LE DÉCONFINEMENT ET LES DÉFIS SANITAIRES, ÉCONOMIQUES, POLITIQUES ET SOCIAUX
31 mai 2020*********************************************************
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Au 30 mai 2020, la première phase du déconfinement est déjà avancée dans plusieurs pays depuis le début du mois de ce mois, mais le Sars-Cov2 (covid-19) est toujours actif. En France, la 2ème phase démarre le 2 juin 2020. Une période compliquée de cohabitation entre les malades, les porteurs sains et les autres, avec tous les risques de relance de la propagation, appelle les pouvoirs publics à une extrême vigilance. Au-delà des indicateurs habituels de rapport de contamination et de tension dans les lits de réanimation, les États doivent soigner les nouveaux malades et rester vigilants sur l’aggravation d’un nombre important dans la réserve des malades actuels. Les enjeux dépassent les décisions de tel ou tel pays. Les défis sanitaires, économiques, politiques et sociaux se dressent devant tous les dirigeants, dans tous les pays. La globalisation des échanges entre les nations est devenue aussi celle de la pandémie du covid-19.
La situation du monde, avec sa population de 7,783 milliards d’humains et face à la violence mortelle du covid-19, demeure très complexe. Au soir du 30 mai 2020 (et à deux jours du début de la 2ème phase du déconfinement en France), le monde enregistrait 6,149 millions de personnes infectées par le coronavirus covid-19 (soit une augmentation de 6% en trois jours. C’est une augmentation constante telle qu’elle est constatée tous les trois jours depuis le début de ce mois). Étant une somme des résultats des tests effectués par chaque pays de la planète, il ne peut qu’être une indication et non une réalité. La raison principale en est qu’à de très rares pays près, telle la Corée du Sud ou Taïwan, les pouvoirs politiques et sanitaires des pays n’ont pas testé TOUS les habitants pour avoir un résultat proche de la réalité mondiale. Les taux de tests sont donc très largement au-dessous de 1% de la population mondiale. Même si cette indication donne quelques informations sur la situation de chaque pays, on se contente de ne mesurer que les progressions tous les trois jours dans le monde et dans chaque pays dans notre Panel100. C’est donc une indication sur la propagation relative du covid-19 au regard de son extrême dangerosité au sein de la population, et on s’aperçoit que le virus continue de se propager très fortement dans le monde, et donc de créer de nombreux nouveaux malades et des morts. Le nombre de cas testés positifs, tel qu’il est remonté par les autorités sanitaires des États, dépend de la capacité et de la volonté de chaque pays à tester sa population.
Ensuite, les objectifs et les moyens de guérisons interpellent les politiques sanitaires publiques et les capacités médicales des États. Sur les 6,149 millions de cas testés positifs au covid-19 à la date du 30 mai 2020, il apparaît que 2,728 millions en ont été guéris, soit une moyenne mondiale de 44% de guérisons, et une augmentation de 10% de personnes guéries dans le monde en trois jours. Un effort remarqué se développe dans ce sens, notamment en Europe continentale, en Asie et en Afrique où les dirigeants s’activent fortement. Chaque pays peut ainsi se comparer à ces deux références mondiales : un taux de guérison de 44% et un accroissement de 10% de personnes guéries. Par ailleurs, l’on a enregistré à la même date du 30 mai 2020, un nombre de 370.479 décès dus au covid-19, soit une progression constante de 4%, observée tous les trois jours (le nombre de morts continue de croître au rythme de 4% tous les trois jours depuis le début de mai 2020, mais légèrement moins fortement par rapport à la situation en fin mars et en avril). Néanmoins, à ce niveau de progression, le monde se rapproche du demi-million de morts de cette pandémie. Le total des continents habités connaît alors une mortalité croissante, passant de 36 à 48 personnes pour un million de ses habitants en deux semaines. Ce n’est qu’une moyenne mondiale, puisque les pays assiégés par ce virus dépassent très largement ce chiffre. Ainsi, les pays Occidentaux enregistrent des résultats les plus élevés du monde : 816 pour la Belgique, 627 pour l’Espagne, 565 pour le Royaume-Uni, 551 pour l’Italie, 435 pour la Suède, 429 pour la France, 347 pour les Pays-Bas, 334 pour l’Irlande, 319 pour les États-Unis et même 222 pour la Suisse, s’agissant des principaux pays relativement frappés par la violence du covid-19 dans notre Panel100 et dans le monde, au-delà de 200 morts pour un million d’habitants. L’on peut leur associer les autres pays de notre panel100 qui se trouvent entre 100 et 200 décès pour un million d’habitants ; soit le Luxembourg (176), l’Argentine (337), l’Équateur (176), le Brésil (136), le Pérou (133) en Amérique latine, le Canada (187), le Portugal (129) et même l’Allemagne (103). Enfin, au-delà de 50 morts pour un million d’habitants, on retrouve les pays européens : Danemark (99), Autriche (74), Roumanie (65), Finlande (57), Hongrie (54), Slovénie (52), mais aussi l’Iran (92), la Turquie (54) et Panama (76) en Amérique latine. Cependant, comparés à leurs voisins en Europe, le Danemark (99), l’Autriche (74), la Roumanie (65), la Finlande (57) et même l’Allemagne (103), se portent nettement mieux. La situation continue de se détériorer en Amérique latine, comme on peut l’observer dans le tableau de notre Panel100. Les pays africains restent encore sous le seuil de 40 morts pour un million d’habitants, mais la mortalité y progresse également et très rapidement. On peut ainsi observer que la situation reste très tendue partout dans tous les pays du monde.
