Les contaminations progressent dans les pays pauvres. Les données mondiales, européennes, américaines et asiatiques ne montrent pas un répit significatif face au covid-19, alors que de nombreux pays se préparent activement au déconfinement. Attention à la course poursuite vers la fin du confinement sans examiner tous les indicateurs et les risques.

     Au soir du 3 mai 2020, nous avions enregistré 3,582 millions de personnes testées positives à travers le monde, dont 1,160 million en étaient guéries. Mais, 248.555 étaient comptabilisées sur les registres des décès de ce virus. Le quart du million de morts pourrait être atteint dans le monde avant le déconfinement prévu en France pour le 11 mai 2020. Les progressions sont généralisées, autant sur les contaminations que sur les décès, alors que les cas de guérisons ne progressent pas aussi vite, face au stock important de malade du covid-19. Les déconfinements prévus en mai pourraient relancer violemment les contaminations, en plus des autres pathologies lourdes mises en sommeil chez les malades mis en confinement, et viendraient alourdir des urgences et des cas de réanimations dans les hôpitaux.

     Notre Panel100, représentatif de tous les pays du monde, notamment en Amérique latine, en Europe, en Asie centrale et en Afrique, enregistrait 3,468 millions de cas testés positifs au soir du 3 mai 2020, desquels 1.125.319 personnes étaient guéries. Dans ces deux cas, les personnes recensées représentent 97% du total global mondial. Mais, avec 246.997 décès, les cent pays de notre Panel100 affichent une surmortalité de 99% par rapport à la mortalité globale du monde.

     Au sein de notre Panel100, les 27 pays de l’Union européenne avec le Royaume-Uni totalisent 136.271 morts du covid-19, toujours en forte augmentation par rapport  à avril 2020, soit 55% des décès enregistrés dans le Panel100 et dans le monde. Mais, au sein des 27 pays, treize (13) d’entre eux –Italie, Espagne, Royaume-Uni, France, Pays-Bas, Belgique, Allemagne, Suède, Irlande, Portugal, Roumanie, Pologne et Autriche- dont le nombre total de décès est supérieur à 500 au 3 mai 2020, enregistrent ensemble 134.328 décès, soit 99% des décès de l'Union européenne et le Royaume-Uni, et 55% de la mortalité mondiale. C'est dans ces anciens pays industrialisés occidentaux que se concentre également le taux de mortalité le plus élevé. Il convient de rappeler qu’à cette même date, l’Espagne compte 553 décès du covid-19 sur un million de ses 45,683 millions d’habitants, l’Italie compte 479 décès sur un million de ses 60,320 millions, le Royaume-Uni atteint déjà 419 décès, la France suit avec 371 décès, alors que l’Allemagne enregistre 82 décès sur un million parmi ses 83,784 millions d’habitants, parmi les grands pays européens. Le lecteur trouvera dans le graphique les écarts importants entre la Belgique (683 décès pour un million d’habitants), la Suisse (204 décès) et l’Autriche (66 décès) parmi les pays de moins de douze millions d’habitants. Les États-Unis d’Amérique présentent la plus forte mortalité absolue avec 68.495 décès au 3 mai 2020, et même en relativisant ce chiffre, cette mortalité tombe néanmoins à 207 morts pour un million de ses 330,253 millions d’habitants. D'autres pays européens présentent une mortalité élevée, tels que les Pays-Bas (295 décès pour un million), l'Irlande (264 décès) et la Suède (265 décès pour un million d'habitants).

     Dans notre Panel100, les données du 3 mai 2020 équilibrent le tableau entre 50 pays de plus de 100 décès du covid-19 et 50 autres sous ce seuil. En effet, l’Afrique du Sud a déjà rejoint les pays économiquement avancés et s'est hissée au-dessus de 100 décès à la fin du mois d’avril. Ainsi, outre ce pays, l’Afrique y est représentée par l’Algérie (463), l’Égypte (429) et le Maroc (174). Mais, la mortalité restent inférieure à 100 décès pour un million d'habitants. Outre les États-Unis et le Canada (3.682 décès), le covid-19 se renforce TRÈS RAPIDEMENT en Amérique latine : Brésil (7.025 décès), le Mexique (2.061), l’Équateur (1.564), le Pérou (1.286), la Colombie (340), le Chili (260), l’Argentine (246) et le Panama (197) ; il y affiche une forte croissance depuis avril 2020. Le virus ralentit en Asie, mais il a marqué des décès au-delà de 100 morts en Iran (6.203), Chine (4.633 officiellement), Turquie (3.307), Inde (1.391), Indonésie (845), Philippines (607), Japon (487), Pakistan (457), Corée du Sud (250), Arabie Saoudite (184) et Bangladesh (177), parmi les pays du Panel100 de plus de 100 décès enregistrés au 3 mai 2020. Bien entendu, on peut y ajouter la Russie (1.280 décès), l’Ukraine (288 décès) et Israël (232 décès).
Le tableau suivant présente la situation de chacun des pays du Panel100 au 3 mai 2020.

