Moi banquier je m'enrichis, toi Grec tu consommes à crédit, et l'Europe paie pour tous !
09 juil. 2015EXTRAORDINAIRE GRECE !
Le FMI pense que la Grèce aurait besoin de 36 milliards d'euros de prêt pour les trois prochaines années. La Grèce demande 50 milliards... Qui dit mieux ? Et, enfin, la Grèce dit qu'elle accepte maintenant de mettre en œuvre les réformes (fiscalité, paiement des retraites et de ses fonctionnaires, etc.) que les Européens lui demandent depuis... 2009 et qu'elle n'a jamais voulu ou pu mettre en œuvre !... Mise au pied du mur, elle dit qu'elle "va maintenant" les mettre en œuvre ! Est-ce de la poudre aux yeux pour obtenir son chèque entre 36 et 50 milliards, et puis elle en fait ce qu'elle veut... comme par le passé récent ? Pourquoi depuis 2009, aucune des réformes demandées n'a jamais pu être mise en œuvre, alors que les prêts et les aides étaient conditionnés à ces réformes ?
Mais si le FMI s'active autant pour la Grèce, c'est qu'elle lui doit aussi de l'argent. Seulement, si une partie de la dette de la Grèce est effacée, alors qu'elle demande encore de l'argent pour une nouvelle dette, qui va rembourser les contribuables européens qui se sont serré la ceinture pour aider la Grèce ? Quelles garanties aujourd'hui d'être remboursés ? Et pourquoi les autres pays endettés, comme la France, la Belgique, l'Italie, l'Espagne, le Portugal... ne pourraient-ils pas, eux aussi, bénéficier de l'effacement d'une partie de leur dette publique ? Et alors, qui va rembourser la part de la dette effacée de tous ces pays ? Ah ! le Premier ministre grec a trouvé une nouvelle parade, ce 8 juillet 2015 devant les Parlementaires européens réunis au Parlement à Strasbourg : "l'Allemagne a bénéficié de la remise d'une partie de sa dette en 1953 !" Combien étaient nés à cette date parmi les dirigeants européens actuels ? Mais, les Grecs oublient que cette dette allemande était une pénalité pour les dommages de la 1ère et de la 2ème guerre mondiale ! Ce n'était pas l'argent donné aux Allemands pour se faire plaisir sur les plages grecques ou d'ailleurs, ni même pour s'offrir des dépenses somptuaires ! Et c'est grâce à cette remise de dette que l'Allemagne est une puissance industrielle qui sauve l'économie européenne. Mais, la Grèce a oublié un autre point de l'histoire : en 1871, la France a perdu la guerre franco-prussienne. Le chancelier Otto van Bismarck a alors exigé un paiement de 5 milliards de francs-or comme pénalités pour les dommages de guerre à la France, en plus de perdre l'Alsace et la Lorraine. Mais la France a totalement payé cette dette en trois petites années ! Pourquoi la Grèce ne s'inspirerait-elle pas de cet autre élément de l'histoire de France et de l'Europe !
Mais, si le FMI s'active autant, il sait qu'en cas de sortie de la Grèce de la zone euro, c'est lui qui prend en charge la gestion de la nouvelle monnaie grecque... Et que cela lui coûtera forcément beaucoup d'argent. Donc, il souhaite partager ce fardeau avec l'Europe qui a beaucoup fait pour sortir la Grèce de la crise sans succès...Et les Américains dans tout cela ? Sont-ils aussi pour la restructuration de la dette grecque ? Bien sûr, puisque la Grèce s'approvisionne en armement auprès des États-Unis et son budget de la défense est 4% de son PIB contre 2% pour la France (alors que la France est engagée sur de nombreux théâtres d'opérations extérieures !), et que les États-Unis financent aussi le FMI. Enfin, le FMI travaille aussi avec les banques, et toute faillite de la Grèce est une catastrophe pour les banques qui profitent de cette crise, car la Grèce s'endette, mais l'argent est géré par les banques qui en tirent les bénéfices par le biais des taux d'intérêts excessifs, et elles ont la garantie que le FMI et l'Europe vont payer pour la Grèce... Mais si la Grèce sort de la zone euro, les banques et le FMI perdent de l'argent et en plus ils vont porter une grande part du fardeau de la nouvelle monnaie grecque... "Moi banquier je m'enrichis, toi Grec tu consommes à crédit, et l'Europe paie pour tous..." : voilà la situation actuelle en Grèce. A vous de juger maintenant !