Chers amis,

J'ai suivi le débat de l'entre-deux-tours entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen, le 20 avril 2022.

Même si je reconnais que Marine Le Pen s'est bonifiée, qu'elle a amélioré son offre politique depuis cinq années et que je note des éléments intéressants de son projet, son programme ne me convainc pas :

1- une promesse de changer la politique néocoloniale de la France en Afrique, incarnée par Jean-Yves Le Drian et ses collaborateurs. Les révoltes se multiplient et s'amplifient sur le continent, avec des risques de radicalisation de la haine contre la France. On en mesure les conséquences sur notre économie. De nombreuses entreprises françaises pourraient en pâtir. L'Afrique a mûri, les Africains ne sont pas des enfants auxquels on remet les sucettes pour aller jouer dans la cour pendant que les adultes (les Occidentaux) décident à leur place.

2- une révision de la politique monétaire autour du FCFA, sous-monnaie de l'euro, qui avantage les entreprises européennes aux dépens des populations pauvres africaines. La zone CFA est assimilable à une zone de dumping économique et social, où l'on exploite les ressources à vil prix au profit des puissances industrielles extérieures (principalement françaises), qui les transforment à leur profit. Cela freine le développement économique et social dans les pays de cette zone. Cette situation doit changer.

3- une promesse de refonder la démocratie représentative par l'instauration de la proportionnelle et le référendum d'initiative citoyenne. Chaque Français doit se sentir écouté et considéré. Dans le même esprit, il faudra légiférer sur des seuils de validité des élections à partir du niveau de participation des électeurs, au-dessous desquels une élection doit être annulée.

4- un changement des politiques économiques pour relocaliser les productions industrielles en France, afin de soutenir l'emploi, l'investissement, la production et la consommation intérieures, et relancer la croissance. Aujourd'hui, comme hier, l'économie solide et durable des nations se construit sur des bases de la production alimentaire et la transformation industrielle.

     Je note néanmoins les désaccords de fond :

1- Malgré les difficultés des habitants français d'origine africaine à trouver leur pleine place en France, ils commencent néanmoins à faire corps avec le pays et se fondre progressivement dans le paysage des composantes du peuple français. Une politique de "préférence française" risque d'accroître les difficultés de cohabitation entre les composantes démographiques françaises, en accroissant les haines et les tensions entre les Français "Blancs" historiques, les Français Non-Blancs susceptibles d'être des Etrangers dans leur pays, et les Etrangers eux-mêmes. Ce risque est réel, d'autant que les blessures des mémoires et de l'histoire restent vives. Il est aggravé par l'échec de l'intégration. Déjà, peu de Français originaires d'Afrique ou d'Asie ont pu accéder à de hauts postes de responsabilités en France, malgré des hauts niveaux de formation, des compétences acquises et de réelles capacités démontrées à assumer des responsabilités. Nous savons bien que la préférence des Français historiques européens existe déjà, mais elle n'avait pas été aussi intégrée dans un dispositif légalisé.

2- L'Europe reste une maille incontournable pour l'avenir des Français, face aux grandes puissances que constituent les Etats-Unis, la Russie et la Chine. Malmenée par les Européens, au service des Etats-Unis et de l'OTAN, la Russie sera tentée de s'allier avec la Chine et l'Inde pour mener l'offensive contre l'Occident. Aujourd'hui, comme hier, le développement de nouveaux pays émergents passe par la puissance démographique. La libre circulation et installation au sein de l'ensemble européen constitue l'acquis majeur des peuples européens. Mettre en cause cette unité européenne et les dynamiques des mobilités libres de la population en Europe serait une régression majeure de la France, voire sa disparition dans les grands courants d'échanges internationaux. L'Europe, en tant qu'ensemble constituant l'un des pôles majeurs dans les équilibres du monde, disparaîtrait pour devenir un ensemble des territoires sous domination américaine. La covid-19 et la guerre Russie-Ukraine offrent de meilleures illustrations aujourd'hui de cette servitude volontaire. L'Europe ne pèse plus ; alors seule, la France ne pèserait encore plus rien. Même la politique sanitaire pour ses habitants est affaiblie face aux lobbies financiers et de puissantes industries pharmaceutiques américaines.