1. Les données du Panel100 du suivi pour le covid-19
Dans notre Panel100, constitué de 100 pays répartis dans tous les continents depuis mars 2020, nous enregistrons 5.908.275 cas de contaminations déclarés positifs, soit 96% du total mondial et une augmentation aussi importante que dans le reste du monde, soit 6%. En effet, il y a une sérieuse relance de la propagation en Europe, comme on pourra le constater sur les graphiques de cette publication. Également, nous observons des cas de 2.607.814 guérisons, représentant également 96% des guérisons du covid-19 dans le monde. Leur progression de 9% est également identique à celle du monde. Les pays occidentaux (dans le haut de notre tableau) ainsi que la Russie et la Turquie mettent de plus en plus de moyens pour guérir les malades. Dans ces pays, le taux moyen de guérisons est en croissance. Ce phénomène est observable en Russie, en Autriche, en Allemagne, en Belgique, et surtout en France, en Italie et en Espagne, les trois pays les plus durement éprouvés au sein de l’Union européenne. En dehors de quelques pays performants, tels que le Luxembourg (95%), Thaïlande (96%), l’Australie (92%), l’Autriche (93%), la Corée du Sud (91%), la Suisse (92%), Taïwan (95%), l’Allemagne (90%) ou encore le Danemark (89%), on constate que de nombreux pays très lourdement frappés par le covid-19 au-delà de 1000 décès déjà enregistrés, présentent des taux de guérisons plus faibles, et même souvent sous la moyenne mondiale, comme les États-Unis (29%), la France (36%), la Belgique (27%), la Suède (13%), l’Inde parvenue à la moyenne de 48%, le Pérou (42%), la Russie (42%), l’Ukraine (40%), l’Indonésie (27%), l’Argentine (31%) ou encore le Royaume-Uni dont le taux est encore plus faible. Cependant, on observe qu’ils ont commencé à progresser doucement depuis début mai 2020. La surreprésentation des pays occidentaux, plus sévèrement attaqués par ce virus, nous apporte ainsi une surreprésentation de la mortalité. Il en résulte que le nombre de 370.226 décès enregistrés dans les pays du Panel100 représente 99,5% de la mortalité mondiale, et connaît une hausse moyenne de 4% en trois jours, comme le reste du monde. Au sein des nations occidentales, les 27 pays de l’Union européenne et le Royaume-Uni totalisent 166.817 décès du covid-19, soit 45% de la mortalité au sein du Panel100 et du total des morts dans le monde. De même, au sein de ces 27 pays, on constate que quinze d’entre eux ont déjà dépassé chacun le nombre total de 500 morts du virus (Royaume-Uni-38.376, Italie-33.340, Espagne-29.325, France-28.771, Belgique-9.453, Allemagne-8.600, Pays-Bas-5.951, Suède-4.325, Irlande-1.651, Portugal-1.396, Roumanie-1.259, Pologne-1061, Autriche-668, Danemark-571 et Hongrie-524). A eux seuls, ils rassemblent 165.341 décès du covid-19 au soir du 30 mai 2020, soit 99,5% de l’ensemble des 27 pays de l’Union européenne et le Royaume-Uni, et un poids d’environ 45% des morts de ce virus dans le monde. Il apparaît ainsi toujours une très importante disproportion telle que moins de 8% de la population mondiale concentrent 45% de la mortalité du covid-19 dans le monde. C’est un résultat qui interroge sur les modes de vie des populations, les concentrations humaines dans des agglomérations, les politiques publiques sanitaires, la résistance face aux pandémies et même sur la véritable origine du coronavirus (Covid-19). Les indicateurs que nous avons retenus renseignent sur la propagation du virus (progression des contaminations), sur les capacités à traiter et soigner les malades (progression des guérisons) et la dynamique de la mortalité au sein des personnes contaminées (évolution de la mortalité). A ces indicateurs, nous avons associé le suivi de l’impact de la mortalité sur la population globale d’un pays (morts pour un million d’habitants) et les capacités de guérisons compte tenu d’un important "stock de réserve" des malades actuels et d’autres qui pourraient s’y adjoindre tout au long du déconfinement (c’est le taux de guérisons par rapport aux contaminations). Ce dernier taux suggère que le pays doit être capable de soigner les malades actuels et faire face à d’autres flux de nouveaux malades infectés puisque le virus poursuit sa progression. Les futurs décès du covid-19 se trouvent en majorité dans le "stock de réserve" des malades, qui se forme progressivement avec les nouveaux cas d’infection et que les pouvoirs publics doivent tout faire pour vider par les traitements curatifs pour les plus gravement atteints par la maladie. Plus tôt les malades sont pris en charge et traités efficacement, moins il y aura des morts et des tensions au sujet des lits de réanimation dans les hôpitaux. Les données du panel100 sont livrées dans deux tableaux représentant 50 pays dans chaque. Ensuite, les pays africains sont répertoriés par Communauté économique régionale. Dans tous ces tableaux de données, les pays sont classés par ordre décroissant du nombre de morts du covid-19 et du nombre de personnes testées positives, susceptibles de contribuer activement à la propagation des contaminations, de développer la maladie, d’alimenter la surcharge des structures de réanimations et les décès. En effet, une part importante des morts attendus se concentre dans les personnes déjà contaminées et en attente de guérison. Les graphiques réalisés permettent de visualiser les évolutions comparées des contaminations, des guérisons et des décès dans les principaux pays parmi les plus durement touchés par le covid-19. Nous observons que les pays qui s’organisent pour le déconfinement total s’exposent à trois grands défis sanitaire, économique et politique, ainsi qu’au défi social qui en découle.
