Depuis que le monde a vu tourner sur tous les réseaux sociaux le corps d’un enfant syrien de trois ans sur la plage de la Méditerranée, des réponses impulsionnelles, la montée irrésistible de la colère contre les barbaries commises par  les fous « combattants de Dieu » de Daesh en Syrie et au nord de l’Irak, la volonté de « faire quelque chose » pour ces « malheureux » et la compassion… tous ces sentiments se sont mélangés. Et l’Europe se réveille en recherchant à tâtons la bonne réponse à ce drame humain. Alors, les nouveaux « BHL et associés » crient à la plus grande catastrophe humaine que le monde ait jamais connue depuis la deuxième guerre mondiale et l’holocauste.

Sans faire la compétition entre les tragédies humaines, il est étrange de constater comment l’Occident traite les tragédies humaines sur notre terre.

       Depuis les années 1960 et les indépendances africaines, les massacres à grande échelle ont émaillé notre quotidien. Plus d’un million de morts pendant la guerre du Biafra-Nigéria, entre 1964 et 1967. Mais c’était en Afrique, et c’est normal… Ce sont des sauvages ! Mais, si Elf Aquitaine n’avait pas attisé ce conflit pour l’accès au pétrole du golfe de Guinée, cette guerre aurait été évitée. Au Liberia et en Sierra Leone,  au début des années 1990, une guerre atroce a ravagé des villages, détruit des centaines de milliers de vies. Et les migrations ont repris avec des camps de fortune pour des réfugiés dans toute l’Afrique de l’Ouest. Au cours des années 1970, après la guerre du Vietnam et ses répercussions sur le Cambodge des « Khmers rouges », des « boat-people » ont envahi l’Océan indien et les sauvetages en mer sont devenus le quotidien des « Humanitaires ». Des vies ont été sauvées, mais des milliers d’autres ont péri en mer. Pendant plus de trente ans, le Soudan-sud s’est battu contre l’oppression des Arabo-musulmans du Soudan-nord. Plus de 300.000 personnes ont été décimées, sous le regard, certes attendri, mais indifférent des Occidentaux… L’indépendance, si chèrement conquise du Soudan-sud, conduit à un nouvel Etat, qui a vu le jour le 9 juillet 2011, le 193e Etat reconnu par l’ONU et le 54e membre de l’Union africaine. Mais, après la naissance de cette toute nouvelle République du Soudan-Sud, la guerre a repris. Les Soudanais du sud oublient que cette indépendance est arrivée douloureusement après un accord de paix signé en 2005, des années de guerre et des rivalités encore très loin d’être apaisées. Le Soudan-Sud a choisi une bourgade Juba pour capitale, un nouveau drapeau qui ressemble à celui du voisin du nord pour la composition, mais reprend les couleurs du voisin du sud, le Kenya, avec sur un triangle bleu (comme le Nil), une étoile jaune (symbole de l’espoir). Enfin, un pont entre le Soudan-Sud et l’Afrique de l’Est dont il est appelé à faire partie à long terme. Mais combien de morts pour les conflits de pouvoir au Soudan-Sud depuis ce mémorable 9 juillet 2011 ? Certainement des dizaines de milliers, disparus dans l’indifférence des parrains mêmes de cette indépendance. John Garang, qui s’est tant battu pour l’indépendance de son pays, le Soudan-Sud, et mort dans des conditions obscures le 30 juillet 2005, doit se retourner amèrement dans sa tombe. On peut passer sur la Somalie, un Etat fantôme depuis plus de trente ans.

       Des tragédies comme le monde n’en a jamais connues, vraiment ? Et le génocide au Rwanda, sous les caméras du monde moderne et la surveillance des satellites, qui a emporté plus d’un million de vies humaines en quelques mois, faisant de ce conflit, la plus grande densité de tueries au monde devant la deuxième guerre mondiale ? Plus d’un million de morts en trois mois ! Et des réfugiés, emportant ceux de la République démocratique du Congo, dispersés dans les pays africains ? N’était-ce pas une tragédie ? Un peu de mémoire pour tous les politiques ne ferait pas de mal. A moins d'affirmer que l'homme n'est homme que selon son origine.

