855 MILLE MORTS DU COVID-19 DANS LE MONDE, PLUS DE 25,66 MILLIONS DE CONTAMINÉS ET ENVIRON 17,95 MILLIONS DE GUÉRIS AU 31 AOÛT 2020
21 août 2020Le contenu de cette publication :
I. Les principales données sur le covid-19 dans le monde.
2. Le covid-19 progresse très rapidement en Afrique
3. La reprise de fortes contaminations en Europe et aux USA
4. Conclusion
Article mis à jour le 31 août 2020.
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La situation du monde face au covid-19 continue de se dégrader au cours de ce mois d’août 2020, en raison de la reprise de fortes progressions des décès et des contaminations dans plusieurs pays, tant en Europe, en Amérique (du nord et du sud) et qu’en Afrique.
Déjà : 25,66 millions de personnes ont été contaminées à travers le monde. 17,95 millions en sont guéries, mais 855.115 personnes en sont décédées et 6,85 millions détectées positives portent encore cette malade.
En France, les personnes testées positives atteignent 281.025 cas depuis le début de la pandémie. 30.635 en sont décédées, alors que le pays compte 163.921 personnes encore malades du covid-19 et 86.469 guéries. En Allemagne, l’on dénombre 244.792 personnes contaminées. Mais, seulement 9.371 décès et 15.521 personnes encore malades au 31 août 2020, soit presque dix fois moins qu’en France. Les situations sont donc très variées.
Cet article fait l’état des lieux, avec de nombreux tableaux de synthèse et des graphiques de visualisation, au 20 août 2020.
I. Les principales données sur le covid-19 dans le monde.
Au soir du 20 août 2020, soit plus de cinq mois et demi après la montée en puissance du covid-19 en Europe, le monde comptait déjà plus de 22,82 millions de cas de contaminations du virus. Il apparaît ainsi une nouvelle accélération de ce virus, après quelques semaines de diminution progressive avant le déconfinement généralisé en début juin 2020. Par rapport au 1er août 2020, le nombre des contaminations a augmenté de 26% en dix-neuf jours. Ce nombre élevé des contaminations peut alors s'expliquer par :
1°- le relâchement sur l'application des mesures barrières de protection contre le virus après le déconfinement. Des individus dans des foules en liesse lors des spectacles se sont contaminés à leur insu.
2°- les moyens de dépistage plus importants qu'au début de la pandémie, et qui permettent de tester un nombre beaucoup plus important de personnes. Pour un virus disséminé dans la population, plus on teste de personnes, plus on la chance de détecter un plus grand nombre de personnes contaminées.
3°- les habitants de notre planète ont compris que le virus tue : 185.186 morts en Amérique du nord et presque autant en Europe des 27 pays ; 246.164 dans 17 pays de notre panel en Amérique latine. Chacun vient alors spontanément faire le point sur sa propre situation sanitaire individuelle, et certains sont alors testés positifs. Ce sont souvent des porteurs sains ou asymptomatiques.
Mais, un réel apprentissage dans la prise en charge et le traitement des malades apporte également une forte progression des guérisons : 15,49 millions de personnes ont été guéries, soit une hausse positive de 37%en dix-neuf jours. Aussi, il convient de maintenir fortement les mesures barrières dans tous les pays du monde, et renforcer les moyens de traitement préventif avant l’aggravation de la maladie. L’accélération des guérisons devrait rester globalement supérieure à celle des contaminations, et il faut maintenir cette inversion dans tous les pays pour vaincre le virus. Cette situation maîtrisée, avec 68% de taux de guérison en moyenne dans le monde, pourrait également conduire à une décélération de la mortalité. Cependant, au soir du 20 août 2020, 796.045 décès ont été atteints dans le monde, soit une hausse de 15% en dix-neuf jours. A ce rythme, nous pourrions atteindre le million de morts du covid-19 avant la fin de cette année 2020. La mortalité représente 102 morts pour un million d'habitants en moyenne. Ce chiffre important laisse néanmoins 6,53 millions de personnes encore malades testées positives au coronavirus (soit une hausse encore importante de 9% en dix-neuf jours).
