L'Afrique est fortement courtisée par toutes les puissances économiques et industrielles du monde. Ces dernières se livrent à une rude compétition dans la séduction ou dans le soutien aux pouvoirs pour exploiter ses immenses ressources naturelles.
Mais, où en est l'Afrique elle-même pour bâtir son propre développement ?


L'évolution économique et démographique du monde depuis les années 1960's

     Le monde a évolué entre 1960 et 2017, notamment en passant de 3,032 milliards d’habitants à 7,530 milliards en 2017. Toute cette population se répartit inégalement dans les cinq continents habités, dont le continent africain.

     Au cours de cette longue période de cinquante-sept ans, les besoins ont également évolué, notamment le progrès dans des infrastructures de communication et l’accès à l’électricité, comme à d'autres ressources économiques de développement. Les pays les plus industrialisés historiques se sont installés dans l’équipement électrique à 100%, et le revenu des habitants s’est accru. L'Afrique souffre du retard.

     Économiquement, et notamment depuis la grande crise financière mondiale de l'été 2007, nous répartissons le monde en pays industrialisés historiques, représentés par le groupe des pays du G7 (États-Unis d’Amérique, Allemagne, Canada, Japon, Royaume-Uni, France et Italie), en compétition avec lesquels s'activent les quatre représentants des principaux pays industrialisés émergents des BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine). Huit autres pays participent aux rencontres des pays économiquement plus développés, dont un pays africain. Ils n'ont pas encore la taille des BRIC, mais la croissance est rapide. Ce sont les nouveaux pays industrialisés émergents, présentés plus loin dans cet exposé. Après les autres pays européens classés par mis les autres pays industrialisés du monde, les pays restants en Amérique latine, dans les Caraïbes, en Europe, en Asie, en Afrique et en Océanie deviennent le Reste du monde. Tous ces pays sont classés selon l'ordre décroissant du produit intérieur brut par habitant en parité de pouvoir d’achat, calculé en dollar international. Cet indicateur dresse le classement par niveau de pouvoir d’achat pour les habitants à l'intérieur de chaque pays. Aussi, la France et l’Italie se classent en dernier dans le groupe du G7. En 2017, les États-Unis d’Amérique ont connu un PIB par habitant en parité de pouvoir d’achat le plus élevé du G7, avec 59.532 dollars par habitant, alors que l’Italie se contente de 39.427 dollars.

     Cependant, parmi les autres grands pays développés d’Europe, on retrouve les revenus plus importants qu'au sein du G7. Aussi, hors de l’Union européenne, la Suisse affiche une insolente santé avec 64.712 dollars, alors que le pétrole de la Norvège lui confère un confort de 61.414 dollars par habitant en pouvoir d’achat annuel. Au sein de l’Union européenne, le petit duché du Luxembourg affiche 103.745 dollars pour ses habitants, l’Irlande continue sa belle vie de siège des multinationales, grâce à son statut européen de "zone franche" sur le plan fiscal international pour les entreprises, avec 75.648 dollars, bien au-dessus des États-Unis d’Amérique. Quant aux habitants des Pays-Bas (52.503 dollars), de l’Autriche (52.398 dollars), du Danemark (51.364 dollars), de la Suède (50.208 dollars), de la Belgique (47.840 dollars) ou encore de la Finlande (44.866 dollars), ils se portent économiquement mieux que les Français et les Italiens. Ce n’est pas un effet de l’euro, puisque le Luxembourg, l’Allemagne, l’Autriche, l’Irlande, les Pays-Bas, la Belgique et la Finlande, partagent la même monnaie (l'euro) que ces deux autres pays. Une constante apparaît partout dans ces pays industrialisés historiques : la distribution de l’électricité a atteint 100% des habitants et l’évolution démographique est contenue ; puisque la population a été multipliée entre 1,14 fois en Allemagne et 2,05 fois au Canada, entre 1960 et 2017. La maîtrise de l’évolution démographique aurait donc permis de distribuer plus efficacement les progrès du développement économique et technique. Aux côtés des pays industrialisés occidentaux du G7, les pays africains sont en contact avec d’autres pays européens, soit comme leurs anciens colonisateurs (Belgique et Portugal), ou soit parce qu'ils contribuent à leur développement (Norvège, Suède, Suisse, Pays-Bas, Finlande, Danemark, Espagne). Dans tous ces autres pays, la population a été multipliée entre 1,16 fois au Portugal et 1,59 fois en Suisse. Le taux de distribution de l’électricité est également de 100%. Les pays occidentaux partagent ce niveau d'équipement pour l'accès à l'énergie et une évolution démographique faible. Globalement, la population a été multipliée par moins de 2,5 fois en cinquante-sept ans.

