mali.jpgL’Afrique continue de poser des problèmes de survie, de relance et d’unité politique, pour une partie de ses composantes, dans toutes les parties ce beau continent. En Afrique arabo-musulmane au Nord, la partie n’est pas encore gagnée en Libye et en Egypte. La relance des débats sur l’inscription de la charia dans les lois fondamentales de ces pays et leur stricte application réclamée à cor et à cri par les fondamentalistes musulmans pose un problème de droit international. Le président Morsi en Egypte est amené à se maintenir dans un équilibre fragile entre les partenaires Frères Musulmans et l’aile la plus dure des Salafistes d’un côté, la demande de protection des minorités chrétiennes et juives étrangères à l’application de la charia, les forces armées toujours prêtes à reprendre la main si la situation devait se compliquer et dégénérer dans une insécurité généralisée dans le pays.

Quant à la Libye, la défaite des combattants de Mouammar Kadhafi par les insurgés se constituant en une armée de libération, fortement appuyée les forces de l’OTAN (France, Royaume-Uni et Etats-Unis, principalement), a peut-être résolu le problème du « pouvoir autocratique et dictatorial » de Kadhafi, mais a laissé un pays très divisé dans ses multiples ethnies, difficiles à réconcilier en dehors d’une autorité forte et des craintes des représailles en cas d’insurrection, et des mines anti-personnelles à visage humain, bien armées et entraînée aux combats, qui se baladent dans de nombreux autres pays d’Afrique. L’intervention de l’OTAN en Libye, -et nous l’avons souvent indiqué- devra pouvoir être réactivée dans de nombreux pays du Sahara et du Sahel où  se promènent les anciens combattants de Libye.

 

Le Mali

 

La première victime directe de la guerre de Libye est le Mali. C’était prévisible ! Pays affaibli, trop vaste pour les capacités de défense de cet Etat pauvre, dirigé au moment de la guerre de Libye par un président affaibli et ayant fait un lit douillet aux Islamistes dans le Nord du Mali en échange de la tranquillité de sa présidence et les avantages matériels de sa cour, l’ex-président Amadou Toumani Touré (ATT) n’a pas voulu ou n’a pas pu faire face au danger du développement d’une forte armée des Islamistes radicaux qui ont provoqué sa destitution par un coup d’Etat mené par le capitaine Amadou Sanogo. La tentative de sécession du Nord du Mali par les Islamistes a été évoquée comme l’un des motifs majeurs ayant conduit au coup contre ATT. Et alors, depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012 à Bamako, qu’est-il devenu le Mali ? Un Etat à deux têtes, mais en réalité un pays dont le président de transition est sous tutelle de l’armée. Mais cette armée n’a pas, à elle seule, les moyens de reconquérir le Nord du Mali. Et le rôle de la CEDEAO ? Il y a eu des sommets sur la Mali : pour réclamer le retour à l’ordre constitutionnel, pour réfléchir sur l’envoi de la force de l’Ecomog, pour compter les cotisations de chaque Etat membre, pour demander l’aide de l’ONU… mais sans résultat sur le vrai problème du Mali. Enfin, la France s’est décidée à retourner en Afrique pour y mener des opérations militaires. Il y aura eu un intermède de la période électorale et la passation de pouvoir entre Nicolas Sarkozy et François Hollande pour retrouver le postulat du général de Gaulle : « on ne fait pas de politique autrement que sur des réalités ». Ces réalités sont simples :

-1°) L’armée malienne n’a aucune capacité à reconquérir seule l’intégrité de son territoire contre les Islamistes, bien amés et aguerris, et le contrôler.

-2°) Les forces de la CEDEAO ne sont ni suffisantes en nombre, ni suffisamment équipées en moyens militaires et de renseignement, et ne disposent pas d’une logistique permettant de couvrir l’ensemble du territoire à reconquérir.

-3°) Les Islamistes installés dans le Nord du Mali appliquent quotidiennement « la charia », non reconnue dans la loi malienne, et de facto se comportent en « Etat autonome » par rapport au pouvoir central de Bamako.

-4°) Les groupes islamistes radicaux, qui ont supplanté le MNLA des Touaregs sur son terrain ne visent plus que le Mali, mais nourrissent une ambition d’installer des Etats islamiques en Afrique de l’Ouest (Ansar Dine, Mujao, Aqmi, Bako Haram, parmi les groupes islamistes radicaux les plus connus) pour y appliquer la charia, comme loi fondamentale.