Tableau des 50 pays dont le nombre de décès du covid-19 est supérieur à 100 au 3 mai 2020

Tableau des 50 pays dont le nombre de décès du covid-19 est inférieur à 100 au 3 mai 2020 et dont le nombre de cas testés positifs est supérieur à 100. Le Rwanda présente les performances d'une contamination conséquente de 259 cas, mais sans déplorer un décès

     Les indicateurs que nous suivons sur depuis tout le mois d'avril et que nous poursuivons en mai 2020 restent notre référence pour apprécier la situation de chaque pays face aux défis du déconfinement. Nous les rappelons tels qu'ils sont calculés tous les trois jours : la dynamique de la progression des  contaminations, les efforts dans la progression des guérisons,  les évolutions de la mortalité. Des alertes sur le déconfinement concernent notamment de possibles relances des contaminations sur les personnes auparavant confinées et donc devenues fragiles face au virus, le rythme des cas de guérisons très inférieur à celui des contaminations pour soigner tous les malades, sachant que le "stock" des personnes contaminées en attente d'évolution ou non de la maladie est encore important, les afflux dans les centres de soins et les hôpitaux après le déconfinement, liés aux pathologies mises en sommeil pendant le confinement.
Quatre pays européens sont particulièrement indiqués pour interroger l'efficacité des politiques de santé publique : L'Italie, l'Espagne, la France et la Belgique.

      L'on peut observer que dans ces quatre pays, l'Italie connaît l'inversion des progressions entre les nouvelles contaminations et les guérisons depuis le 27 avril, mais cette inversion s'affaiblit très fortement en début de mai. L'Espagne enregistre les mêmes effets depuis le 25 avril, mais la progression des guérisons baisse. Dans ces deux pays, il faudrait que l'inversion soit forte et durable pour que les guérisons puisent très significativement dans le nombre important des malades pour envisager le déconfinement total. En France, depuis le 18 avril, le pays connaît des fluctuations permanentes entre les progressions des nouvelles contaminations et les guérisons encore trop faibles. Même si la mortalité ralentit, le rythme des contaminations reste quantitativement plus élevé que celui des guérisons, alors que le pays connaît un fort "stock" de cas déjà contaminés qui pourraient développer la maladie, en plus de nouvelles contaminations de personnes fragilisées par le confinement, et ainsi accroître à nouveau les tensions dans les urgences, les lits et les équipements des réanimations après le déconfinement. Il apparaît encore beaucoup d'incertitudes pour le déconfinement prévu le 11 mai 2020. Enfin, la Belgique est encore très loin du déconfinement : le nombre de nouveaux cas de contaminations est encore trop élevé par rapport aux guérisons, même si le rythme de la mortalité baisse depuis le 24 avril 2020.

     Trois pays européens peuvent apparaître comme atypiques : l'Allemagne, la Suisse et l'Autriche. Dès le 8 avril pour l'Allemagne et depuis le début d'avril pour la Suisse et l'Autriche, un effort important apporté aux guérisons et aux mesures prises pour le  ralentissement dans la progression du virus, les progressions des nouvelles contaminations restent faibles par rapport aux résultats des guérisons obtenues. Les contaminations nominales restent néanmoins encore réelles et fortes, mais les guérisons importantes pourraient agir également sur la diminution très significative des décès. C'est également dans ces pays parmi ceux de plus de 100 décès que l'on enregistre une plus faible mortalité pour un million d'habitants : 204 pour la Suisse, 82 pour l'Allemagne et 66 pour l'Autriche.

Trois pays où la mortalité reste faible par rapport à leurs voisins, où le rythme des guérisons est plus important que celui des nouvelles contaminations, même si les deux indicateurs baissent.  Ils s'inscrivent dans la perspective du déconfinement réussi, à condition de continuer à maîtriser fortement la propagation après l'étape cruciale du déconfinement, et accroître les capacités pour atteindre les guérisons de nombreux cas contaminés en attente ou en cas d'accroissement de nouvelles contaminations. Les tests que les pays ont effectués en grand nombre réduisent les risques de ces tensions, à condition de rester très vigilant sur les mesures de protection.

