Le monde continue de souffrir terriblement de la pandémie en ce début du mois de mai 2020. Les données mondiales, européennes, américaines et asiatiques ne montrent pas un répit significatif face au covid-19, alors que de nombreux pays se préparent activement au déconfinement.

     Au soir du 30 avril 2020, nous avions enregistré 3,303 millions de personnes testées positives à travers le monde, dont 1,039 million en étaient guéries. Mais, 233.813 étaient comptabilisées sur les registres des décès de ce virus. Le quart du million de morts pourrait être atteint avant le déconfinement prévu en France pour le 11 mai 2020.

     Notre Panel100, représentatif de tous les pays du monde, notamment en Amérique latine, en Europe, en Asie centrale et en Afrique, enregistrait 3.215.332 cas testés positifs au soir du 30 avril 2020, desquels 1.012.196 personnes étaient guéries. Dans les deux cas, les personnes recensées représentent 97% du total global mondial. Mais, avec 232.543 décès, les cent pays du Panel100 affichent une surmortalité 99% par rapport à la mortalité globale du monde.

     Au sein de notre Panel100, les 27 pays de l’Union européenne avec le Royaume-Uni totalisent 131.186 morts du covid-19, soit 56% des décès enregistrés dans le Panel100 et dans le monde. Mais, au sein des 27 pays, treize (13) d’entre eux –Italie, Espagne, Royaume-Uni, France, Pays-Bas, Belgique, Allemagne, Suède, Irlande, Portugal, Roumanie, Pologne et Autriche- dont le nombre de décès est supérieur à 500 au 30 avril 2020, enregistrent ensemble 129.370 décès, soit 55% de la mortalité mondiale. Il convient de rappeler qu’à cette même date, l’Espagne compte 537 décès du covid-19 sur un million de ses 45,683 millions d’habitants, l’Italie compte 464 décès sur un million de ses 60,320 millions, le Royaume-Uni en est à 394 décès, la France suit avec 364 décès, alors que l’Allemagne enregistre 78 décès sur un million parmi ses 83,784 millions d’habitants, parmi les grands pays européens. Le lecteur trouvera dans le graphique les écarts importants entre la Belgique (662 décès pour un million d’habitants), la Suisse (202 décès) et l’Autriche (65 décès) parmi les pays de moins de douze millions d’habitants. Les États-Unis d’Amérique présentent la plus forte mortalité absolue avec 63.657 décès au 30 avril 2020, mais en relativisant ce chiffre, cette mortalité tombe à 193 morts pour un million de ses 330,253 millions d’habitants.

     Dans notre Panel100, les données du 30 avril 2020 équilibrent le tableau entre 50 pays de plus de 100 décès du covid-19 et 50 autres sous ce seuil. En effet, l’Afrique du Sud rejoint les pays économiquement avancés et se hisse au-dessus de 100 décès à la fin du mois d’avril. Ainsi, outre ce pays, l’Afrique y est représentée par l’Algérie (450), l’Égypte (392) et le Maroc (170). Outre les États-Unis et le Canada (3.180 décès), le covid-19 se renforce en Amérique latine : Brésil (5.901 décès), le Mexique (1.732), le Pérou (1.051), l’Équateur (900), la Colombie (278), le Chili (227), l’Argentine (216) et le Panama (178) ; il y affiche une forte croissance en avril 2020. Le virus ralentit en Asie, mais il a marqué des décès au-delà de 100 morts en Iran (6.028), Chine (4.633 officiellement), Turquie (3.174), Inde (1.154), Indonésie (792), Philippines (568), Japon (425), Pakistan (361), Corée du Sud (247), Bangladesh (168) et Arabie Saoudite (162) parmi les pays du Panel100 de plus de 100 décès enregistrés au 30 avril 2020. Bien entendu, on peut y ajouter la Russie (1.673 décès) et l’Ukraine (261 décès).
Le tableau suivant présente la situation de chacun des pays du Panel100 au 30 avril 2020.

Tableau des 50 pays dont le nombre de décès du covid-19 est supérieur à 100 au 30 avril 2020

Tableau des 50 pays dont le nombre de décès du covid-19 est inférieur à 100 au 30 avril 2020 et dont le nombre de cas testés positifs est supérieur à 100. Le Rwanda présente les performances d'une contamination conséquente de 243 cas, mais sans déplorer un décès

     Les indicateurs que nous suivons sur tout le mois d'avril restent notre référence pour apprécier la situation de chaque pays face aux défis du déconfinement.
Quatre pays européens sont particulièrement indiqués pour interroger l'efficacité des politiques de santé publique : L'Italie, l'Espagne, la France et la Belgique.

