Au 7 juin 2020, la France est entrée dans la deuxième phase du déconfinement, mais le Sars-Cov2 (covid-19) est toujours actif.  Une période très compliquée de cohabitation entre les malades, les porteurs sains et les autres, avec tous les risques de relance de la propagation, appelle les pouvoirs publics à une extrême vigilance. Au-delà des indicateurs habituels de rapport de contamination et de tension dans les lits de réanimation, les États doivent soigner les nouveaux malades et rester vigilants sur laggravation dun nombre important dans la réserve des malades actuels. Aussi, nous avons ajouté une nouvel indicateur dans nos graphiques : le nombre malades restants. Le déconfinement devient une communication politique pour de nombreux pays, qui en profitent pour diffuser des performances "inexpliquées", au regard des résultats du mois de mai.  Les enjeux dépassent les décisions de tel ou tel pays. Les défis sanitaires, économiques, politiques et sociaux se dressent devant tous les dirigeants, dans tous les pays. La globalisation des échanges entre les nations est devenue aussi celle de la pandémie du covid-19. Entre les États abrités derrière leur combat contre lOMS qui ne publient plus les évolutions de la pandémie et ceux affichent brutalement le nombre total de décès en juin très inférieur aux états connus en mai 2020, la crise sanitaire cède à la communication politique. Mais, attention à la propagation du virus au-delà des frontières pour ravager les pays voisins.

     La situation du monde, avec sa population de 7,783 milliards dhumains et face à la violence mortelle du covid-19, demeure très complexe. Au soir du 6 mai 2020 (soit deux mois de suivi des pays de notre Panel100), le monde enregistrait 6,947 millions de personnes infectées par le coronavirus covid-19 (soit une augmentation de 6% en trois jours. Cest une augmentation constante telle quelle est constatée tous les trois jours depuis le début de ce mois). Étant une somme des résultats des tests effectués par chaque pays de la planète, il ne peut quêtre une indication et non une réalité. La raison principale en est quà de très rares pays près, les pouvoirs politiques et sanitaires des pays nont pas testé TOUS les habitants (ou au moins 80% de toute la population des jeunes et des adultes) pour avoir un résultat proche de la réalité mondiale. Les taux de tests sont donc très largement au-dessous de 1% de la population mondiale. Même si cette indication donne quelques informations sur la situation de chaque pays, on se contente de ne mesurer que les progressions tous les trois jours dans le monde et dans chaque pays dans notre Panel100. Cest donc une indication sur la propagation relative du covid-19 au regard de son extrême dangerosité au sein de la population, et on saperçoit que le virus continue de se propager très fortement dans le monde, et donc de créer de nombreux nouveaux malades et des morts. Le nombre de cas testés positifs, tel quil est remonté par les autorités sanitaires des États, dépend de la capacité et de la volonté de chaque pays à tester sa population. Depuis le début de mai 2020, la vitesse de propagation du covid-19 reste constante.

     Ensuite, les objectifs et les moyens de guérisons interpellent les politiques sanitaires publiques et les capacités médicales des États. Sur les 6,947 millions de cas testés positifs au covid-19 à la date du 6 juin 2020, il apparaît que 3,402 millions en ont été guéris, soit une moyenne mondiale de 49% de guérisons, et une augmentation de 25% de personnes guéries dans le monde en sept jours. Un effort remarqué se développe dans ce sens, notamment en Europe continentale, en Asie et en Afrique où certains dirigeants sactivent fortement. Chaque pays peut ainsi se comparer à ces deux références mondiales : un taux de guérison de 49% et un accroissement de 12% de personnes guéries tous les trois jours. Par ailleurs, lon a enregistré à la même date du 6 juin 2020, un nombre de 400.424 décès dus au covid-19, soit une progression constante de 4%, observée tous les trois jours depuis plus dun mois (le nombre de morts continue de croître au rythme de 4% tous les trois jours depuis le début de mai 2020, mais légèrement moins fortement par rapport à la situation en fin mars et en avril). Néanmoins, à ce niveau de progression, le monde se rapproche du demi-million de morts de cette pandémie. Le total des continents habités connaît alors une mortalité croissante, passant de 36 à 52 personnes pour un million de ses habitants en trois semaines. Ce nest quune moyenne mondiale, puisque les pays assiégés par ce virus dépassent très largement ce chiffre. Ainsi, les pays Occidentaux enregistrent des résultats les plus élevés du monde : 827 pour la Belgique, 628 pour lEspagne, 596 pour le Royaume-Uni, 560 pour lItalie, 461 pour la Suède, 435 pour la France, 351 pour les Pays-Bas, 340 pour lIrlande, 338 pour les États-Unis, 222 pour la Suisse, 206 pour le Canada et même 204 pour l’Équateur en Amérique latine, sagissant des principaux pays relativement frappés par la violence du covid-19 dans notre Panel100 et dans le monde, au-delà de 200 morts pour un million dhabitants. Lon peut leur associer les autres pays de notre panel100 qui se trouvent entre 100 et 200 décès pour un million dhabitants ; soit le Luxembourg (176), le Brésil (167), le Pérou (161) en Amérique latine, le Portugal (145), l’Allemagne (105) et le Mexique (102) en Amérique latine. Enfin, au-delà de 50 morts pour un million dhabitants, on retrouve les pays européens : Danemark (101), Autriche (75), Roumanie (69), Finlande (58), Hongrie (56), Slovénie (52), mais aussi lIran (98), la Turquie (55) et Panama (89) en Amérique latine. Cependant, comparés à leurs voisins en Europe, le Danemark, lAutriche, la Roumanie, la Finlande et même lAllemagne, se portent nettement mieux. La situation continue de se détériorer en Amérique latine et en Afrique où la pandémie a commencé à frapper après lEurope, comme on peut lobserver dans le tableau de notre Panel100. Les pays africains restent encore sous le seuil de 40 morts pour un million dhabitants, mais la mortalité y progresse également et très rapidement. On peut ainsi observer que la situation reste très tendue partout dans tous les pays du monde, avec le décalage temporel entre les pays Occidentaux et la Chine, dune part, lAmérique latine, lAfrique, les États-Unis dAmérique et la Russie, dautre part.

