Le G20, l’Afrique et la Mondialisation Aujourd’hui (1) 

 

La mondialisation qui globalise les économies mondiales et leur interdépendance oblige des échanges et des rencontres fréquents entre les principaux leaders de cette économie. Mais les cartes se redistribuent sans cesse puisque nous évoluons à une très grande vitesse que l’humanité n’avait jamais connue de toute son existence. Après l’époque de l’économie de subsistance (agriculture, artisanat, commerce des tissus, des épices et des produits d’hygiène, etc.) qui a constitué la base de la vie des peuples pendant plusieurs millénaires, l’agriculture s’est rapidement développée pour répondre à la croissance continue des populations et à leur sédentarisation. Au 18ème siècle, le génie de l’homme renforce la mécanisation, invente la machine à vapeur et l’électricité. L’industrie prend alors le pas sur l’agriculture dans la structure marchande de l’économie, mais accélère également la fabrication des armements lourds et puissants : elle alimente le 20ème siècle des guerres ultra-meurtrières comme l’humanité n’en avait jamais connues. Démarrée au début du 20ème siècle également et s’épanouissant jusque au début de ce 21ème siècle, l’économie financière s’appuyant sur la puissance des marchés boursiers, les banques et les grandes institutions financières, la composante de la richesse des nations mesurée en « argent » a perturbé les équilibres du monde, alternant entre crises et prospérités. Les grandes puissances économiques mondiales ont donc compris qu’il fallait réguler le monde et donner un nouveau sens à la vie des humains sur cette terre devenue un énorme village.

I.               Le monde au début du 21ème siècle

 

La population mondiale s’est très singulièrement accrue pendant les 60 dernières années, en raison des progrès de l’alimentation, de la santé publique et de l’amélioration générale des conditions de vie, alors que le monde ne connaît plus de grandes guerres de la nature de 1914-1918 et 1940-1945 malgré quelques conflits localisés dans certaines régions du globe. Aujourd’hui, le monde, c’est 6.839,796 millions d’habitants, répartis sur les six continents habités dont l’Antarctique :

ABIDJAN-       4.143,327 millions d’habitants en Asie, soit 61% de la population mondiale,

-       996,376  millions d’habitants en Afrique, soit 15% de la population mondiale,

-       925,465  millions d’habitants en Amérique, soit 14% de la population mondiale,

-       738,524  millions d’habitants en Europe, soit 11% de la population mondiale,

-       36,104  millions d’habitants en Océanie et l’Antarctique.

On peut estimer que la terre comptera plus de 7 milliards d’humains avant 2020. Il convient alors d’organiser une vie harmonieuse, respectant les grands équilibres écologiques tout en assurant à tous l’accès à l’éducation, à la santé, à l’alimentation, aux logements, aux infrastructures publiques de transport. Une structure mondiale s’est alors développée pour mettre de l’ordre dans la gouvernance du monde : c’est le G20. C’est un ensemble qui élargit l’ancien G7 des principaux pays industrialisés historiques du Bloc Occidental (Etats-Unis, Canada, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie et Japon) auquel s’ajoute le Noyau des Cinq Principaux Pays Emergents du BRICS qui rythment l’économie mondiale au début du 21ème siècle (Brésil, Russie, Inde, Chine et South-Africa) pour former le G12, et qui s’est élargi aux Sept Autres Pays Emergents parmi les plus dynamiques de l’AMACITA (Australie, Mexique, Argentine, Corée du Sud, Indonésie, Turquie et Arabie Saoudite). Néanmoins, derrière AMACITA quelques autres pays présentent les caractéristiques économiques qui pourraient élargir le G20 : il s’agit des pays qui ont franchi les 200 milliards US$ de PIB et plus de 20 millions d’habitants. Ce sont la Colombie et le Venezuela en Amérique, l’Iran et la Thaïlande en Asie et l’Egypte en Afrique. Quant à l’Europe, d’autres pays pourraient également y prétendre comme la Pologne, mais l’Europe est déjà surreprésentée dans le G20 où cinq pays, l’Union Européenne (regroupant 27 Etats) et l’Espagne (invitée permanente du G20) représentent ce continent.

