La Commune de Mers-les-Bains, dans la Somme, a perdu 3 de ses enfants exécutés par les Nazis au Poteau des Fusillés à la Citadelle d'Amiens. Deux d'entre eux sont tombés sous les balles des Nazis le 2 août 1943 (Ernest Lesec et Jules Mopin). André Dumont a subi le même sort, le 5 février 1944.

Le 5 février 2024, soit quatre-vingts ans après l'exécution et alors que la France commémore le 80ème anniversaire de sa libération de l'occupation par l'Allemagne nazie, et cinq mois après l'hommage rendu aux deux premiers fusillés le 2 août 2023 (Ernest Lesec et Jules Mopin), la commune de Mers-les-Bains et l'Association Centre de Mémoire et d'Histoire -Somme- Résistance et Déportation sont revenues au Poteau des Fusillés à la Citadelle d'Amiens pour rendre un hommage au dernier des Mersois  fusillés par les Nazis à Amiens.

     La cérémonie a démarré dès 8h30 du matin, heure de l'exécution d'André Dumont. Monsieur Michel Delépine, Maire de Mers-les-Bains, accompagné de son équipe municipale et de nombreux autres Mersois, et Madame Anatolie Mukamusoni, présidente de l'Association Centre de Mémoire et d'Histoire -Somme- Résistance et Déportation, avec de nombreux membres de cette Association, ont eu l'honneur d'y être accompagnés par Madame Monique Evrard, Conseillère départementale représentant Monsieur le Président du Conseil départemental, de Monsieur Laurent Somon, Sénateur de la Somme, de Madame Ingrid Dordain-Saint, Députée de la 2ème Circonscription de la Somme, Monsieur Laurent Beuvain et Madame Dolorès Estaban, Conseillers départementaux de la Somme, Monsieur Olivier Jardé, Adjoint et représentant Madame le Maire d'Amiens, et de très nombreux autres participants venant de différentes communes du département de la Somme. 

     Après le chant des Partisans et la Marseillaise, il a été procédé aux dépôts des gerbes, puis aux discours de Madame Anatolie Mukamusoni, Monsieur Michel Delépine et Monsieur Olivier Jardé. Enfin, l'hommage a été également rendu à toutes les victimes de la barbarie nazie devant la plaque présentant les 35 Fusillés au "Poteau des Fusillés" de la Citadelle d'Amiens. 

     Ces victimes de la barbarie des Nazis restent dans notre mémoire collective. Elles ont perdu leurs vies pour l'idéal de la Liberté et de la Souveraineté de la France. Ce sont aussi nos enfants à tous, les enfants de la République. C'est exactement ce que Madame Anatolie Mukamusoni affirme dans son discours d'introduction de cette cérémonie.

Le texte et cette prise de parole sont reproduits ci-dessous :

« L’année dernière : le 02/08, Michel DELEPINE, maire de Mers-les-Bains, nous réunissait ici même à 6 heures du matin pour honorer la mémoire d’Ernest LESEC, fusillé le 02/08/1943 à 6h15 du matin et Jules MOPIN exécuté à 6h34, tombés tous les 2 sous les balles nazis, en ce lieu appelé « Poteau des Fusillés ».

Aujourd’hui, c’est au tour de leur camarade de fortune, André Dumont,  tombé lui aussi ici, le 05/02/1944, à peine plus de 6 mois avant la libération d’Amiens, il y a 80 ans.

Comme eux, 32 autres camarades ont été exécutés ici.

Leur tort, tout comme leurs compagnons de lutte à travers le pays : avoir refusé la soumission de la France à l’occupant. Avoir résisté à l’ennemi et tout ce qu’il imposait au pays. Avoir voulu rendre à la France sa dignité et sa souveraineté.

André Dumont avait 23 ans. Electricien, il fut compagnon de Jules Bridoux, alias Michel, à la tête du groupe Michel en 1942.

Après l’attentat du Royal à Amiens la nuit du 24 au 25 décembre 1942, ils furent déplacés de la Somme vers la Seine inférieure.

Expérimenté pour la lutte armée, il fut arrêté à Barneville le 24 août 1943.

Blessé lors de l’attaque, il fut interné à la prison de Rouen.