2. Les situations variées selon les pays face au covid-19
Sur le plan sanitaire, les situations différentes appellent des analyses spécifiques à chaque cas. Néanmoins, les points communs se rejoignent. Pendant plus de cinquante jours de confinement, les malades souffrant des pathologies lourdes ont été priés d’attendre la libération des lits d’hôpitaux réquisitionnés pour recevoir les malades du covid-19. Les fortes tensions dans la réanimation, le suivi attentif des malades de ce virus, les soins particuliers que requièrent l’attention contre la contamination au covid-19 et le cas particulier de chaque patient dans les hôpitaux, les urgences à traiter rapidement les malades de plus en plus nombreux ; tous ces bouleversements n’étaient pas compatibles avec la médecine régulière et le temps habituellement consacré aux malades de longue durée. Suivis par leurs médecins traitants qui se partagent entre les hôpitaux pour participer à la lutte contre le covid-19 et la pratique en cabinet, certains patients ont pu connaître la détérioration de leurs conditions de santé. Ce sont des personnes fragiles qui sont en première ligne pour contracter le virus du covid-19 s’ils sortent du confinement. Ensuite, confinés pendant une très longue période, nos corps ont été mis à l’abri des agressions virales et bactériennes habituelles. Ils n’ont donc pas lutté avec nos anticorps. Serons-nous tous capables de vaincre le covid-19 en sortant de notre « cachette » du confinement ? Enfin, la propagation qui produit de nouveaux cas testés positifs au coronavirus se poursuit. En cette première semaine de mai 2020, de nombreux pays ont connu le regain de progression des contaminations sans que les capacités de traitement ne s’améliorent. Il se pose une question cruciale aux dirigeants : faut-il « déconfiner » toute la population et en même temps, dans l’incertitude de la propagation des contaminations du virus et ses conséquences sur la maladie, en plus du regain de la mortalité ? Doit-on se réserver la possibilité de « reconfiner » tout ou partie du pays si la mortalité brutale reprend ? Comment s’assurer que tous les habitants ont facilement et rapidement accès aux masques efficaces, au gel ou la solution hydroalcoolique, aux soins en cas de besoins ? Comment organiser partout la circulation des personnes en respectant les espaces réglementaires de distanciation physique ? Plus le pays garde un «stock» de malades en attente de guérison, plus il gère un potentiel de relance de la mortalité. L’enjeu principal reste ainsi de tester massivement les populations et soigner les malades contaminés. Pour y répondre, la progression des contaminations doit être très inférieure à celle des guérisons, afin de puiser de nouvelles guérisons de plus en plus nombreuses dans le «stock» des malades actuels, tout en faisant face efficacement à de nouveaux cas de contaminations. C’est ce dispositif qui réduit potentiellement la mortalité du covid-19.
Sur le plan économique, l’outil de production non stratégique pour les nations et les activités régulières d’accroissement de la richesse nationale ont été mis à l’arrêt. Certaines entreprises ne pourront pas se relever des faillites par défaut de clients ; d’autres devront vivre à la limite de flottaison pendant plusieurs mois, voire quelques années ; et enfin d’autres devront se délester d’une partie de leurs personnels. Le chômage total ou partiel ne pourra pas longtemps rester à la charge des budgets publics, car ceux-ci ont aussi besoin d’être régulièrement alimentés par les actifs, par la consommation, les cotisations, la part des impôts et taxes, et les investissements privés. Mais, comme l’activité a été longtemps à l’arrêt et que de nombreux acteurs économiques ne retrouveront ni le travail, ni le revenu pour leur part de contribution au budget de la nation, celui-ci sera en souffrance. Ou plus exactement, les États devront emprunter pour faire face à la demande sociale. Mais, qui dit emprunter, dit également alourdir la dette publique et la charge des intérêts, et donc la demande adressée à des citoyens pour participer au remboursement de cette dette. Mais que faire si les revenus des citoyens diminuent ? Faire payer les plus riches pour régler la facture de la péréquation de l’intervention sociale publique et le fonctionnement régulier de l’État, tout en maintenant l’investissement public et les interventions régulières pour soutenir l’activité économique en difficulté ? Créer de nouveaux impôts et taxes pour renflouer les caisses publiques ? Revoir, refonder et assouplir les règles des mécanismes de l’ordre économique et monétaire international ? En effet, la France et l’Europe, comme de nombreux pays industrialisés, devront affronter une panne sévère de plusieurs moteurs de l'économie. Cela est vrai pour tous les pays qui auront fait le choix du confinement total de plusieurs semaines. Le défi économique s’accompagne du traitement des situations sociales qui se dégradent, suite à la faillite des entreprises et au chômage de masse qui en résultera, en plus du traitement de la pauvreté et de la précarité.
