Les enjeux économiques mondiaux intègrent l’Afrique comme la principale source de relance de la croissance mondiale. L’Union européenne, et notamment les principales puissances économiques européennes, les nouveaux pays  émergents de l’Asie (notamment la Chine, l’Inde, l’Indonésie, la Turquie), la Russie qui avait accompagné, sous l’ancienne configuration de l’Union des Républiques Socialistes et Soviétiques (URSS), les efforts des Africains lors de l’accession à l’indépendance, se battent pour s’installer et exploiter les ressources africaines. L’on serait tenté d’affirmer que l’Afrique intéresse le monde entier, sauf  les Africains eux-mêmes. http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=39345

      Cependant, l’actualité américaine et européenne, en attendant la suite du cours de l’avenir, est instructive pour ce continent le plus riche du monde. Le retour à la grandeur des Etats-Unis, prêché comme slogan de campagne électorale par le nouveau président Donald Trump, ne souffre d’aucune ambiguïté quant au « protectionnisme du marché américain pour les Américains d’abord ». L’Amérique de D. Trump restera conquérante, expansionniste, industrielle et financière, mais  par priorité pour l'intérêt des Américains. Ensuite, les Britanniques ont voté pour le Brexit, le retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne, après 45 ans de vie commune. Le Parlement britannique est actuellement en cours de débat pour voter définitivement le divorce avec l'Union européenne. Donc, ce sera également, « les intérêts du Royaume-Uni pour les Britanniques d’abord ».  Aux Etats-Unis, comme au Royaume-Uni, l’une des actions mises en œuvre pour ce nouveau protectionnisme, c’est la lutte contre l’immigration et le contrôle renforcé des frontières. Les pays se ferment d’abord aux originaires de certains pays musulmans, aujourd'hui clairement désignés, et plus tard, ils pourront établir des quotas pour les originaires d’Afrique, après la Somalie en décomposition depuis des décennies.

      Les forces économiques, basées sur l’exploitation d’une partie des ressources naturelles de toute nature, sont connues en Afrique : tous les minerais, le pétrole, le gaz, le bois et les terres agricoles fertiles qui attisent le gros appétit des Chinois. Mais, les faiblesses sont très nombreuses et les rêves demeurent immenses, depuis des décennies. Aussi, pour sortir du piège d'éternelles victimes pleureuses, des enfants assistés, des pauvres mendiants, les Africains doivent apprendre à se prendre en charge eux-mêmes, décider de leur propre avenir, en s’appuyant sur leurs forces : les ressources naturelles et les ressources humaines.

      Dans le passé encore très récent,  il y a eu trop de dépendance vis-à-vis de l’Union européenne (via la France, notamment). Les sommets franco-africains réactivent régulièrement cette dépendance, notamment dans le domaine de la sécurité et des interventions militaires : la résolution de la crise post-électorale en Côte d’Ivoire avec l’opération Licorne, l’intervention pour rétablir l’unité du Mali avec l’opération Serval, l’arrêt de la décomposition  de la République centrafricaine grâce à l'opération Sangaris, l’appui aux interventions du Tchad et du Cameroun contre Boko Haram qui sévit au Nigeria et au nord du Cameroun. Mais les crises internes subsistent bien également en République du Congo, en République démocratique du Congo (RDC), en Gambie, en Somalie. L’Union africaine s’est donc souvent tournée vers sa marraine, l’Union européenne, pour résoudre ses crises d’identité mal assumées par les Africains eux-mêmes. Les dirigeants Africains francophones s’appuient sur la France quand le bouc-émissaire commode permet d'évacuer leurs responsabilités : conflits internes, crises post-électorales, organisation des élections, manque de rigueur dans la gestion publique, etc. La gestion de leur pays est mal assurée, les corruptions grimpent, les services publics sont en déliquescence, les jeunes descendent dans la rue contre les dictatures ? On désigne le coupable : c’est le Franc CFA. Il faut s’en débarrasser ! Mais, le remplacer par quoi alors ? Eh bien, on ne sait pas encore. La France nous trouvera bien une autre monnaie… Alors même que c’est la France qui a instauré et qui s’alimente avec ce même FCFA. Voilà un enfant qui veut casser son jouet, mais qui demande à son papa de lui en offrir un autre ! Certains Français éprouvent les mêmes sentiments vis-à-vis de l'euro : cette monnaie est bonne pour l'économie de l'Allemagne, mais les détracteurs français ne s'y accommodent pas. Oui, le FCFA n’est pas adapté aux économies chancelantes de nombreux pays de cette zone. C’est déjà une monnaie en compétition avec le Naira du Nigeria et la Cedi du Ghana au sein de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), mais elle n’est pas adaptée en Afrique centrale, au sein des pays de la CEEAC (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale). Parce que le FCFA est apparié au Franc français (cours de change fixe), qui lui-même entre dans le panier de l’euro au cours fixe de 1€=6,55657FF depuis l’instauration de l’euro. Or, la politique monétaire de l’euro se décide à la Banque centrale européenne (BCE) à Frankfurt, en Allemagne, pour les pays de la zone euro de l’Union européenne. La BCE ne demande pas l’avis aux Africains pour conduire sa politique monétaire, pas plus que l’Union européenne à Bruxelles ne consulte les Africains de la zone CFA ou de l’Union africaine pour infliger les sanctions économiques à la Russie, ou pour négocier les accords commerciaux avec la Chine, le Canada ou les Etats-Unis. Il va alors être temps que les Africains apprennent à décider pour eux-mêmes, et à s’assumer dabord tout seuls. C’est aussi ce même constat qui avait amené certains pays à soutenir la candidature présentée par la République sud-africaine (RSA) à la présidence de la Commission de l’Union africaine, en 2012. Enfin, une présidente issue du monde anglophone depuis la naissance de l’Union africaine, et de son ancêtre, l’Organisation de l’unité africaine (OUA). Une présidente qui ne demande pas ses ordres à exécuter, ni à Paris, ni à Bruxelles, et qui a demandé à la première puissance économique et militaire du continent, l'Afrique du sud, de lui assurer la sécurité et les besoins financiers de sa présidence.