1. Les données du Panel100 du suivi pour le covid-19

     Dans notre Panel100, constitué de 100 pays répartis dans tous les continents depuis mars 2020, nous enregistrons 6.702.001 cas de contaminations déclarés positifs, soit 96% du total mondial et une augmentation aussi importante que dans le reste du monde, soit 13% sur une semaine. En effet, il y a une constante propagation en Europe, comme on pourra le constater sur les graphiques de cette publication. Également, nous observons des cas de 3.183.486 guérisons à la même date du 6 juin 2020, représentant également 94% des guérisons du covid-19 dans le monde. Dans tous les pays déclarant les résultats, le taux moyen de guérisons est en croissance. Ce phénomène est observable en Russie, en Autriche, en Allemagne, et surtout en France, en Italie et en Espagne, les trois pays les plus durement éprouvés au sein de l’Union européenne. En dehors de quelques pays performants, on constate que de nombreux pays très lourdement frappés par le covid-19 au-delà de 1000 décès déjà enregistrés, présentent des taux de guérisons plus faibles, et même souvent sous la moyenne mondiale, comme les États-Unis (38%), la France (37%), la Belgique (27%), l’Inde 48%, le Pérou (43%), la Russie (48%), l’Ukraine (45%), l’Indonésie (32%), l’Argentine (28%), le Pakistan (35%), L’Égypte (26%), les Philippines (21%), ou encore le Royaume-Uni dont le taux est encore plus faible. Cependant, on observe qu’ils ont tous commencé à progresser doucement depuis début mai 2020 : c’est la propagation du virus qui accélère et abaisse les taux guérison. La surreprésentation des pays occidentaux, plus sévèrement attaqués par ce virus, nous apporte ainsi une surreprésentation de la mortalité. Il en résulte que le nombre de 400.424 décès enregistrés dans les pays du Panel100 représente 99,8% de la mortalité mondiale, et connaît une hausse moyenne de 4% en trois jours, comme le reste du monde. Au sein des nations occidentales, les 27 pays de lUnion européenne et le Royaume-Uni totalisent 170.778 décès du covid-19, soit 43% de la mortalité au sein du Panel100 et du total des morts dans le monde. De même, au sein de ces 27 pays, on constate que quinze d’entre eux ont largement dépassé chacun le nombre total de 500 morts du virus (Royaume-Uni-40.465, Italie-33.846, Espagne-29.355, France-29.142, Belgique-9.580, Allemagne-8.768, Pays-Bas-6.011, Suède-4.656, Irlande-1.678, Portugal-1.474, Roumanie-1.322, Pologne-1.153, Autriche-672, Danemark-587 et Hongrie-545). A eux seuls, ils rassemblent 169.255 décès du covid-19 au soir du 6 juin 2020, soit 99,1% de lensemble des 27 pays de lUnion européenne et le Royaume-Uni, et un poids denviron 42% des morts de ce virus dans le monde. Il apparaît ainsi toujours une très importante disproportion telle que moins de 8% de la population mondiale concentrent 42% de la mortalité du covid-19 dans le monde. Cest un résultat qui interroge sur les modes de vie des populations, les concentrations humaines dans des agglomérations, les politiques publiques sanitaires, la résistance face aux pandémies et même sur la véritable origine et la nature du coronavirus Covid-19. Les indicateurs que nous avons retenus renseignent sur la propagation du virus (progression des contaminations), sur les capacités à traiter et soigner les malades (progression des guérisons) et la dynamique de la mortalité au sein des personnes contaminées (évolution de la mortalité). A ces indicateurs, nous avons associé le suivi de limpact de la mortalité sur la population globale d’un pays (morts pour un million d’habitants) et les capacités de guérisons compte tenu dun important "stock de réserve" des malades actuels et d’autres qui pourraient sy adjoindre tout au long du déconfinement (cest le taux de guérisons par rapport aux contaminations). Cet indicateur se décompose en deux parties : la progression des guérisons et le nombre de malades restants sur le total des personnes testées positives. Le taux de guérison suggère que le pays doit être capable de soigner les malades actuels et faire face à d’autres flux de nouveaux malades infectés, puisque le virus poursuit sa progression. Les futurs décès du covid-19 se trouvent en majorité dans le "stock de réserve" des malades, qui se forme progressivement avec les nouveaux cas dinfection, et que les pouvoirs publics doivent tout faire pour vider par les traitements curatifs pour les plus gravement atteints par la maladie. Plus tôt les malades sont pris en charge et traités efficacement, moins il y aura des morts et des tensions au sujet des lits de réanimation dans les hôpitaux. Les données du panel100 sont livrées dans deux tableaux représentant 50 pays dans chaque : les plus de 270 décès du covid-19 et les autres. Ensuite, les pays africains sont répertoriés par Communauté économique régionale. Dans tous ces tableaux de données, les pays sont classés par ordre décroissant du nombre de morts du covid-19 et du nombre de personnes testées positives, susceptibles de contribuer activement à la propagation des contaminations, de développer la maladie, dalimenter la surcharge des structures de réanimations et les décès. En effet, une part importante des morts attendus se concentre au sein des personnes déjà contaminées et en attente de guérison. Les graphiques réalisés permettent de visualiser les évolutions comparées des contaminations, des guérisons et des décès dans les principaux pays parmi les plus durement touchés par le covid-19. Nous observons que les pays qui sorganisent pour le déconfinement total sexposent à trois grands défis sanitaire, économique et politique, ainsi quau défi social qui en découle.