Des tableaux comparatifs entre l'Amérique du nord, l'Europe, l'Amérique latine et une partie de l'Asie montrent des situations très critiques dans certains pays. C'est une nouvelle présentation des résultats du Panel100, avec le classement par continent et par niveau de contamination du covid-19. Dans la partie droite du tableau, nous avons indiqué par ordre décroissant le nombre de personnes ayant été contaminées au covid-19 pour 1 million d'habitants. Ainsi, les États-Unis arrivent en tête dans le monde Occidental, avec 17.203 contaminés pour un million d'habitants. Mais, ils sont désormais dépassés par le Chili (20.403) et le Panama (19.411).
En Europe (26 pays de l'Union européenne et le Royaume-Uni), les pays ayant connu de fortes contaminations sont également ceux qui déplorent le plus grand nombre de décès. Au 20 août 2020, les pays où le risque de propagation reste très élevé sont : l'Espagne, la Belgique, la Roumanie et la France, parmi les pays où la mortalité dépasse 100 morts pour un million d'habitants. Tous les indicateurs sont positifs entre le 1er août et le 20 août 2020. Le cas du Royaume-Uni est particulier, car le pays a modifié son mode de comptage des décès du covid-19 le 12 août 2020. Aussi, 5.377 morts imputés à tort dans les statistiques ont été retirés des morts du covid-19. A cette date du 12 août, au lieu de compter 46.706 décès, le décompte a été réduit à 41.329. Le pays n'enregistrait pas les guérisons effectives ; car même guéries, les personnes restaient enregistrées pour avoir été contaminées au covid-19. C'est ainsi que le nombre de 46.193 décès au 1er août est devenu supérieur à celui de 41.397 décès au 19 août 2020, et que la progression entre deux date est devenue négative (-8%). Cependant, malgré ce nouveau comptage, le Royaume-Uni reste en tête des décès en Europe. Le Royaume-Uni, l'Italie (35.412 décès), la France (30.468 décès) et l'Espagne (28.797 décès) restent les pays les plus sévèrement frappés par le covid-19 en Europe. La Belgique (9.959) et l'Allemagne (9.314) qui suivent, se retrouvent très loin derrière. Par ailleurs, le Royaume-Uni arrive au troisième rang mondial de la mortalité relative de 610 morts pour un million d'habitants (malgré une baisse de -54 décès due au nouveau mode de comptage), derrière l'Espagne (616) et la Belgique (859).
En Amérique latine, de nombreux pays ont également franchi le seuil de 1000 personnes contaminées pour un million d'habitants et la mortalité au-delà de 100 décès pour un million d'habitants. De plus, c'est la partie du monde, en plus de l'Afrique, où la progression des contaminations est très élevée. Le Brésil (111.100 décès) et le Mexique (57.774) ont déjà enregistré les plus fortes mortalités de l'Amérique latine. La progression des contaminations et des décès du covid-19 est généralisée dans plusieurs pays. En Asie, seuls l'Inde et l'Iran ont franchi le seuil de 20.000 décès dans notre Panel100. De fortes progressions de contaminations sont enregistrées en Israël, en Irak, en Ukraine, en Inde, aux Philippines, en Indonésie et même au Japon.
En Afrique, trois groupes de pays se dégagent : ceux dont le niveau des contaminations a dépassé 1000 personnes pour un million d'habitants, ceux qui se situent entre 500 et 1000 et les autres jusqu'à 250 personnes contaminées pour un million. L'on pourrait alors considérer que 36 sur les 54 pays africains sont en situation d'urgence sanitaire. Dans le premier groupe, l'Afrique du Sud, le Cap-Vert, Djibouti, Sao Tomé et Principe, Eswatini, Guinée Équatoriale et la Mauritanie, se trouvent en grande difficulté sur les contaminations et les décès. Mais, la propagation du virus s'est également accélérée en Namibie, en Libye et au Maroc entre le 1er et 19 août 2020. Dans les autres groupes de pays, la situation est également préoccupantes : la progression des contaminations s'accompagne d'un rebond de mortalité par manque de moyens de traitement. C'est plus particulièrement le cas en Gambie, au Kenya, au Lesotho, en Zambie, au Zimbabwe, en Éthiopie, au Malawi et même au Madagascar où l'artémisia ne semble pas contrer la propagation et la mortalité du covid-19. L'Afrique rejoint progressivement l'Amérique latine.