Des constats pour rebondir vers l’autonomie

      Les ressortissants des pays francophones se sont plaints : Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l’UA (qui se déclare d’emblée ni anglophone, ni francophone, mais d’origine zulu), a instauré l’inversion de la gouvernance vers l’Afrique du sud. Le cabinet de l’UA = Nkosazana Dlamini-Zuma + Afrique du Sud + les pays anglophones + le reste de l’UA, dans l’exercice du pouvoir réel. Mais, les Africains savent-ils que la République sud-africaine est le seul pays africain qui dispose d’un mémorial de la Première guerre mondiale en Longueval, dans la Somme, en France. J’ai déjà exprimé ma colère, lorsque, invité à la cérémonie du centenaire de la Grande Guerre, j’ai constaté que le président Jacob Zuma, avec son Etat-major militaire et de nombreux membres de son gouvernement, était accueilli par un simple Secrétaire d’Etat aux anciens combattants et à la mémoire. Pas le ministre de la défense, pas le Premier ministre, et encore moins par le président de la République ; les mêmes qui se bousculaient pour aller accueillir les représentants britanniques, et poser sur la photo avec le prince William à Thiepval, à l’occasion des mêmes cérémonies pour les Britanniques tombés dans la même guerre. Ce jour du 12 juillet 2016, j’ai compris que l’Afrique était encore très petite, et que les Africains étaient bien rentrés dans l’histoire, mais surtout au service de celle des autres. Pour revenir à l’Union africaine, la présidence de N. Dlamini-Zuma aura été une pause dans la respiration de l’organisation. Pour que les Africains se posent bien la vraie et la bonne question : « Mais, que veulent-ils exactement ? ». Certains disent encore que lex-présidente n’a pas ouvert des chantiers pour que les Africains obtiennent des aides et des crédits extérieurs pour les réaliser. Encore un esprit de dépendance, de mendicité, qui persiste.  Cependant, regardons les choses avec distance, recul et lucidité :

-Les états membres de l’Union africaine sont autonomes et souverains. L’UA n’a aucun pouvoir de coercition si un président ne veut pas lâcher le pouvoir. Elle n’a aucun pouvoir d’annulation d’une élection mal tournée ou interdire un référendum de complaisance sur les changements des constitutions. Elle émet des recommandations, et s’arrête là. Si les pays rompent la coopération avec le Tribunal pénal international de La Haye, ou même s’en retirent en tant que membres, l’Union africaine ne peut pas leur imposer le maintien. Le transfert de souveraineté n’est pas inscrit dans les statuts de l’UA. Il appartient à l’UA de mieux organiser et renforcer le pouvoir de la Cour africaine de justice, en élargissant ses compétences sur les crimes contre l’Humanité et les crimes de guerre, comme sur les crimes économiques et environnementaux.

-L’agenda de la Banque centrale africaine. C’est un dossier qu’il convient d’oublier, car il fait partie des fuites en avant. Cest un rêve pour les années 3000. Qu’y a-t-il de commun dans les rigueurs de gestion et les niveaux économiques entre l’Afrique du sud et la République centrafricaine ? Comment harmoniser les convergences économiques entre le Maroc, nouvelle puissance économique conquérante sur le continent, et le Malawi ? Pourquoi le stable et démocratique Sénégal partagerait la même monnaie avec la Somalie, un quasi-pays en faillite ? Il faut donc être sérieux, d’autant que le développement économique et social est un impératif pour tous les pays africains. Sur ce dossier, l'efficacité est régionale.