2. Les situations variées selon les pays face au covid-19

     Sur le plan sanitaire, les situations différentes appellent des analyses spécifiques à chaque cas. Néanmoins, les points communs se rejoignent. Pendant plus de cinquante jours de confinement, les malades souffrant des pathologies lourdes ont été priés d’attendre la libération des lits d’hôpitaux réquisitionnés pour recevoir les malades du covid-19. Les fortes tensions dans la réanimation, le suivi attentif des malades de ce virus, les soins particuliers que requièrent l’attention contre la contamination au covid-19 et le cas particulier de chaque patient dans les hôpitaux, les urgences à traiter rapidement les malades de plus en plus nombreux ; tous ces bouleversements n’étaient pas compatibles avec la médecine régulière et le temps habituellement consacré aux malades de longue durée. Suivis par leurs médecins traitants qui se partagent entre les hôpitaux pour participer à la lutte contre le covid-19 et la pratique en cabinet, certains patients ont pu connaître la détérioration de leurs conditions de santé. Ce sont des personnes fragiles qui sont en première ligne pour contracter le virus du covid-19 s’ils sortent du confinement. Ensuite, confinés pendant une très longue période, nos corps ont été mis à l’abri des agressions virales et bactériennes habituelles. Ils n’ont donc pas lutté avec nos anticorps. Serons-nous tous capables de vaincre le covid-19 en sortant de notre « cachette » du confinement ? Enfin, la propagation qui produit de nouveaux cas testés positifs au coronavirus se poursuit. En cette première semaine de mai 2020, de nombreux pays ont connu le regain de progression des contaminations sans que les capacités de traitement ne s’améliorent. Il se pose une question cruciale aux dirigeants : faut-il « déconfiner » toute la population et en même temps, dans l’incertitude de la propagation des contaminations du virus et ses conséquences sur la maladie, en plus du regain de la mortalité ? Doit-on se réserver la possibilité de « reconfiner » tout ou partie du pays si la mortalité brutale reprend ? Comment s’assurer que tous les habitants ont facilement et rapidement accès aux masques efficaces, au gel ou la solution hydroalcoolique, aux soins en cas de besoins ? Comment organiser partout la circulation des personnes en respectant les espaces réglementaires de distanciation physique ? Plus le pays garde un «stock» de malades en attente de guérison, plus il gère un potentiel de relance de la mortalité. L’enjeu principal reste ainsi de tester massivement les populations et soigner les malades contaminés. Pour y répondre,  la progression des contaminations doit être très inférieure à celle des guérisons, afin de puiser de nouvelles guérisons de plus en plus nombreuses dans le «stock» des malades actuels, tout en faisant face efficacement à de nouveaux cas de contaminations. C’est ce dispositif qui réduit potentiellement la mortalité du covid-19.

     Sur le plan économique, l’outil de production non stratégique pour les nations et les activités régulières d’accroissement de la richesse nationale ont été mis à l’arrêt. Certaines entreprises ne pourront pas se relever des faillites par défaut de clients ; d’autres devront vivre  à la limite de flottaison pendant plusieurs mois, voire quelques années ; et enfin d’autres devront se délester d’une partie de leurs personnels. Le chômage total ou partiel ne pourra pas longtemps rester à la charge des budgets publics, car ceux-ci ont aussi besoin d’être régulièrement alimentés par les actifs, par la consommation, les cotisations, la part des impôts et taxes, et les investissements privés. Mais, comme l’activité a été longtemps à l’arrêt et que de nombreux acteurs économiques ne retrouveront ni le travail, ni le revenu pour leur part de contribution au budget de la nation, celui-ci sera en souffrance. Ou plus exactement, les États devront emprunter pour faire face à la demande sociale. Mais, qui dit emprunter, dit également alourdir la dette publique et la charge des intérêts, et donc la demande adressée à des citoyens pour participer au remboursement de cette dette. Mais que faire si les revenus des citoyens diminuent ? Faire payer les plus riches pour régler la facture de la péréquation de l’intervention sociale publique et le fonctionnement régulier de l’État, tout en maintenant l’investissement public et les interventions régulières pour soutenir l’activité économique en difficulté ? Créer de nouveaux impôts et taxes pour renflouer les caisses publiques ? Revoir, refonder et assouplir les règles des mécanismes de lordre économique et monétaire international ? En effet, la France et l’Europe, comme de nombreux pays industrialisés, devront affronter une panne sévère de plusieurs moteurs de l'économie. Cela est vrai pour tous les pays qui auront fait le choix du confinement total de plusieurs semaines. Le défi économique s’accompagne du traitement des situations sociales qui se dégradent, suite à la faillite des entreprises et au chômage de masse qui en résultera, en plus du traitement de la pauvreté et de la précarité.