 

II.            Le G20 pour piloter la mondialisation aujourd’hui :

 

Le G20 a été créé en 1999 en réponse à une crise financière survenue dans les pays émergents. Il s’agissait alors d’une initiative élargissant le groupe des 7 grands pays occidentaux « les plus industrialisés historiques » (Etats-Unis, Canada, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie et Japon), auxquels s’était associée la Russie pour faire l’équilibre entre l’ancien bloc de l’Ouest et le bloc communiste de l’Est, aux « nouveaux pays industriels » qui pèsent sur l’économie mondiale. Les ministres des finances et les gouverneurs des banques centrales des pays industrialisés du G7 et des pays émergents se réunissent pour faciliter la concertation internationale en matière de régulation économique mondiale pour éviter les crises monétaires et financières. Mais cela n’a pas empêché la grande crise boursière, bancaire, financière et économique –une crise systémique du capitalisme non régulé et incontrôlé- de se produire dès l’été 2007 et se poursuivre jusqu’en 2010. C’est la plus grande crise économique mondiale généralisée depuis celle d’octobre 1929, se propageant comme cette dernière des Etats-Unis vers le reste du monde. En fin 2008, le G20 s’est alors transformé en instance de pilotage économique et financière, enceinte de coordination des politiques économiques mondiales, réunissant au plus haut niveau les grands décideurs publics au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement. Le G20 est donc chargé de la coopération économique et financière, pour assurer une croissance mondiale fondée sur les bases saines et solides de solidarité internationale. Le sommet fondateur a lieu à Washington en novembre 2008. Un rythme de suivi des actions est mis en place à travers les autres sommets suivants de Londres au R-U (avril 2009), Pittsburgh aux USA (septembre 2009), Toronto au Canada (juin 2010), Séoul en Corée du Sud (novembre 2010). La France assure la présidence de ce G20, couplé avec celle du G8, en 2011 et accueillera le prochain sommet du G20 à Cannes les 3 et 4 novembre 2011. La composition du G20 est un subtil dosage des pays dont le poids économique et démographique peut avoir un impact très significatif sur l’équilibre mondial ou régional. Aussi, le monde des décideurs s’est en inclusions des sous-ensembles : le G192 (ONU) contient le G72 (des pays représentatifs de l’économie mondiale), qui contient le G20, qui contient le G8 contenant le G7. Pour constituer le G20, le poids économique et démographique sur le continent d’appartenance sont des déterminants principaux. Ci-dessous sont indiqués les pays membres du G7 (en bleu) et les pays membres du G20 appartenant à la classe des Pays émergents (en vert) :

Pays

Population
(milliers habitants)

PIB
(Milliards US$)

Année

PIB/habitant
(US Dollars)

(TA) Taux
d’Alphabétisation

(TU) Taux
d’Urbanisation

Amérique :

           

Etats-Unis

308 745,5

14 660,0

2010

47 483

99,0%  (2003)

81,7%  (2007)

Brésil

192 298,2

2 023,0

2010

10 471

90,0%  (2007)

85,6%  (2010)

Canada

34 108,8

1 556,0

2010

45 657

99,0%  (2003)

80,4%  (2007)

Mexique

112 322,8

1 085,0

2010

10 211

92,9%  (2008)

77,2%  (2009)

Argentine

40 091,4

260,0

2007

6 609

97,1%  (2003)

90,3%  (2006)

Colombie

45 566,9

228,8

2009

5 087

92,8%  (2004)

74,5%  (2007)

Venezuela

26 414,8

227,0

2007

8 282

93,0%  (2001)

94,0%  (2006)

Chili

16 928,9

169,5

2008

10 117

96,5%  (2007)

88,4%  (2007)

Pérou

29 547,0

127,6

2008

4 452

89,6%  (2007)

75,9%  (2007)

Europe :

           

Allemagne

81 471,8

3 352,0

2009

40 874

99,0%  (2007)

88,3%  (2007)

France

63 136,2

2 555,0

2010

40 591

100%  (2009)

82,0%  (2009)

Royaume-Uni

61 524,9

2 183,0

2009

35 720

99,0%  (2005)

90,0%  (2006)

Italie

60 017,7

2 118,0

2009

35 435

98,9%  (2007)

68,0%  (2006)

Russie

141 927,2

1 477,0

2010

10 522

99,5%  (2007)

73,0%  (2009)

Espagne

45 989,0

1 374,0

2010

29 875

97,4%  (2007)

78,0%  (2007)

Pays-Bas

16 463,9

777,2

2007

46 774

99,0%   (2003)

81,1%  (2008)

Suisse

7 783,0

500,3

2008

68 433

100%  (2010)

73,0%  (2008)

Suède

9 276,5

484,6

2008

52 239

100%  (2009)

84,3%  (2009)

Belgique

10 886,0

454,0

2007

42 557

99,0%   (2003)

97,2%  (2006)

Norvège

4 854,3

451,8

2008

93 031

100%  (2010)

77,0%  (2010)

 

 

 

 
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