Sur le plan politique enfin, comment les finances publiques devenues exsangues pourront-elles cohabiter avec l’ambition d’assainir la gestion publique ? Qui va se serrer la ceinture ? Ne devrait-on pas revoir les institutions et élaguer les fonctions non indispensables au bon fonctionnement de la nation ? La France a-t-elle besoin de plus de 30 ministres, avec plusieurs dizaines de membres dans chaque cabinet ministériel ? Le Parlement de 925 membres pour 67 millions d’habitants n’est-il pas pléthorique quand on sait que les collectivités locales ont également leurs parlements : les conseillers communaux et communautaires pour les communes, les conseillers départementaux et les conseillers régionaux ? L’on peut même remettre en cause le coût de fonctionnement du Parlement européen, dès lors que tous les pays membres de l’Union européenne paient un lourd tribut dans la mortalité au covid-19 et la chute des économies liée au confinement. L’Union européenne peut-elle survivre en l’état aux très regrettables égoïsmes nationaux observés pendant la gestion de la crise sanitaire ? Les nationalismes et le populisme ne vont-ils pas se réveiller partout ? Les règlements de comptes politiques ne vont-ils pas polluer le légitime débat démocratique et la recherche sereine des responsabilités dans les dysfonctionnements constatés au cours de cette inédite crise sanitaire ? Le coût politique du covid-19 en Europe et dans les grandes démocraties éprouvées se mesurera aux résultats des prochaines élections et imposera des choix concrets aux dirigeants. Il y aura des remaniements ministériels dans les pays où la gestion de la crise sanitaire n’a pas été exemplaire. Mais, ce sera souvent tout le fonctionnement de la chaîne de décision et la levée des zones d’ombre qu’il faudra revisiter. Les risques politiques peuvent très rapidement bouleverser les paysages nationaux actuels et même provoquer d’autres violentes crises multiformes dans les pays. En France, l’instabilité croissante de la sociologie électorale devient de plus en plus favorable aux souverainistes, et accompagne les revendications de plus en plus radicales de l’écologie politique. Le dernier état des lieux aux élections européennes 2019 été dressé dans l’ouvrage ci-dessous.
Le déconfinement progressif et territorialisé en France, en Espagne, en Australie et en Italie, l’accélération en Allemagne et en Autriche, des interrogations fortes en Belgique, et l’accroissement des manifestations anti-confinement aux États-Unis, peuvent se comprendre à travers les indicateurs que nous suivons depuis le milieu du mois de mars, recalculés et mis à jour tous les trois jours. Il s’agit de la progression des contaminations, la dynamique des guérisons et l’évolution de mortalité. Ce sont les différentiels. Nous présentons aux lecteurs des graphiques et des tableaux de résultats. Les tableaux ont été enrichis de deux autres indicateurs de relativisation de l’impact de la pandémie par rapport à la population. Il s’agit du taux des guérisons par rapport au total des contaminations (guérisons x100/contaminations) et de la mortalité ramenée à un million d’habitants de chaque pays sur la population estimée en 2020.
Le tableaux suivants indiquent des situations toujours très variées et en pleine évolution selon les pays, mais une forte concentration de la mortalité se retrouve principalement dans les pays occidentaux. L'avant-dernière colonne indique le nombre de morts du covid-19 pour un million d’habitants, alors que la colonne précédente suggère le taux de guérisons sur l’ensemble des personnes contaminées. La moyenne mondiale est de 44%. Nous avons indiqué que certains pays occidentaux fortement touchés par le covid-19 se retrouvent encore sous cette moyenne : la France (36%), la Belgique (27%), la Suède (13%), les États-Unis (29%). Ailleurs dans le monde, les scores sont également faibles dans d’autres grands pays peuplés, tels que l’Inde (48%), la Russie (42%), l’Indonésie (27%), le Pakistan (36%), le Brésil (41%), l’Égypte (24%), le Nigeria (29%). Certains pays africains s’en sortent mieux au-delà de 60% de guérisons : Namibie (61%), Tunisie (88%), Niger (86%), Burina Faso (85%), Rwanda (70%), Tchad (62%), Maroc (69%) et même le Cameroun (60%) parmi les pays qui ont régulièrement remonté les données contre le covid-19. L’on ne peut qu’encourager les efforts de guérison, notamment parce que les progressions des contaminations sont beaucoup plus rapides que les guérisons. Les résultats des pays du Panel100 sont présentés dans les tableaux suivants.
Dans ces pays du Panel100, on trouve vingt-deux pays dont le nombre de décès est supérieur à 1000, parmi lesquels seize pays affichent plus de 100 décès pour un million d’habitants. Dans ces derniers pays, la Belgique plafonne à 816 décès pour un million d’habitants, l’Espagne connaît 627 décès, l’Italie affiche 551, le Royaume-Uni compte 565 et la France est à 429, alors que l’Allemagne enregistre 103, le Danemark déclare 99, l’Autriche en signale 74, la Roumanie connaît 65 , La Hongrie compte en 54 et la Pologne 28, au sein de la même Union européenne. Les États-Unis affichent le plus grand nombre de 105,530 morts du covid-19 au 30 mai 2020, mais cela ne représente que 319 décès pour un million d’habitants, en comparaison avec les pays européens. Quant au taux de guérisons, la Suisse, l’Autriche, l’Allemagne, l’Australie et la Corée du Sud atteignent plus 84% de ce taux, alors que la France (36%), la Belgique (27%) ou la Suède (13%) n’atteignent même pas 50% de taux de guérisons. L’Italie (67%) et l’Espagne (69%) ont pris le taureau par les cornes pour s’en sortir et franchissent le seuil de 50%. Quatre pays africains figurent dans cette partie du Panel100 (Égypte, Algérie, Afrique du Sud et Nigeria). Le tableau pourrait, à quelques égards, servir de comparatif des politiques publiques vis-à-vis de la lutte et l’efficacité contre la propagation du coronavirus covid-19, et la mortalité qui en résulte. Il interroge les dirigeants.