-5°) Depuis l’installation des Islamistes radicaux dans le Nord du Mali, l’application de la charia a généré des morts et des handicapés à vie (bras et mains coupés, pieds coupés, et d’autres horreurs). Pensent-ils à ce que deviennent ces personnes mutilées ? Des anciens hommes et femmes valides, indépendantes, actives pour vivre de leur travail, deviennent des mendiants sur le bord des chemins se traînant par terre, dans la poussière,…  Une dégradation de l’être humain ! Au nom de leur compréhension de l’Islam… Peut-on, au XXIème siècle, justifier la transformation « légale » des êtres humains en handicapés à vie, mendiants, loques humaines, morts vivants… au nom de Dieu ! Non. C’est une barbarie que les hommes évolués ne peuvent plus accepter…

 

La France, en intervenant au Mali, répond à un triple objectif :

-          De nombreux otages français sont retenus dans le Sahel par des groupes islamistes dont les objectifs sont devenus crapuleux. Ils espèrent échanger chaque otage contre un chèque pour pouvoir s’enrichir et acheter les armes. Les corruptions au sein des pouvoirs politiques et militaires ne seraient pas étrangères à cette pratique du chantage à l’argent par les otages interposés. En traduction diplomatique, la France doit lutter contre les terroristes, et cela constitue une raison de son engagement militaire au Mali.

-          La défense de la dignité humaine, au nom du respect des droits de l’homme. Pour garder de bonnes relations avec les pays africains, notamment ses anciennes colonies, elle est prête à toutes opérations militaires pour la stabilité du pays et la sécurité des populations. En langage politique, la France doit assurer l'intégrité du Mali, membre des Nations Unies, et elle agit à la demande du président du Mali. Il existe un sous-objectif associé : la France doit préparer le terrain et la formation des armées internationales qui vont se déployer au Mali pour en chasser les terroristes et sauvegarder l'unité de ce pays.

-          La défense de ses intérêts économiques en Afrique. La France est présente dans tous les pays francophones de l’Afrique de l’Ouest où les entreprises françaises entretiennent des relations d’affaires avec les pays africains. C’est aussi la contrepartie de la mondialisation, et elle ne pourrait pas en être blâmée car si ce n’était pas la France qui exploitait une partie des richesses de ces pays, ce serait un autre pays industrialisé ou émergent. Or, en se répandant sur l’ensemble de l’Afrique occidentale, les Islamistes radicaux menacent les intérêts occidentaux, les ressortissants français et les ressortissants des autres pays dans cette région. C'est un objectif général qui n'avait pas besoin d'être rappelé par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, lors de son allocution télévisée de ce 14 janvier 2013.

Il est entendu que, la vie des soldats français au combat étant engagée, la nation doit s'unir dans cette épreuve. Mais l'opposition politique ne manquera pas d'interpeler régulièrement le gouvernement qui devra rendre les comptes de son action sur cette opération au Mali.

En visite aux Emirats arabes unis, le 15 janvier 2013, et selon le quotidien 20minutes, le président François Hollande a confirmé la position de la France : «Détruire» les terroristes et permettre au Mali de reprendre le contrôle de son territoire ». Au cinquième jour de l’offensive franco-malienne contre les djihadistes du nord du Mali, le président François Hollande a clarifié les trois objectifs de l’opération «Serval».

«D’abord, arrêter l’agression terroriste. (…) Ensuite, sécuriser Bamako, où nous avons plusieurs milliers de ressortissants. Enfin, permettre au Mali de recouvrer son intégrité territoriale », a résumé le chef de l’Etat plus martial qu’il y a quelques jours : «Que faire des terroristes? Les détruire. Les faire prisonniers, si possible », a martelé François Hollande, en visite aux Emirats arabes unis alors qu’en France certaines voix écologistes, commencent à critiquer cette intervention. «La France n’a pas vocation à rester au Mali», a répondu Hollande.

Déploiement de l'armée française

Sur le terrain, les frappes se sont intensifiées. « Lundi enfin, la nuit dernière, et encore au moment où je vous parle, nous poursuivons les frappes aériennes en zone de contact […] pendant que se poursuit le renforcement terrestre sur la capitale », a lâché le ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian. La ville stratégique de Konna serait par contre toujours entre les mains des islamistes. Alors qu’une source militaire malienne avait affirmé, dès samedi, que les Djihadistes avaient été repoussés de ce nœud de communication. Pourtant, l’armée française se déploie.

Les huit Mirage opérant du Tchad, les Rafales basés en France mais aussi les hélicoptères de combat ont effectué une cinquantaine de sorties depuis vendredi, selon le chef d’état-major des forces armées, l’amiral Edouard Guillaud. Mardi, en fin d’après-midi, une trentaine de blindés légers français ont quitté Bamako vers le nord du pays.

La France a ainsi pour la première fois engagé des troupes au sol, pour reprendre Diabali, une localité de l'Ouest tombée la veille aux mains des islamistes, tout en poursuivant ses frappes aériennes.

Dans les jours à venir, le contingent affecté à cette opération devrait se renforcer et passer de 1.700 soldats (800 sur le territoire malien) à environ 2 500. L’opération pourrait durer «de longues semaines», a déclaré Laurent Fabius, mardi.