3- Le "patriotisme économique français" est fondamentalement en contradiction avec les grands projets européens, tels que la défense européenne, le soutien à l'euro, les filières et les pôles industriels d'excellence, les stratégies de convergence économique, industrielle, sociale et fiscale pour la consolidation de l'Europe. Avancer un concept du "google européen", c'est déjà passer au-dessus du patriotisme économique français. Il convient de se souvenir que les GAFAMT (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft et Tesla) ont été fondés par les entrepreneurs aux Etats-Unis, et non par l'administration des Etats-Unis. Il faudrait alors accepter que des génies européens puissent produire de tels exploits, au profit des 450 millions d'européens. Une maille encore faible en comparaison avec la Chine (1,44 milliard d'habitants) et l'Inde (1,39 milliard d'habitants), ou encore l'Afrique (1,44 milliard). Nous sortons des rapports "France-Afrique" vers des rapports a minima "Europe-Afrique". C'est l'état du monde aujourd'hui. La France n'a plus les moyens d'intervenir seule en Afrique.

4- L'immigration économique a été le moteur de la puissance des Etats-Unis, du Royaume-Uni, et elle constitue un fer de lance de la reprise de l'économie allemande (avec les populations issues de l'Europe de l'Est, de la Turquie et même de la Syrie). Certes, l'Afrique n'a pas vocation à demeurer le réservoir naturel des immigrants en Europe et en France, mais les deux continents restent liés par l'histoire et la proximité géographique pour partager le destin, à la condition que les Africains deviennent réellement indépendants et bâtissent eux-mêmes leurs stratégies de développement. La "préférence française" prônée par Marine Le Pen risquerait d'accroître davantage le mépris des Français à l'égard des Africains installés en France et ceux restés sur le continent africain. Elle risquerait de créer d'énormes difficultés aux entreprises françaises à la recherche des marchés en Afrique. Elle risquerait de fracturer davantage la France et créer des violences inutiles.

5- La sécurité des Français et des frontières de la France ne peuvent pas se concevoir sur la division du peuple français, sur la base des appartenances religieuses. Si nous devons combattre le terrorisme islamique, avec ses multiples tentacules dans le monde, nous ne pouvons pas assimiler tout Musulman avec un terroriste potentiel. La France a déjà connu huit guerres de religion au Moyen-Âge, pour comprendre les souffrances qui s'abattent sur les minoritaires. Nous devons respecter les cultes, la liberté religieuse et de conscience de chacun : c'est le fond de la laïcité. Bien entendu, la confiance en chaque citoyen, quelle que soit sa religion, n'exclut pas le contrôle pour prévenir contre les violences, le terrorisme et l'insécurité multidimensionnelle dans le pays. Stigmatiser à longueur de discours les Musulmans et les populations d'origine africaine est contreproductif pour une population de plus en plus métissée et mondialisée. Nous devons  intégrer efficacement les Étrangers qui souhaitent lier leur avenir avec le nôtre, et en faire nos ambassadeurs culturels dans le monde. Les mépriser, les exclure et les ghettoïser, c'est cultiver des frustrations qui conduisent à la radicalisation des jeunes contre la France, et organiser des terreaux de violences qui peuvent s'exprimer pour revendiquer l'identité sociale et la survie. Cela est indigne d'une grande nation telle que la France. Quant au "modèle de civilisation", il se construit entre les accueillants et les arrivants. La société se dote des règles de vie et de gouvernance claires, et tous les citoyens doivent les respecter. 

