Au 1er janvier 2017, la France compte 66.991.000 habitants. Au cours de l’année 2016, la population a augmenté de 265 000 personnes, soit une hausse de 0,4 %. Comme les années précédentes, cette progression est principalement due au solde naturel, différence entre le nombre de naissances et de décès.

Le nombre d’électeurs inscrits en France métropolitaine et dans les Outre-mer, auxquels s’ajoutent des Français établis à l’étranger, a représenté une population électorale de 47.581.118 électeurs inscrits pour l’élection présidentielle de ce 23 avril 2017. Aussi, le taux électoral est de 71,0%. C’est désormais notre référentiel pour les différentes communes en France. Par ailleurs, c’est le taux de 70% par rapport aux élections régionales de décembre 2015, qui avait été retenu comme référentiel dans les ouvrages publiés par Emmanuel Nkunzumwami pour l’Île-de-France (La Diversité des électeurs de l’Île-de-France, aux Editions L’Harmattan, 2016),  et Les Enjeux électoraux de Paris et la grande couronne, aux Editions L’Harmattan, 2017).

 

Comment comprendre les résultats de l’élection présidentielle du 23 avril 2017 ?

La population et le nombre d'électeurs ont donc légèrement évolué pour l'élection présidentielle de 2017, par rapport à 2015. Les livres cités ci-dessus, Emmanuel Nkunzumwami introduit de nouveaux concepts de la science électorale : le taux électoral, le rendement électoral et le taux de représentativité. Les lecteurs rencontrent plusieurs taux indiquant les évolutions entre les élections régionales du 14 mars 2010 et les élections régionales du 6 décembre 2015, au-delà des indicateurs habituels : taux de participation (77,77% au 1er tour de la présidentielle de 2017), taux d'abstention (100%-taux de participation=22,23%) et le taux de suffrages exprimés (75,78% des électeurs inscrits). Trois groupes ont été constitués pour suivre ces évolutions sur cinq ans. C’est donc une analyse de l’évolution de la sociologie électorale des mêmes groupes sur toute la période de l’étude.

Le groupe constituant l’électorat souverainiste est construit autour du Front national, de l’Union populaire républicaine et de Debout la France. Mais, le socle souverainiste comprend les électeurs du Front national, ceux de l’Union populaire républicaine et de la moitié des électeurs de Debout la France. Pourquoi ? Parce que une autre moitié des électeurs de Debout la France exprime le désaccord avec les partis d’origine de la droite et du centre droit, et ils se répartissent entre l’Union de la droite, les votes blancs ou nuls et l’abstention lors du second tour. Quant aux inconditionnels du souverainisme, ils suivraient Marine Le Pen au second tour, au cas où elle serait qualifiée ; ce qui se profile pour l’élection présidentielle du 23 avril 2017 et du 7 mai 2017. Lors du dépouillement des résultats du 1er tour de l’élection du 23 avril 2017, le socle électoral des souverainistes peut être évalué à environ 30%, dans lesquels le Front national peut peser entre 27% et 28%. C’est ce socle qui a été analysé tout au long des publications indiquées dans « La Diversité des électeurs de l’Île-de-France » et « Les Enjeux électoraux de Paris et la grande couronne », aux éditions L’Harmattan. Enfin, c’est la première fois que les représentants des trois principales formations souverainistes au niveau national, se retrouvent au 1er tour de l’élection présidentielle en France, mais les livres indiqués ont déjà anticipé cette présence dans cette élection : c’est ainsi que, derrière le porte-parole hyper-dominant du pôle des souverainistes, nous avons intégré la totalité des électeurs de l’Union populaire républicaine et la moitié de ceux de Debout la France. Au second tour, ce socle ne peut donc que s’élargir sur les électeurs de la droite conservatrice et sur une très grande partie des électeurs de la gauche radicale, pour approcher 50% des suffrages exprimés. C’est également cet électorat extensible qui arbitrera les résultats des élections législatives des 11 et 18 juin 2017.

Les pôles de l’Union de la droite et de l’Union de la gauche ont été fracturés à l’issue des élections primaires. Les « socles historiques » de chaque camp ont beaucoup tremblé, même si le total de ces deux pôles reste inchangé. Le pôle de l’Union de la droite s’est considérablement rétréci derrière le candidat issu de la primaire, François Fillon. Le vote de conviction en sa faveur s’est effrité, mais il reste encore un important électorat « par devoir » et « par solidarité » avec la droite. Ils se sont engagés pour la primaire, et ces électeurs restent engagés derrière leur candidat, malgré les affaires judiciaires qui pèsent sur lui. Elu à plus de 66% au second tour de la primaire, le nombre de ces électeurs a été perturbé et légèrement réduit. Aussi, ce sont ces 66% qui représentent globalement 20% dans le score des sondages avant le 1er tour. La conquête de nouveaux électeurs est resté difficile, alors que des électeurs du second tour de la primaire de la droite et du centre ont déjà fait mouvement vers Emmanuel Macron, qui constitue le centre d’attraction de la droite, du centre et de la gauche.

Ensuite le pôle de l’Union de la gauche « potentielle » a été perturbé par la primaire, au lieu de le conforter. Le candidat issu de la primaire de la gauche, Benoît Hamon, n’a pas réussi à élargir son électorat au-delà de ce socle de la primaire. Avec un score de 58,9% au second tour de la primaire, Benoît Hamon avait largement emporté la victoire de la primaire. Mais, la population électorale étant faible, ce score reste faible au regard de 47 millions d’électeurs. Aussi, le nombre d’électeurs de Benoît Hamon ne s’est pas accru et ramené à la population électorale des 47 millions d’électeurs, le score reste très modeste. Ses électeurs potentiels ont eu un large choix entre Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron et lui-même. Ils ont donc fait mouvement vers ces deux concurrents, à ses dépens. La nouveauté dans cette élection présidentielle réside alors dans la ligne de partage entre « l’Union de la gauche » et « l’Union de la droite ». Une partie des électeurs de l’Union de la droite a rejoint l’Union de la gauche « nouvelle formule ». Arithmétiquement, c’est donc l’Union de la gauche qui a connu une extension importante, en conquérant une partie de l’espace de l’Union de la droite. C’est la nouvelle recomposition de l’espace politique et électoral en France, mais uniquement sur les frontières entre l’Union de la droite et l’Union de la gauche. Le pôle des « souverainistes » poursuit progressivement sa croissance, en attirant des électeurs de l’Union de la droite hostiles à l’intégration dans l’Union de la gauche et des électeurs de la gauche radicales, appelés également des « protestataires antisystèmes », opposés à la gauche et à la droite. Ces phénomènes devaient être pris en compte dans l’analyse des résultats de l’élection présidentielle de 2017.

Emmanuel Nkunzumwami

Analyste politique et économique

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