Il faut désarmer toutes les factions et la Séléka pour reconstruire.
Ce lundi 9/12/2013 marque un début de désarmement des rebelles de la Séléka qui sont reconnus comme responsables des exactions (massacres, viols, incendie des villages, etc.) depuis leur engagement dans le conflit pour la prise de pouvoir en Centrafrique, en décembre 2012. Arrivés au pouvoir en mars 2013, ils ont amplifié les massacres à travers tout le pays, et ils ont ouvert des massacres interconfessionnels en Centrafrique inexistants auparavant dans le pays, obligeant la France et l'ONU à mobiliser leurs moyens pour venir au secours des populations civiles. Aujourd'hui, pour sécuriser le pays, il faut désarmer ces criminels qui travaillent pour maintenir l'exécutif actuel au pouvoir. Celui-ci n'a pas jugé bon de les désarmer puisqu'ils constituent son bras de terreur dans le pays. Il apparaît alors indécent d'entendre le président auto-proclamé de Bangui (car il n'a pas le pouvoir sur l'ensemble du pays !) appeler "ses troupes" à regagner les casernes. Il reconnaît ainsi qu'il les avait dispersées dans la population pour semer la terreur et massacrer hommes, femmes et enfants sans défense. La France a exigé, à juste titre, que ces prétendues "forces de défense et de sécurité" soient désarmées afin de laisser le travail de sécurisation du pays aux forces françaises et aux unités internationales de la MISCA (Mission internationale de soutien à la Centrafrique). Il faut s'y tenir, et ne pas permettre que ces criminels ne continuent de se répandre dans le pays pour poursuivre les massacres et des vengeances, car vengeances il risque d'y avoir. Ces Centrafricains ont besoin de réentendre en boucle le message de la "non-vengeance" de Madiba Nelson Mandela.
S'agissant de la sécurisation, il faut bien entendu patrouiller et désarmer toutes les milices dispersées sur l'ensemble de la Centrafrique. Soit sur les 630.000 km². Cela prendra beaucoup de temps, mais la France et la Misca devraient y parvenir.
S'agissant de la suite politique, l'exécutif actuel devrait être dissous. Le président auto-proclamé est le commandant en chef des criminels qui ont semé la désolation dans tout le pays. Il n'est donc pas indiqué pour poursuivre la gestion d'un pays qu'il vient de détruire. Pas plus que son prédécesseur, François Bozizé qui a ruiné son pays pendant dix ans de pouvoir. Le Premier ministre ne représente aucune force politique sur le terrain ; c'est un homme isolé, dominé par la séléka, impuissant, pris en otage pour par les criminels de la séléka. De plus, l'accord de Libreville l'installant au pouvoir est déjà caduc depuis le renversement de François Bozizé, le 24 mars 2013.
Quant aux élections, il faudra un préalable : rassembler les forces restantes, survivantes de la tragédie actuelle, pour redonner sens à la refondation de la nation centrafricaine. Il faudra une période de transition d'au-moins 18 mois pour que les Centrafricains se retrouvent, que le recensement soit terminé, que les cartes d'électeurs soient préparées, qu l'on édicte les règles régissant ce scrutin, et que les Centrafricains sachent ce qu'ils veulent faire de leur propre pays. Le problème de ce pays, ce ne sont pas des élections. Ce n'est pas la démocratie car ils votent pour leur dictateur. C'est la Gouvernance et la Sécurité. Pendant ce temps, l'exécutif de transition devra coopérer avec les "hommes sains" des anciennes FACA défaites pat la Séléka pour recenser les Jeunes disposés a recevoir une véritable formation militaire et les mettre en charge des troupes françaises, pour commencer à constituer le noyau de la future armée centrafricaine qui prendra le relai après le départ des troupes internationales. Cela prendra donc du temps. Même si l'horizon reste et demeure l'ouverture d'élections libres, transparentes et pluralistes, il faut refonder d'abord le pays qui s'est totalement effondré.

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