Nous avons déjà publié plusieurs articles et deux ouvrages sur les situations du développement économique en Afrique. Les livres  : « Le Partenariat Europe-Afrique dans la mondialisation  » et « La Relance de l’Afrique », publiés aux Éditions L’Harmattan, respectivement en 2013 et en 2017, faisaient déjà le constat des évolutions de l’Afrique sur les piliers du développement économique et social.

     Nous avions présenté les situations comparées, dans l’espace et dans le cours du temps, sur la sécurité des populations et des territoires ; la sécurité alimentaire, médico-sociale et environnementale ; l’éducation de la jeunesse – espoir de l’avenir du continent ; les infrastructures de communication et de transport ; et l’accès à l’énergie, principalement d’origine fossile. Nous indiquions des comparaisons internationales et proposions de refaire le bilan après 2025.

     Le bilan proposé dans cet article complète les données livrées en 2017, étudiées sur la période de 1990 à 2016. Dans le même esprit, il présente également les situations comparées sur le pilier de l’accès à l’énergie électrique qui, associée aux autres sources d’énergie d’origine pétrolière et gazière, constitue une composante du pilier de l’accès à l’énergie en Afrique. Ces sources d’énergie se complètent pour soutenir les autres piliers. Les listes ci-dessous ne sont nullement exhaustives mais relativement indicatives
1°- La sécurité publique des populations et des territoires requiert l’utilisation des véhicules pour intervenir sur les lieux variés, des ordinateurs et de l’éclairage pour accéder aux données sur des personnes et des territoires, l’équipement des centres de formation des personnels en charge de la sécurité.

2°- La sécurité alimentaire, médico-sanitaire et environnementale requiert l’énergie pour les équipements hospitaliers, les système de traitement et de conservation des aliments et des médicaments, des équipements de formation et de perfectionnement des personnels, le déplacement des personnels d’intervention, les centres d’assainissement et de traitement des déchets pour la santé publique et des populations.

3°- L’éducation de la jeunesse, que ce soit en milieu rural ou en environnement urbain, requiert des infrastructures scolaires adéquats, le déplacement des élèves et des enseignants, des équipements d’enseignement et de recherche.

4°- Les infrastructures des transports et des communications fonctionnement avec des équipements variés. Les véhicules, actuellement et majoritaires tractés par l’énergie thermique, deviendront peu à peu électriques, avec la contrainte des lieux de chargements électrique. Les trains sont passés du charbon au pétrole et ses dérivés, puis à la traction électrique. Il faudra alors construire des lignes électrifiées pour le transport ferroviaire, qu’il soit pour des marchandises ou pour des personnes. Il en est de même pour les bateaux actuels et du futur : l’énergie éolienne pour les embarcations à voile n’est pas adaptée aux paquebots, équipés de moteurs thermiques et bientôt électriques. Quant au transport aérien, l’importance de l’énergie, tant pour les avions que pour les aéroports, n’est plus à démontrer. Les communications électroniques, à travers les réseaux mobiles (3G, 4G et bientôt 5G partout en Afrique) et terrestres (Land lines) constitués de fibres optiques requiert de l’énergie électrique, tant pour les opérateurs, les industriels et les consommateurs. Les ordinateurs, les serveurs de données, les terminaux mobiles fonctionnement et se rechargent à l’électricité.

5°- L’industrialisation par la transformation des matières premières produites en Afrique que pour la valorisation des process industriels est gourmande en énergie. Depuis les fonderies de la métallurgie jusqu’à la fabrication des conserves alimentaires, en passant par tous les maillons des chaînes industrielles, les sources d’énergie sont indispensables.

     Ces constats nous conduisent à nous interroger sur le niveau de la production, le transport et la distribution de l’énergie électrique en Afrique. L’on doit équiper les entreprises, les écoles, les hôpitaux, les voies ferrées, les services, mais également les habitants pour leurs usages domestiques. Notre problématique est de connaître le niveau d’accès des populations africaines à l’électricité.

     Depuis de nombreuses années, nous suggérons d’analyser les évolutions sur le continent africain à travers les zones géographiques et leurs Communautés Économiques Régionales (CER). Cette organisation permet de poser les bases des coopérations intrarégionales pour bâtir un réel développement par des entraides régionales, des coopérations locales et des mutualisations des projets lourds ou très onéreux. La répartition des régions africaines est présentée sur la carte suivante.

A- En Afrique du Nord ou Arabo-musulmane.

     Nous commençons par lever les ambiguïtés : les populations de cette région de l’Afrique sont majoritairement arabes (même si d’autres composantes berbères, kabiles, noires, etc. existent). Et les pays sont largement dominés par la pratique de l’Islam depuis plusieurs siècles.