Un seul pays de ce panel100 atteint 167 morts pour un million d’habitants dans cette partie du panel ; c’est le petit pays du Duché du Luxembourg (625.980 habitants), alors que la Slovénie, voisine de l’Italie, atteint 52 décès pour un million d’habitants. Le Rwanda connaît une progression des contaminations (359 au 30 mai 2020), mais enregistre d’importants efforts guérisons malgré sa forte densité de peuplement et ses ressources très limitées pour soigner les malades. Il atteint 70% de taux de guérisons, très au-dessus de la moyenne mondiale. Malheureusement, le pays vient de connaître le premier décès du covid-19 sur son territoire. Une immense douleur pour le Rwanda, pour notre famille et pour ses cinq orphelins.
3. La résistance des pays africains face au covid-19
Les pays africains connaissent également une forte progression du coronavirus covid-19, et présentent des situations variées de succès dans la bataille contre cette pandémie. L’Afrique du Nord est confrontée à la dureté de la pandémie comme les pays européens du nord : l’Algérie (9.267 cas positifs testés, 646 décès et 55% de guérisons), le Maroc (7.780 cas positifs, 204 décès et 69% de guérisons en progression). L’Égypte, avec 23.449 cas positifs et 913 décès en forte progression, est passée devant l’Algérie ; de plus, elle enregistre un faible taux de guérisons de 24% (forte progression des contaminations et peu de cas de guérison). L’Afrique du Sud, avec 643 décès pour 30.967 cas testés positifs, soit le nombre le plus élevé du continent, n’en est encore qu’à 52% de taux de guérisons. Et il y a une forte urgence pour réduire très rapidement le "stock de réserve" des malades. Les autres pays se portent relativement bien en comparaison avec les grands pays occidentaux, et compte tenu de la prédiction de l’hécatombe sur le continent. L’Afrique subsaharienne pourrait présenter un profil bien particulier et détenir ses propres solutions de lutte efficace contre le covid-19, sans attendre les secours improbables extérieurs. Les pays pauvres obtiennent de très bons résultats de guérisons. Plusieurs pays africains sont parvenus au taux de guérison supérieur à la moyenne mondiale de 44%. Le Lesotho a enregistré officiellement deux cas positifs du covid-19 et un cas de guérison, comme un îlot de tranquillité au milieu du pays le plus infecté d’Afrique, l’Afrique du Sud (30.967 cas positifs, 643 décès et encore 14.208 malades en attente de guérison, au 30 mai 2020). Enfin, les Îles Comores déclarent 106 cas et deux décès, à côté de Mayotte qui déplore 21 décès sur 1.699 cas de personnes testées positives. Pour les autres, nous ne pouvons que nous réjouir de l’effort dans la régularité des remontées des données sur l’état du covid-19. Ce n’est pas seulement une demande de l’OMS (Organisation mondiale de la santé), des bailleurs de fonds ou de la Banque Mondiale auxquels il convient de répondre pour entretenir de bons rapports pour l’avenir, mais également un moyen transparent de communiquer avec les autres nations, de la transparence dans la gouvernance et la gestion de la crise sanitaire pour le peuple et les diasporas, ainsi que la preuve de la crédibilité des politiques publiques en rapport avec celles des autres peuples du monde à travers les données harmonisées. Les tableaux qui suivent ont été organisés par Communauté économique régionale (CER). Vous y trouverez toutes les données complètes par pays.
L’Afrique subsaharienne connaît une mortalité relative encore faible de moins de 10 décès pour un million d’habitants, à l’exception des îles Sao Tome et Principe (55 morts pour un million d'habitants), un pays très pauvre de 219.150 habitants (l’équivalent d’une petite ville) qui a déjà enregistré douze décès, Djibouti et l’Algérie densément touchés par le virus, ainsi que le département français de Mayotte où la pandémie est en forte progression avec une mortalité élevée relativement à sa modeste population de 272.815 habitants. La Réunion et Mayotte sont des départements français dans l’Océan Indien, mais proches de Madagascar et des Comores en Afrique, avec lesquels ils échangent. Enfin, ces îles pourraient bénéficier du traitement développé par Madagascar sur la base de l’artemisia (si la France valide le médicament pour les habitants de ces départements). Une attention particulière est attirée sur de nombreux pays où la progression des contaminations devient beaucoup plus importante que celle des guérisons. La mortalité s’y accélère par le défaut des moyens de prise en charge des malades. Il convient donc de prévenir et attaquer très rapidement le virus par les tests massifs et le traitement immédiatement après l’apparition des symptômes du covid-19. Il en va de la santé publique et de la crédibilité des pouvoirs politiques en Afrique. Qu’ils n'accumulent pas les "stocks de malades" du covid-19 car c’est la bombe assurée de l’explosion de la mortalité.
