La démocratie française vient de triompher de tous les pessimismes, les catastrophismes, les déclinismes et de toutes les résignations… Bravo à Nicolas Sarkozy qui a réellement donné le rythme à cette campagne, qui a imposé les thèmes correspondant aux véritables handicaps de la France, et qui a proposé ses réponses et de vraies solutions à nos maux. Il se trouve qu’il a réussi à convaincre une grande partie de nos concitoyens qui se sont retrouvés dans ses propositions à 31% au premier tour de l’élection présidentielle. Bravo à Nicolas Sarkozy qui a réussi à ramener le Front National à son socle de résistants, mais qui devrait fondre davantage au deuxième tour, pour ne laisser à Jean-Marie Le Pen que ses proches amis, son cercle de courtisans et de l'épicerie familiale comme électeurs ! Enfin, le vrai visage de l’espérance des Français commence à se dessiner et les Français qui votaient par « protestation » ou par revendication des « identités sociales » ont voté « utile » pour eux-mêmes et pour La France.

 Mais au fond, qu’attendons-nous du Président de la République en France ? C’est un homme qui se lie par un CONTRAT POLITIQUE AVEC LA NATION. Un homme qui cesse d’être un homme de parti pour être UN HOMME DE LA NATION TOUTE ENTIERE. Donc un HOMME QUI NOUS RASSEMBLE AUTOUR DES AMBITIONS DE LA NATION. UN HOMME QUI NOUS PROJETTE DANS L’AVENIR AVEC ESPERANCE DU MIEUX-ETRE DE CHACUN DE NOUS. Un Gardien de nos valeurs qui fondent la France et son Rayonnement dans le Monde. 

 En analysant les projets et les projections de deux finalistes pour le sprint final du 6 mai 2007, il y’en a un qui nous met en mouvement et une autre qui se cherche une ligne claire. Les handicaps de Ségolène Royal sont évidents : Avec ses 25,85% après avoir asséché les réservoirs de toutes les gauches : l’effondrement historique du Parti Communiste avec Marie-Georges Buffet, la chute irréversible des Verts sous les talons de Dominique Voinet, l’irréalisme et les utopies enfin remarqués de Lutte Ouvrière avec l’icône national, Arlette Laguiller, les chasseurs qui ne convainquent plus sur des sujets aussi sérieux que la préservation de nos patrimoines ruraux, et le passéisme affligeant du Parti des Travailleurs dont personne ne connaît l’adresse et l’incompréhensible (sauf avec un décodeur spécial) Chivardi. En fait, ne subsistent plus que deux pôles à gauche : le Parti socialiste (25,8%) et Besancenot (4,5%). Les utopies sont-elles mortes ? pas vraiment. Comment, dès lors que les diverses gauches avaient beaucoup de mal à s’entendre sur les projets avant le premier tour et que parmi leurs ennemis jurés figuraient le Parti Socialiste et ses divers dirigeants, peut-ont construire un programme qui rassemble autant de différents et opposés pour un deuxième tour crédible pour Ségolène Royal ? C’est la première utopie. Comment Ségolène Royal, qui s’est imposée au Parti Socialiste mais garde de nombreux ennemis qui ne l’acceptent toujours pas comme leader, sont en désaccord avec son programme qui n’est pas le projet du Parti Socialiste (jusqu’à son « Compagnon » François Hollande qui a ouvertement affirmé à la Télévision que, à sa place, il aurait fait une campagne AVEC le Parti Socialiste ; pour avouer que Ségolène Royal est sûrement soutenue par son compagnon, Premier Secrétaire du Parti Socialiste mais qui ne partage pas le pacte présidentiel de sa compagne Ségolène Royal, et quelques amis et non pas le Parti Socialiste !). Les déchirements internes au Parti Socialiste et les luttes de pouvoir et d’influence sont tels que Ségolène Royal ne peut pas compter sur les éléphants et d’autres assimilés pour asseoir une politique. Ségolène Royal n’a pas d’équipe soudée et solide derrière elle et elle ne pourrait donc pas convaincre sur un programme qui est déjà décrié dans son propre parti. C’est la deuxième utopie. Enfin, Ségolène Royal essaie de rassembler autour d’un Centre de Gravité déplacé au Centre Droit, plus proche de François Bayrou (UDF) que de Jean-Luc Mélenchon (Aile gauche du PS). Mais alors autour de François Bayrou se trouvent d’anciens militants de la Droite Républicaine, Socio-Libérale. Ils ne vont pas renier leur appartenance à droite pour risquer ensuite le détournement de leurs électeurs qui les ont toujours crus à droite… Derrière l’élection présidentielle, viennent les législatives en juin 2007 et les municipales en mars 2008. La cohérence politique, chers amis. Le rassemblement au Centre pour Ségolène Royal est une troisième utopie car elle perdrait les électeurs de la Gauche Socialiste et de l’Extrême gauche qui a pesé dans les 25,8% qu’elle a pu réunir au premier tour. Enfin, Nicolas Sarkozy donne encore le ton en déclarant que les électeurs sont des hommes et des femmes libres, qui votent selon les ambitions qu’ils assignent au futur Président de la République et que les voix des électeurs n’appartiennent pas aux appareils politiques. Les consignes de vote perdent ainsi leur efficacité dès lors que les électeurs se prononcent sur « un Homme, Un projet et les Moyens de le mettre en œuvre ». Et c’est Nicolas Sarkozy qui réunit ces ingrédients.