      Si l’on s’accorde à reconnaître les drames humains actuels que vivent les Syriens et les Irakiens, ainsi que les difficultés engendrées en Europe pour accueillir tous les réfugiés arrivant pas les eaux de la Méditerranée, convenons également que ces drames nous interpellent parce que ces migrants viennent maintenant mourir devant nos portes ! Tant qu’ils mouraient chez eux, en Asie, au Moyen-Orient ou en Afrique, les humanitaires pouvaient s’en occuper seuls chez eux. Mais la géographie des mourants a changé. Ils meurent par centaines, tous les jours, dans les eaux de la Méditerranée, aux abords des côtes turques et grecques. Leurs embarcations de fortune sombrent et des milliers de migrants se noient. Pourquoi ce grand élan de solidarité aujourd'hui ? Parce qu'un petit enfant syrien de trois ans est mort sur les écrans du monde, sur une plage en Turquie. Mais combien de milliers d'autres enfants sont-ils morts dans l'indifférence, au Moyen-Orient et en Afrique, depuis des dizaines d'années ? Ils nous interpellent parce qu’ils frappent directement à nos portes. Alors, est-ce que l'on ouvre nos portes pour les accueillir dignement ou on les repousse encore en mer ? Avant de répondre à cette demande, posons-nous la « vraie question » : Comment en est-on arrivé là ?

     Depuis le début des années 2000, les Etats-Unis ont été ébranlés par l’attentat du 11 septembre 2001 sur les Twin Towers de New York. Le symbole de la puissance et de la réussite américaine a été détruit, emportant avec lui des milliers de vies humaines dans la plus prestigieuse ville du monde. Alors, les Américains ont répondu à la violence par la violence, en déployant leur énorme puissance militaire pour aller combattre les « combattants en sandales » des montagnes et du désert d’Afghanistan. Ils  ont décidé d’aller chasser Al-Qaeda en Afghanistan et au Pakistan. Ils ont déployé des moyens démesurés. Aujourd’hui, les Américains sont partis, mais les talibans sont toujours en Afghanistan. Rappelons que depuis les années 1990, l’Algérie faisait déjà face au terrorisme islamique sous le nom de GSPC (Groupe Salafiste de Prédication et de Combat), des islamistes radicaux qui ont failli prendre la pouvoir à Alger, et  ils en ont été éloignés par l’Armée algérienne ? Comment ce monde libre a-t-il aidé l’Algérie dans cette lutte contre ce GIA (Groupe islamique armé). L’internationalisation du conflit des islamistes radicaux s’est développée sous le nom d’AQMI (Al Qaeda au Maghreb Islamique). Il continue de sévir dans le Maghreb, et il a déjà des connexions solides dans toute l’Afrique occidentale, centrale et dans son Maghreb de naissance. La racine est donc connue. En dehors de la France qui a déployé ses moyens militaires importants aux côtés des Africains pour lutter contre la propagation de ce fléau au Mali (opération Serval) et en Centrafrique (opération Sangaris), cet élan international de générosité ne s'est pas autant manifesté pour l'Afrique.

      En Afrique encore, un contentieux électoral après l’élection présidentielle de décembre 2010 en Côte d’Ivoire se termine dans un conflit meurtrier, et ravive une guerre civile commencée en septembre 2002. L’ancien président Laurent Gbagbo est capturé par les unités d’élite de l’armée française à Abidjan, le 11 avril 2011. Il attend toujours son procès au Tribunal pénal international de la Haye, et c'est son adversaire à la tête de la longue guerre 2002-2011, Alassane Ouattara, qui a été proclamé "président" par l'ONU et la France. A-t-on résolu le contentieux politique et ses répercussions sur l’insécurité en Côte d’Ivoire ? On le mesurera à la prochaine élection présidentielle, dont le 1er tour est prévu le 25 octobre 2015. Combien y aurait-il eu de mort entre le 19 septembre 2002 et le 11 avril 2011 en Côte d’Ivoire ? N’y a-t-il pas eu une tragédie humaine ? Revenons sur la Libye qui, à elle seule, est le symbole de l’échec de la démocratisation conçue et imposée de l’extérieur. La coalition internationale, animée par le philosophe BHL, a mené la guerre contre Mouammar Kadhafi en 2011. Nous savions tous l’importance et le rôle de Kadhafi dans l’animation et le maintien sous respiration artificielle de l’Union africaine, dont il a été l’initiateur au sommet de Syrtes, dans sa ville de Libye, en 2002. Il était également la digue contre l’islam radical dans la région, entre la Tunisie, le Soudan et l’Egypte, et il offrait des emplois aux «migrants africains », y compris dans son armée composée essentiellement d’étrangers. Et, il bloquait la poursuite de leur mouvement vers l’Europe. Kadhafi a été tué par la coalition internationale, le pays s’est totalement décomposé, des dizaines de rébellions sévissent en Libye, deux gouvernements et deux parlements exercent en parallèle le pouvoir et revendiquent chacun sa légitimité sur le pays… Les emplois et le redressement du pays ont disparu, l’insécurité est maximale… Et les migrants n’y font que passer pour rejoindre l’Europe.

