autres nations, de la transparence dans la gouvernance et la gestion de la crise sanitaire pour le peuple et les diasporas, ainsi que la preuve de la crédibilité dans la performance des infrastructures médicales dans le pays et des politiques publiques en rapport avec celles des autres peuples du monde à travers les données harmonisées. Les tableaux qui suivent ont été organisés par Communauté économique régionale (CER). Vous y trouverez toutes les données complètes par pays, comme dans les tableaux précédent du Panel100.

LAfrique subsaharienne connaît une mortalité relative encore faible de moins de 10 décès pour un million dhabitants, à lexception des îles Sao Tome et Principe (59 morts pour un million d'habitants), un pays très pauvre de 219.150 habitants (léquivalent dune petite ville) qui a déjà enregistré douze décès, et Djibouti (moins d'un million d'habitants et déjà 52 décès), l’Égypte, l’Afrique du Sud, lAlgérie et maintenant la Mauritanie densément touchés par le virus, ainsi que le département français de Mayotte où la pandémie est en forte progression avec une mortalité élevée relativement à sa modeste population de 272.815 habitants. La Réunion et Mayotte sont des départements français dans lOcéan Indien, mais proches de Madagascar et des Comores en Afrique, avec lesquels ils échangent. Une attention particulière est attirée sur de nombreux pays où la progression des contaminations devient beaucoup plus importante que celle des guérisons. La mortalité s’y accélère par le défaut des moyens de prise en charge des malades. Il convient donc de prévenir et attaquer très rapidement le virus par les tests massifs et le traitement immédiatement après lapparition des symptômes du covid-19. Il en va de la santé publique et de la crédibilité des pouvoirs politiques en Afrique. Quils naccumulent pas les "stocks de malades" du covid-19 car cest la bombe assurée de lexplosion de la mortalité.

      Le défi souvent lancé à l’Afrique, c’est de prouver des capacités à tester un plus grand nombre d’habitants. Néanmoins, ce challenge s’impose à tous les pays du monde aujourd’hui, à commencer par des nations occidentales les plus touchées par la pandémie et disposant de meilleures infrastructures médicales pour traiter les malades, et de plus de ressources financières, techniques et humaines pour réaliser les tests au covid-19. En effet, un échantillon de tests très faible ne donne pas des indications fiables sur le niveau des risques potentiels des populations. Des voix nocives et intéressées se lèvent pour prédire des milliers de morts dans les rues... comme s’il y avait des rues dans les campagnes africaines qui regroupent plus de 80% de la population. Néanmoins, le covid-19 est principalement une infection mortelle pour les personnes fragiles (affectées par d’autres pathologies lourdes, invalidantes, ou atteintes de graves maladies respiratoires), ainsi que des urbains évoluant dans le confort et qui ont perdu le sens de l’effort physique. Les habitants des territoires ruraux africains présentent un avantage de connaître divers virus et bactéries contre lesquels ils se battent très régulièrement dans leur vie quotidienne. Les corps produisent constamment des anticorps pour se défendre. Si le covid-19 est un virus naturel, les corps l’élimineront. S’il est renforcé par les génomes étrangers, tel que celui du VIH comme le suggère le Pr Luc Montagnier (Prix Nobel de médecine), il faudra des traitements. La formule MSK1 et MSK2 de larchevêque de Douala au Cameroun, l’artemisia, issu de l’Institut malgache de recherche appliquée (IMRA), de Madagascar, et l’apivirine, une combinaison d’un anti-rétroviral et d’un antibiotique, développée par le Dr Valentin Agon au Bénin, pourraient répondre aux besoins des Africains, en attendant d’autres traitements en cours d’élaboration. Les Africains détiennent ainsi les solutions médicinales locales. Le tableau précédent indique, pays par pays et selon les Communauté économiques régionales (CER) sur le continent africain, la situation face au covid-19. Il appartient à tous les Africains, du continent et des diasporas, d’insister auprès de leurs dirigeants pour relever les défis sanitaires, économiques et sociaux. Il convient de rappeler que le covid-19 tue. Il n’est absolument pas convenable de demander aux dirigeants de relâcher les efforts, de plaider pour une complot international contre l’Afrique, de prétendre que puisque les "tests positifs" ont été réalisés sur les animaux, les plantes et les fruits, le virus est une invention des Occidentaux. Il y a une réalité : le covid-19 est une infection mortelle si elle nest pas prise en charge rapidement dès le début de linfection. Des analyses ne doivent nullement aveugler les pouvoirs publics et sanitaires : Dépister les populations, Isoler les personnes infectées pour les traiter, Imposer les mesures barrières pour réduire au maximum la propagation du virus dans le pays, telles sont les règles de base. Isoler les zones urbaines des territoires ruraux, créer des brigades mobiles de dépistages et des centres médicaux pour traiter et suivre des cas encore légers, cela devient une urgence. Les colères légitimes dans les médias attendront la guérison et la disparition du virus. Ceux qui ont perdu les leurs dans cette épidémie nous demandent des efforts pour traiter tous les malades du coronavirus et pour enrayer l’épidémie. En Afrique comme dans le reste du monde, le covid-19 tue. Il n’a pas besoin d’être reconnu, ni de présenter un visa d’entrer dans le pays pour tuer. Les graphiques suivants montrent des extraits de situations comparées dans chacun des quinze pays de l’Afrique Occidentale, des huit pays de l’Afrique Centrale, des treize pays de l’Afrique Australe et des onze pays de l’Afrique Orientale.