6- Marine Le Pen a eu la chance d'être tirée au sort pour démarrer le débat, en profiter pour imposer les sujets majeurs attendus par les Français. Elle a eu également la chance de conclure en dernier pour imprimer ses convictions fortes et synthétiser les points qui rassemblent le plus grand nombre de Français. Ainsi, elle avait l'opportunité d'élargir son électorat. Mais, c'est son adversaire, Emmanuel Macron, qui a pris le relais pour imposer le rythme, les points de focalisation, les éléments positifs de son bilan à la tête du pays et le bilan négatif de Marine Le Pen à l'Assemblée nationale. De facto, il a imposé l'approfondissement des sujets du débat. Dans sa conclusion, Marine Le Pen a abattu, dynamité et liquidé ses électeurs Français d'origine étrangère. Elle a accru la "présomption d'Etranger" à la charge des inspecteurs et des contrôleurs du travail. Son programme produirait une potentielle précarisation des travailleurs dont nous avons besoin dans plusieurs secteurs de l'économie. Avec à la clé, un possible "délit d'embauche des Etrangers réguliers sur le territoire français à l'encontre des entrepreneurs" qui auraient omis de privilégier les "Français" dans leurs entreprises. Or, la France, comme les autres grandes nations occidentales (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, Allemagne, etc.) recourt au savoir-faire, à la compétence et à l'apport des travailleurs étrangers (chercheurs, enseignants, médecins, infirmiers, cadres techniques, artisans, ouvriers, etc.), indispensables dans plusieurs secteurs. La valeur "Travail" est incompatible avec la "préférence des seuls Français au travail" et l'institution de la précarisation des Étrangers réguliers sur le territoire national. Au contraire, tous les actifs ont besoin de plus d'heures de travail pour atteindre des revenus permettant une vie meilleure. Ce sont ces actifs, Français et Etrangers, qui participent à la création de la richesse nationale, qui contribuent au maintien de notre système de protection sociale et le niveau des pensions de retraite par répartition. Pour les entrepreneurs de divers secteurs d'activités économiques, les travailleurs étrangers constituent une force de travail pour la production intérieure et la dynamique des échanges des biens et des services. Et comment soutenir les piliers de l'économie, tels que la recherche et développement, l'investissement en France, l'accroissement de la production industrielle consécutive à la réindustrialisation de la France et la consommation intérieure dans cette politique d'appauvrissement généralisé. Un Etranger régulier frappé par le chômage connaît les mêmes difficultés et fournit les mêmes efforts que son collègue Français pour trouver un autre emploi, lorsque son entreprise ferme. Ne l'accablons donc pas de la double peine par une décision contraire à la déclaration universelle des droits de l'Homme, en tentant de le renvoyer dans son pays d'origine. Le monde et son économie ont évolué. La France ne représente plus que 0,9% de la population mondiale. Son PIB de 3.140 milliards de dollars en 2021 le classe au 7e rang mondial, derrière les Etats-Unis (24.796G$), la Chine (18.460G$), le Japon (5.383G$), l'Allemagne (4.557G$), Royaume-Uni (3.447G$) et l'Inde (3.250G$). Alors que la France représente 19,7% de la population des Etats-Unis, son poids économique n'est plus que 12,7%. Notre PIB par habitant nous renvoie au 28e rang mondial, avec 44.770 dollars. Où sont les ressorts de son attractivité, en dehors des minima sociaux de survie ? Le commerce extérieur, un autre pilier de l'économie, s'effectue dans un environnement international de plus en plus concurrentiel. Les Etrangers que l'on voudrait traquer et chasser de la France, ou les appauvrir et leur interdire l'accès à l'emploi, au soins médicaux, au logement et aux services publics, sont aussi des consommateurs en France, des investisseurs privés dans le pays et nos ambassadeurs économiques, technologiques, gastronomiques, intellectuels, scientifiques et culturels dans leurs pays d'origine et à l'international.

7- Enfin, partisan du mix énergétique, je conçois que la source nucléaire ne peut pas constituer l'unique ressource de notre énergie. Tout doit être expérimenté, en tenant compte du rendement des équipements de production de l'énergie, de la neutralité carbone, et du bien-être des habitants, en plus de la ressource nucléaire maîtrisée. Les nouvelles générations des centrales nucléaires, associées aux stations solaires, aux bioénergies, aux éoliens loin des habitations, ou encore à l'hydroélectricité, etc. sont cumulativement indispensables. Les analyses d'impact sous toutes les dimensions devraient être notre boussole dans nos choix des politiques publiques.

 

     Pour autant, le vote en faveur d'Emmanuel Macron ne pourrait être un vote d'adhésion sans conditions :

1°- Le respect de la souveraineté des peuples africains dans le choix de leurs dirigeants n'est plus négociable politiquement. Il en va de la capacité des Africains à gérer eux-mêmes leur avenir, leur sécurité et leur développement.