     Depuis avril 2003, les Etats-Unis, convaincus de la détention « des armes chimiques de destructions massive », ou faisant semblant de l’être, par le dictateur de Bagdad de l’époque, Saddam Hussein, ont entraîné quelques pays avec eux dans une guerre de destruction de l'Irak. le président-dictateur Saddam Hussein est destitué, capturé et exécuté. Depuis que le « bouclier de la sécurité » en Irak est mort, le pays éprouve des difficultés à se reconstruire. Les  islamistes radicaux ont trouvé un boulevard libre pour proclamer leur « khalifat mondial » intégrant l’Irak et la Syrie comme noyau. C’est le Daesh ou l’Etat Islamique de l’Irak et du Levant. Et pendant ce temps, alors que l’Irak ne se relève toujours pas, que l’Afghanistan est toujours en ruines, l’Occident décide d’aller faire ses nouvelles destructions en Syrie. La France ouvre le bal, par la déclaration du président François Hollande, revigoré par ses victoires militaires au Mali contre les groupes terroristes sévissant dans le nord de ce pays, et décide d’aller « punir » le dictateur Bachar Al-Assad. Mais, contrairement à la Libye, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ne le suivent pas. Il doit « rétropédaler » et imaginer d’autres modes de sanctions contre le régime de Damas. A Washington, Barack Obama est plus prudent pour engager des guerres tous azimuts comme son prédécesseur George W. Bush (moins prudent que son père-président George Bush qui avait déjà attaqué l’Irak en 1991 pour le déloger du Koweït, sans destituer le même dictateur Saddam Hussein, considérant à juste titre que la situation serait encore plus catastrophique après la mort du dictateur. Et, pragmatique, il avait raison). De toutes façons, le Congrès américain lui aurait refusé son accord, donc le financement de cette guerre. Au Royaume-Uni, depuis l’alignement de Tony Blair derrière George W. Bush pour aller faire la guerre sans fondement en Irak en 2003, le Parlement est très actif et veille au grain. David Cameron, mis désormais sous surveillance, a déjà commis son forfait en Libye, et il n’est plus autorisé à engager le Royaume-Uni dans une guerre sans autorisation. La Syrie, ancienne alliée inconditionnelle de la Libye avec laquelle elle projetait de créer une fédération sous le règne de Hafez Al-Assad, le père de Bachar, est plus complexe que la Libye. Elle est située dans une « zone très hautement sismique » pour contaminer tout le Moyen-Orient en cas de déstabilisation. Entourée par l’Irak au sud et par lequel le malheur a frappé le pays par Daesh, et la Jordanie dont le roi aviateur est déjà partant pour mener des frappes aériennes contre Daesh ; au sud-ouest, se trouve Israël qui n’a pas définitivement réglé le contentieux sur l’occupation du plateau du Golan, important point stratégique pour Israël, et le Liban qui fut longtemps une colonie politique, militaire et économique de la Syrie ; et au nord, la Turquie qui n’a pas encore réglé son difficile problème avec les Kurdes, éparpillés dans tous les pays de cette région. La Turquie a même profité du désordre provoqué par Daesh pour bombarder quelques positions militaires des Kurdes en Syrie. Au problème de Daesh se superposent les combats contre le pouvoir du dictateur héritier Bachar Al-Assad, les groupes islamistes, principalement salafistes et wahhabistes en compétition en Syrie pour prendre le pouvoir, avec les financements du Qatar et de l’Arabie Saoudite, et enfin l’Iran qui ne lâchera pas les Alaouites au pouvoir en Syrie, ses alliés religieux historiques proches des Chiites iraniens, et les plus ouverts envers les communautés chrétiennes de Syrie. Aucune intervention militaire en Syrie ne pourrait donc ignorer tous ces groupes d’influence qui agissent sur ce pays. Et toute action militaire contre le pouvoir de Damas aurait des répercussions sur les soutiens de la Syrie, dont la Russie et la Chine qui y défendent leurs intérêts, directement pour la Russie ou indirectement pour la Chine via l’Iran.