      L'on peut observer que dans ces quatre pays, l'Italie connaît l'inversion des progressions entre les nouvelles contaminations et les guérisons depuis le 27 avril et l'Espagne depuis le 25 avril. Mais, il faudrait que l'inversion soit forte et durable pour que les guérisons puisent très significativement dans le nombre important des malades pour envisager le déconfinement total. En France, depuis le 18 avril, le pays connaît des fluctuations permanentes entre les progressions des nouvelles contaminations et les guérisons encore trop faibles. Il apparaît encore beaucoup d'incertitudes pour le déconfinement prévu le 11 mai 2020. Enfin, la Belgique est encore très loin du déconfinement : le nombre de nouveaux cas de contaminations est encore trop élevé par rapport aux guérisons, alors que la mortalité est encore fluctuante.

     Trois pays européens peuvent apparaître comme atypiques : l'Allemagne, la Suisse et l'Autriche. Dès le 8 avril pour l'Allemagne et depuis le début d'avril pour la Suisse et l'Autriche, un effort important apporté aux guérisons et aux mesures prises pour le  ralentissement dans la progression du virus, les progressions des nouvelles contaminations restent faibles par rapport aux résultats des guérisons obtenues. Les contaminations restent néanmoins encore réelles et fortes, mais les guérisons importantes pourraient agir également sur la diminution très significative des décès.

Trois pays où le rythme des guérisons est plus important que celui des nouvelles contaminations. Ils s'inscrivent dans la perspective du déconfinement réussi.

     Aux États-Unis, la situation est encore fortement dominée par de très importantes nouvelles contaminations, alors que les guérisons sont encore faibles. Entre le 24 avril et le 30 avril, l'on peut constater une forte corrélation entre la progression des guérisons et les décès. En effet, les fortes guérisons obtenues au 27 avril 2020 ont occasionné une diminution significative de la progression des décès. Mais, la chute des guérisons au 30 avril a relancé les décès comme on peut l'observer sur la courbe de ces évolutions ci-dessous.

    

     En Afrique, la situation est évolutive, mais le virus reste contenu. Le recours aux traitements connus contre les virus atténue la mortalité. Mais, les Africains ne devraient pas relâcher les efforts dans l’application stricte des mesures barrières, et dans l’utilisation des traitements existants et ayant fait leurs preuves contre les virus en général, et contre le covid-19 en particulier. Hormis les pays de la bordure méditerranéenne et l'Afrique du Sud, la mortalité reste sous contrôle dans les autres pays de l'Afrique subsaharienne.

Tableau de la situation du coronavirus covid-19 en Afrique subsaharienne au 30 avril 2020, selon les régions du continent. Manquent les petits pays : le Cap-Vert pour l'Afrique Occidentale, les Îles Sao Tomé et Principe en Afrique centrale, les îles Seychelles en Afrique Orientale et Lesotho en Afrique Australe. Il est fortement recommandé aux États de suivre sérieusement les évolutions du virus sur leurs propres territoires et de remonter les résultats. Ce sont des information très précieuses pour les populations concernées


Conclusion

     Les mots d'ordre devraient rester les mêmes partout sur le continent : Tester le maximum d'habitants pour s'assurer de l'état de la pandémie dans les populations, Traiter très rapidement les personnes qui développement la maladie avec les médicaments existants, Isoler toutes les personnes infectées pour ralentir et arrêter la propagation du virus, Porter les masques de protection dès lors que les habitants sont amenés à se déplacer pour les besoins urgents. Les Africains ont développé les traitements adaptés (artémisia, apivirine...), en plus de la formule proposée par le Professeur Didier Raoult (hydroxychloroquine et azithromycine), connue et ayant des résultats de guérisons ou de réductions importantes de la charge virale dans le corps permettant le rétablissement des personnes. Le temps où les Africains attendaient comme des enfants que les laboratoires pharmaceutiques et les puissances occidentales ou chinoises leur apportent des médicaments et la nourriture est bel et bien révolu. Le covid-19 a révélé les fragilités des grandes puissances face au microscopique virus et le défaut de solidarité entre les nations européennes frappées par la pandémie. Aux Africains d'en tirer des leçons pour bâtir de nouvelles bases des relations avec le reste du monde, en y apportant leurs contributions, mais aussi en exigeant que les intérêts de peuples africains soient défendus au plan international. On le sait : il n'y aura pas de puissance économique chinoise, ni de relance en Europe sans l'apport de l'Afrique. Les solidarités entre les différentes communautés économiques régionales (CER) en Afrique et les partenariats économiques entre l'Afrique et le reste du monde sont au cœur du nouvel ordre économique mondial.

La vie et la santé sont nos capitaux les plus précieux et non négociables, pour nous, pour tous nos proches et pour tous ceux que nous portons dans nos cœurs. Protégeons-les !

Emmanuel Nkunzumwami
Écrivain - Essayiste
Accéder aux livres publiés en librairies


 

 

Retour à l'accueil