2°- La France, pour être respectée et acceptée par les Africains et les autres peuples, devra entendre les demandes pressantes d'émancipation formulées par la jeunesse africaine et des autres continents. Les partenariats économiques entre la France et les pays africains n'auront de sens que basés sur de réels projets de développement initiés par les Africains eux-mêmes. La France ne peut plus décider seule pour le présent et l'avenir des pays africains francophones. Et ce n'est pas en boycottant les dirigeants et les acteurs politiques et économiques en Afrique, et en convoquant quelques amis soumis dans une rencontre en France, que l'on bâtit les nouvelles relations assainies et respectueuses avec l'Afrique. Constituer un groupe, au service du seul président pour aller prospecter en Afrique, et qui ne rend aucun compte à la représentation nationale de ses activités, relève des procédés des esclavagistes qui ont saigné l'Afrique pendant près de cinq cents ans. Le temps de la France et l'Europe toutes puissantes est révolu. Le monde est devenu économiquement et politiquement multipolaire. Les savoir-faire et les connaissances se diffusent partout. Les dominations devront céder aux coopérations pour bâtir ensemble notre avenir.

3°- Le soutien entretenu en faveur des gouvernances les plus détestées, les plus défaillantes et parmi les plus corrompues dans le monde, la base même des retards dans le développement économique et social, est le principal frein au maintien des jeunes en Afrique. C'est l'appauvrissement continu de leurs pays, malgré d'immenses richesses disponibles, qui pousse les jeunes Africains à tenter l'aventure à travers la Méditerranée, avec de tragiques conséquences des noyades que nous connaissons. Les Africains doivent pouvoir sanctionner leurs dirigeants maltraitants, corrompus et incompétents, en vue de rebâtir les conditions de leur développement en toute souveraineté. Les termes de l'échange devront changer, dans le respect des peuples.

4°- Le président élu le 24 avril 2022 devra prendre en compte le nouvel environnement international africain et créer un département ministériel qui pilotera les partenariats économiques avec l'Afrique, depuis la valorisation des matières premières brutes jusqu'au développement industriel sur le continent. Les Africains ont bien compris et partagent désormais les constats sur les carences et les freins qui s'opposent à la consolidation des piliers de leur développement économique et social. Ils ne se contentent plus des relations paternalistes d'exploitation portées par l'Agence Française de Développement, en charge de distribuer des enveloppes financières aux dirigeants pour accéder aux marchés publics et à l'exploitation de diverses matières premières, hors appels d'offres et mises en concurrence. Ils n'ont plus besoin des armes pour s'entretuer au grand profit des groupes militaro-industriels. Soixante-deux ans après le début des indépendances, l'heure est venue pour les Africains de décider de leur avenir. Le concept même de l'aide au développement est un leurre, un mépris contre la capacité des Africains à concevoir leur développement, un système dans lequel un euro supposé dépensé pour l'aide rapporte plus de deux euros à l'aidant. La France renouvelée, avec un esprit d'ouverture et de dialogue, sera un bon partenaire de la "Relance de l'Afrique" (Editions L'Harmattan, 2017), ou sera rejetée, y compris par la violence. Ce serait dommage que cette rupture se produise par la faute de clairvoyance des dirigeants français.

Une Afrique développée, riche de ses ressources naturelles et humaines, pourrait devenir le moteur de la croissance en France et en Europe. Le livre développe et compare les situations de chacun des pays africains sur les six piliers du développement.