     Sur le plan politique enfin, comment les finances publiques devenues exsangues pourront-elles cohabiter avec l’ambition d’assainir la gestion publique ? Qui va se serrer la ceinture ? Ne devrait-on pas revoir les institutions et élaguer les fonctions non indispensables au bon fonctionnement de la nation ? La France a-t-elle besoin de plus de 30 ministres, avec plusieurs dizaines de membres dans chaque cabinet ministériel ? Le Parlement de 925 membres pour 67 millions d’habitants n’est-il pas pléthorique quand on sait que les collectivités locales ont également leurs parlements : les conseillers communaux et communautaires pour les communes, les conseillers départementaux et les conseillers régionaux ? L’on peut même remettre en cause le coût de fonctionnement du Parlement européen, dès lors que tous les pays membres de l’Union européenne paient un lourd tribut dans la mortalité au covid-19 et la chute des économies liée au confinement. LUnion européenne peut-elle survivre en létat aux très regrettables égoïsmes nationaux observés pendant la gestion de la crise sanitaire ? Les nationalismes et le populisme ne vont-ils pas se réveiller partout ?  Les règlements de comptes politiques ne vont-ils pas polluer le légitime débat démocratique et la recherche sereine des responsabilités dans les dysfonctionnements constatés au cours de cette inédite crise sanitaire ?  Le coût politique du covid-19 en Europe et dans les grandes démocraties éprouvées se mesurera aux résultats des prochaines élections et imposera des choix concrets aux dirigeants. Il y aura des remaniements ministériels dans les pays où la gestion de la crise sanitaire n’a pas été exemplaire. Mais, ce sera souvent tout le fonctionnement de la chaîne de décision et la levée des zones d’ombre qu’il faudra revisiter. Les risques politiques peuvent très rapidement bouleverser les paysages nationaux actuels et même provoquer d’autres violentes crises multiformes dans les pays. En France, linstabilité croissante de la sociologie électorale devient de plus en plus favorable aux souverainistes, et accompagne les revendications de plus en plus radicales de lécologie politique. Le dernier état des lieux aux élections européennes 2019 été dressé dans  louvrage ci-dessous.

     Le déconfinement progressif et territorialisé en France, en Espagne, en Australie et en Italie, l’accélération en Allemagne et en Autriche, des interrogations fortes en Belgique, et l’accroissement des manifestations anti-confinement aux États-Unis, peuvent se comprendre à travers les indicateurs que nous suivons depuis le milieu du mois de mars, recalculés et mis à jour tous les trois jours. Il s’agit de la progression des contaminations, la dynamique des guérisons et l’évolution de mortalité. Ce sont les différentiels. Nous présentons aux lecteurs des graphiques et des tableaux de résultats. Les tableaux ont été enrichis de deux autres indicateurs de relativisation de l’impact de la pandémie par rapport à la population. Il s’agit du taux des guérisons par rapport au total des contaminations (guérisons x100/contaminations) et de la mortalité ramenée à un million d’habitants de chaque pays sur la population estimée en 2020.

     Le tableaux suivants indiquent des situations toujours très variées et en pleine évolution selon les pays, mais une forte concentration de la mortalité se retrouve principalement dans les pays occidentaux. L'avant-dernière colonne indique le nombre de morts du covid-19 pour un million dhabitants, alors que la colonne précédente suggère le taux de guérisons sur lensemble des personnes contaminées. La moyenne mondiale est de 49% au 6 juin 2020. Nous avons indiqué que certains pays occidentaux fortement touchés par le covid-19 se retrouvent encore sous cette moyenne : la France (37%), la Belgique (27%), la Suède (15%), les États-Unis (38%). Ailleurs dans le monde, les scores sont également faibles dans dautres grands pays peuplés, tels que lInde (48%), la Russie (48%), lIndonésie (32%), le Pakistan (35%),  le Brésil (46%), l’Égypte (26%), le Nigeria (31%), le Pérou (43%), l’Équateur (49%). Certains pays africains sen sortent mieux au-delà de 60% de guérisons : Maroc (90%), Niger (90%), Tchad (80%), Eswatini (70%), Guinée Conakry (69%), Rwanda (66%), Algérie (66%), et même le Cameroun (60%) parmi les pays qui ont régulièrement remonté les données contre le covid-19. Lon ne peut quencourager les efforts de guérison, notamment parce que les progressions des contaminations sont beaucoup plus rapides que les guérisons et que la mortalité se poursuit partout. Les résultats des pays du Panel100 sont présentés dans les tableaux suivants.

Dans ces pays du Panel100, on trouve vingt-deux pays dont le nombre de décès est supérieur à 1000, parmi lesquels seize pays affichent plus de 100 décès pour un million dhabitants. Dans ces derniers pays, la Belgique plafonne à 827 décès pour un million dhabitants, lEspagne connaît 628 décès, lItalie affiche 560, le Royaume-Uni compte 596 et la France est à 435, alors que lAllemagne enregistre 105, le Danemark déclare 101, lAutriche en signale 75, la Roumanie connaît 69 , La Hongrie compte en 56 et la Pologne 30, au sein de la même Union européenne. Les États-Unis affichent le plus grand nombre de 111.977 morts du covid-19 au 6 juin 2020, mais cela ne représente que 338 décès pour un million dhabitants, en comparaison avec les pays européens. Quant au taux de guérisons, la Suisse, lAutriche, lAllemagne, lAustralie, lIrlande, le Danemark et la Corée du Sud dépassent plus 85% de ce taux, alors que la France (37%), la Belgique (27%), la Suède (15%), le Brésil (46%), la Russie (48%), les États-Unis (38%) natteignent même pas 50% de taux de guérisons.  Quatre pays africains figurent dans cette partie du Panel100 (Égypte, Algérie, Afrique du Sud et Nigeria). Le tableau pourrait, à quelques égards, servir de comparatif des politiques publiques vis-à-vis de la lutte et lefficacité contre la propagation du coronavirus covid-19, et la mortalité qui en résulte. Il interroge les dirigeants.