     Aux États-Unis, la situation est encore fortement dominée par de très importantes nouvelles contaminations, alors que les guérisons sont encore faibles. Entre le 24 avril et le 30 avril, l'on peut constater une forte corrélation entre la progression des guérisons et les décès. En effet, les fortes guérisons obtenues au 27 avril 2020 ont occasionné une diminution significative de la progression des décès. Mais, la chute des guérisons au 30 avril a relancé les décès. De même, un léger accroissement des guérisons réduit la mortalité, malgré le stock le plus important de cas testés positifs dans le monde, comme on peut l'observer sur la courbe de ces évolutions ci-dessous.

    
     Deux autres pays peuvent paraître singuliers par leur situation face au covid-19. La Turquie se bat pour baisser la propagation du virus depuis fin mars 2020. L'inversion avec la progression des cas de guérisons depuis le 25 avril et la mortalité diminue. La Russie connaît le virus depuis peu, comme la Turquie, mais la progression des contaminations reste très élevée et fortement croissante, alors que les guérisons ne sont pas encore conséquentes. le "stock" des cas contaminés s'accroît donc fortement, sans les réduire par un accroissement des guérisons. Le potentiel de malades s'accroît alors si le pays ne renforce pas les capacités des guérisons. Les situations comparées peuvent être observées dans les graphiques ci-dessous :

    
     En Afrique, la situation est évolutive, mais le virus reste contenu. Le recours aux traitements connus contre les virus atténue la mortalité. Mais, les Africains ne devraient pas relâcher les efforts dans l’application stricte des mesures barrières, et dans l’utilisation des traitements existants et ayant fait leurs preuves contre les virus en général, et contre le covid-19 en particulier. Hormis les pays de la bordure méditerranéenne et l'Afrique du Sud, la mortalité reste sous contrôle dans les autres pays de l'Afrique subsaharienne. Il est fort important que les dirigeants des pays africains soient les moteurs d'impulsion des traitements locaux. Il n'existe pas de vaccin contre le covid-19 et aucun médicament miracle n'existe contre cette pandémie, en dehors des solutions proposées et ayant montré leur relative efficacité : l'apivirine, la combinaison de hydroxychloroquine et l'azithromycine, l'artemisia promue par l'Institut malgache de recherche appliquée (IMRA).

Tableau de la situation du coronavirus covid-19 en Afrique subsaharienne au 3 mai 2020, selon les régions du continent. Manquent les petits pays : le Cap-Vert pour l'Afrique Occidentale, les Îles Sao Tomé et Principe en Afrique centrale, les îles Seychelles en Afrique Orientale et Lesotho en Afrique Australe. Il est fortement recommandé aux États de suivre sérieusement les évolutions du virus sur leurs propres territoires et de remonter les résultats. Ce sont des information très précieuses pour les populations concernées


Conclusion

     Les mots d'ordre devraient rester les mêmes partout sur le continent : Tester le maximum d'habitants pour s'assurer de l'état de la pandémie dans les populations, Traiter très rapidement les personnes qui développement la maladie avec les médicaments existants, Isoler toutes les personnes infectées pour ralentir et arrêter la propagation du virus, Porter les masques de protection dès lors que les habitants sont amenés à se déplacer pour les besoins urgents. Les Africains ont développé les traitements adaptés (artemisia, apivirine et d'autres), en plus de la formule proposée par le Professeur Didier Raoult (hydroxychloroquine -antiviral- et azithromycine -antibiotique-), connue et ayant des résultats de guérisons ou de réductions importantes de la charge virale dans le corps permettant le rétablissement des personnes. Le temps où les Africains attendaient comme des enfants que les laboratoires pharmaceutiques et les puissances occidentales ou chinoises leur apportent des médicaments et la nourriture est bel et bien révolu.

Le covid-19 a révélé les fragilités des grandes puissances face au microscopique virus et le défaut de solidarité entre les nations européennes frappées par la pandémie. Aux Africains d'en tirer des leçons pour bâtir de nouvelles bases des relations avec le reste du monde, en y apportant leurs contributions, mais aussi en exigeant que les intérêts de peuples africains soient défendus au plan international. On le sait : il n'y aura pas de puissance économique chinoise, ni de relance en Europe sans l'apport de l'Afrique.  Toutes les ressources de base et les matières premières indispensables à relance de l'économie mondiales se trouvent en grandes quantités en Afrique. Il faudra alors composer aussi avec les ressources humaines africaines, dans de vrais partenariats.

Les solidarités entre les différentes communautés économiques régionales (CER) en Afrique et les partenariats économiques entre l'Afrique et le reste du monde sont au cœur de nouveaux équilibres du nouvel ordre économique mondial.

La vie et la santé sont nos capitaux les plus précieux et non négociables, pour nous, pour tous nos proches et pour tous ceux que nous portons dans nos cœurs. Protégeons-les !

Emmanuel Nkunzumwami
Écrivain - Essayiste
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