       Accueillir des réfugiés qui frappent aux portes de l’Europe, se partager les migrants par quotas pour répartir la charge sur l’ensemble des pays européens, c’est un sentiment de générosité et de solidarité, mais qui ne résout pas le problème. Car les migrants, il y en aura d’autres, de plus en plus nombreux et tous les jours.

1°- il y a de « vrais » migrants politiques poussés par les guerres et les destructions sauvages dans leurs pays d’origine. Il est donc légitime de les recevoir temporairement, puisque tout le territoire de la Syrie est soumis aux conflits armés meurtriers. Comment les reconnaître et les distinguer de leurs bourreaux qui les poursuivront jusque dans les villes européennes ? Les victimes de Daesh migrent, mais les infiltrés de Daesh aussi sont dans le lot. Pour frapper en Europe, il faudra des correspondants, fanatisés, et des cellules dormantes, opportunément réveillées pour passer à l’action le moment venu.

2°- Il y a des « réfugiés économiques de la misère » qui arrivent également par la Méditerranée. Dès lors qu’ils sont accueillis en Europe, pourra-t-on leur dire, après la durée de dix mois à deux ans d’instruction des dossiers, qu’ils doivent quitter le territoire, parce que leur demande « maquillée en en demande d’asile politique », souvent sous de fausses déclarations d’identité et d’origine ? C’est illusoire. Ils auront construit leur vie, mis leurs enfants à l’école, trouvé une source de revenu par le travail… et commencé leur processus d’intégration. Ils ne seront donc plus expulsables.

3°- enfin, il y a « des clandestins  » qui ne se déclarent pas et qui sont découverts au hasard des contrôles de routine. L’espace Schengen leur permet de circuler librement d’un pays à un autre.

      Des solutions à cette tragédie passent pas l’analyse complète et sans concession des erreurs du passé, pour y remédier.

1°- la solution aux « migrants  syriens, irakien ou afghans » est dans leurs pays d’origine. Cette « communauté internationale » qui a détruit l’Irak et l’Afghanistan doit aller les reconstruire. Mettre les moyens économiques et financiers nécessaires pour redresser ces pays. Arrêter de vouloir exporter les « modèles de démocratie » à l’occidental, sans être certain que ces pays disposent des ressources suffisantes et solides pour assurer le service après-vente. Cesser d’intervenir dans les guerres de destruction des pays, et convoquer une alliance de tous les pays voisins du Moyen-Orient pour reconstruire les pays détruits. Et pourquoi les autres pays arabes ne pourraient-ils pas participer à l'effort d'accueil et de soutien des Syriens ? Pour garantir une stabilité et un espoir au Moyen-Orient, les Occidentaux doivent aller reconstruire ce qu’ils ont détruit, et investir pour redémarrer les économies locales. Daesh se développe sur la misère des peuples… détruire la misère, c’est affaiblir Daesh.