-La sécurité intérieure des pays africains. On l’a vu, l’Afrique ne dispose pas d’une armée opérationnelle africaine, bien équipée, bien entraînée pour toutes les opérations et tous les terrains, suffisante pour intervenir sur tous les théâtres de conflit. Les crises sécuritaires requièrent encore les interventions des casques bleus de l’ONU, d’une efficacité poliment relative, mais surtout des interventions armées de la France (Côte d’Ivoire, Mali, Centrafrique). Les violences post-électorales au Burundi ont été prises en charge par le gouvernement burundais lui-même. Et lorsque l’Union africaine a menacé d’y envoyer quelques cinq mille soldats de la paix africains, le Burundi a demandé de rapatrier ses propres cinq mille soldats exerçant sur les théâtres de conflit (Centrafrique, Somalie, notamment). L’affaire s’est arrêtée là. D’autant que la situation du Burundi, instrumentalisée par quelques individus au sein de la diaspora de ce pays auprès des amis occidentaux, est une simple crise post-électorale. Il s’agit d’un conflit "des intellectuels" de ce pays sur le fameux "3e mandat" pour le président Pierre Nkurunziza. Nous avons démontré, sur ce même site internet, que, conformément à la Constitution de mars 2005, le président Pierre Nkurunziza était tout à fait fondé à se présenter à l’élection présidentielle de 2015 pour son second et dernier mandat constitutionnel. C’était donc bien son second mandat au suffrage universel direct, au terme même de la constitution du Burundi. Les troubles violents, les assassinats, les tentatives de déstabilisation de ce pays sont donc bien téléguidés, à d’autres fins que l'intérêt supérieur des Burundais. Dès lors, parler de génocide aujourd’hui au Burundi, relève de la pure manipulation. Les auteurs des ces manipulations se servent de la situation du Rwanda en 1994, pour attiser les peurs. Il n’y a aucune comparaison qui tienne. Dans le livre : " La Tragédie rwandaise..." (Éditions L’Harmattan, 1996), j'ai tenté de démontrer la construction d’un climat propice au génocide dans ce pays. Une partie de la famille y a péri. C’est un concept et une extrême horreur dont il faut parler avec précaution. Non, le Burundi connaît un conflit de pouvoir, avec les manipulations de l’extérieur. Mais le gouvernement mixte,  l’armée mixte,  l’Assemblée nationale mixte, l’administration mixte ne sont pas des terrains de comportement génocidaire dans ce modeste pays. C’est un pays très pauvre et surpeuplé eu égard à ses capacités. Dans ces conditions, le pouvoir égale un peu d’argent. Chacun voudrait accéder à la caisse... Et crier au génocide permet de créer le désordre et la peur, afin de justifier laccès au pouvoir par des moyens non démocratiques, et donc s’approcher de la caisse. Et nous savons que dans ce type de conflit, ce sont toujours les populations civiles,  pauvres, qui souffrent, et dont une partie disparaît, sauvagement massacrées. Les dirigeants de l’Union africaine ont le devoir d’analyser avec recul, indépendance desprit, sérieux et connaissances historiques, les situations spécifiques de chaque État membre.  

-Le financement du fonctionnement et des projets initiés par l’Union africaine. A l’exemple de l’Union européenne, l’UA aurait pu déployer les FADER (Fonds africains de développement économique régional). Mais, lorsque l’on sait que moins d’une dizaine de pays payent leurs contributions à l’UA, et que l’Union européenne continue de subvenir aux besoins de fonctionnement pour la survie de cette organisation, on comprend que l’UA est encore une organisation à la recherche de son identité et de son utilité pour les Africains. Cependant, les pays africains ne manquent pas de ressources pour se développer et payer leurs contributions à l’UA.  Mais pour cela, l’Union africaine doit se doter d’une vraie ambition, de grands projets à la hauteur de des besoins de pays et de leurs enjeux de développement, et construire des programmes de réalisation avec les contrôles des résultats sur des actions engagées.