Pour le moment, la France et le mali restent isolés sur le terrain. Les premiers éléments d’une force ouest-africaine devraient être déployés dans un délai d’une semaine alors que l’Union européenne se montre trop discrète, selon Alain Vidalies, ministre des Relations avec le Parlement qui évoque des «absences un peu regrettables», sans citer de pays. En France, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a rendu, mardi aux Invalides, un hommage à Damien Boiteux, premier «mort pour la France» au Mali. «Le chef de bataillon Damien Boiteux qui va être enterré samedi a vu son nom donné déjà à deux garçons dans le nord du Mali», a indiqué le ministre des Affaires étrangères malien Tièman Hubert Coulibaly. Source : 20minutes.

  Le réalisme de la mondialisation a rattrapé le président François Hollande, qui retrouve la pratique présidentielle de la Cinquième République en France, et sa dépendance à l’Afrique. Au lieu de déplorer cette présence française en Afrique, notamment francophone, les Africains devraient se poser la question sur les termes de l’échange. Ils devraient s’élever au niveau des « Partenaires » au développement avec les Européens, et non reste au niveau des « Assistés » pour la survie. Il appartient aux Maliens et à l'ensemble des pays africains de s'interroger sur la gestion de l'après-guerre dans le nord du Mali, et enfin engager de véritables stratégies de développement et de redistribution des richesses de ces pays. La pauvreté et la mauvaise gouvernance sont des alliés naturels à ces désordres tragiques au sein des pays affamés.

 

La République centrafricaine

 

centrafrique-prefectures.gifEnfin, un pays tente, tel un bébé qui apprend à marcher en tombant à chaque pas, de se redresser dans la douleur. C’est la République centrafricaine. Arrivé au pouvoir en 2003, le général François Bozizé, sa famille et ses proches règnent en maîtres absolus sur ce pauvre pays. Malgré ses immenses richesses naturelles (minières, pétrolières, forestières, agricoles), ce pays de 622.984 km², soit 1,13 fois la France, ne contient qu’environ 5 millions d’habitants -soit deux fois la population de la ville de Paris-, donc facile à nourrir, à éduquer, à soigner et à entretenir. Mais en 2012, la Centrafrique présente une espérance de vie de 50 ans (49 ans pour les hommes), une structure rurale avec seulement 39% de taux d’urbanisation, un taux de mortalité de 39 pour mille, une mortalité infantile de 10 bébés pour 100 naissances, et une mortalité des enfants de moins de 5 ans de 16 enfants sur 100 ! En 2011, le produit intérieur de 2,3 milliards de dollars - représenté par 60% provenant de l'agriculture (banane, manioc, maïs, café, coton, tabac,...) pour un pays fortement doté d'immenses ressources minières et énergétiques- ne correspondait qu’à 355€/habitant en 2011 et ce pays est l’un des rares pays à consacrer plus de budget à l’armement (1,8% de son maigre PIB) qu’à l’éducation (1,3%). La France a produit l'équivalent de 32800€ par habitant au cours de la même période. En comparaison avec tous les pays voisins, la production intérieure brute par habitant en 2011 est de 1073€ au Soudan, 1009€ au Cameroun et 681€ au Tchad. Seule la RD Congo est la moins performante avec 163€ par habitant. En conséquence, le taux d’alphabétisation de sa population de plus de 15 ans patine à 56%. La santé n’a pas été améliorée, car le pays consacre environ 20$ par habitant pour la santé. Les infrastructures et les services publics se concentrent dans l'agglomératon de Bangui, la capitale, abritant plus de 25% des 5 millions de Centrafricains en 2012. L'arrière-pays a été abandonné par le pouvoir central. Comment en est-on arrivé à cette situation ? La gouvernance ne répond pas à des règles élémentaires de gestion publique. L’exploitation de l’Or et du diamant est assurée par les groupes de contrebande. L’Etat ne contrôle pas cette exploitation qui devrait être son principal pourvoyeur de son budget. Bientôt l'uranium et le pétrole seront exploités, mais qui en seront les principaux bénéficiaires ? Les modestes industries agroalimentaires, des tissus, des chaussures existant dans les années 1970 ont disparu. Même les transports publics urbains dans la capitale Bangui sont pris en charge par les aides extérieures (Inde, etc.). En 2008, à la suite d’une rébellion qui a failli emporter le pouvoir de François Bozizé, un accord de pays impliquait un plan de DDR (Désarmement-Démobilisation-Réinsertion). La CEMAC (Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale) aurait débloqué des fonds, au-moins 8 milliards de FCFA, à cet effet, mais ces fonds ont disparu. Pas de suivi de ce programme, pas d’audit financier, pas de bilan de ce fameux DDR. Les élections présidentielle et législatives de 2011 ont été entachées d’irrégularités dénoncées par tous les partis d’opposition et les candidats indépendants. La situation économique désastreuse, les conditions de vie et de sécurité des Centrafricains insupportables, une dictatures accompagnée d’une extrême gravité de corruptions et d’une impunité généralisée en faveur des proches du président, les financements du plan DDR évaporés par le pouvoir, les assassinats des opposants politiques… ont provoqué la colère des rebelles qui ont décidé de reprendre les armes. Dès le 10 décembre 2012, ils ont mené une guerre éclair jusqu’à 70 km de Bangui, occupant la majeure partie du pays. Le changement de pouvoir, le départ de François Bozizé et l’application des accords de 2007 e 2008 sur le DDR sont alors les principales revendications. Cependant, convoqués à Libreville, sous l’égide du président Denis Sassou Ngesso du Congo, médiateur de cette crise centrafricaine, du président Idriss Déby Itno, président en exercice de la CEEAC (Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale), en présence du  président Teodoro Obiang Nguema de la République de Guinée Equatoriale et l'hôte des pourparlers de Libreville au Gabon, le président Ali Bongo, les protagonistes ont signé un accord de paix le 11 janvier 2013. Il s’impose alors à la coalition des rebelles, à l’opposition démocratique et au pouvoir de François Bozizé. Cet accord prévoit notamment : le maintien de François Bozizé au pouvoir jusqu’au terme de son mandat en 2016, la mise en place d’un gouvernement d’Union nationale sous l’autorité d’un Premier ministre de l’opposition qui doit conduire aux élections législative dans un délai de 12 mois. A l’issue d’une concertation au sein de l’Opposition du FARE-2011 (Front pour l'annulation et le retour aux élections contestée de 2011). C'est Maître Nicolas Tiangaye qui a initié le FARE et c'est ce même Nicolas Tiangaye qui est proposé comme Premier ministre. François Bozizé le connaît très bien et il a toutes les raisons d'en avoir peur. C’est un homme dont la tête avait déjà été mise à prix par les « Jeunes Bozizistes » pendant qu’il conduisait les négociations au nom de l’opposition démocratique à Libreville.