Il convient de rappeler que le Panel100 contient 100 pays représentant tous les continents, soit 6,952 milliards d'humains (89% de la population mondiale). Les données du Panel 100 des 100 pays dans le monde. Le cumul des cas testés positifs des contaminations du covid-19, le nombre des décès cumulés, les personnes guéries, les personnes encore malades, les taux des guérisons, la densité des contaminations et la mortalité pour un million d’habitants, et la population estimée au début de 2020 pour chaque pays du Panel, sont des informations sur les 100 pays de notre panel où tous les continents sont représentés. L’on peut constater que le Brésil et le Mexique connaissent de violentes progressions de mortalité parmi les pays les plus touchés par le covid-19 au-delà de 25.000 décès cumulés (Royaume-Uni, Italie, France, Espagne pour l'Europe). Néanmoins, le 12 août 2020, le Royaume-Uni a modifié son mode de comptage des morts du covid-19, et le nombre a baissé de 5.377 morts. Mais, ce pays reste le plus affecté par les décès du covid-19 en Europe. Aussi, les 11 premiers pays fortement touchés, au-delà de 10.000 morts, se répartissent sur tous les continents et en Afrique du Sud.
2. Le covid-19 progresse très rapidement en Afrique
Que s'est-il passé en Afrique entre le 1er et le 20 août 2020 ? L’Afrique, prise globalement avec ses 54 États, paraît encore moins touchée que le reste du monde, mais la mortalité progresse rapidement comme en Amérique latine. En effet, le continent totalise environ 4% de la mortalité mondiale, mais 5% des personnes testées positives et 6% de personnes encore malades. Le continent doit alors accroître des efforts de guérisons, estimées à 6% du total des personnes guéries du covid-19 dans le monde. Il convient de rappeler que le continent représente 17% de l’Humanité. Le tableau suivant peut poser un réel problème des capacités de tests en Afrique, mais relève que la mortalité attribuée au covid-19 est proportionnellement et nettement plus faible qu’en Europe, en Amérique ainsi qu'en Amérique latine où 17 pays se hissent au premier range mondial de la mortalité cumulée. La mortalité et la structure démographique peuvent interroger le lecteur. Il est donc recommandé aux Africains de se mêler davantage, plus fermement encore, de ce qui les concerne, avec énergie, engagement, détermination et l’ambition de réussir pour le continent. Il convient de remarquer que, entre le 1er et le 19 août 2020, les décès ont progressé de 2% en cumul des 27 pays de l'Europe (en réintégrant les 5.377 décès au Royaume-Uni, sinon il y aurait une baisse globale moyenne de -1%), de 1% au Canada et 12% aux États-Unis, alors que cette mortalité s'est considérablement accrue de 24% en Amérique latine et de 33% sur l'ensemble du continent africain. Même le nombre de personnes contaminées depuis le début de la pandémie s'est accru de 21% en Afrique, contre 30% en Amérique latine et contre seulement 12% en Europe. Il y a donc une urgence sanitaire impérative en Afrique et en Amérique latine, comme on peut le constater ci-dessous :
(*) : Les pays de l’Union européenne, avec le Royaume-Uni et sans l’État de Malte. Le Royaume-Uni a modifié le mode de comptabilisation des morts, baissant de 5.377 ce nombre pour l'ensemble des données en Europe depuis le 12 août 2020. Nous les avons intégrés uniquement pour le calcul des progressions de la mortalité à périmètre constant. Il y a une relative décélération dans le rythme de la mortalité au sein de l'Europe.
