IMMIGRATION, INTEGRATION, COMMUNAUTARISME
23 janv. 2007IMMIGRATION, INTEGRATION, COMMUNAUTARISME
De nombreux français s’agacent lorsque l’on leur dévoile qu’ils sont « racistes ». Bien entendu, personne ne va crier à tous les coins de rues son racisme. Même le Front National renouvelle son affichage, et tapisse le paysage avec des affiches de « beurette » et ses armoires de gardes du corps « noirs ». Est–ce cela lutter contre le racisme ? Non. Tous les partis sont amenés à « afficher » la diversité de circonstance en « recrutant » parmi les « français issus de l’immigration » et de « la minorité visible » sur les affiches de campagne et sur les écrans.
Au départ, il y a l’immigration. De tous temps, les peuples bougent, migrent, vont et viennent… Il n’y a plus de guerres de conquête, donc les mouvements des peuples sont libres, pour la première fois dans l’histoire de l’Humanité. Certes, les guerres et les violences dans certains pays, -y compris les génocides du 20ème siècle, hélas !- poussent encore les populations vers les pays plus sûrs, dont la France. Mais d’autres sont poussées dehors par les famines, la misère et la pauvreté. Ainsi, de nombeux africains subsahariens sont devenus des « immigrés économiques » des épidémies, de la misère et de la faim. Ils viennent principalement d’Afrique Centrale et Occidentale, et du Maghreb. Faut-il tous les recevoir. La réponse est clairement : Non, pas tous. Le "cas par cas" prend ici son importance. En effet, comment la Patrie des Droits de l’Homme peut-elle loger et offrir la sérénité à des « génocidaires rwandais avérés » ? Comment l’Europe peut-elle offrir sans scrupules la sécurité aux hommes qui ont détruit leurs propres pays et pillé des biens sur le continent à leur égoïste et insatiable profit, plongeant ainsi dans la misère absolue les peuples de ces pays ? Comment certains habitants d’Afrique peuvent-ils être accueillis en France, sous le prétexte des violences non avérées dans leurs villages, en fuyant les travaux nécessaires au développement agricole de leur propre pays et des efforts nécessaires d’auto-suffisance alimentaire pour venir réclamer « la soupe, le gîte et la sécurité » dans l’espoir d’une vie facile en Occident ? D’où la nécessité d’examiner sans complaisance la situation individuelle au cas par cas. Peut-être faudrait-il trouver une autre formule plus « soft » que « l’immigration choisie » prônée par Nicolas Sarkozy, lui préférer une "immigration régulée", mais l’on ne peut pas nier le problème. N’était-ce pas Michel Rocard, ancien Premier ministre socialiste de François Mitterrand qui disait que « La France ne peut pas accueillir toute la misère du Monde » ? Il avait mis les « mots » sur les « maux » des immigrés en France. Et que disent alors les « français issus de l'immigration », et intégrés depuis longtemps, qui fuient vers Jean-Marie Le Pen ? Ils refusent l’assimilation. Les immigrés des années 60 et 70 ont travaillé très dur pour se faire accepter et conquérir leur place dans la Société Française. Ils ont contribué à construire la France avec les autres français rencontrés sur le territoire. Les immigrés des années 80 ont eu peu de peine que leurs aînés à s’intégrer… Le paysage était devenu diversifié et n’avaient plus le devoir de s’expliquer et expliquer leurs parcours… La curiosité de voir un « noir », « un arabe », ou un « asiatique » était passée, car nous commencions à les voir « presque » partout. Mais ils ont rejoint ceux des années 60 et 70 dans le labeur, la conquête de leur dignité et de leur place dans la société. Arrivent les nouveaux immigrés des années 90 et 2000 ! Ils sont de plus en plus rejetés par leurs aînés, profitent de la France déjà construite et des facilités de vie que n’ont jamais connues leurs aînés. Mais s’y recrutent également des « intégristes », des « voyoux », des « violents », des « parasites », des « profiteurs », des « tricheurs »…. Car ils arrivent