Un seul pays de ce panel100 atteint 176 morts pour un million dhabitants dans cette partie du panel ; cest le petit pays du Duché du Luxembourg (625.980 habitants), alors que la Slovénie, voisine de lItalie, atteint 52 décès pour un million dhabitants contre 560 chez sa voisine. L'on observe une montée forte de la mortalité en Arménie , en Estonie et au Cameroun. Le Rwanda connaît une progression des contaminations (431 au 6 juin 2020), mais continue denregistrer dimportants efforts guérisons malgré sa forte densité de peuplement et ses ressources très limitées pour soigner les malades. Il atteint 66% de taux de guérisons, très au-dessus de la moyenne mondiale. Malheureusement, le pays vient de connaître deux décès du covid-19 sur son territoire, dont une première victime contaminée et tombée mortellement malade en Tanzanie qui continue den nier lexistence.

     3. La résistance des pays africains face au covid-19

Les pays africains connaissent également une forte progression du coronavirus covid-19, et présentent des situations variées de succès dans la bataille contre cette pandémie. LAfrique du Nord est confrontée à la dureté de la pandémie comme les pays européens du nord, notamment en Égypte, en Algérie, au Soudan et au Maroc. En Afrique Occidentale, le Nigeria déclare déjà 12.233 contaminés et 342 morts de ce virus. En Afrique Orientale, les trois voisins : le Kenya, la Somalie et Djibouti ont déjà enregistré plus de 2.200 contaminés et totalisent 191 décès. En Afrique centrale, le Cameroun, la République démocratique du Congo (RDC) et le Gabon ont largement franchi la barre des 3.100 contaminés testés positifs, avec un total de 315 décès. Et enfin, le covid-19 sest fortement installé en Afrique Australe où 45.973 personnes ont été testées positives, avec 952 décès en Afrique du Sud. A tous les pays africains, y compris ceux qui se sont rebellés contre lOMS, ce nest donc pas seulement une demande insistante de cette Organisation mondiale de la santé, des bailleurs de fonds ou de la Banque Mondiale auxquels il convient de répondre pour entretenir de bons rapports pour lavenir, mais également un moyen transparent de communiquer avec les autres nations, de la transparence dans la gouvernance et la gestion de la crise sanitaire pour le peuple et les diasporas, ainsi que la preuve de la crédibilité dans la performance des infrastructures médicales dans le pays et des politiques publiques en rapport avec celles des autres peuples du monde à travers les données harmonisées. Les tableaux qui suivent ont été organisés par Communauté économique régionale (CER). Vous y trouverez toutes les données complètes par pays.

LAfrique subsaharienne connaît une mortalité relative encore faible de moins de 10 décès pour un million dhabitants, à lexception des îles Sao Tome et Principe (55 morts pour un million d'habitants), un pays très pauvre de 219.150 habitants (léquivalent dune petite ville) qui a déjà enregistré douze décès, Djibouti, l’Égypte, l’Afrique du Sud, lAlgérie et maintenant la Mauritanie densément touchés par le virus, ainsi que le département français de Mayotte où la pandémie est en forte progression avec une mortalité élevée relativement à sa modeste population de 272.815 habitants. La Réunion et Mayotte sont des départements français dans lOcéan Indien, mais proches de Madagascar et des Comores en Afrique, avec lesquels ils échangent. Enfin, ces îles pourraient bénéficier du traitement développé par Madagascar sur la base de lartemisia (si la France valide le médicament pour les habitants de ces départements). Une attention particulière est attirée sur de nombreux pays où la progression des contaminations devient beaucoup plus importante que celle des guérisons. La mortalité s’y accélère par le défaut des moyens de prise en charge des malades. Il convient donc de prévenir et attaquer très rapidement le virus par les tests massifs et le traitement immédiatement après lapparition des symptômes du covid-19. Il en va de la santé publique et de la crédibilité des pouvoirs politiques en Afrique. Quils n'accumulent pas les "stocks de malades" du covid-19 car cest la bombe assurée de lexplosion de la mortalité.