Il reconnut, devant les policiers, avoir participé à une dizaine d’actions. Transféré à la prison de la Citadelle d’Amiens, il est déféré, le 26 janvier 1944 devant le tribunal militaire allemand.

Il est exécuté le 5 février 1944.

Il avait le grade de Lieutenant dans le groupe FTP.

Je vous fais lecture de la lettre qu’il a laissée à ses parents et qui montre qu’il est mort la tête haute.

« Chers parents -

L’heure a sonné à l’horloge du Destin. Il est 6 h 30 et je vais être exécuté tout à l’heure à 8 h 30 : Je saurai mourir fièrement pour la France. Pour moi ce n’est qu’un mauvais moment, mais pour vous il reste de longues heures à pleurer.

J’espère que mon frère sera bientôt de retour et que cela vous apportera un peu de consolation. Geneviève par ses caresses et son babillage mettra quelque joie dans votre cœur bien triste - Peut-être n’ai-je pas été toujours le fils bien obéissant et aussi n’avez vous pas eu avec moi toutes les joies que vous pensiez en attendre ; je le regrette très sincèrement.

Aussi j’ai assisté à la messe. l’abbé est très aimable et peut-être vous reverrai-je là-haut.

Embrassez bien fort les nôtres pour moi et une pensée va vers tous nos amis pour la France.

Je vous dis adieu et vous embrasse de tout cœur.

André Dumont Votre fils.

Mers les Bains - Vive la France ».

À l’exemple des 35 fusillés du Poteau, tous les Résistants de l’Intérieur ainsi que les Français Libres n’avaient qu’un objectif : bouter l’occupant hors du pays et redonner la LIBERTE à la France.

Leur rendre hommage, c’est un travail de mémoire qui incombe à chacun de nous. C’est faire en sorte que les idées qui divisent n’envahissent à nouveau le pays. Nous savons qu’ailleurs dans le monde, les peuples en souffrent, les hommes en meurent.

C’est transmettre aux générations futures l’espoir d’un monde de paix.

La commune de Mers-les-Bains est la seule qui vient honorer ses enfants à l’endroit où ils sont tombés ici à Amiens. Ils sont aussi nos enfants à tous.

Merci Michel de nous rassembler pour cette noble cause.

Espérons pouvoir tous leur rendre hommage par un Centre de Mémoire et d’Histoire ! »

     Après Madame Anatolie Mukamusoni, au nom du Centre de Mémoire et d'Histoire -Somme- Résistance et Déportation, dont elle est présidente, qui se bat depuis plus de douze ans pour la création de ce Centre de Mémoire et d'Histoire pour tout le département de la Somme, -sachant que le Département de la Somme est le seul de tous les cinq départements constituant la Région des Hauts-de-France à ne pas disposer d'un lieu aussi important d'information, de documentation, d'échanges entre les générations pour la transmission de l'Histoire et de la Connaissance, de formation à tous les niveaux et de perpétuation de la mémoire des horreurs de la Seconde Guerre mondiale pour que "Plus Jamais Cela" ne se reproduise-, Monsieur Michel Delépine a pris la parole et prononcé un discours émouvant. Il a également insisté sur la mise en garde contre les agitations et les tentations croissantes de retour à l'obscurantisme qui ont présidé à la perpétration de ces barbaries extrêmes des Nazis.

Nous retrouvons ci-dessous l'intégralité du texte et du prononcé de son discours :


« André Dumont !

Mers ne vous a jamais oublié et ne vous oublie pas.

Malgré ces 80 années qui nous séparent de votre martyre puis de votre ultime sacrifice ici même, nous avons tenu à donner une force toute particulière, une force inédite, à cette infinie reconnaissance et à l’hommage dont nous vous sommes tous redevables.

Quel symbole plus fort que de vous accompagner ce matin 5 février 2024, à l'heure même de votre héroïque sacrifice !

Comme elle l'a décidé pour d'autres de vos camarades déportés et résistants fusillés, Mers-les-Bains, berceau de la Résistance, a rendu immortel votre nom en vous décernant une rue.

Ainsi, continuons-nous de vivre au quotidien avec vous, ainsi les plus jeunes en ce début de XXIème siècle, savent qui vous étiez, qui vous êtes.