Tableau de synthèse des évolutions économiques et démographiques dans les pays du G20(*), des BRIC, des AMACITAS(**) et des autres grands pays développés occidentaux.
(Source : Banque Mondiale. Traitement : Emmanuel Nkunzumwami).

     Derrière les pays industrialisés historiques d’Amérique du nord et d’Europe, arrivent les pays industrialisés émergents. Ils se répartissent en deux groupes. Les BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine) et les AMACITAS(**) (Arabie saoudite, Mexique, Argentine, Corée du Sud, Indonésie, Turquie, Australie et Afrique du Sud). Ces nouvelles puissances industrielles se distinguent par le poids de leurs PIB respectifs dans l’économie mondiale. L’Afrique du Sud est entrée dans le club lorsqu’elle constituait la première économie africaine, pour représenter le continent africain. Sinon, son faible PIB nominal de 349 milliards de dollars en 2017 est inférieur à celui de certains pays d’Asie : Taïwan (579 milliards), Thaïlande (455 milliards), Iran (432 milliards). Aujourd’hui, le Nigeria (376 milliards) devrait entrer dans le club fermé des principales économies mondiales pour représenter l’Afrique, aux côtés de l’Afrique du Sud. Mais, à ce jour, nous comptons encore douze pays émergents dans le G20, soit sept représentants des pays industrialisés historiques, l’Union européenne en tant qu’entité économique, et douze pays représentant les pays industrialisés émergents. Parmi ces nouveaux pays industrialisés, l’on retrouve un ancien pays déjà développé issu de l’ancienne "Union des Républiques Socialistes et Soviétiques" (URSS), sous sa nouvelle configuration de Fédération de Russie. Au sein des BRIC, la Russie se distingue par la distribution très ancienne de l’électricité à 100%, le PIB par habitant en parité de pouvoir d’achat le plus élevé avec 25.533 dollars et une multiplication par 1,21 fois de sa population entre 1960 et 2017, comme les pays Occidentaux. Les autres sont de réels nouveaux pays industrialisés émergents. La Chine emboîte le pas de la Russie, avec un passage de 92,2% de distribution d’électricité en 1990 à 100% en 2016. Le niveau de vie des 1,386 milliard de Chinois a également augmenté, et il atteint une moyenne de 16.807 dollars en 2017, alors que sa population a été multipliée par 2,08 fois entre 1960 et 2017. Le Brésil suit avec un passage de 87,5% de distribution d’électricité en 1990 à 100% des habitations en 2017, alors que la population brésilienne a été multipliée par 2,9 fois en cinquante-sept ans. C'est une très belle performance. L’Inde a également fourni d’importants efforts, en passant de 43,3% de taux distribution en 1990 à 84,5% en 2016. L’accès à l’électricité est incontestablement et clairement un moteur indispensable au développement. Depuis que les fondamentaux pour accélérer le développement sont réunis, l’Inde atteint un niveau de pouvoir d’achat moyen de 7.056 dollars pour ses 1.339 milliard d’habitants (en 2017), et le pays est en forte croissance. Malgré sa taille impressionnante, la population n’a été multipliée que par 3,0 fois en cinquante-sept ans. C’est dans ce groupe des BRIC que se recrutent les pays qui participent au déclassement des pays industrialisés historiques. Par son poids économique, la Chine est déjà devenue la deuxième puissance mondiale, derrière les États-Unis d’Amérique. L’Inde a déjà dépassé la France en 2017, et se classe au 6e rang mondial derrière le Royaume-Uni. Le Brésil se classe désormais au 8e rang mondial, entre la France (devenue 7e puissance économique mondiale) et l’Italie (passée au 9e rang). La forte croissance des BRIC, en comparaison avec le ralentissement structurel en Occident, les amènera très vite à constituer la locomotive de l'économie mondiale en quelques années. La Chine ambitionne d'en prendre la tête avant 2030.

"Le Partenariat Europe-Afrique dans la mondialisation" décrit les difficultés de l'Afrique dans son évolution historique, ses immenses richesses actuelles, les difficultés de l'Europe, et les opportunités des partenariats entre l'Europe et l'Afrique pour relancer la croissance économique en Europe en contribuant au réel développement de l'Afrique, dans un monde multipolaire.    