Cet accord est-il applicable ? Il est difficile de l’affirmer.

- Les revendications centrales des groupes armés des rebelles sont passées à la trappe : les versements des fonds liés aux accords de 2008, le départ de François Bozizé et l’intégration dans l’armée nationale avec la reconnaissance de leurs grades.

- Les membres des forces armées au sein de l’armée nationale, opposés à François Bozizé, ne le supporteront pas longtemps s’il demeure investi de son autorité de Chef suprême de l’Armée, car il est accusé de les avoir méprisés, maltraités, sous-équipés et humiliés.

- Les opposants sont dispersés dans plusieurs partis politiques : la formation du gouvernement d’union nationale comprenant les représentants du pouvoir actuel, les représentants des rébellions armées, les représentants de tous les courants de l’opposition démocratique, ne pourra pas satisfaire tous les prétendants. Les frustrations feront le lit de la prochaine guerre civile.

- Les  opposants politiques indépendants (qui ne sont pas membres du FARE) ainsi que les membres de la société civile ont été ignorés dans les négociations de Libreville. Ils pourraient donc considérer que les conclusions de ces accords ne les contraignent aux engagements du prochain gouvernement. Leurs observations, analyses et propositions de solutions de sortie durable de la crise ont été ignorées.

- le président François Bozizé a sauvé sa place de président, mais il a sacrifié ses proches du gouvernement. D’une part, il  est peu probable qu’il accepte facilement de se démettre des pouvoirs sur l’armée, les finances et l’économie qui font vivre ses proches depuis des années ; d’autre part, il n’est pas garanti que ses proches accepteront facilement de céder les avantages que procure la proximité du pouvoir qu’ils ont soutenu depuis dix années.

Aux premiers désaccords ou difficultés de ce gouvernement d’union nationale, de nouvelles rébellions pourraient voir le jour. Les chefs des opérations militaires du Séléka, les membres des forces armées nationales et d’autres groupes rebelles déjà disponibles pourraient se désolidariser du gouvernement d’union nationale s’ils constataient que leurs revendications ne sont pas entendues ou s’ils n’obtenaient pas de responsabilités pouvant leur conférant quelques avantages du pouvoir. Il convient de constater que les problèmes de fond qui sont à l’origine des conflits récurrents en Centrafrique demeurent enfouis.

Les Centrafricains ont aussi droit à la paix et à la bonne gouvernance de leur pays pour enfin en jouir et partager ses immenses richesses. Courage chers amis Centrafricains.

Emmanuel Nkunzumwami

Auteur du livre "Le Partenariat Europe-Afrique dans la mondialisation", Editions L'Harmattan, janvier 2013.

Analyste politique sur Radio Africa n°1.

 

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