extrêmement bien informés sur leurs droits mais n’assument pas tous les devoirs. Les anciens immigrés qui refusent les amalgames entre immigrés se réfugient vers Jean-Marie Le Pen qui prône un « nettoyage » dans les populations immigrées. Donc, il répond, en partie, à la problématique de la gestion des flux migratoires que les français ressentent. Comme il n’existe pas de « politique européenne » de l’immigration, force est de constater que les traitements sont inégalitaires d’un pays à l’autre. Les modèles d’intégration sont également très variés. En attendant l’harmonisation de cette politique, chaque pays fait comme il peut. La France a choisi l’intégration républicaine. Et c’est une excellente idée. Mais elle est en panne…. Car si la maîtrise des flux migratoires pour mieux intégrer ceux que nous avons accueillis sur le territoire français est absolument nécessaire, les discriminations diverses, la ségrégation raciale et la haine de l'étranger... sont CONTRAIRES à l’intégration. D’où dans l’ordre, nous devrions :
1°) Réguler des flux migratoires en France. N’accueillir que les immigrés que nous sommes capables de traiter « dignement » : offrir un travail, un logement, une éducation pour leurs enfants, une sécurité physique, …. Bref un espoir de construire leur vie avec nous, pour eux et pour leurs enfants. Ainsi, la France ne sera pas un couloir de passage vers l'Amérique du Nord ou l'Europe du Nord. Les meilleurs éléments issus de l'immigration contribueront, avec les autres français, au développement de la France et l'aideront à se présenter la tête haute dans la compétition économique mondiale actuelle. Grâce à la "pluriculturalité " des français, nous pourrons mieux pénétrer les marchés mondiaux avec une meilleure compréhension du monde qui nous manque actuellement. Il n'est pas bon de "pomper" pour aspirer les meilleurs éléments du continent africain vers la France mais de leur faciliter l'installation quand ils veulent nous rejoindre et surtout de mieux accueillir ceux qui sont déjà sur le territoire. Nous pourrons en produire des meilleurs éléments également, mais également permettre la dissémination de meilleurs dans les économies des pays d'origine (notamment en Afrique). Il n'y aura pas meilleurs ambassadeurs de la France en Afrique que des africains eux-mêmes bien accueillis, bien traîtés et bien formés en France. C'est notre pari aujourd'hui.
2°) Former les immigrés qui s’installent sur le territoire national : offrir une éducation civique pour faire passer les messages pour une meilleure connaissance du pays qui les accueille ; enseigner la lecture, l’écriture, l’usage du français (Art 2 de la Constitution : La langue de la République est le français. […]). Il est consternant de voir des jeunes immigrés depuis plus de 10 ans qui ne savent ni lire, ni écrire, ni se comporter... Les "zones de non-droit" ne sont que des territoires de désert culturel et des colonies de l'ignorance. "Moins on en a dans le cerveau, plus on agite la tête au maximum". La polygamie, les incivilités, la violence, la saleté, les excisions, les vacarmes dans les cités, le manque de respect, les comportements "sauvages" très dégoûtants dans les transports en commun que nous rencontrons tous les jours... ne sont que des expressions de cette ignorance, de manque d'éducation, de défaut d'encadrement. Les familles étant elles-mêmes en état de déliquescence. OUI, certains jeunes issus de l'immigration sont dignes des "maisons de redressement" pour leur apprendre à vivre en société. Donc éduquer et former à l'intégration républicaine.
3°) Faciliter l’intégration par le logement, l’éducation et l’emploi.
* Tout résident régulier en Français pourra recourir au « droit au logement opposable » dès 2012 comme le prévoit la loi. Inscrivons cette exigence dans les contraintes d’aujourd’hui : le logement décent aux familles d’immigrés est la première porte d’accès à l’intégration.