     Derrière les BRIC, viennent les autres pays émergents dont le classement est très mobile. Ils sont officiellement huit pays des AMACITAS. Ils présentent des situations variées. Trois pays se distinguent : l’Arabie saoudite, l’Australie et la Corée du Sud. Elles ont déjà atteint 100% de distribution d’électricité en 1990, connaissent un niveau de pouvoir d’achat tout à fait comparable à celui des grands pays occidentaux (53.845 dollars pour l’Arabie saoudite, 48.460 dollars pour l’Australie et 38.335 dollars pour la Corée du Sud). S'agissant de l’Arabie saoudite, la situation singulière de riche pays premier producteur et exportateur mondial de pétrole au cœur du monde arabe a contribué à l’accroissement de sa population, multipliée par 8,1 fois en cinquante-sept ans. Celle de l’Australie n’a été multipliée que par 2,4 fois au cours de la même période, contre la multiplication par 2,1 fois pour celle de la Corée du Sud. Ce sont donc également des pays économiquement bien installés. Après ces trois premiers pays du groupe, viennent trois autres : la Turquie, l’Argentine et le Mexique. La distribution d’électricité de la Turquie est passée de 88,8% à 100% en 2016. Le pouvoir d’achat moyen des Turcs est monté à 26.504 dollars pour une population qui n’a connu qu’un multiple de 2,9 fois entre 1960 et 2017. La Turquie veut s'imposer comme la plateforme des échanges entre l'Occident et l'Orient, l'Europe et l'Afrique. Elle vient de réaliser la première tranche de son aéroport international d'Istanbul, qui sera le plus grand aéroport du monde en 2029, avec plus de 150 millions de passagers. L’Argentine a également évolué entre 90,6% à 100% dans la distribution de l’énergie, et le niveau du pouvoir d’achat est passé à 20.787 dollars. La population du pays est également contenue, et elle n’a été multipliée que de 2,2 fois. Le Mexique a évolué de 94,3% à 100% et le pouvoir d’achat a atteint 18.258 dollars en 2017.  Plus faible que celui de l’Argentine, ce pouvoir d’achat est distribué à une population qui a été multipliée par 3,4 fois entre 1960 et 2017. L’effet démographique est donc indéniable dans la distribution des richesses. Enfin, deux derniers pays du groupe AMACITAS n’ont pas encore atteint la distribution d’électricité à 100%. Ce sont l’Afrique du Sud et l’Indonésie. La première a évolué de 59,3% en 1990 à 84,2% en 2016. Aussi, le niveau du pouvoir d’achat des Sud-Africains n’est que de 13.497 dollars pour une population qui a été multipliée par 3,3 fois en cinquante-sept ans. En Indonésie, la progression en équipement est encore meilleure, passant de 61,7% à 97,6% en 2016. Le niveau du pouvoir d’achat atteint 12.284 dollars, avec une population qui a connu une multiplication par 3,0 fois au cours de la même période. Aussi, en dehors de la situation très particulière de l’Arabie saoudite, les autres pays du groupe AMACITAS ont beaucoup progressé dans la distribution de l’électricité entre 1990 et 2016, et leur niveau de produit intérieur brut en parité de pouvoir d’achat s’est accru. Enfin, l’on constate que la population reste contenue, entre une multiplication par 2,1 fois en Corée du Sud et 3,4 fois au Mexique, au sein de ces pays émergents. Le niveau du pouvoir d’achat varie entre 12.284 dollars en Indonésie et 53.845 dollars en Arabie saoudite.