      Le défi souvent lancé à lAfrique, cest de prouver des capacités à tester un plus grand nombre dhabitants. Néanmoins, ce challenge simpose à tous les pays du monde aujourdhui, à commencer par des nations occidentales les plus touchées par la pandémie et disposant de meilleures infrastructures médicales pour traiter les malades, et de plus de ressources financières, techniques et humaines pour réaliser les tests au covid-19. En effet, un échantillon de tests très faible ne donne pas des indications fiables sur le niveau des risques potentiels des populations. Des voix nocives et intéressées se lèvent pour prédire des milliers de morts dans les rues... comme sil y avait des rues dans les campagnes africaines qui regroupent plus de 80% de la population. Néanmoins, le covid-19 est principalement une infection mortelle pour les personnes fragiles (affectées par dautres pathologies lourdes, invalidantes, ou atteintes de graves maladies respiratoires), ainsi que des urbains évoluant dans le confort et qui ont perdu le sens de leffort physique. Les habitants des territoires ruraux africains présentent un avantage de connaître divers virus et bactéries contre lesquels ils se battent très régulièrement dans leur vie quotidienne. Les corps produisent constamment des anticorps pour se défendre. Si le covid-19 est un virus naturel, les corps lélimineront. Sil est renforcé par les génomes étrangers, tel que celui du VIH comme le suggère le Pr Luc Montagnier (Prix Nobel de médecine), il faudra des traitements. La formule MSK1 et MSK2 de larchevêque de Douala au Cameroun, lartemisia, issu de lInstitut malgache de recherche appliquée (IMRA), de Madagascar, et lapivirine, une combinaison dun anti-rétroviral et dun antibiotique, développée par le Dr Valentin Agon au Bénin, pourraient répondre aux besoins des Africains, en attendant dautres traitements en cours délaboration. Les Africains détiennent ainsi les solutions médicinales locales. Le tableau précédent indique, pays par pays et selon les Communauté économiques régionales (CER) sur le continent africain, la situation face au covid-19. Il appartient à tous les Africains, du continent et des diasporas, dinsister auprès de leurs dirigeants pour relever les défis sanitaires, économiques et sociaux. Il convient de rappeler que le covid-19 tue. Il nest absolument pas convenable de demander aux dirigeants de relâcher les efforts, de plaider pour une complot international contre lAfrique, de prétendre que puisque les "tests positifs" ont été réalisés sur les animaux, les plantes et les fruits, le virus est une invention des Occidentaux. Il y a une réalité : le covid-19 est une infection mortelle si elle nest pas prise en charge rapidement dès le début de linfection. Des analyses ne doivent nullement aveugler les pouvoirs publics et sanitaires : Dépister les populations, Isoler les personnes infectées pour les traiter, Imposer les mesures barrières pour réduire au maximum la propagation du virus dans le pays, telles sont les règles de base. Les colères légitimes dans les médias attendront la guérison et la disparition du virus. Ceux qui ont perdu les leurs dans cette épidémie nous demandent des efforts pour traiter tous les malades du coronavirus et pour enrayer lépidémie. En Afrique comme dans le reste du monde, le covid-19 tue. Les graphiques suivants montrent des extraits de situations comparées dans chacun des quinze pays de lAfrique Occidentale, des huit pays de lAfrique Centrale, des treize pays de lAfrique Australe et des onze pays de lAfrique Orientale.

En haut : Les pays de lAfrique Occidentale.
En bas : les pays de lAfrique Centrale, de lAfrique Australe et de lAfrique Orientale

En bleu : le nombre de malades en attente de guérison. La plupart des futures victimes sont déjà dans ce "stock d'attente" quotidien.  En vert, le taux (en %) de guérisons. En rouge, le nombre de morts recensés à date. Le lecteur peut alors comparer les situations au 6 juin 2020 entre ces différentes régions dAfrique. Pour lAfrique du Sud, multiplier le nombre de morts par dix, soit 952, et le nombre de malades restants par 1000, soit 20.763

Les taux de guérisons sont encore faibles dans plusieurs pays assiégés par le covid-19. On peux observer que de nombreux pays de l'Afrique subsaharienne natteignent pas le taux moyen mondial de 49%. 

Le temps est venu, pour que les Africains apprennent à se prendre en charge, sans tendre la main mendiante vers les puissances extérieures. Celles-ci font également face à leurs propres difficultés dans cette crise, et elles sont immensément multiples. Aussi, les pays africains pourraient comparer leur taux de guérisons des malades par rapport à la moyenne mondiale.  Les enjeux de lAfrique peuvent se résumer en six piliers ou socles indispensables pour son redressement rapide : la paix et la sécurité durables sur les territoires ; léducation de la jeunesse actuelle ; la sécurité alimentaire, sanitaire et environnementale ; le développement et lentretien des infrastructures et des moyens de communication ; laccès à lénergie pour tous les habitants ; et la transformation industrielle de ses ressources pour créer de la valeur ajoutée aux productions agricoles, minières et énergétiques, tout en développant lemploi local, le savoir-faire pour une prise en charge économique des Africains par eux-mêmes en générant le revenu autonome. Alors, Africains, mêlez-vous de tout ce qui vous regarde. Lisez et instruisez-vous. Lautonomie économique et politique commence par la décolonisation mentale des peuples et la rage de défendre leur dignité au milieu des autres nations du monde. Pour comprendre les enjeux en Afrique et les solutions pour sen sortir, nous proposons la lecture de ce livre :


4. Les évolutions comparées du covid-19 dans les principaux pays fortement éprouvés
    
     Pour le reste du monde et parmi les grandes nations industrialisées, les graphiques suivants éclairent sur les résultats atteints selon les politiques choisies par les dirigeants dans la lutte contre la propagation du coronavirus.

Dun côté : la France, lItalie, lEspagne et la Belgique. De lautre : lAllemagne, lAutriche et la Suisse, des pays européens voisins. Ensuite, nous présentons les graphiques des évolutions comparées des derniers grands pays atteints :  les États-Unis, la Russie et la Turquie. Au préalable, la base du nombre de tests est déséquilibrée : Il ny a pas de proportionnalité à la population des tests réalisés. Les indicateurs relatifs sont donc plus pertinents (taux de guérisons, impact de la mortalité dans le pays). Néanmoins, les progressions peuvent rendre compte des situations au sein des pays. Les données couvrent la période du 3 avril au 6 juin 2020, par intervalle de trois jours. Pour rester cohérent dans les évolutions statistiques, nous savons quil n'y a pas eu "résurrection des morts". Aussi, le nombre cumulé de décès du covid-19 ne peut être constant (plus de morts) ou croissant (avec une progression par intervalle de temps) en juin par rapport mai et avril. Par ailleurs, si le nombre de guérisons couvre ou devient inférieur à celui des contaminations, le nombre de malade restant à traiter ne peut quêtre constant ou croissant. Aussi, les graphiques suivants ajoutent un indicateur un "nombre total de malades restants" par rapport aux cas de contaminations, après avoir retiré les morts et les personnes guéries. Le lecteur appréciera les situations de la France, de lItalie, de lEspagne, des États-Unis, du Royaume-Uni par rapport à celles de la Suisse, de lAutriche et de lAllemagne où les efforts de guérisons et de réduction de la propagation du virus conduisent à la baisse la plus importante du nombre du "stock de malades en attente" (malades restants à traiter officiellement enregistrés).