* L’éducation des immigrés et de leurs enfants est une première marche vers l’intégration. Tous les enfants vivant sur le territoire de la République devraient accéder à toutes les formations selon leurs capacités et leurs souhaits professionnels. L’enfant n’est pas « intellectuellement » handicapé parce qu’il habite un HLM de la Courneuve ou de Saint-Denis ou d'Amiens-Nord… mais parce qu’il manque d’encadrement scolaire et d’accompagnement adéquat. Il ne doit pas y avoir d’école réservée, mais des écoles pour tous selon les mérites et les performances scolaires des élèves. La diversité partout, cela est un gage solide de l’intégration. De l'école maternelle jusqu'aux Grandes Ecoles et aux meilleures Universités, l'Education doit s'ouvrir à tous les enfants et à toutes les intelligences de la République.
* l’emploi est une deuxième marche de l’intégration. Le CV anonyme a été considéré comme une étape importante dans la lutte contre les discriminations. Certes. Mais demandez aux discriminés pourquoi, même après le premier entretien, lorsque le recruteur s’est bien rendu compte que le candidat est « noir » ou « arabe », la lettre est revenue avec une réponse négative ! Certes, le CV anonyme permet au candidat issu de l’immigration de voir la couleur du bureau de la Direction des Ressources Humaines, mais pas forcément de l’emploi. Il faut aller plus loin. « La Halde ou l’autorité compétence devrait effectuer des évaluations des recrutements dans les entreprises et des établissements publics qui recrutent… Les candidats reçus, leurs qualifications et les recrutements effectués ». Cela donnerait la mesure de la lutte contre les discriminations. Une disposition, aussi généreuse ou consensuelle soit-elle, n'a de sens que si elle comporte des indicateurs de suivi et des évaluations de performance. Qui gère le tableau de bord de la lutte contre les discriminations ? Pourtant le processus est simple : Bilan trimestriel, semestriel, annuel consolidé des recrutements ; Bilans sociaux de la diversité dans des entreprises sur la répartition des effectifs, depuis les ouvriers et des employés jusqu'aux cadres dirigeants ; etc...
A ce niveau, la charte sur la diversité ne va pas assez loin. Il ne suffit pas de recueillir les déclarations des entreprises, encore faudrait-il les vérifier.
Il est très aisé de mesurer la diversité dans les postes d’emploi dans des entreprises et des Etablissements publics. « Les immigrés se reconnaissent comme intégrés et acceptés dans une entreprise ou dans un établissement public lorsqu’au-moins 5% des effectifs sont constitués des salariés issus de l’immigration. Ces salariés devraient se répartir dans toutes les couches d’emplois de l’entreprise ou des établissements publics : Ouvriers et employés, techniciens et agents de maîtrise, cadres, cadres supérieurs et cadres dirigeants ». Il ne suffit pas de recruter dans les bas niveaux de l’entreprises pour clamer la diversité ! Pourquoi n’aurait-on pas au-moins 5% des cadres supérieurs issus de l’immigration dans des entreprises françaises en France ? pourquoi n’aurait-on pas au-moins 5% des hauts fonctionnaires, des ambassadeurs, des préfets, des dirigeants de grandes entreprises et des grands élus… issus de l’immigration en France ?
Les français issus de l’immigration on besoin de signes « forts » et des symboles de réussites pour se projeter dans l’avenir et dans l’espérance. Quand ils comptent tous les diplômés de l’enseignement supérieur et des grandes écoles en France qui restent pendant des années au chômage, allocataires du RMI, sous-employés dans des entreprises de sécurité ou n’ayant jamais connu de promotion professionnelle à l’approche de la retraite après des dizaines d’années de labeur, ils désespèrent. Nous avons connu les manifestations de cette désespérance en novembre 2005 ! Nous devrions dire tous ensemble : « Plus jamais cela ». Cela dépend des hommes politiques, et au premier rang, du futur Président de la République.