(**) : Les dix-sept pays d’Amérique latine sont : Brésil, Mexique, Pérou, Chili, Colombie, Équateur, Argentine, Bolivie, Guatemala, Panama, Honduras, El Salvador, Venezuela, Costa Rica, Cuba, Paraguay et Uruguay. Ils sont intégrés dans notre Panel100
S’agissant du covid-19, il faut rappeler que de nombreux décès de demain se trouvent déjà dans les malades d’aujourd’hui. Le moyen sûr de réduire la mortalité due au covid-19 est d’éviter ou fortement ralentir les contaminations. Et donc d’être très strict sur l’application des mesures barrières, des tests massifs des populations, notamment en milieu urbain et dans les zones frontalières des pays fortement infectés, et enfin de développer très largement la prise en charge et les traitements des malades dès la déclaration des contaminations. Plus tôt les malades sont détectés avant la propagation et la contamination de leur voisinage, puis mis à l’isolement pour être immédiatement pris en charge dans les traitements, plus sûr on réduit la progression de la maladie et de la mortalité dans le pays. Le nouvel indicateur sur la densité des contaminations a été ramené au nombre pour une population de 100.000 habitants sur les graphiques qui suivent. L’on peut aisément comprendre que ces données ne reflètent que les capacités actuelles des tests selon les pays. La réalité des contaminations peut être plus dure, et des contaminations beaucoup plus importantes, car si l'on améliorait le nombre de tests, on rencontrerait davantage de cas de contaminations. Les tableaux suivants donnent les résultats par pays et par région géographique du continent au 19 août 2020. Tous les indicateurs sont identiques à ceux des autres pays du reste du monde. Le lecteur pourra comparer les données du Panel100 des tableaux précédents et celles de l’Afrique (ci-dessous), notamment sur les taux des guérisons, le nombre de personnes contaminées et de personnes décédées depuis le début de la pandémie, ramené à la population d’un million d'habitants.
L’Égypte, l’Algérie, la Mauritanie en Afrique du Nord, le Cap Vert en Afrique Occidentale ; Djibouti en Afrique Orientale ; le Gabon, la Guinée Équatoriale et les Îles Sao Tome et Principe en Afrique Centrale ; l’Afrique du Sud et Eswatini en Afrique Australe ont déjà atteint une forte mortalité au-delà de 20 décès pour un million d’habitants. Une forte vigilance est requise pour ces pays, plus particulièrement. Le continent devrait développer une forte solidarité, en partenariat avec les pays qui maîtrisent la pandémie dans le monde, pour soigner les malades et lutter efficacement contre la propagation et les ravages du covid-19. La prévention reste le meilleur des traitements.
Le défi souvent lancé à l’Afrique dans cette crise sanitaire mondiale, c’est de prouver des capacités à tester efficacement un plus grand nombre d’habitants. Néanmoins, ce challenge s’impose à tous les pays du monde aujourd’hui, à commencer par des nations occidentales les plus touchées par cette pandémie et disposant de meilleures infrastructures médicales pour traiter les malades, et de plus de ressources financières, techniques et humaines pour réaliser les tests au covid-19. En effet, un échantillon de tests très faible ne donne pas des indications fiables sur le niveau des risques potentiels des populations. Des voix nocives et intéressées se lèvent pour prédire des milliers de morts dans les rues... comme s’il y avait des rues dans les campagnes africaines qui regroupent plus de 80% de la population. Néanmoins, le covid-19 est principalement une infection mortelle pour les personnes fragiles (affectées par d’autres pathologies lourdes, invalidantes, ou atteintes de graves maladies respiratoires), ainsi que des urbains évoluant dans le confort et qui ont perdu le sens de l’effort physique. Les habitants des territoires ruraux africains présentent un avantage de connaître divers virus et bactéries contre lesquels ils se battent très régulièrement dans leur vie quotidienne. Les corps produisent constamment des anticorps pour se défendre. Si le covid-19 est un virus naturel, les corps l’élimineront. S’il est renforcé par les génomes étrangers, tel que celui du VIH comme le suggère le Pr Luc Montagnier (Prix Nobel de médecine), il faudra des traitements. La formule MSK1 et MSK2 de l’archevêque de Douala au Cameroun, et l’apivirine, une combinaison d’un anti-rétroviral et d’un antibiotique, développée par le Dr Valentin Agon au Bénin, pourraient répondre aux besoins des Africains, en attendant d’autres traitements en cours d’élaboration. Les Africains détiennent ainsi les solutions