Sur ces graphiques, on constate que le 3 mai 2020, lévolution des décès était supérieure à celle des contaminations et celle des guérisons en France. Cest un élément singulier français. Aujourdhui, les contaminations dominent les guérisons, même si la mortalité baisse tendanciellement. Après le déconfinement du 11 mai 2020, la situation n'est pas encore totalement maîtrisée. Lon voit que la France réalisait tout juste la progression des guérisons qui couvre celle des nouvelles contaminations. Mais, depuis le 27 mai, les contaminations ont repris très au-dessus des guérisons. Statistiquement, la France ne parvient pas à résoudre le problème du stock permanent de malades en attente. Avec un taux de 37% de guérisons, la France doit également gérer un ensemble de 93.690 malades en attente de guérison au 6 juin 2020. En Italie et en Espagne, les débuts jusquau 25 avril 2020 ont été très laborieux, avec les progressions des contaminations plus fortes que celles des guérisons. Depuis cette date, les évolutions prennent la bonne direction des fortes guérisons par rapport aux contaminations, et donc le résultat se répercute sur la diminution globale de la mortalité. Néanmoins, la progression des contaminations reprend, même si les guérison sont nettement plus importantes en Italie alors quelles sont à l'arrêt en Espagne où la reprise des contaminations ne saccompagne pas de celle plus forte encore des guérisons alors quil y a encore un "stock" important de malades. Ce stock en attente est de 35.880 en Italie grâce aux énormes efforts dans le traitement des malades et alors quil est remonté à 64.080 en Espagne. LEspagne se rapproche plus de la France que de lItalie dans la dynamique de lutte contre le covid-19. En Belgique, les contaminations ont repris la progression après le 22 mai, alors que les guérisons diminuent. Le pays na pas encore réussi linversion des deux progressions. En conséquence, la chute des guérisons se répercute sur la hausse de la mortalité, telle que lon peut lobserver au soir du 6 mai 2020. Et au 6 juin, la progression des contaminations reste fortement élevée, alors que le pays compte encore 33.300 malades en attente, un chiffre quasi constant depuis sept jours. La situation nest donc pas encore maîtrisée. Dans ces quatre pays, les autorités devront rester extrêmement prudentes pendant le déconfinement progressif qui pourrait relancer de fortes progressions des contaminations, sans moyens conséquents de traitement de masse pour accroître les guérisons, compte tenu du nombre encore important de personnes déjà contaminées en attente de guérison. Ils pourraient alors retrouver la montée brutale de la maladie, les tensions dans les lits de réanimations à lhôpital et la reprise de la forte mortalité. Partout, ce risque reste très élevé.

Dans ces trois pays, dès les début davril 2020, la stratégie aura été de combattre la progression du virus en réduisant fortement sa propagation, et daccroître les efforts de traitement des malades. Aussi, la mortalité a été relativement maitrisée, comme lon peut le voir également sur le tableau des résultats au 30 mai 2020. En Suisse, la propagation est contenue. Après une légère montée des contaminations depuis le 27 mai et une baisse significative des guérisons, celles-ci ont fortement progressé depuis le début de juin. En conséquence, le pays ne compte encore officiellement que 340 malades en attente du guérison au 6 mai 2020. En Autriche, la capacité de guérisons atteint celle des contaminations le 24 mai, mais la mortalité a fortement baissé. Depuis cette date, les contaminations sont maîtrisées au très bas niveau tandis que les guérisons progressent plus vite. En conséquence, le pays doit simplement faire face aux faibles nouveaux cas de maladie, tout en traitant les 440 malades restants à cette date du 6 juin. Cest un record de résultat au sein de lUnion européenne pour un pays qui a déjà connu 672 décès du covid-19. LAllemagne est le plus peuplé des pays de lUnion européenne ; mais elle a bien accru ses capacités de prévention et de guérison depuis le 8 avril 2020 et sy est maintenue, plus fortement que la progression des contaminations. Elle peut donc faire face avec succès aux nouveaux cas, tout en poursuivant les traitement pour les 8.000 cas de malades restants. LAllemagne est donc en meilleure position que la France (93.690 cas de malades recensés en cours de suivi), lItalie (35.880 malades) ou lEspagne (64.080 malades reconnus au 6 juin 2020), malgré sa forte population de 83 millions dhabitants. Dans tous ces pays, il reste néanmoins encore un  stock de réserve’ de malades dont il conviendra de suivre léventuelle aggravation de la maladie, notamment pendant le déconfinement progressif quil serait souhaitable de gérer avec une grande prudence dans le temps (en dehors de la Suisse). La disparition du virus sera longue. Ensuite, lEurope et le reste du monde auront besoin de lAfrique pour retrouver le chemin du redressement, dans le respect mutuel et dans le partenariat sur des projets de développement en toute souveraineté des États. Cest le temps du réveil de part et dautre. Il y a eu lavant covid-19 ; il y aura laprès covid-19 pour bâtir un nouveau monde meilleur pour tous.