André Dumont, il n'existe pas de mots adaptés à l'immensité de votre courage répété lors des nombreuses actions que vous avez menées contre l'oppresseur nazi. Il n'existe pas de mots adaptés pour vous exprimer notre profond respect et notre admiration devant votre courage incommensurable jusqu'au moment ultime...

Le maire que je suis ressent cette intense, et ô combien profonde émotion, d'être celui qui au nom de tous, apporte ce matin sur l'autel de votre sacrifice, certes avec notre petitesse, notre affection, notre indéfectible et éternelle reconnaissance, notre inaltérable attachement.

Petitesse, disais-je. Oui, car je considère en effet que, qui que nous soyons, quelques soient nos fonctions, nous devons toujours nous reconnaître insignifiants devant l'immensité de leur courage et de leur sacrifice.

Mesdames et Messieurs, 80 ans après, tous ces combattants de l'ombre aux mains nues sont en droit de nous
interroger : qu'avons-nous fait, que faisons-nous pour leur rester fidèles ?

Qu'avons-nous fait, que faisons- nous pour que leur sacrifice n'ait pas été vain ?
L'indispensable connaissance de notre Histoire qui comporte dramatiquement tant de failles, ne doit pas non plus nous exonérer de tout faire pour que pareilles horreurs ne se reproduisent plus.

Et pourtant ...

Quotidiennement, des mots, des actes, des incitations à la haine, l'exacerbation du rejet des différences, parfois même des lois, viennent nourrir ce poison immonde qui se distille dans nos sociétés depuis de trop nombreuses années déjà, un poison qui avilit, un poison qui nous menace…

Cette "médication", que d'aucuns voudraient nous administrer au prétexte qu'on ne l'a jamais essayée nous mènera à l'abime, mais comment le faire comprendre ?

Un contexte lourd et ancien d'exaspération des peuples, et de nombre de nos concitoyens, les mène vers de faux
refuges qu'il nous faut dénoncer.

Aux responsables politiques je crie : je vous en conjure, aucune compromission ni de près ni de loin avec ces fallacieux ! 

Car c'est bien de cela dont il s'agit.

Prenons le temps de relire I’ Histoire des années 30. Ne trouvez-vous pas qu'ils sont troublants tous ces points de similitude avec l'époque actuelle ?

André Dumont, comme toutes celles et tous ceux qui sont allés jusqu'au sacrifice suprême, nous murmure « Danger, n'ayez pas à recommencer un jour ce que nous vous avions offert pour toujours ! ».

Mesdames et Messieurs, nous foulons cette terre ; une terre sacrée imprégnée du sang de nos Martyrs.

C'est ici que cet impérieux devoir d'enseigner et de transmettre qui est le nôtre, se doit de trouver un élan
pérenne à destination des générations qui montent. Un lieu d'interprétation est vital, le plus tôt sera le mieux. 

Aucun frein ne se justifie, il faut simplement le vouloir.

André, à quelques heures de vos 24 printemps, vous avez donné votre vie. Votre sang a fécondé notre terre pour que la Justice et la Paix y soient rétablies et prospères.

Puissions-nous en être les garants !

Vive la République, vive la France ! ».

     Monsieur Olivier Jardé, au nom de Madame le Maire d'Amiens, a également pris la parole pour une courte allocution.

L'année 2024 sera une année spéciale pour la France qui va commémorer le 80ème anniversaire de sa Libération.

     En juin 2025, la France renouvellera ses représentants au Parlement européen. Deux formations politiques, Renaissance et le Rassemblement national (RN) demeurent en tête des intentions de vote dans ce scrutin majeur pour l'Europe. Depuis 2012, nous publions régulièrement des évolutions de la sociologie électorale en France. Les performances progressives du Front national (FN), devenu le Rassemblement national (RN), sont analysées depuis l'élection présidentielle de 2012. Tous les ouvrages sont disponibles et accessibles pour le grand public dans toutes les librairies et dans des bibliothèques universitaires en France et à l'international. Tous les concurrents aux suffrages universels des Français, des élections municipales à l'élection présidentielle, et aux élections européennes, peuvent les consulter.

Pour que demain plus personne ne puisse dire que l'on ne savait pas !

 

Emmanuel Nkunzumwami
Ecrivain-Essayiste
Analyste économique et politique

Directeur de NERES Conseil

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