médicinales locales. Il appartient à tous les Africains, du continent et des diasporas, d’insister auprès de leurs dirigeants pour relever les défis sanitaires, économiques et sociaux. Il convient de rappeler que le covid-19 tue. Il n’est absolument pas convenable de demander aux dirigeants de relâcher les efforts, de plaider pour une complot international contre l’Afrique en oubliant de soigner les malades, de prétendre que puisque les "tests positifs" ont été réalisés sur les animaux, les plantes et les fruits, le virus est une pure invention des Occidentaux quand on sait que plus d’un demi-millions de vies ont été emportées par ce virus. Il y a une réalité : le covid-19 est une infection mortelle si elle n’est pas prise en charge rapidement dès le début de l’infection. Des analyses à caractère politique ne doivent nullement aveugler les pouvoirs publics et sanitaires : Dépister les populations, Isoler les personnes infectées pour les traiter, Imposer les mesures barrières pour réduire au maximum la propagation du virus dans le pays, telles sont les règles de base. Isoler les zones urbaines des territoires ruraux, créer des brigades mobiles de dépistages et des centres médicaux pour traiter et suivre des cas encore légers, cela devient une urgence. Les colères légitimes dans les médias attendront la guérison et la disparition du virus. Ceux qui ont perdu les leurs dans cette épidémie nous demandent des efforts pour traiter tous les malades du coronavirus et pour enrayer l’épidémie. En Afrique comme dans le reste du monde, le covid-19 tue. Il n’a pas besoin d’être reconnu comme dangereux, ni de présenter un visa d’entrer dans le pays pour tuer. Les graphiques suivants montrent des extraits de situations comparées dans chacun des quinze pays de l’Afrique Occidentale, des huit pays de l’Afrique Centrale, des treize pays de l’Afrique Australe et des onze pays de l’Afrique Orientale, au soir du 19 août 2020. Pour plus de lisibilité, nous ramenons l’indicateur des contaminations au nombre de personnes contaminées pour 100,000 habitants. Et nous introduisons une nouvelle courbe comparative des pays correspondant à cet indicateur. Pour éviter la surcharge du graphique, les pourcentages indiquent le taux de guérison des malades du covid-19 au 19 août 2020. La situation continue de se dégrader dans de nombreux pays, comme on peut l'observer dans les graphiques qui suivent (lire la légende pour comprendre le courbes). La courbe de référence était régulièrement décroissante représentant la mortalité à l'origine. Les déformations constatées indiquent la dégradation de cette mortalité dans les pays :
En haut : Les pays de l’Afrique Occidentale.
En bas : les pays de l’Afrique Australe, de l’Afrique Orientale, de l’Afrique centrale et de l’Afrique du Nord
En bleu : le nombre de malades en attente de guérison. La plupart des futures victimes sont déjà dans ce "stock d’attente" quotidien. I convient de multiplier le nombre indiqué en rouge par 100 pour trouver le nombre de malades en attente de guérison par pays. En vert, le taux (en %) de guérisons. En rouge, le nombre de morts recensés à date. En couleur mauve ou noir et marqueurs carrés rouges, le nombre de personnes contaminées depuis le début de la pandémie ramené à une population de 100.000 habitants. Le lecteur peut alors comparer les situations au 1er août 2020 entre ces différentes régions d’Afrique. Pour l’Afrique du Sud, multiplier le nombre de morts par dix et le nombre de malades restants par 1000.
Dans les autres régions de l’Afrique subsaharienne, les situations se sont dégradées en Centrafrique, au Congo et en Guinée Équatoriale (en Afrique Centrale), en Éthiopie, Djibouti, en Ouganda et au Soudan-Sud (en Afrique Orientale) et en Zambie, Madagascar, Malawi, Eswatini et Angola (en Afrique Australe). Il convient d’y ajouter également l’Afrique du Nord, la région africaine qui concentre les contaminations et le nombre de décès les plus élevés. Aujourd'hui, seuls le Maroc, l’Algérie auxquels s'ajoute la Mauritanie sont parvenus à atteindre plus de 65% de taux de guérison, contre la moyenne mondiale de 68% au 19 août 2020. Dans cette région, la situation reste préoccupante en Égypte, en Algérie, au Maroc, en Mauritanie et en Libye.
Les taux de guérisons sont encore faibles dans plusieurs pays assiégés par le covid-19. On peut observer sur ces graphiques que de nombreux pays de l’Afrique subsaharienne, mais aussi en Afrique du Nord, n’atteignent pas le taux moyen mondial de 68%. Le cas de la Tanzanie est particulier car ce pays ne transmet pas les données sur le virus.