Dans ces sept pays, de la Mauritanie au Soudan, le niveau d’accès à l’énergie électrique est globalement supérieur à celui de l’Afrique subsaharienne. Quatre pays (Maroc, Tunisie, Égypte et Algérie) ont atteint le niveau de 100% ou presque en 2020.
Au cours de première décennie de 1991 à 2000, la Libye, l’Algérie, l’Égypte et la Tunisie affichaient déjà plus de 90% de leurs populations accédant à l’électricité. Le Maroc était en retard avec 70% alors que le Soudan (avec 23%) et la Mauritanie (avec 19%) étaient largement sous le seuil de 25%.

Au cours des deux décennies suivantes, de 2001 à 2020, le Maroc a fait progresser l’accès à l’électricité à 100%, rattrapant ainsi les autres pays de la région : la Tunisie et l’Égypte. L’Algérie poursuit encore sa lente progression. Quant à la Libye, elle était bien équipée au début de la décennie 2001-2010. Mais, après 2010, le pays a été détruit par les bombardements de l’OTAN et la coalition internationale. Les infrastructure électriques ont été fortement endommagées et l’accès à l’électricité est tombé de 82% à 70% de la population. Cela conforte également l’importance de la sécurité des populations et des territoires sur le développement économique et social. La Libye est revenue à la situation antérieure à 1990.

Le Soudan et la Mauritanie ont également progressé, mais venant de très loin entre 23% et 19% en 2000, ils ont atteint 55% et 47% en 2020. Pour atteindre le niveau des pays avancés de cette région, il faudra des efforts de coopération et d’entraide intrarégionale. Ces deux pays savent ce qu’il faudra exiger à leurs partenaires économiques des pays industrialisés.

La tableau ci-dessous résume les situations des pays de l’Afrique du Nord.

 

B- En Afrique Australe

     Les situations sont très contrastées. En 2020, seuls trois pays sur les treize de cette région ont dépassé 80% d’accès de leurs populations à l’électricité : l’Ile Maurice (99,7%), les Îles Comores (86,7%) et l’Afrique du Sud (84,4%). Mais, de ces trois pays, les Iles Comores sont celles qui ont le plus progressé au cours des décennies 2001 à 2020, passant de 39,7% à 86,7% de la faible population de ce pays. L’Afrique du Sud a fortement progressé de 10,6 points au cours de la décennie 2001-2010, mais elle accuse un ralentissement entre 2011 et 2020 (une progression modeste de 1,5 point).

Quatre pays ont dépassé le seuil de 50% (Eswatini, Botswana, Namibie et Zimbabwe). Il convient de noter d’importants efforts accomplis, au-delà de 5 points par décennie entre 2001 et 2020, notamment en Eswatini et au Botswana. Les deux autres pays, Namibie et Zimbabwe accélèrent le rythme de progression depuis la décennie 2011-2020.

Sous le seuil de 50% d’accès à l’électricité pour la population figurent le Lesotho, l’Angola, la Zambie, le Madagascar, le Mozambique et le Malawi. Ce dernier est le plus pauvre de la région d’Afrique Australe, avec un très faible résultat de 15% en 2020.  Il convient d’indiquer des efforts accomplis par ces pays en retard sur l’accès à l’électricité pour les populations, notamment au cours de la décennie 2011-2020, entre 11,8 points pour le Mozambique et 30,4 points pour le Lesotho, à l’exception du Malawi. Il s’ensuit que six pays seulement se situent bien au-dessus de 50% alors que six autres pays sont largement sous ce seuil. Des efforts de coopération, d’entraide et de mutualisation des infrastructures seront nécessaires pour relever le niveau de tous les pays de la région. Il ne pourra y avoir de développement économique et social viable et durable sans un accès à l’électricité au-delà de 80% pour toutes les populations de la région.

Ci-dessous le tableau qui résume les situations comparées en Afrique Australe, entre 1990 et 2020.

 

C- En Afrique Occidentale

     L’Afrique Occidentale est très diversifiée, avec d’anciennes colonies anglaises (Ghana, Gambie, Nigeria, Sierra Leone), françaises (Sénégal, Côte d’Ivoire, Togo, Mali, Guinée, Bénin, Niger, Burkina Faso) et portugaises (Cap Vert, Guinée Bissau). Seul le Liberia n’était pas une colonie. L’on constate que deux pays seulement affichent un accès à l’électricité pour plus de 80% de leurs populations : le Cap Vert (petit pays de moins d’un million d’habitants) et le Ghana (86% en 2020). L’écart est ensuite important avec les six autres pays ayant franchi le seuil de 50%, entre le Sénégal (70,4%) et le Mali (50,6%). Sous le seuil de 50%, figurent la Guinée, le Bénin, la Guinée Bissau, le Liberia, la Sierra Leone, et enfin le Niger et le Burkina Faso en bas du classement, avec 19% seulement de population accédant à l’électricité en 2020.

