L'IMPACT DES CONFLITS ARMÉS ET DU DÉFAUT D'ÉLECTRICITÉ SUR LE DÉVELOPPEMENT EN AFRIQUE EN 2023
20 mai 2023Depuis de nombreuses années, nous insistons sur l’importance des piliers solides pour bâtir le développement en Afrique. Le défaut de ces piliers ou la combinaison de leur absence est une source assurée du retard pour l’atteinte d’un niveau de progrès pour les Africains. Bien entendu, si les piliers constituent le socle solide pour bâtir le développement, il faut que le toit de ce bel édifice soit bien entretenu par la bonne gouvernance, les ambitions de dirigeants pour le progrès économique et social, la mise en œuvre des projets avec des feuilles de route claires pour les acteurs du développement et la mobilisation des énergies sur les programmes avec l’obligation de présentation des résultats concrets pour les populations. C’est notre modèle ORC, décrit dans « Le Partenariat Europe-Afrique dans la Mondialisation » (Editions L’Harmattan, 2013).
Après avoir indiqué les six piliers indispensables dans l’ouvrage : « La Relance de l’Afrique » (Editions L’Harmattan, 2017), nous allons les illustrer par l’analyse de l’impact du défaut de sécurité des territoires, des personnes, des institutions et des investissements, combiné avec le défaut d’accès à l’électricité pour les populations, sur le développement mesuré par la capacité du pays à atteindre la production intérieure brute par habitant (PIB/habitant) estimé en 2023.
Au début de l’année 2021, vingt-quatre pays (24) de plus d’un million d’habitants n’avaient pas encore atteint un niveau de 50% de leurs habitants accédant à l’électricité, soit 24/51 pays de plus d’un million d’habitants en Afrique, soit encore 47% de ces pays sur le continent.
Parmi ces 24 pays, douze (12) figurent parmi les pays dont le produit intérieur brut par habitant reste inférieur à 800$ (ou encore 740€) par an ou 61€ par mois. Il s’agit de : Liberia, Tchad, République démocratique du Congo, Mozambique, Niger, Sud-Soudan, Somalie, Madagascar, République Centrafricaine, Malawi et Burundi. Tous ces pays, à l’exception du Malawi, ont connu de lourds combats armées dans des guerres civiles. Quant au Madagascar, il a connu une crise post-électorale de cinq ans entre Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina qui a paralysé le pays. Tous ces pays se retrouvent sous la barre de 40% d’accès à l’électricité.
Parmi les douze autres pays (12) restants, trois ont connu des violences armées au cours des trente dernières années (Burkina Faso, Rwanda et République du Congo). Mais, ils se situent entre 40% et 50% de niveau d’accès de leurs population à l’électricité, mais bien loin des 80%.
Quatre pays se situent entre 80% et 95% d’accès à l’électricité. Ce sont deux grands pays peuplés : l’Afrique du Sud et le Ghana, et deux pays peu peuplés : les Comores et le Gabon.
Enfin, cinq grands pays à dominante arabo-musulmane en Afrique du nord ont franchi le seuil de 95% : ce sont l’Algérie, la Tunisie, le Maroc, l’Egypte, suivi du petit pays insulaire : l’Île Maurice.
Conclusion
Il ressort de cette analyse que dix-neuf pays africains n’atteignent pas encore un produit intérieur brut par habitant de 1000$ (925 euros) en 2023. On retrouve par les pays très pauvres (Malawi) ou sévèrement secoués par les guerres civiles (Burundi et Sierra Leone) sous la barre de 500$ par habitant. Ensuite : la République centrafricaine, le Madagascar, la Somalie, le Sud-Soudan, le Niger, et le Mozambique sous la barre de 600$. La Centrafrique, la Somalie, le Sud-Soudan et récemment le Mozambique ont été le théâtre de conflits armés qui ont déstabilisé les populations. Ensuite, nous retrouvons l’Erythrée, la République démocratique du Congo, le Tchad, le Liberia, le Burkina Faso et le Mali dans le groupe des moins de 800$/habitant. Ce sont tous les pays ébranlés par les guerres civiles et le terrorisme depuis de nombreuses années.
Enfin, émergent au-delà de 800$ par habitant, le Soudan et le Rwanda. Mais, le Soudan est devenu la dernière catastrophe guerrière en Afrique depuis quelques semaine. Le pays est en pleine destruction pour un conflit de pouvoir entre deux généraux qui ont pris la capitale Khartoum en otage, avec des bombardements incessants. Nul doute que la destruction des infrastructures et les migrations des populations enfonceront le pays dans une grand crise économique et le recul sur les indicateurs du développement. Les conflits armés de toutes natures (guerres civiles, guerres interethniques ou intertribales, terrorisme importé et soutenu par les puissances extérieures, ambitions de pouvoir, conflits inter-puissances par faibles pays interposés, etc.), l’insécurité permanente ou durable, avec les conséquences sur les migrations et la précarisation des populations, l’insécurité alimentaire et médico-sanitaire, ainsi que sur l’éducation de la jeunesse pour la construction de son avenir et celui du pays, impactent le développement.
Le faible accès à l’électricité paralyse les infrastructures de transport et de communication, les infrastructures médico-sanitaire et l’industrialisation du pays. L’impact direct se retrouve dans une modeste production intérieure, d’autant plus grave et paralysante que la croissance démographique est forte et que la densité de peuplement est forte. L’urbanisation anarchique actuelle et les exodes désordonnés participent fortement à la dégradation du progrès social, et affectent sévèrement les piliers du développement.
Emmanuel Nkunzumwami
Écrivain-Essayiste
Analyste économique et politique
Intervenant dans les médias Radios et TV
Directeur de NERES Conseil
e-Mail : emmankunz@gmail.com ou neres@orange.fr
Facebook : www.facebook.com/emmanuel.nkunzumwami
Twitter : twitter.com/Nkunzumwami
Les publications en librairies :
- En librairie Gallimard
- Sur le site du distributeur Amazon
- Dans les magasins Fnac
- Dans les magasins du Furet du Nord
- Dans les magasins de Gibert Jeune
- Dans la plus grande Librairie de Paris
- Et dans toutes vos librairies de Paris et des grandes villes en France, en Suisse, en Belgique et dans les autres pays d'Europe, au Canada et aux États-Unis. Vous pouvez retrouver toutes les publications dans les librairies de L'Harmattan à Paris.
Information au lecteur :
Abonnez-vous pour recevoir automatiquement nos publications.
Sur la page de votre mobile :
En haut, dans la bande noire, vous avec un icône présentant une enveloppe ouverte. Cliquez dessus et écrivez votre Email dans le champ S'abonner.
Sur la page de votre ordinateur :
En haut dans bandeau vert, sous le nom EMMANUEL NKUNZUMWAMI, cliquer sur NEWLETTER et suivre les indications ci-dessous :
Le nom et l’adresse e-mail des abonnés à ce blog sont exclusivement utilisés pour la diffusion des articles de ce blog : www.nouvelle-dynamique.org ; il en est de même pour tous les destinataires des informations diffusées par ce site. Il n’y a aucune autre utilisation de ces données.
Vous gardez le plein droit de vous abonner, de vous désabonner ou de demander la suppression de votre e-mail de nos listes de diffusion.
C’est tout, c’est très simple, c’est tout à fait libre, c’est unique et c’est gratuit ! Le savoir n’est utile que quand il est partagé.
BONNE LECTURE ET A TRÈS BIENTÔT !