2°- la solution aux « migrants africains » est en Afrique. La coalition internationale a détruit la digue libyenne, elle doit retourner en Libye pour reconstruire ce pays. Les petits pays tels que l’Erythrée et la Somalie peuvent être stabilisés par les Africains eux-mêmes. Donnons les moyens aux pays qui s’y engagent militairement, et aidons à  redémarrer une économie viable. C’est possible. Pour les pays « exportateurs de migrants de misère », tels que le Mali, le Soudan, le Sénégal et les autres pays africains, la réponse est dans le décollage économique. Dans un pays de plus d'une superficie de plus d'un million de km², si la guerre éclate sur un bout de 50.000 km², les habitants « migrants » devraient se déplacer vers les zones et les territoires sûrs de leur pays, à quelques centaines de km, plutôt que de risquer leurs vies en parcourant des milliers de km vers l'Europe. Une guerre dans la province voisine ne devrait pas constituer une raison de migrations massives vers l'Europe. Et, il faut que chaque pays s'occupe de sa jeunesse. Une jeunesse désemparée, déstabilisée, sans espoir dans son pays, est une jeunesse perdue. Soit elle développe la violence, soit elle se fait manipuler par les groupes violents armés pour mener des guerres civiles à répétition, soit elle se laisse corrompre pour mener des violences post-électorales, en échange de quelques petites gratifications au profit des corrompus et des politiques locaux en collaboration avec des prédateurs intérieurs et extérieurs. Les solutions africaines sont militaires pour assurer la paix, la sécurité et la stabilité des institutions ; politiques pour assurer des alternances pacifiques au pouvoir et rompre avec les dictatures et la mauvaise gouvernance, et économiques pour que les Africains s’approprient enfin leurs ressources et les exploitent pour sortir de la misère. Dans le cadre des alternances politiques, les sociétés civiles africaines détiennent un rôle clé avant les élections présidentielles : évaluer les bilans politiques (stabilités des institutions, politiques publiques, lutte contre les corruptions, etc.), des bilans sécuritaires (les poches de violences armées et leur alimentation, l’état de la sécurité sur l’ensemble des territoires, les désarmements des rébellions, etc.) et des bilans économiques (décollage économique sectoriel, état de l’emploi dans le pays, créations d’entreprises industrielles, éducation-santé-alimentation, infrastructures de communication et de développement, etc.). Avant les élections, ces bilans doivent être publiés, analysés et largement diffusés. Le temps de l’ignorance est révolu, les Africains doivent se choisir les dirigeants ayant une vision et des ambitions de développement pour leurs pays. Pour ces solutions économiques, les coopérations avec l’Occident doivent changer de nature. Tout partenaire occidental qui s’engage sur le continent africain, doit avoir un partenaire local et un objectif de produire sur le continent africain. Créer de la valeur à partir des ressources naturelles et humaines africaines en Afrique sera une source de lutte contre la misère et une solution durable contre les migrations des Africains vers l’Europe pour leur survie.

     Du côté de l'Europe, les motivations peuvent être interprêtées diversement : L'Allemagne, l'Italie, la Suisse, et de nombreux autres pays occidentaux sont frappés par baisse démographique. La Russie est également concernée par la baisse démographique, mais les observateurs avertis auront remarqué que les « migrants » ne vont pas en Russie. Celle-ci a décretée qu'elle limite l'accueil et même refoule des « populations musulmanes ». Accueillir des populations, de souche proche de l'occidental, et contrairement aux Africains, est une source de redressement de la croissance démographique pour certains pays intéressés. Accepter des quotas, c'est aussi « choisir son immigré » selon ses origines, nos besoins identifiés : démographiques, équilibres ethniques, et économiques. Les pays en légère croissance économique peuvent « choisir » leurs nouveaux migrants. Mais la France est engluée dans le chômage structurel au-dessus de 10% de la population active, et le redressement économique tarde à se présenter. Par ailleurs, les finances publiques conduisent le pays à un surendettement au-delà de 100% de son PIB avant la fin de l'année 2015. Enfin, elle va connaître les élections régionales en décembre 2015 : pour relancer l'extrême droite dans la conquête du pouvoir dans les régions en 2015, et dans les élections présidentielle et législatives en 2017, elle offre des thèmes favoris du Front national. Déjà la réforme de la PAC (politique agricole commune en Europe) fragilise les agriculteurs français, qui manifestent régulièrement pour obtenir des aides que l'Etat ne donne pas suffisamment, pour défaut de ressources !). Pour le Front national, l'Europe est devenue le bouc-émissaire des difficultés économiques de la France. A ces difficultés, les « migrants » rajoutent un autre argument de campagne, devant les populations désespérées. Les maires, appelés par le ministre de l'Intérieur à une réunion de travail au siège du ministère à Paris, ne manquent pas de rappeler les oppositions de leurs administrés dans certaines communes, qui refusent l'accueil et l'accroissement de la « la surpopulation des immigrés », vécu ou ressenti, et leur impact sur les scores du Front national lors des prochaines élections.

Dirigeants européens, africains et du Moyen-Orient, les solutions durables et qui rendent la dignité aux humains que vous défendez, sont entre vos mains. L'accueil des migrants par quota est certes une réponse humaine immédiate, mais les solutions durables sont ailleurs.  Alors agissons tous ensemble !

 

Emmanuel Nkunzumwami

Analyste politique et économique

Auteur de "LE  PARTENARIAT EUROPE-AFRIQUE DANS LA MONDIALISATION" (Ed. L'Harmattan, 2013).

La solutions des migrants par des quotas d'accueil sont une mauvaise réponse aux vrais problèmes.
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