Le défi souvent lancé à l’Afrique, c’est de prouver des capacités à tester un plus grand nombre d’habitants. En effet, un échantillon de tests très faible ne donne pas des indications fiables sur le niveau des risques potentiels des populations. Des voix nocives et intéressées se lèvent pour prédire des milliers de morts dans les rues... comme s’il y avait des rues dans les campagnes africaines qui regroupent plus de 80% de la population. Néanmoins, le covid-19 est principalement une infection mortelle pour les personnes fragiles (affectées par d’autres pathologies lourdes, invalidantes, ou atteintes de graves maladies respiratoires), ainsi que des urbains évoluant dans le confort et qui ont perdu le sens de l’effort physique. Les habitants des territoires ruraux africains présentent un avantage de connaître divers virus et bactéries contre lesquels ils se battent très régulièrement dans leur vie quotidienne. Les corps produisent constamment des anticorps pour se défendre. Si le covid-19 est un virus naturel, les corps l’élimineront. S’il est renforcé par les génomes étrangers, tel que celui du VIH comme le suggère le Pr Luc Montagnier (Prix Nobel de médecine), il faudra des traitements. La formule MSK1 et MSK2 de l’archevêque de Douala au Cameroun, l’artemisia, issu de l’Institut malgache de recherche appliquée (IMRA), de Madagascar, et l’apivirine, une combinaison d’un anti-rétroviral et d’un antibiotique, développée par le Dr Valentin Agon au Bénin, pourraient répondre aux besoins des Africains, en attendant d’autres traitements en cours d’élaboration. Les Africains détiennent ainsi les solutions médicinales locales. Le tableau précédent indique, pays par pays et selon les Communauté économiques régionales (CER) sur le continent africain, la situation face au covid-19. Il appartient à tous les Africains, du continent et des diasporas, d’insister auprès de leurs dirigeants pour relever les défis sanitaires, économiques et sociaux. Il convient de rappeler que le covid-19 tue. Il n’est absolument pas convenable de demander aux dirigeants de relâcher les efforts, de plaider pour une complot international contre l’Afrique, de prétendre que puisque les "tests positifs" ont été réalisés sur les animaux, les plantes et les fruits, le virus est une invention des Occidentaux. Il y a une réalité : le covid-19 est une infection mortelle si elle n’est pas prise en charge rapidement dès le début de l’infection. Des analyses ne doivent nullement aveugler les pouvoirs publics et sanitaires : Dépister les populations, Isoler les personnes infectées pour les traiter, Imposer les mesures barrières pour réduire au maximum la propagation du virus dans le pays, telles sont les règles de base. Les colères légitimes dans les médias attendront la guérison et la disparition du virus.
Ceux qui ont perdu les leurs dans cette épidémie nous demandent des efforts pour traiter tous les malades du coronavirus et pour enrayer l’épidémie. En Afrique comme dans le reste du monde, le covid-19 tue. Les graphiques suivants montrent des extraits de situations comparées dans chacun des quinze pays de l’Afrique Occidentale et des huit pays de l’Afrique Centrale.
En haut : Les pays de l’Afrique Occidentale.
En bas : les pays de l’Afrique Centrale
En bleu : le nombre de malades en attente de guérison. La plupart des futures victimes sont déjà dans ce "stock d'attente" quotidien. En vert, le taux (en %) de guérisons. En rouge, le nombre de morts recensés à date. Le lecteur peut alors comparer les situations entre ces deux régions d’Afrique.
Le temps est venu, pour que les Africains apprennent à se prendre en charge, sans tendre la main mendiante vers les puissances extérieures. Celles-ci font également face à leurs propres difficultés dans cette crise, et elles sont immensément mutiples. Aussi, les pays africains pourraient comparer leur taux de guérisons des malades par rapport à la moyenne mondiale. En Afrique du nord arabo-musulmane, les taux de guérisons inférieurs à la moyenne mondiale de 44% se trouvent en Libye (38%), en Égypte (24%), au Soudan (27%) et en Mauritanie qui a déjà décollé (483 testés positifs, 20 morts, 21 cas guéris et seulement 4% de taux de guérison). En Afrique Occidentale, quatre sur les quinze pays n’ont pas encore atteint 44% de guérisons (Cap Vert 40%, Ghana-33%, Nigeria-29% et Guinée Bissau-3%) ; ils ne sont plus que trois sur onze en Afrique Orientale à avoir franchi ce taux de 44% de guérison (Seychelles-100%, le Rwanda-70% et le Burundi-52%). Se cacher derrière les convictions que l’OMS et les Occidentaux mentent aux Africains ne guérit pas les malades. Il faut agir et agir vite pour sauver des vies d’abord, et faire de la politique de résistance ensuite. L’Afrique Australe compte également et seulement six sur ses treize pays au-dessus de la moyenne mondiale des guérisons (Maurice-96%, Zambie-74%, Namibie-61%, Eswatini-59%, Botswana-57% et Lesotho-50% pour le cas guéri sur deux personnes infectées). Quant à l’Afrique Centrale qui est toujours désespérément en retard, elle se réveille : deux pays (le Tchad-62% et le Cameroun-60%) sur huit sauvent la région. Elle avait souvent joué en contreperformance, alors que le virus progresse très rapidement dans de nombreux pays de cette région. Les enjeux de l’Afrique peuvent se résumer en six piliers ou socles indispensables pour son redressement rapide : la paix et la sécurité durables sur les territoires ; l’éducation de la jeunesse actuelle ; la sécurité alimentaire, sanitaire et environnementale ; le développement et l’entretien des infrastructures et des moyens de communication ; l’accès à l’énergie pour tous les habitants ; et la transformation industrielle de ses ressources pour créer de la valeur ajoutée aux productions agricoles, minières et énergétiques, tout en développant l’emploi local, le savoir-faire pour une prise en charge économique des Africains par eux-mêmes en générant le revenu autonome. L’autonomie économique et politique commence par la décolonisation mentale des peuples et la rage de défendre leur dignité au milieu des autres nations du monde. Pour comprendre les enjeux en Afrique et les solutions pour s’en sortir, nous proposons la lecture de ce livre :

4. Les évolutions comparées du covid-19 dans les principaux pays fortement éprouvés
Pour le reste du monde et parmi les grandes nations industrialisées, les graphiques suivants éclairent sur les résultats atteints selon les politiques choisies par les dirigeants dans la lutte contre la propagation du coronavirus.