Le retour du Maroc change le visage de l’UA

      Nouvelle donne de l’UA : le Maroc revient au sein de l’UA après 33 ans de retrait (1984). Objectif : devenir la puissance économique africaine (aux côtés de la RSA, Nigeria, Egypte, Algérie…) en nouant des partenariats élargis avec de nombreux pays sur le continent. En Afrique de l’Ouest, le Maroc est déjà un concurrent sérieux des pays émergents de l’Asie. Il dispose d’une force d’intervention de ses ingénieurs, ses médecins, ses industries à la recherche des territoires de conquête et d’expansion, ses dirigeants du secteur bancaire et des assurances. Le Maroc part du nord pour conquérir les espaces économiques du sud, en compétition avec l’Afrique du sud, qui part du sud pour intégrer l’Afrique australe, centrale et orientale. Exit les revendications territoriales sur le Sahara occidental, et conversion vers le réalisme politique et surtout économique. Le Maroc a aussi besoin de consolider son développement économique et social, et d’ancrer sa base sur le continent africain. Les dirigeants marocains ont compris que l’avenir de leur pays est en Afrique, et non en Europe où les espoirs d’extension de l’Union européenne sur le bassin méditerranéen n’aura pas lieu. Si l’UE traîne pour intégrer la Turquie, dont seulement 5% de son territoire sont en Europe, il sera encore plus difficile d’intégrer le Maroc, la Tunisie, l’Algérie ou l’Egypte, qui restent avant tout des pays africains, implantés sur le territoire du continent africain. Le nouveau président de la Commission de l’Union africaine, le tchadien Moussa Faki Mahamat, ancien ministre des affaires étrangères du Tchad, serait-il proche de l’Algérie. C’est un garant de la stabilité de l’Union africaine, face au terrorisme dont le Tchad est à l’avant-garde, et de l’équilibre entre le Maroc et l’Algérie au sein de l’UA. Mais, c’est également un excellent interlocuteur pour la France au sein de l’Union africaine, car la stabilité du Tchad, dont il était encore ministre des affaires étrangères, est garantie par la France, en contrepartie de son engagement dans la lutte contre le terrorisme islamique dans le Sahel et contre Boko-Haram. Diplomate, il saura aussi tenir l’équilibre de ce continent fragile face à la dureté du monde selon le président Donald Trump, et la puissance russe selon Vladimir Poutine. Mais saura-t-il négocier d’égal à égal avec la Chine et l’Inde qui s’installent sur le continent, et qui se servent avant de servir les Africains ? « Africa First » ou « Africa as well » !

Quels enjeux urgent pour les pays africains ?

  • Assurer la sécurité des personnes, des territoires et des institutions et veiller à la stabilité à l’intérieur de chaque Etat membre de l’UA.
  • Eviter les fuites en avant vers la monnaie commune, ni vers la Banque centrale africaine entre les économies et les maturités économiques et politiques trop et trop disparates. En revanche, construire les convergences économiques solides pour le développement régional, et se doter des monnaies communes régionales. La CER est le socle économique et géographique de l’UA.
  • Renforcer les CER : Construire les convergences économiques par CER sur les pays les mieux portants ;  Créer des banques centrales régionales (BCR) ; Créer des universités à compétence régionale de haut niveau d’enseignement et de recherche ; Développer de vraies « filières économiques et industrielles » de compétence régionale ; Investir dans la formation technologique, la transformation et la création de la valeur ajoutée industrielle des ressources naturelles en Afrique, avec les conséquences sur l'apprentissage de gestion de véritables économies industrielles, la maîtrise de la chaine de transformation des matières premières, la création des emplois pour les jeunes afin de lutter contre les migrations et l'hécatombe en Mer Méditerranée, et enfin, être capable de négocier les valeurs des produits africains sur les marchés internationaux.
  • Sanctionner les pays qui ne cotisent pas selon leur puissance économique sur le continent. Fixer les normes de bonne gestion et de gouvernance des Etats membres. Exiger le modèle ORC (Doter les Etats des capacités d’orientation des politiques publiques ; Assurer des régulations et des réglementations efficaces ; Organiser des contrôles rigoureux quant à la gestion publique et la lutte contre les corruptions).
  • Gérer en autonomie des bases militaires de compétence régionale pour intervenir sur les conflits en Afrique. Ne pas attendre les « aides » européennes ou des Nations unies.
  • Renforcer les échanges entre les CER et les Africains des diasporas, sur les interventions en spécialité (Exemple : Israël). L’espace de développement économique, social et sécuritaire est « La Communauté économique régionale (CER) », avec l’engagement vers les convergences économiques, sociales et monétaires au sein de chaque état membre de la CER. Les diasporas africaines constituent également une précieuse source de richesse et de compétences pour les pays africains.
  • Emmanuel Nkunzumwami
  • Analyste politique
  • Radio Africa n°1
  • Ecrivain-Essayiste
  • Auteur de "Le Partenariat Europe-Afrique dans la mondialisation", Editions LHarmattan, 2013.
  • http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=39345
UNION AFRICAINE : EVITER LES BOUC-EMISSAIRES ET LES FUITES EN AVANT
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