5°- Enfin, la guerre entre la Russie et l'Ukraine, au sein même de l'Europe, interroge sur la fragilité de la paix sur le continent et dans le monde. La pandémie de la covid-19 qui a détruit des vies et une part importante de l'économie dans le monde, questionne sur les origines, la puissance des lobbies financiers et la lutte efficace contre ces risques sanitaires. C'est toute une nouvelle filière d'insécurité qui se développe. La France, au sein de l'Union européenne, doit porter un autre message que celui de relayer les discours convenus et dictés par les Etats-Unis. L'Europe est devenue une chambre d'enregistrement des volontés américaines, une colonie militaire des Etats-Unis à travers l'OTAN. C'est un marché de consommation de ses productions. Dans cet environnement, seule et isolée, la France sera fragile et inaudible face aux grandes puissances. Dans la guerre entre la Russie et l'Ukraine, la France pouvait prendre d'autres initiatives en Europe par anticipation, plutôt que d'attendre des injonctions venant des Etats-Unis pour les relayer. La Russie n'est pas anti-européenne, et l'amitié respectueuse franco-russe aurait pu conduire le pays à une meilleure position de négociation entre les Etats-Unis et la Russie. Les Ukrainiens sont aussi des Européens comme le sont les autres populations de l'Europe de l'Est. La situation tendue entre la Russie et l'Ukraine était connue de tous les dirigeants européens depuis au-moins 2014. Les causes de ces tensions sont également connues depuis longtemps, et au moins depuis que les anciens pays du "Pacte de Varsovie" ont intégré l'OTAN en 2004, concurrent et adversaire militaire de la Russie. Pourquoi la France s'est-elle alors embarquée, avec toute l'Union européenne, sur le dos des Etats-Unis, au lieu d'embarquer l'Europe pour les renvoyer à leurs responsabilités dans la désorganisation de toute l'Europe à leur profit. La construction de toutes les sécurités efficaces passera par la mise en commun des moyens en Europe, avec la mobilisation de toutes les intelligences et de toutes les capacités de nos scientifiques, nos chercheurs, nos industriels, nos entrepreneurs, nos experts, notre défense et toutes les ressources humaines européennes.

     Depuis le choc politique du 21 avril 2002 en France, les Français se sont confortablement installés dans le "vote contre" pour exprimer leur déception et leur colère. Ce n'est pas mon choix. Lorsque l'un des meilleurs Premiers ministres de la France, Lionel Jospin, trahi par sa "gauche plurielle" alors qu'il était assuré par les sondages, l'environnement politique et les bons résultats à la tête du gouvernement français, a été battu par Jacques Chirac, candidat à sa réélection, et Jean-Marie Le Pen, président du Front National (FN), le monde politique français avait tremblé. Alors, les électeurs français se sont  habitués à voter massivement pour la candidate du Front National (devenu le Rassemblement National), pour ensuite inciter les dirigeants et les autres leaders politiques à appeler le peuple à lui faire barrage au second tour. Aussi, tout candidat parvenu au second tour, face à la candidate du Rassemblement National, est assuré de la victoire. Troisième à l'élection de 2012 derrière François Hollande et Nicolas Sarkozy, puis deuxième en 2017 derrière Emmanuel Macron, et enfin deuxième à nouveau en 2022 derrière Emmanuel Macron, les leaders politiques s'énervent du chaos qu'ils provoquent dans le pays, et les citoyens s'inquiètent sur leur avenir. Tout au long de ce mandat, fort des études et des analyses effectuées en 2019, et rassemblées dans le livre "La Pression des Souverainistes en France" (Editions L'Harmattan, 2019), nous avions constaté que la colère des Français dans les territoires était remontée telle que Marine Le Pen devenait de plus en plus incontournable au second tour de cette élection présidentielle. Et nous l'avions écrit. Tout candidat face à elle se réservait alors les chances de gagner cette élection. Alors, de nombreux électeurs des classes populaires et des Outre-mer attendaient Jean-Luc Mélenchon contre Marine Le Pen au second tour. Par la même manipulation médiatique, les leaders politiques et les lobbies médiatiques allaient ressortir le vieux concept du "front républicain" pour faire élire Jean-Luc Mélenchon. En effet, celui-ci a terminé à la troisième place, avec un important score de 21,95% contre 23,15% pour Marine Le Pen, mais bien loin derrière Emmanuel Macron, avec 27,95%.
 

     Au second tour du 24 avril 2022, comme en mai 2017, les électeurs sont confrontés à cinq choix : l'abstention, le vote "blanc", le vote "nul", le vote "Marine Le Pen" et le vote "Emmanuel Macron". Je refuse le vote "contre" comme un vote de déception, de colère et de désespérance. Les raisons que j'ai évoquées ci-dessus me conduisent à voter pour Emmanuel Macron, mais en lui présentant mon cahier des charges et mes profondes attentes exprimées dans cette publication.

 
Emmanuel Nkunzumwami
Ecrivain-Essayiste
Analyste économique et politique

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