D’un côté : la France, l’Italie, l’Espagne et la Belgique. De l’autre : l’Allemagne, l’Autriche et la Suisse, des pays européens voisins. Ensuite, nous présentons les graphiques des évolutions comparées des derniers grands pays atteints : les États-Unis, la Russie et la Turquie. Au préalable, la base du nombre de tests est déséquilibrée : Il n’y a pas de proportionnalité à la population des tests réalisés. Les indicateurs relatifs sont donc plus pertinents (taux de guérisons, impact de la mortalité dans le pays). Néanmoins, les progressions peuvent rendre compte des situations au sein des pays. Les données couvrent la période du 3 avril au 30 mai 2020, par intervalle de trois jours.
Sur ces graphiques, on constate que le 3 mai 2020, l’évolution des décès était supérieure à celle des contaminations et celle des guérisons en France. C’est un élément singulier français. Aujourd’hui, les contaminations dominent les guérisons, même si la mortalité baisse tendanciellement. Après le déconfinement du 11 mai 2020, la situation n'est pas encore totalement maîtrisée. L’on voit que la France réalisait tout juste la progression des guérisons qui couvre celle des nouvelles contaminations. Mais, depuis le 27 mai, les contaminations ont repris très au-dessus des guérisons. Statistiquement, la France ne parvient pas à résoudre le problème du stock permanent de malades en attente. Avec un taux de 36% de guérisons, la France doit également gérer un ensemble de 91.586 malades en attente de guérison au 30 mai 2020. En Italie et en Espagne, les débuts jusqu’au 25 avril 2020 ont été très laborieux, avec les progressions des contaminations plus fortes que celles des guérisons. Depuis cette date, les évolutions prennent la bonne direction des fortes guérisons par rapport aux contaminations, et donc le résultat se répercute sur la diminution globale de la mortalité. Néanmoins, la progression des contaminations reprend, même si les guérison sont nettement plus importantes en Italie alors qu'elles sont à l'arrêt en Espagne où la reprise des contaminations ne s’accompagne pas de celle plus forte encore des guérisons alors qu’il y a encore un "stock" important de malades. Ce stock en attente est de 43.691 en Italie grâce aux énormes efforts dans le traitement des malades et 60.025 en Espagne. L’Espagne se rapproche plus de la France que de l’Italie dans la dynamique de lutte contre le covid-19. En Belgique, les contaminations ont repris la progression après le 22 mai, alors que les guérisons diminuent. Le pays n’a pas encore réussi l’inversion des deux progressions. En conséquence, la chute des guérisons se répercute sur la hausse de la mortalité, telle que l’on peut l’observer au soir du 6 mai 2020. Et au 30 mai, la progression des contaminations reste fortement élevée, alors que le pays compte encore 32.964 malades en attente, un chiffre quasi constant depuis sept jours. La situation n’est donc pas encore maîtrisée. Dans ces quatre pays, les autorités devront rester extrêmement prudentes pendant le déconfinement progressif qui pourrait relancer de fortes progressions des contaminations, sans moyens conséquents de traitement de masse pour accroître les guérisons, compte tenu du nombre encore important de personnes déjà contaminées en attente de guérison. Ils pourraient alors retrouver la montée brutale de la maladie, les tensions dans les lits de réanimations à l’hôpital et la reprise de la forte mortalité. Partout, ce risque reste très élevé.
Dans ces trois pays, dès les début d’avril 2020, la stratégie aura été de combattre la progression du virus en réduisant fortement sa propagation, et d’accroître les efforts de traitement des malades. Aussi, la mortalité a été relativement maitrisée, comme l’on peut le voir également sur le tableau des résultats au 30 mai 2020. En Suisse, la propagation est contenue, et le pays ne compte encore officiellement que 526 malades en attente du guérison. Néanmoins, on observe une légère montée des contaminations depuis le 27 mai et une baisse significative des guérisons. En Autriche, la capacité de guérisons atteint celle des contaminations le 24 mai, mais la mortalité a fortement baissé. Depuis cette date, les contaminations sont maîtrisées au très bas niveau tandis que les guérisons progressent plus vite. En conséquence, le pays doit simplement faire face aux faibles nouveaux cas de maladie, tout en traitant les 497 malades restants à cette date du 30 mai. C’est un record de résultat en Europe pour un pays qui a déjà connu 668 décès du covid-19. L’Allemagne est le plus peuplé des pays de l’Union européenne ; mais elle a bien accru ses capacités de prévention et de guérison depuis le 8 avril 2020 et s’y est maintenue, plus fortement que la progression des contaminations. Elle peut donc faire face avec succès aux nouveaux cas, tout en poursuivant les traitement pour les 9.794 cas de malades. L’Allemagne est donc en meilleure position que la France (91.586 cas de malades recensés en cours de suivi), l’Italie (43.691 malades) ou l’Espagne (60.025 malades reconnus au 30 mai 2020), malgré sa forte population de 83 millions d’habitants. Dans tous ces pays, il reste néanmoins encore un ’stock de réserve’ de malades dont il conviendra de suivre l’éventuelle aggravation de la maladie, notamment pendant le déconfinement progressif qu’il serait souhaitable de gérer avec une grande prudence dans le temps (en dehors de l’Autriche). La disparition du virus sera longue. L’Europe et le reste du monde auront besoin de l’Afrique pour retrouver le chemin du redressement, dans le respect mutuel et dans le partenariat sur des projets de développement en toute souveraineté des États. C’est le temps du réveil de part et d’autre. Il y a eu l’avant covid-19 ; il y aura l’après covid-19 pour bâtir un monde meilleur pour tous.