Le temps est venu, pour que les Africains apprennent à se prendre en charge, sans tendre la main mendiante vers les puissances extérieures. Celles-ci font également face à leurs propres difficultés dans cette crise, et elles sont immensément multiples. Aussi, les pays africains pourraient comparer leur taux de guérisons des malades par rapport à la moyenne mondiale. Les enjeux de l’Afrique peuvent se résumer en six piliers ou socles indispensables pour son redressement rapide : la paix et la sécurité durables sur les territoires ; l’éducation de la jeunesse actuelle ; la sécurité alimentaire, sanitaire et environnementale ; le développement et l’entretien des infrastructures et des moyens de communication ; l’accès à l’énergie pour tous les habitants ; et la transformation industrielle de ses ressources pour créer de la valeur ajoutée aux productions agricoles, minières et énergétiques, tout en développant l’emploi local, le savoir-faire pour une prise en charge économique des Africains par eux-mêmes en générant le revenu autonome. Alors, Africains, mêlez-vous de tout ce qui vous regarde dans vos pays respectifs. Lisez et instruisez-vous. L’autonomie économique et politique commence par la décolonisation mentale des peuples et la rage de défendre leur dignité au milieu des autres nations du monde. Pour comprendre les enjeux en Afrique et les solutions pour s’en sortir, nous proposons la lecture de ce livre :
3. La reprise de fortes contaminations en Europe et aux USA
Le confinement avait ralenti les contaminations en Occident, permettant aux pouvoirs publics et aux professionnels de santé de se concentrer sur les guérisons et les accompagnements des personnes infectées. Le déconfinement a permis le brassage entre les malades, les porteurs sains et les autres. Dans les pays ou les territoires où les mesures barrières ont été ignorées ou négligées, les contaminations ont très rapidement repris. Les malades vont alors suivre en grand nombre et les décès pourraient rapidement rebondir. En Australie, en Israël, en Espagne et dans d’autres pays, les autorités recourent à des reconfinements par zones géographiques. En France et en Belgique, le gouvernement a été amené à publier un décret sur l’obligation de port du masque en milieu public, assorti de sanction pour le contrevenants. Les graphiques suivants montrent clairement les reprises des contaminations en Europe et aux États-Unis. Les courbes en bleu indiquent les progressions des contaminations, alors que la courbe en couleur marron montre la progression du nombre de personnes contaminées par million (ou dix millions selon les indications dans la légende) d’habitants, depuis le début du mois d’avril 2020.
L’on peut constater qu’en Belgique, la courbe du nombre de malades reste croissante depuis le début du suivi dans notre Panel100. Mais, l'on voit que la pente s'accroit rapidement depuis mi-juillet 2020. Il en est de même pour le nombre de personnes contaminées pour un million d’habitants. La relance des contaminations ne fera qu’accroître davantage les malades et leur impact sur la mortalité. En France, un changement de la méthode de comptage des résultats des tests pour les contamination a provoqué une chute dans les progressions des contaminations. Mais, la suite de la courbe indique des progressions parallèles continues des contaminations et des malades qui en résultent ; la progression des contaminations s'accélère rapidement depuis le début du mois d'août 2020 en France et en Belgique. Cette évolution est nettement plus lente en Allemagne.
L’on remarque également un impact fort de la nouvelle progression des contaminations sur l’accroissement des malades et la relance de la mortalité dans les pays ayant maîtrisé la pandémie, telles que la Suisse, l’Allemagne et l’Autriche. L’Autriche et la Suisse avaient réussi à maintenir pendant longtemps le rythme des guérisons au-dessus de celui des contaminations. La situation s’est inversée depuis un mois (mi-juin à début août) avec la reprise des fortes progressions des contaminations après le déconfinement. L’on peut observer que les situations se dégradent progressivement en Autriche et en Suisse, longtemps considérées comme des exemples de lutte contre la pandémie. C’est donc une alerte aux pouvoirs politiques pour renforcer les protections et les guérisons. Les deux pays bons élèves de l’Europe, avec l’Allemagne, subissent les effets de l’inversion entre les contaminations et les guérisons, avec leurs conséquences sur l’augmentation du nombre de malades et de forts risques d’accroissement de la mortalité. Mais, la situation est encore plus dégradée en France où le nombre de malades s’accroit fortement à la suite de la progression rapide des contaminations depuis juillet ; alors que, dans le même temps les guérisons continuent de chuter.