     En dehors des pays européens, nous avons retenu également quelques pays du "Reste du monde" qui ont connu des progressions importantes. En Asie, nous considérons quatre pays témoins. La Malaisie est passée de 94,0% à 100% dans la distribution de l’énergie et le niveau économique moyen est passé à 29.431 dollars en 2017 ; alors que la population a connu un multiplicateur de 3,9 en cinquante-sept ans. L’Iran est passé de 95,6% à 100% en 2016. Le niveau économique atteint 20.949 dollars, pour une population qui a été multipliée par 3,7 fois. La Thaïlande est passée de 75,9% à 100%, et le niveau économique est monté à 17.871 dollars, avec une population contenue à un multiplicateur de 2,5 fois entre 1960 et 2017. Quant au Pakistan qui a connu une multiplication par 4,4 fois de sa population, le niveau économique reste à 5.527 dollars. Et même en Amérique latine, nous retrouvons des exemples d’inspiration pour l’Afrique subsaharienne. Au Chili, l’accès à l’électricité est passé de 92,3% à 100%, et le niveau économique moyen des habitants atteint 24.634 dollars ; la population ne s’est multipliée que par 2,3 fois en cinquante-sept ans. La  Colombie est passée de 89,9% à 99% malgré une géographie parfois hostile, et le niveau économique des habitants est passé à 14.552 dollars en 2017 ; alors que la population a été multipliée par 3,0 fois. Au Pérou, qui a évolué de 60,2% en 1990 à 94,9% en 2016 pour l’accès à l’électricité, le niveau du pouvoir d’achat est monté à 14.434 dollars, pendant que la population a été multipliée par 3,2 fois. Ces deux derniers pays sont donc comparables dans ces évolutions. L’on peut retenir que l’émergence économique est inséparable de l’accès de la population à l’électricité, afin d’accroître des activités dans le pays. C’est donc cette ressource qui devient le catalyseur du développement conduisant à l’accroissement très significatif du pouvoir d’achat des habitants. Enfin, nous avons observé que, en dehors de l’Arabie saoudite, la population de chacun des pays étudiés a été multipliée entre 1,14 fois en Allemagne et 2,1 fois au Canada pour les pays industrialisés historiques ; et entre 1,21 fois en Russie et 3,4 fois au Mexique pour les pays industrialisés émergents dans le monde. Dans les autres pays candidats à l’émergence économique, en Asie et en Amérique latine, le taux d’accès à l’électricité a dépassé 90% en 2016 et la population ne s’est pas multipliée au-delà de 4,5 fois. L'énergie est inséparable du développement, et il n'existe pas d'économie solide, durable et pourvoyeuse d'emplois aux jeunes générations sans disposer d'un socle industriel. Toutes les évolutions technologiques, numériques, de la connaissance et des échanges internationaux, sont accélérés par l'utilisation de l'électricité.
 

L'indispensable relance de l'Afrique subsaharienne pour rattraper les fondamentaux du développement

     Comparée au "Reste du monde" (ROW), l’Afrique subsaharienne est l'ensemble des pays où la progression démographique moyenne a multiplié la population par 4,6 fois. Or, une population dont le poids dépasse les capacités objectives des pays à distribuer les ressources du développement est économiquement handicapée. Nous observons que l’accès à l’électricité est passé de 15,9% en 1990 à un modeste progrès de 42,9% pour une population de plus d’un milliard d’habitants (1,061 milliards d’humains en 2017). Aussi, le niveau du produit intérieur brut par habitant en parité de pouvoir d’achat reste très faible, à 3.806 dollars en 2017. Mais, la distribution est très inégale au sein des pays. L'Afrique Subsaharienne s'étend principalement sur les quatre espaces des communautés économiques régionales, observables sur la carte géographique ci-dessous :

Tableau de synthèse comparatif des autres pays d'Asie et d'Amérique latine candidats à l'émergence économique, d'une part, des pays de l'Afrique de l'Est et la situation des pays de l'Afrique subsaharienne, d'autre part.
(Source : Banque Mondiale. Traitement : Emmanuel Nkunzumwami).

Appliquées à l'ensemble des pays de l’Afrique Orientale, nous avons observé d'importantes disparités. Par exemple : entre le Kenya et le Burundi, on distingue les écarts sur le plan énergétique, sur le revenu en parité de pouvoir d'achat, comme sur l'évolution démographique. La carte ci-dessous rappelle la position géographique des pays de l'Afrique Orientale au sein du continent africain.