Trois pays vivent des situations singulières, et qui requièrent une attention des lecteurs. Ce sont les puissances rivales de l’Europe et de la Chine dans le monde : les États-Unis, la Turquie et la Russie. Le virus s’y est durement installé après les pays d’Europe Occidentale. Les progressions des contaminations et des guérisons résultent des choix politiques des dirigeants, qui pouvaient bénéficier des expériences vécues dans les pays qui les ont précédés dans la lutte et la gestion de cette violente pandémie. Les graphiques suivants illustrent les impacts des choix politiques des dirigeants face à la pandémie.
Après une lutte contre la progression des contaminations jusqu’au 24 avril, la Turquie a réussi l’inversion durable entre les contaminations et les guérisons. Les efforts semblent porter quelques résultats, car le pays maintient la maîtrise de la mortalité par des efforts dans les guérisons des personnes contaminées. Néanmoins, il convient de rester vigilant, car la chute des guérisons pourrait devenir plus forte que celle des contaminations, d’autant que les guérisons continuent de chuter alors que le pays compte encore 31.604 malades en attente. Les États-Unis ont commencé à s’attaquer tardivement à la propagation du virus, et viennent seulement d’atteindre une progression des guérisons supérieure à celle de contamination ce 24 mai 2020. Cependant, la très forte chute des guérisons entre le 27 et le 30 mai, alors que les contaminations ont repris l’ascension, relance la hausse de la mortalité au 30 mai 2020. C’est une relation mécanique. Il faut alors reprendre l’effort des guérisons et obtenir l’inversion durable. La mortalité reste très fluctuante. Elle est encore très importante, et elle varie fortement en ’dents de scie’ depuis le 15 avril 2020. De plus, les États-Unis détiennent le plus grand nombre OFFICIEL de 1.179.547 personnes encore malades et toujours en croissance. La Russie connaît véritablement le virus au début du mois d’avril, alors que la France, l’Allemagne, la Suisse, l’Italie et l’Espagne étaient déjà en période de confinement total. Les fortes progressions des contaminations vont continuer de nourrir celle de la mortalité, à moins de capitaliser très rapidement sur le traitement efficace des malades et le confinement pour ralentir la propagation du virus. Depuis le 12 mai 2020, la Russie enregistre une chute régulière des contaminations, avec une légère hausse au 24 mai, mais celles-ci restent très fortes et largement au-dessus des cas de guérisons qui ont chuté au 24 mai. L’inversion contaminations-guérisons obtenue entre le 24 et le 27 mai a été rapidement balayée le 30 mai. Le pays doit lutter contre l’aggravation de l’écart entre les contaminations et les guérisons, car il gère encore un stock de 224.551 malades en attente.
Dans tous les pays frappés par la pandémie du covid-19, c’est le choix politique qui détermine la suite pour affronter et réussir le défi sanitaire, économique, politique et les conséquences sociales. Dans les pays médicalement bien équipés, la bataille sera gagnée dans le circuit des soins et la capacité à prendre médicalement les malades en charge. Dans les pays pauvres, c’est en amont, dès les premiers symptômes de la maladie, qu’ il faut rapidement intervenir. Nier l’existence de la maladie dans le pays pour des raisons idéologiques n’empêche pas le virus d’emporter des vies. Il convient donc de demeurer pragmatiques pour gagner cette bataille. Le premier semestre de 2020 constitue une véritable et dure épreuve pour les politiques dans toutes les nations.
Toutes ces analyses, libres et gratuites, sont livrées pour que les citoyens puissent participer aux débats publics sur la gestion du covid-19, armés d’informations comparatives. A vous chercheurs, décideurs, acteurs économiques, analystes, dirigeants politiques, journalistes, acteurs sociaux et des associations, cet article est aussi votre outil, votre source de réflexion et de travail. Cette crise sanitaire est trop sérieuse et contient des enjeux stratégiques complexes pour la laisser aux seuls professionnels de santé publique. Nous sommes tous concernés, et donc tous solidairement responsables.
La vie et la santé sont nos capitaux les plus précieux et non négociables, pour nous, pour tous nos proches et pour tous ceux que nous portons dans nos cœurs. Protégeons-les !
Article mis à jour le 31 mai 2020.
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Emmanuel Nkunzumwami
Écrivain - Essayiste
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