Les deux pays en tête de classement ont déployé d’importants efforts au cours des deux dernières décennies, de 2001 à 2020, entre de 13 points et 23 points. Pendant cette période et dans les pays entre 50% et 80%, le Togo et le Mali progressent fortement entre 14 points et 24 points. Ainsi, le Mali est passé de 9,6% en 2000 à 50,6% en 2020 ; l’on apprécie alors l’impact des décideurs politiques dans les choix des axes de développement. C’est donc possible de progresser rapidement vers 80%, si les dirigeants des pays en font l’une des priorités du développement économique et social du pays. Le Sénégal maintient le rythme de progression entre 14 et 19 points, la Guinée Bissau et le Liberia ont accéléré le rythme de progression au cours de la décennie 2011-2020, avec un bond de 22 points (Liberia) et de 27 points (Guinée Bissau). Cependant, les efforts restent immenses pour atteindre 80% pour la Guinée, la Guinée Bissau, le Bénin, le Liberia, la Sierra Leone ; et plus particulièrement encore pour le Niger et le Burkina Faso qui se situent très loin au-dessous de 50%. Les dirigeants de ces pays n’ont plus d’autres choix que de concentrer les moyens d’investissements importants et l’orientation des apports des partenaires économiques sur ce pilier indispensable au développement. Il appartient aux dirigeants de renforcer les projets dans ce domaine. Il ne revient pas aux partenaires de décider de leurs axes d’intervention dans ces pays, hors des intérêts vitaux des populations africaines. L’accès à l’électricité est devenu vital pour les nations et pour les peuples. Il ne faudrait pas oublier les composantes de la pauvreté, de la misère et de la désespérance des jeunes attirés par les divers prédateurs dans le piège des guerres civiles et du terrorisme en Afrique.

Le tableau ci-dessous présente les situations comparées des quinze pays de l’Afrique Occidentale.

 

D- En Afrique Centrale

     Les immenses étendues des pays restent très éloignées de l’accès à l’électricité. Dans cette région, seul le Gabon (91,6% en 2020) a largement dépassé l’accès à l’électricité au-delà de 80%. Les deux autres pays peu peuplés se situent au-dessous de 80%, soit Sao Tome et Principe (77%) et Guinée Équatoriale (67%). Les progressions par décennie n’atteignent pas 20 points, alors que sur huit pays de la région, quatre se retrouvent sous le seuil de 50% : la République du Congo (49,5%), la République Démocratique du Congo (19,1%), la République Centrafricaine (15,5%) et le Tchad (11,1%). De plus, au cours des deux dernières décennies, aucun de ces pays n’a atteint 11 points de progression, alors qu’ils sont très largement en retard. On ne peut plus imputer ces contre-performance à l’ancienne puissance tutélaire, mais à la gouvernance de ces pays depuis 1990 (selon les données disponibles). Cependant, ces pays disposent des richesses naturelles immenses (minerais rares, pétrole, gaz, ressources forestières) et des ressources humaines importantes pour financer et soutenir les efforts de développement. Parmi les autres grands pays, le Cameroun ne progresse que de 12 points à chaque décennie depuis 2001, et il n’atteint que 64,7% de la population accédant à l’électricité en 2020. Une accélération sera nécessaire pour atteindre rapidement au moins 80%. La Guinée Équatoriale s’est endormie sur une progression de 0,6 point à chaque décennie, alors qu’elle dispose d’immenses ressources pour progresser plus vite. Enfin, le Gabon a très peu progressé au cours de la décennie 2011-2020 avec 2 points, après des efforts de 16 points dans le décennie précédente. On remarque nettement l’impact de la gouvernance et de l’autorité des chefs d’État en Afrique. Le ralentissement de la décennie 2011-2020 est corrélé avec le problème de santé du président du Gabon.