Trois pays vivent des situations singulières, et qui requièrent une attention des lecteurs. Ce sont les puissances rivales de lEurope et de la Chine dans le monde : les États-Unis, la Turquie et la Russie. Le virus s’y est durement installé après les pays dEurope Occidentale. Les progressions des contaminations et des guérisons résultent des choix politiques des dirigeants, qui pouvaient bénéficier des expériences vécues dans les pays qui les ont précédés dans la lutte et la gestion de cette violente pandémie. Comme dans les pays européens, nous avons introduit le nombre de "malades restants à soigner", telles quelles ont été enregistrées officiellement après les morts et les personnes guéries. Les graphiques suivants illustrent les impacts des choix politiques des dirigeants face à lutte contre la pandémie du covid-19.

Les États-Unis ont commencé à sattaquer tardivement à la propagation du virus, et viennent seulement datteindre une progression des guérisons supérieure à celle de contamination ce 24 mai 2020. Cependant, la très forte chute des guérisons entre le 27 et le 30 mai, alors que les contaminations ont repris lascension, relance la hausse de la mortalité au 30 mai 2020. Cest une relation mécanique. Il faut alors reprendre leffort des guérisons et obtenir linversion durable. Ce qui est fait depuis le début de juin 2020. La mortalité reste donc très fluctuante. Elle est encore très importante, et elle varie fortement en dents de scie  depuis le 15 avril 2020.  De plus, les États-Unis détiennent le plus grand nombre OFFICIEL de 1.124.830 personnes encore malades. La forte hausse des guérisons par rapport aux contaminations depuis le début de juin 2020 réduit le "stock de réserve" des malades restants à guérir. La Russie connaît véritablement le virus au début du mois davril, alors que la France, lAllemagne, la Suisse, lItalie et lEspagne étaient déjà en période de confinement total. Les fortes progressions des contaminations vont continuer de nourrir celle de la mortalité, à moins de capitaliser très rapidement sur le traitement efficace des malades et le confinement pour ralentir la propagation du virus. Depuis le 12 mai 2020, la Russie enregistre une chute régulière des contaminations, avec une légère hausse au 24 mai, mais celles-ci restent très fortes et largement au-dessus des cas de guérisons qui ont chuté au 24 mai. Linversion contaminations-guérisons obtenue entre le 24 et le 27 mai a été rapidement balayée le 30 mai. Les contaminations progressant plus vite que les guérisons, le nombre de "malades restants" à guérir s'est accru, passant de 224.450 à 231.580.  Le pays doit constamment lutter contre laggravation de lécart entre les progressions des contaminations et des guérisons, car il gère encore un stock important de malades en attente.

Après une lutte contre la progression des contaminations jusquau 24 avril, la Turquie a réussi linversion durable entre les contaminations et les guérisons. Les efforts semblent porter quelques résultats, car le pays maintient la maîtrise de la mortalité par des efforts dans les guérisons des personnes contaminées. Néanmoins, il convient de rester vigilant, car la chute des guérisons pourrait devenir plus forte que celle des contaminations. Depuis le 21 mai 2020, la Turquie sefforce à nouveau de faire progresser très significativement les guérisons au-dessus des nouvelles contaminations. Limpact est la baisse continue du "stock de malade restants" depuis le 27 avril 2020. Aussi le pays ne compte plus que 29.230 malades en attente au 6 juin juin 2020 après avoir atteint le pic d'un 80.580 malades le 24 avril.

Dans tous les pays frappés par la pandémie du covid-19, c’est le choix politique qui détermine la suite pour affronter et réussir le défi sanitaire, économique, politique et les conséquences sociales. Dans les pays médicalement bien équipés, la bataille sera gagnée dans le circuit des soins et la capacité à prendre médicalement les malades en charge. Dans les pays pauvres, cest en amont, dès les premiers symptômes de la maladie, qu  il faut rapidement intervenir. Nier lexistence de la maladie dans le pays pour des raisons idéologiques nempêche pas le virus demporter des vies. Il convient donc de demeurer pragmatiques pour gagner cette bataille. Le premier semestre de 2020 constitue une véritable et dure épreuve pour les politiques dans toutes les nations.

Toutes ces analyses, libres et gratuites, sont livrées pour que les citoyens puissent participer aux débats publics sur la gestion du covid-19, armés dinformations comparatives. A vous chercheurs, décideurs, acteurs économiques, analystes, dirigeants politiques, journalistes, acteurs sociaux et des associations, cet article est aussi votre outil, votre source de réflexion et de travail. Cette crise sanitaire est trop sérieuse et contient des enjeux stratégiques complexes pour la laisser aux seuls professionnels de santé publique. Nous sommes tous concernés, et donc tous solidairement responsables.
La  vie et la santé sont nos capitaux les plus précieux et non négociables, pour nous, pour tous nos proches et pour tous ceux que nous portons dans nos cœurs. Protégeons-les !

Article mis à jour le 7 juin 2020.
Abonnez-vous pour recevoir automatiquement nos publications, en suivant les indications ci-dessous :

Pour recevoir directement et automatiquement nos articles publiés sur ce site, vous pouvez vous abonner librement et gratuitement, en remplissant votre adresse mail dans lespace en haut et à droite de larticle, dans le champ S'abonner comme ci-dessus, puis cliquer sur S'abonner

Emmanuel Nkunzumwami
Écrivain - Essayiste
Accéder à tous les livres publiés en librairies

Retour à l'accueil