LE FIFAM S'IMPOSE DANS LE CINEMA MONDIAL

     Un coup de cœur pour « Made in Bangladesh » de Rubaiyat Hossain, primé par le Prix spécial du Jury Fiction pour la démonstration que les femmes sont l'avenir du bien-être des hommes à travers leurs luttes déterminées pour renverser la domination et l'oppression, et « Poetas del Cielo » d'Emilio Maillé, primé par le Grand Prix du Jury Documentaire, pour la beauté des feux d'artifice à travers le monde. Il convient de ne pas oublier « Tu mourras à vingt ans » (Grand Prix du Jury Fiction), une prédiction d'un Imam sur un nouveau-né, appelé à mourir à vingt ans selon les croyances en raison de la mort subite d'un jeune de vingt ans devant la présentation du bébé au dignitaire religieux. Mais le jeune découvre l'amour et la la liberté à ses 20 ans, contrairement à la prédiction et aux croyances ; « Brotherhood » (Grand Prix du Court-Métrage) montre l'angoisse de la famille, et surtout du père quand il apprend que son fils est allé rejoindre les combattants de Daesh, et qu'il revient avec une gamine de 14 ans, enceinte, et qu'il est obligé de dénoncer son fils à la police. Nous avons apprécié les grandes productions, telles que « Je ne rêve que de vous »  (relatant l'attachement d'une femme à Léon Blum, dont elle est tombée amoureuse à seize ans, qui le suit pendant toute la durée de la Seconde Guerre mondiale, et prête à mourir pour lui) ; « Notre Dame du Nil » (un film d'Atiq Rahimi, relatant la vie au sein d'un internat d'établissement du second degré au Rwanda pendant la période des événements de 1973. À la projection du film à Amiens, le réalisateur affirme avoir produit ce film en référence aux tragédies de son propre pays d'origine, l'Afghanistan. Néanmoins, le ferment du génocide de 1994 au Rwanda, qu'il a voulu poser sur l'écran dans ce film, ne prend pas véritablement sa source en 1973, l'année des drames devenus une onde de choc des événements au Burundi, un jumeau voisin en 1972, mais bien dans la tragédie des massacres de masse de 1959). On n'est pas dans l'histoire du temps long, mais dans l'actualité tragique récente dans ce pays. Soulignons encore un excellent film : « Balloon » (Prix Étudiant pour la Fiction), centré sur le sujet d'une famille de deux enfants au Tibet ayant découvert la transformation du préservatif en ballon pour jouer, alors que leur tante se destine à la vie au couvent. Un très large choix de fictions, de documentaires, de court-métrages, avec la présence des réalisateurs et des acteurs pour débattre avec le public dans les salles. Le Festival International du Film d'Amiens s'affirme comme le haut lieu des concours du cinéma mondial, dont les avant-premières annoncent de nombreuses grandes sorties à venir dans les salles.

De nombreux films de très grande qualité ont été présentés. Le FIFAM, soutenu par le Conseil Régional des Hauts-de-France, s'impose progressivement comme un haut lieu de la découverte des réalisateurs et de soutien au cinéma du Sud (Afrique, Asie, Amérique latine). Aussi, avec des films du monde entier, de l'Amérique latine à l'Asie, en passant par l'Afrique, on traverse le monde et on voyage dans des variétés de plusieurs cultures qui font la beauté de notre monde... Les vidéos qui suivent, en bas de cette page, illustrent les grands moments au cours de ces beaux temps du cinéma.
 

     Bravo à l'équipe très professionnelle du FIFAM, au fondateur de ce Festival International du Film d'Amiens, Jean-Pierre Garcia, et à sa Directrice artistique, Annouchka de Andrade. Le FIFAM vous donne rendez-vous à sa 40e édition du FIFAM en novembre 2020.

Emmanuel Nkunzumwami

Écrivain - Essayiste