les analyses des taux d’accès à l’électricité, les niveaux de vie mesurés par le produit intérieur brut par habitant en parité de pouvoir d’achat en dollar international, indiquent de nombreuses situations très dégradées. Si l’on excepte les îles Seychelles et Djibouti, qui jouissent d’une situation particulière en raison de la forte présence française de très longue date, et d’une très faible population par rapport aux autres pays de l’Afrique Orientale, le Kenya est le pays qui connaît une progression très significative. Parti avec un taux d’accès à l’électricité de 3,3% en 1990, le pays atteint 56,0% en 2016. Certes, il est très loin des pays émergents ou candidats à l’émergence en Asie et en Amérique latine. Avec une performance économique de 3.286 dollars par habitant en 2017, le frein démographique n’est pas négligeable avec une population qui a été multipliée par 6,1 fois entre 1960 et 2017. Le pays se situe alors au-dessus de la moyenne de progression de la population de l’Afrique subsaharienne, qui a été multipliée par 4,6 fois entre 1960 et 2017. De même, le niveau du pouvoir d’achat reste inférieur à la moyenne de 3.806 dollars par habitant pour cette partie de l’Afrique. Parmi les autres grands pays de la région, la Tanzanie et l’Éthiopie ont atteint un taux d’accès à l’électricité de plus de 30% en 2016. Mais, la pression démographique, avec une multiplication respectivement de 5,7 fois et 4,7 fois de leur population, réduit les efforts dans la progression du pouvoir d’achat, valant respectivement 2.946 dollars et 1.899 dollars en 2017, bien au-dessous de la moyenne de l’Afrique subsaharienne. Le Rwanda et le Burundi ont connu une plus faible progression démographique de 4,2 fois et 3,9 fois leur population en 2017, mais les guerres civiles et la forte densité démographique sans ressources naturelles pour constituer des revenus significatifs aux pays, pèsent sur l’évolution du pouvoir d’achat des habitants. Néanmoins, le volontarisme politique et les ambitions de développement du président rwandais compensent la carence de ces ressources, et poussent le niveau de vie à 2.036 dollars, alors que le Burundi est encore miné par des conflits de pouvoir et des violences récurrentes entre les opposants et le pouvoir. La pauvreté est la source principale de ces conflits. En conséquence, le pays ne progresse pas et le niveau du pouvoir d’achat reste le plus bas de la région, avec seulement 771 dollars. Même la Somalie et le Soudan du Sud, en guerre civile longue qui ralentit le développement, parviennent à atteindre des niveaux respectifs de 1.283 dollars et 1.535 dollars. A ces derniers pays : le Burundi, la Somalie et le Soudan du Sud, il est fortement recommandé de retrouver la voie de la Paix et de la Sécurité durables à leurs frontières et à l’intérieur, ainsi que la stabilité politique et institutionnelle. Il ne peut y avoir de progression vers un meilleur niveau économique et social des habitants sans ce soubassement indispensable. Enfin, avec une population totale de 291 millions d’habitants en 2017, l’Afrique Orientale dispose d’assez de ressources humaines pour s’atteler aux projets de développement en ralentissant fortement la croissance démographique. Apporter de l’énergie à 100% des habitants et accroître du revenu pour tous les habitants, requièrent de travailler résolument sur les fondamentaux du développement. La démographie en est une composante. Il en est ainsi notamment pour l’Ouganda, le Kenya, la Tanzanie et la Somalie, dont la population s’est beaucoup accrue au cours des dernières décennies. Elle a été multipliée par plus de six fois entre 1960 et 2017. Aussi, avec des efforts constants pour ralentir cette croissance démographique et accroître fortement les ressources dans le pays, le taux d’accès à l’électricité devrait approcher 90% pour s’inscrire rapidement dans une véritable émergence économique, et connaître une progression très significative du niveau moyen de revenu de leurs habitants. Il apparaît que le taux moyen d’accès à l’électricité est de 37,3% en Afrique de l’Est (contre 42,8% pour l’ensemble de l’Afrique subsaharienne), et que le faible niveau de revenu en parité de pouvoir d’achat est de 2.225 dollars (contre 3.806 dollars en moyenne de l’Afrique subsaharienne). De même, l'on observe que la population de l'Afrique Orientale a été multipliée par 5,2 fois en cinq décennies, contre 4,6 fois pour l’ensemble de l'Afrique noire. Une intégration des économies, ainsi que des efforts communs dans le développement des infrastructures et des équipements pour l'accès à l’énergie, sont indispensables pour espérer atteindre le niveau des pays émergents ou candidats à l'émergence. Ce sont deux des piliers pour consolider le développement économique et social auquel aspirent les peuples de cette belle région.

(*) G20 = G7 + Union européenne  + BRIC + AMACITAS.
(**) AMACITAS est une appellation due à Emmanuel Nkunzumwami et qui apparaît pour la première fois dans le livre cité ci-dessous. Pour cette étude, le "S" pour South Africa a été détaché de BRIC"S" pour être rattaché aux pays des AMACITA, plus proches de ce pays économiquement.
(Source : Emmanuel Nkunzumwami, Le Partenariat Europe-Afrique dans la mondialisation, Ed. L'Harmattan).

 

Emmanuel Nkunzumwami
Analyste économique et politique
Écrivain – Essayiste

Président de Future Afrique Notre Avenir (FANA-F2A)


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