 Mais alors, que se passe-t-il dès lors que l’on scande à nouveau « le vote utile » ? Il a déjà eu lieu au premier tour. Les socles indéboulonnables des électeurs des Extrêmes (Extrême-Gauche et Extrême-Droite) bougeront peu pour aller aux urnes et plus pour aller à la pêche le 6 mai 2007. Tout se joue alors au Centre de François Bayrou et des électeurs encore indécis du Front National. Et c’est ainsi qu’apparaît l’Europe comme frange de séparation dans la dynamique du Deuxième Tour de l’élection présidentielle.

 Mais ce serait une erreur politique de lier le référendum au projet constitutionnel européen du 29 mai 2005 et l’élection présidentielle du 6 mai 2007, deux ans après. Pourquoi ?

 Le non au référendum n’est NULLEMENT un refus de l’Europe pour une grande partie des électeurs. NON. Nous connaissons tous autour de nous d’authentiques défenseurs de l’Europe, de la Droite Républicaine et du Centre, qui ont voté NON au réferendum et qui nous ont expliqué le sens profond de leur vote. Les français n’ont pas répondu à la question européenne qui leur était posée le 29 mai 2005. Ils ont exprimé leurs angoisses du quotidien, adressées au président de la République, plutôt que de s'exprimer sur le référendum. Les français n’avaient pas lu le texte qui leur était soumis, incompréhensible pour la grande majorité des électeurs des milieux populaires. Et ceux qui l’avaient lu n’avaient pas tout compris, et la majorité de ceux qui avaient bien compris l’ont trouvé « mal écrit, parfois incohérent et inapplicable ». Alors, d’un bord à l’autre, ils l’ont rejeté à 55%, parce que ce texte ne répondait pas aux préoccupations du quotidien. Ce que les français demandent au Président de la République, c’est de les aider à s’intégrer dans l’Europe trop grande, trop complexe, dans un monde qu’ils ne maîtrisent plus. Mais parmi ceux qui ont lu le texte et qui l’ont trouvé  « mal écrit, parfois incohérent et inapplicable », ils ont dit ce qu’il faudrait améliorer pour que les français s’y retrouvent : « La concurrence libre et non faussée ?… », c’est une bonne idée. Mais, elle est déjà « libre et faussée » au sein de l’Europe Communautaire. Il y a déjà une concurrence fiscale : les taux de TVA, d’impôt sur le Revenu et d’impôt sur les sociétés varient d’un pays à l’autre au sein de la zone Euro et encore entre les pays de la zone Euro et le reste de l’Union Européenne. La liberté consiste alors à aller travailler ou habiter ou consommer là où les impôts sont plus faibles. C’est donc déjà de la concurrence. Il y a ensuite une concurrence monétaire entre la zone Euro et le reste de l’Union Européenne. Les politiques publiques d’intervention sur les déficits, sur les financements publics sont gérées selon les degrés de liberté dont disposent des États. La BCE fait son travail au sein de la Zone Euro mais n’a pas le pouvoir d’imposer ses contraintes aux 16 autres États Membres hors de la Zone Euro. Le dollar fait son marché en Europe et donne un coup de massue, au besoin, aux exportations européennes de la zone Euro. Les grands Exportateurs européens surveillent plus le dollar que leurs charges d’exploitation qu’ils maîtrisent plus ou moins, car ils n’ont aucune actions sur les décisions politico-monétaires de la Reserve Bank et de la Maison Blanche aux États-Unis. Dès lors que l’Union Européenne vit avec autant de monnaies, comment faire croire que le projet constitutionnel nous protège des spéculations et des concurrences monétaires. La concurrence sociale enfin : dès lors que du Nord au Sud et de l’Ouest à l’Est de l’Union Européenne nous ne pratiquons pas les mêmes politiques sociales, les mêmes niveaux de charges sociales, les mêmes niveaux salariaux, les mêmes contraintes juridiques sur le code du travail, etc. comment le texte constitutionnel tel que nous l’avons eu peut-il nous épargner de cette concurrence sociale.