4°) Achever le parcours par la naturalisation : tous les immigrés en France n’ont pas pour projet de rester indéfiniment sur le territoire national. Mais ceux qui en ont fait le choix, nous les accueillons dès lors qu’ils en manifestent la volonté et nous prouvent qu’ils sont bien intégrés. Nous acceptons bien que les français de différentes régions puissent utiliser parfois leur langue (Bretons, Alsaciens, Corses, etc…) chez eux et entre eux, mais qu'ils nous parlent en Français. Il en ira de même des Français issus de l’immigration. Ils parleront l’arabe, le vietnamien, les diverses langues africaines, etc… chez eux et entre eux, mais nous parleront en Français. La maîtrise de l’usage de la langue française, le respect des lois et la compréhension du fonctionnement de nos institutions sont un « socle commun de citoyenneté » pour tous les français. Nul ne devrait prétendre partager notre destin commun à tous sans ce socle. Mais cela se construit entre l’intégrant et l’intégré.
Si tous les préalables ci-dessus sont respectés, et que la République est expliquée clairement à tous les immigrés qui nous rejoignent en France, il n’y aura pas de Communautarisme. Celui-ci est une expression de l’échec de l’intégration. C’est une construction identitaire de celui qui est exclu ou qui se sent mal accueilli. Nous ne combattrons les communautarismes que par une effort collectif pour la réussite de l’intégration républicaine.
Nous commençons une autre ère en France, avec la Victoire de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République. De nombreux français issus de l'immigration ont placé l'espoir en lui : les formations qualifiantes pour accéder à l'emploi, l'intensification des constructions de logements et la réhabilitation des logements existants, la réinsertion "mentale" des jeunes issus de l'immigration dans le tissu économique, social et culturel de la France pour qu'ils se sentent "des citoyens à part entière". L'intégration se construit comme une volonté claire et un mouvement de rencontre entre l'accueillant et l'accueilli.
La France nouvelle qui va se construire avec Nicolas Sarkozy, va apporter de nouveaux signaux : la visibilité enfin dans tout le tissu économique, social et politique des minorités visibles oubliées. Des signes forts sont donc indispensables pour redonner de l'espérance, de la dynamique et des efforts par l'exemplarité. Au sein des partis politiques qui composent la Majorité Présidentielle, les minorités visibles deviennent palpables. Au sein du Gouvernement, les nouvelles têtes contribuent à la reconquête de la dignité et de la présence citoyenne de tous les français dans les efforts de redressement du pays. Nous serons toujours heureux de rencontrer quelques "noirs", "arabes" et autres au sein des instances des pouvoirs, des centres de décision, dans le management des entreprises, dans les représentations de notre pays auprès des instances internationales et des pays étrangers, etc. Partout où la France s'exprime, elle s'exprimera avec toutes ses composantes. Une seule règle : les compétences et la qualité des hommes et des femmes qui s'engagent à servir le pays.
Il n'y a pas de résultat sans effort de travail. Il n'y a pas de récompense sans mérite. Il va donc falloir, à tous les français, et donc à fortiori à tous les français issus de l'immigration, se mettre au travail... Se lever tôt pour se rendre au travail est un minimum requis. Mais pour celui qui n'en a pas, les aides financières et sociales doivent être une contrepartie de la contribution à l'oeuvre publique, par des travaux d'intérêt général : les écoles, les mairies, les espaces d'accueil des personnes âgées, l'entretien des infrastructures publiques, etc.
Enfin, l'aide au développement pour ralentir les flux migratoires vers les pays industrialisés, et vers la France en particulier. Nous entrons dans l'ère nouvelle de la compétition mondiale. Si un pays veut survire dans la mondialisation, il doit fournir des efforts pour construire son développement. Nous devrions donc "conditionner" notre aide au développement aux engagements de résultats, ciblés, mesurables, contrôlables. Les démocraties durables ne pouvront jamais se construire dans les pays pourvoyeurs d'immigrés sans le développement. Les dirigeants de ces pays devraient le comprendre. Le contrôle de migrations de populations au départ de leurs pays est également de leur responsabilité, et cela devrait aussi entrer dans les éléments de conditionnalité. Après plus de quarante-cinq ans d'indépendance, l'âge adulte est plus que dépassée. Les prétextes de colonisation comme motif de sous-développement de l'Afrique ne tiennent plus, et la France ne pourra plus continuer à aider indéfiniment en vain les pays qui ne font rien pour se sortir eux-mêmes de leurs précipices.
Prenons le choses dans l’ordre :