Globalement, les dirigeants des trois derniers pays de l’Afrique Centrale (la République démocratique du Congo, la République Centrafricaine et le Tchad) devraient inscrire en tête des priorités l’accès de la population à l’électricité. Tous les grands projets du pays devraient comprendre la production, le transport et la distribution de l’électricité dans tout le pays. C’est un défi extrêmement lourd pour l’immense RDC, avec une superficie de plus de 2,345 millions de km² et plus de 95 millions d’habitants, mais également pour la République Centrafricaine avec plus de 623.000 km² et seulement 5,457 millions d’habitants, ainsi que pour le Tchad avec 1,284 million de km² pour une population estimée à 17,18 millions d’habitants. Ces trois pays sont plus étendus que la France, le pays le plus vaste de l’Union européenne. Si les coopérations intrarégionales ne peuvent pas porter tous les efforts indispensables à ces pays afin d’accroître l’accès à l’électricité pour leurs populations, les partenaires extérieurs et les régions voisines de l’Afrique Orientale et de l’Afrique Australe devraient les y aider. La RDC ayant rejoint la East African Community (aux côtés de l’Ouganda, le Kenya, la Tanzanie, le Rwanda, le Burundi et le Sud-Soudan) pourrait mutualiser l’exploitation et la valorisation de ses ressources avec ses voisins, en contrepartie du partage des efforts pour accélérer le développement économique et social de cet immense et riche pays. L’attribution des ses difficultés de gestion économique et sociale aux pays voisins ne convainc pas au regard de ce bilan trop faible de 19% de la population accédant à l’électricité. Les dirigeants de cet immense, riche et important pays pour l’Afrique devraient engager de véritables coopérations avec les voisins pour l’exploitation et la valorisation de ses ressources en Afrique, en contrepartie de la mutualisation des projets de développement des territoires en grande souffrance, notamment dans l’est du pays. Il appartient à tous les dirigeants des pays de la région de s’engager au développement avec détermination, rigueur dans le travail et exigence des résultats, rage et ambition du bien-être pour leurs peuples. A défaut, ce sera une région instable, aux prises avec des groupes armés multiples pour la survie de la jeunesse désespérée.

Le tableau suivant indique les situations comparées en Afrique Centrale.

 

E- En Afrique Orientale

     Un seul petit pays de près d’une centaine de milliers d’habitants, Les Seychelles, atteint un ratio de 100% dans l’accès des habitants à l’électricité en 2020. Aussi, sur onze pays de l’Afrique Orientale, cinq pays parviennent à afficher plus de 50% de la population accédant à cette énergie. Il s’agit des Seychelles, du Kenya (71,4%), Djibouti (1,106 million d’habitants sur 23.000 km²) avec 61,8%, l’Érythrée (3,62 millions d’habitants sur 117.600 km²) avec 52,2%, et enfin l’Éthiopie (51,1%), immense pays de la région avec plus de 120 millions d’habitants sur 1,112 million de km².

Les Seychelles avaient déjà marqué une avance dès la décennie 1991-2000, avec un progrès de 94,1%. Dès lors, les efforts des progressions de 3 points à chacune des deux décennies suivantes ont porté le pays à 100% de distribution de l’électricité à ses habitants.

Le Kenya a fortement accéléré le rythme au cours de la décennie 2011-2020 à hauteur de 52 points, après un ralentissement lors de la décennie précédente (2001-2010) avec une progression de 4 points seulement.  Conscients d’être partis de très loin avec un ratio de 15% de la population accédant à l’électricité en 2000, le pays devient un modèle des efforts de progression dans l’équipement électrique dans cette région. La progression de Djibouti est très faible, au regard de sa situation privilégiée au début de la décennie 2001 (56,4%). Les deux pays devraient désormais poursuivre l’accélération de leurs efforts pour atteindre rapidement 80% au cours de la décennie actuelle.

L’Érythrée inscrit une progression constante de 11 à 12 points ; mais pour atteindre 80% à la fin de la décennie en cours, en partant de ses 52,2% actuels, il lui faudra plus d’ambitions et d’efforts. L’Éthiopie a également connu une forte progression, doublant ses efforts de 12,7 points en 2001-2010 à 25,7 points lors de la décennie 2011-2020. Si le pays poursuit le doublement de ses efforts à chaque décennie, nul doute qu’il atteindrait 100% avant le terme de la décennie 2021-2030. C’est une question de priorité politique des investissements publics décidés par les dirigeants.