 En haut : Les pays de lAfrique Occidentale.
En bas : les pays de lAfrique Australe, de lAfrique Orientale, de lAfrique centrale et de lAfrique du Nord

En bleu : le nombre de malades en attente de guérison. La plupart des futures victimes sont déjà dans ce "stock dattente" quotidien.  En vert, le taux (en %) de guérisons. En rouge, le nombre de morts recensés à date. Le lecteur peut alors comparer les situations au 12 juin 2020 entre ces différentes régions dAfrique. Pour lAfrique du Sud, multiplier le nombre de morts par dix et le nombre de malades restants par 1000.

Il convient dy ajouter également lAfrique du Nord, la région africaine qui concentre les contaminations et le nombre de décès les plus élevés : 37.393 cas positifs testés et 1.817 décès. De plus, seuls la Tunisie, le Maroc et lAlgérie sont parvenus à atteindre plus de 70% de taux de guérison, contre la moyenne mondiale de 54% au 24 juin 2020. La situation est préoccupante en Égypte et au Soudan.

Les taux de guérisons sont encore faibles dans plusieurs pays assiégés par le covid-19. On peut observer sur ces graphiques que de nombreux pays de lAfrique subsaharienne, mais aussi en Afrique du Nord, n’atteignent pas le taux moyen mondial de 54%. Le cas de la Tanzanie est particulier car ce pays ne transmet pas les données sur le virus. 

     Le temps est venu, pour que les Africains apprennent à se prendre en charge, sans tendre la main mendiante vers les puissances extérieures. Celles-ci font également face à leurs propres difficultés dans cette crise, et elles sont immensément multiples. Aussi, les pays africains pourraient comparer leur taux de guérisons des malades par rapport à la moyenne mondiale.  Les enjeux de l’Afrique peuvent se résumer en six piliers ou socles indispensables pour son redressement rapide : la paix et la sécurité durables sur les territoires ; l’éducation de la jeunesse actuelle ; la sécurité alimentaire, sanitaire et environnementale ; le développement et l’entretien des infrastructures et des moyens de communication ; l’accès à l’énergie pour tous les habitants ; et la transformation industrielle de ses ressources pour créer de la valeur ajoutée aux productions agricoles, minières et énergétiques, tout en développant l’emploi local, le savoir-faire pour une prise en charge économique des Africains par eux-mêmes en générant le revenu autonome. Alors, Africains, mêlez-vous de tout ce qui vous regarde. Lisez et instruisez-vous. L’autonomie économique et politique commence par la décolonisation mentale des peuples et la rage de défendre leur dignité au milieu des autres nations du monde. Pour comprendre les enjeux en Afrique et les solutions pour s’en sortir, nous proposons la lecture de ce livre :

https://img.over-blog-kiwi.com/1/18/01/40/20200508/ob_656728_emmanuelnkunz-la-relance-de-l-afrique.jpg#width=430&height=605

     Dans tous les pays frappés par la pandémie du covid-19, c’est le choix politique qui détermine la suite pour affronter et réussir le défi sanitaire, économique, politique et les conséquences sociales. Dans les pays médicalement bien équipés, la bataille sera gagnée dans le circuit des soins et la capacité à prendre médicalement les malades en charge. Dans les pays pauvres, cest en amont, dès les premiers symptômes de la maladie, qu  il faut rapidement intervenir. Nier lexistence de la maladie dans le pays pour des raisons idéologiques nempêche pas le virus demporter des vies. Il convient donc de demeurer pragmatiques pour gagner cette bataille. Le premier semestre de 2020 constitue une véritable et dure épreuve pour les politiques dans toutes les nations.

Toutes ces analyses, libres et gratuites, sont livrées pour que les citoyens puissent participer aux débats publics sur la gestion du covid-19, armés dinformations comparatives. A vous chercheurs, décideurs, acteurs économiques, analystes, dirigeants politiques, journalistes, acteurs sociaux et des associations, cet article est aussi votre outil, votre source de réflexion et de travail. Cette crise sanitaire est trop sérieuse et contient des enjeux stratégiques complexes pour la laisser aux seuls professionnels de santé publique. Nous sommes tous concernés, et donc tous solidairement responsables.
La  vie et la santé sont nos capitaux les plus précieux et non négociables, pour nous, pour tous nos proches et pour tous ceux que nous portons dans nos cœurs. Protégeons-les !

Article mis à jour le 25 juin 2020.
Abonnez-vous pour recevoir automatiquement nos publications, en suivant les indications ci-dessous :

Pour recevoir directement et automatiquement nos articles publiés sur ce site, vous pouvez vous abonner librement et gratuitement, en remplissant votre adresse mail dans lespace en haut et à droite de larticle, dans le champ S'abonner comme ci-dessus, puis cliquer sur S'abonner

Emmanuel Nkunzumwami
Écrivain - Essayiste
Accéder à tous les livres publiés en librairies

 

 

Retour à l'accueil