 Nous n’avons pas de politique industrielle pour l’Europe et c’est le plus fort et mieux portant qui tente d’avaler le plus faible conjoncturel comme cela a failli arriver à Alstom sans l’intervention de Nicolas Sarkozy, ou la bataille actuelle autour des compagnies d’énergie du sud de l’Europe, en voie d’être avalées par celles du Nord de l’Europe… Or nous sommes dans les grandes puissances économiques industrielles historiques où NOTRE ECONOMIE N’EST SOLIDE QU’INDUSTRIELLE. Du coup nous sommes très largement exposés aux DELOCALISATIONS. Pouvons-nous « honnêtement » dire à des millions d’ouvriers et d’employés que ce n’est pas grave si leurs usines sont délocalisées dans les pays à bas coûts car nous créerons des « emplois de très haute valeur ajoutée » qui ne concernent que peu de salariés, très hautement formés, et des chercheurs. Quelques centaines ou quelques milliers d'emplois hautement qualifiés sur les hautes technologies ne peuvent pas remplacer des centaines de milliers d'emplois industriels perdus. NON. Il faut un État qui les protège autrement contre les délocalisations. Avant d’approuver un acte de délocalisation, demandez-vous : « quelle serait ma réaction si un de mes parents ou de mes enfants ou de mes proches y travaillait et n’y avait que son salaire comme seul revenu du ménage » ? Et vous comprendrez l’angoisse, la douleur, la révolte qui a poussé une grande partie de nos concitoyens à voter NON au référendum européen. Mais ce n’est pas pour autant qu’ils n’aiment pas l’Europe. Ils souhaiteraient une Europe qui les protège, qui les rassure, et qui assure leur prospérité, le Rêve Européen comme au début de sa construction ; mais ils vivent au quotidien une autre Europe et perdent de l’espérance. A tous ces français qui souffrent et qui s’inquiètent, il faut un Président de la République qui les rassure et leur redonne confiance. Ces électeurs sont de droite et de gauche, comme du Centre, et ils se reconnaissent dans la nouvelle dynamique politique que propose Nicolas Sarkozy. Un professeur de Physique disait : « quand un problème est complexe, il faut le décomposer en plusieurs sous-problèmes pour le résoudre ». L’Europe et le monde en sont à ce niveau de complexité. Alors, quels sont les sous-problèmes à résoudre et comment organisons-nous nos réponses. Pour porter une voix audible de l’Europe, il nous un porte-parole des Affaires Étrangères de l’Europe. Donc il nous faut une EUROPE POLITIQUE. Quelles en sont les frontières ? quelles en seront les compétences par rapport aux États-membres ?

 Il nous faut une EUROPE DE LA DEFENSE pour faire fonctionner la solidarité humaniste européenne de paix et de développement dans les zones de conflits dans le Monde. Quelle sera sa compétence face à l’OTAN ? Quelles seront ses zones d’action dans le monde ? Quel sera son budget (fonctionnement, armement, recherche) ?

 Il nous faut une EUROPE DU SAVOIR pour harmoniser nos diverses formations, nos divers lieux d’études en pôles de compétences, nos performances en recherche et développement, notre compétitivité internationale sur les savoirs et les savoir-faire.

 Enfin, il nous faut une EUROPE ECONOMIQUE ET SOCIALE. Dans tous ces sous-problèmes de l’Europe, il convient de DEFINIR D’ABORD CE QU’EST L’EUROPE (son identité, sa culture, ses dimensions géographiques, ses valeurs). Il ne faudrait pas oublier que la question  de l’élargissement trop rapide et mal préparé au vu des citoyens, ainsi que la question de l’intégration de la Turquie se sont invitées dans le référendum du 29 mai 2005. Nicolas Sarkozy est le seul homme politique aujourd’hui qui a proposé un « partenariat privilégié » avec la Turquie. Voilà un homme clair et précis. Car derrière la Turquie se précise l’identité culturelle de l’Europe mais aussi les relations de l’Europe avec le Moyen-Orient et le Bassin Méditerranéen (Maghreb, Chypre). Pourquoi un Kurde turc serait-il européen et non son frère ou son cousin kurde de tous les pays voisins du Moyen-Orient ? Où en sommes-nous avec l’état de la démocratie et des libertés publiques en Turquie, dès lors que les hommes et les femmes meurent assassinés en raison de leur croyance ou de leur appartenance ethnique ?

 Dès lors que nous avons bien défini nos préoccupations et les réponses que nous apportons aux citoyens, nous réduisons les angoisses, les peurs, les frustrations. Et les partisans du NON, de gauche comme de droite, trouveront leur confort dans la capacité de la France et de l’Europe à leur assurer un meilleur avenir. Les citoyens n’acceptent plus les chèques en blanc. Les discours idéologiques creux ne portent plus, ils demandent du concret et de la clarté. Et c’est pour cela qu’ils sont très nombreux à se reconnaître dans les propositions de Nicolas Sarkozy. Ainsi ils savent où ils sont et où ils vont. Et ils ont raison. Car avec Nicolas Sarkozy, l’Europe aussi passe mieux et plus clairement. On y retrouve une autre Europe, protectrice des citoyens contre les délocalisations, contre un écart excessif Euro/Dollar, contre une désindustrialisation de l’Europe, contre une ouverture trop large des frontières qui pollue les politiques sociales et de l’emploi en Europe, et pour un partenariat avec nos voisins d’Asie et d’Afrique, pour une relance de la croissance économique et de l’emploi en Europe, contre toutes les discriminations et pour le respect de la diversité en vue du mieux vivre ensemble, pour une France plus forte en Europe et qui retrouve sa place dans le Monde.

Et si le « Rêve Français », c’était aussi cela !

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