Quatre pays de l’Afrique Orientale se détachent dans le taux d’équipement électrique entre 40% et 50% : ce sont la Somalie (49,7%), le Rwanda (46,6%), l’Ouganda (42,1%) et la Tanzanie (39,9%). Dans ce groupe, la Somalie est minée par l’insécurité qui ruine les efforts consentis. Alors que les efforts avaient marqué un saut de 50,3 points en 2001-2010, le pays a sombré et a reculé de 2,4 points au cours de la décennie 2011-2020. Il n’y a pas de progrès économique et social viable et durable si la sécurité des populations, des territoires et des investissement n’est pas assurée. Tous les quatre pays indiqués sont partis de très bas, avec moins de 10% de taux d’équipement électrique en 2000. Les progressions au Rwanda, en Ouganda et en Tanzanie ont été très faibles au cours de la décennie 2001-2010, au-dessous de 6,0 points, au regard des situations de départ. Mais, une accélération est remarquée lors de la décennie suivante de 2011-2020. Le Rwanda marque ainsi un grand bond de 36,9 points, l’Ouganda réalise 30,0 points et la Tanzanie marque 25,1 points. A ce rythme d’efforts de progression encore plus soutenu dans l’équipement électrique, les quatre pays pourraient atteindre entre 90% et 95% au terme de la décennie 2021-2030. Il appartient aux dirigeants de le décider, et de poursuivre les mutualisations de ces projets importants et portés au sein de la East African Community. Ainsi, les interconnexions avec les autres pays de la région seront bénéfiques pour l’ensemble des populations de ces pays.

Le Burundi et le Sud-Soudan ont fortement pâti de l’instabilité liée aux guerres civiles pendant plusieurs années. En 2010, ces pays n’affichent que 5,3% et 1,5% de taux d’accès à l’électricité pour leurs populations respectives. Un ratio extrêmement faible en Afrique et dans le monde. Leurs efforts au cours des décennies suivantes n’ont pas été conséquents et les résultats restent encore très faibles en 2020 : 11,7% pour le Burundi (12,55 millions d’habitants sur 27.834 km²) et 7,2% pour le Sud-Soudan (10,75 millions d’habitants sur 644.329 km²). Les deux pays totalisent 23,30 millions d’habitants qui ont également le droit d’accéder à l’électricité et au progrès économique et social. Leur situation devrait attirer la solidarité des autres pays de l’East African Community dont ils font partie, mais aussi les dirigeants ont le devoir d’orienter massivement leurs politiques publiques d’investissements, avec leurs partenaires économiques extérieurs, vers ce progrès indispensable et vital pour l’avenir.

Vous trouvez ci-dessous le tableau de synthèse des situations comparées des pays de l’Afrique Orientale.

 

Conclusion

     Il n’y aura pas de développement économique viable et durable en Afrique sans un efforts soutenu dans la production, le transport et la distribution de l’électricité à toutes les populations africaines. Les progrès actuels dans le monde, de la sécurité publique à l’industrialisation s’appuient sur l’accès à l’électricité.

     La production de l’électricité sera diversifiée. Une partie de l’Afrique équatoriale et intertropicale contient des fleuves et des chutes importantes. Dans ces régions, l’énergie électrique d’origine hydraulique est parfaitement adaptée. Ces productions pourraient largement couvrir les besoins de l’Afrique Centrale, l’Afrique Orientale et l’Afrique Australe. Dans les régions de l’Afrique Occidentale, le mix est également possible entre l’électricité d’origine hydraulique et celle d’origine solaire. Les expériences des réalisations au Maghreb pourraient inspirer les dirigeants et les décideurs de l’Afrique subsaharienne. Enfin, l’énergie électrique de source thermique peut apparaître indispensable dans certains cas. Le dogmatisme écologique peut être analysé au regard des impératifs vitaux du développement. Les techniques de traitement contre les pollutions existent, et elles devraient être activées pour la production de l’électricité à partir du pétrole ou du gaz et de leurs dérivés. De nombreux pays dans le monde, y compris en Europe et en Amérique, y ont régulièrement et très massivement recours, autant dans lindustrie que dans les transports : les principaux pollueurs de la planète ne sont pas en Afrique. Quant aux moyens de transport et de distribution de l’électricité, le choix de l’enterrage des câbles électriques en zones urbaines et suburbaines sera une nécessité écologique et de protection contre les accidents au cours des travaux et des intempéries. Ces techniques sont également applicables sur de courtes distances des dizaines de kilomètres. En revanche, les pays africains étant très étendus, avec souvent de faibles densités de populations, le coût de l’enterrage des câbles sur des milliers de kilomètres devient rapidement dissuasif. Le transport aérien à travers les pylônes devient la meilleure solution et la plus adaptée.

     L’objectif de chacun des pays africains devrait viser au-moins 90% de la population à la fin de la décennie actuelle de 2021-2030. Cela dépendra des décisions politiques, des coopérations intra-africaines et des priorités d’allocations de ressources d’investissement pour le progrès économique et social des populations africaines. C’est l’un des défis majeurs de la décennie en Afrique subsaharienne.
 

Emmanuel Nkunzumwami

Écrivain-Essayiste
Analyste économique et politique
Intervenant dans les médias Radios et TV


Directeur de NERES Conseil

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