Dans ces trois graphiques, l’on constate la différence dans les politiques publiques de lutte contre le pandémie du covid-19 aux États-Unis, en Russie et en Turquie. L’énergie apportée dans les guérisons des malades réduit progressivement le nombre des malades, et donc celui des décès du covid-19. La Russie et la Turquie ont longtemps misé sur le rythme des guérisons supérieur à celui des contaminations. Mais, la reprise brutale des contaminations au début de juin 2020 entraîne la remontée du nombre de malades dans ces pays. L’on comprend que les armes doivent être fortement déployées dans la prévention, les tests massifs, la prise en charge et le traitement rapide des malades avant l’aggravation de la maladie. Tous les pays sont alors appelés à un nouvel effort pour réduire la propagation de ce virus mortel. Certains appellent à des reconfinements, d’autres revoient leur législation sur le port obligatoire du masque de protection, d’autres renforcent les moyens des dépistages et de traitement des malades pour prévenir contre les difficultés dans les hôpitaux et les décès. La lutte contre le covid-19 prendra du temps. La propagation de ce virus et ses conséquences sur la crise sanitaire désorganise l’économie mondiale et la vie des populations. Les citoyens et les États sont tous des co-acteurs pour parvenir à endiguer cette pandémie. Si les États répondent avec efficacité à la demande de la sécurité sanitaire, l'une des composantes de la sécurité, l'économie redémarrera plus facilement. Mais, si la réponse ne porte pas ses effets sur la lutte contre la pandémie, les replis nationalistes pourraient reprendre le dessus et alimenter les demandes politiques de souverainisme. C’est donc sur les territoires, au plus près des habitants, que se jouera le dénouement ou l’approfondissement de la crise et ses répercussion sur les problèmes économiques et sociaux, en France et en Europe.
4. Conclusion
Le covid-19 poursuit ses ravages dans le monde, et il s'est renforcé en Amérique latine et en Afrique depuis le début du mois d'août 2020. Entre le 1er et le 19 août 2020, le nombre de personnes contaminées depuis le début de la pandémie, ainsi que celui des décès se sont très fortement accrus au-delà de 100% dans plusieurs pays en Afrique et en Amérique latine. Il y a une forte urgence pour combattre efficacement la propagation du virus et les soins pour les malades dans ces régions du monde. Le nombre total des personnes ayant été contaminées au covid-19 s'est également accru en Europe, mais il n'a pas entrainé une forte mortalité. La prise en charge et les traitements pour les malades se sont améliorés, sous l'effet de l'expérience. Dans tous les pays frappés par la pandémie du covid-19, c’est le choix politique qui détermine la suite pour affronter et réussir le défi sanitaire, économique, politique et les conséquences sociales. Dans les pays médicalement bien équipés, la bataille sera gagnée dans le circuit des soins et la capacité à prendre médicalement les malades en charge. Dans les pays pauvres, c’est en amont, dès les premiers symptômes de la maladie, qu’ il faut rapidement intervenir. Nier l’existence de la maladie dans le pays pour des raisons idéologiques ou se poser des questions légitimes sur son origine n’empêche pas le virus d’emporter des vies. Il convient donc de demeurer pragmatiques pour gagner cette bataille. Le premier semestre de 2020 a constitué une véritable et dure épreuve pour les politiques pour comprendre, lutter fortement et vaincre le virus dans toutes les nations. Le second semestre s’ouvre avec une incertitude sur l’arrivée ou non de la deuxième vague de ce virus, alors que la première vague commence à s’installer pour faire des ravages en Amérique latine et en Afrique. Néanmoins, les nations devraient capitaliser sur l’expérience de celles qui ont réussi, utiliser les méthodes et les traitements qui ont déjà fait leurs preuves ailleurs, et organiser un réseau international de solidarité efficace et d’entraide sur le terrain sanitaire opérationnel.
Toutes ces analyses, libres et gratuites, sont livrées pour que les citoyens puissent participer aux débats publics sur la gestion du covid-19, armés d’informations comparatives. A vous chercheurs, décideurs, acteurs économiques, analystes, dirigeants politiques, journalistes, acteurs sociaux et des associations, cet article est aussi votre outil, votre source de réflexion et de travail. Cette crise sanitaire est trop sérieuse et contient des enjeux stratégiques complexes pour la laisser aux seuls professionnels de santé publique. Nous sommes tous concernés, et donc tous solidairement responsables.
La vie et la santé sont nos capitaux les plus précieux et non négociables, pour nous, pour tous nos proches et pour tous ceux que nous portons dans nos cœurs. Protégeons-les !
Article mis à jour le 23 août 2020.
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Emmanuel Nkunzumwami
Écrivain - Essayiste
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