LES PAYS INDUSTRIALISES HISTORIQUES DANS LA CRISE DE LA MONDIALISATION

  La France est confrontée aux grands défis socio-économiques mondiaux.

Le pilotage efficient des équilibres mondiaux dépendra de la coordination des politiques entre les pays du G7, les principaux pays émergents du G5 (BRICS), la coopération des pays de l'AMACITA (qui intègrent le G5 et le G7 pour former le G20 avec l'Union Européenne prise en tant qu'entité participante) appelés à s'élargir aux autres pays émergents et à la satisfaction des attentes légitimes des pays assoiffés de démocratie, de liberté et développement partout dans le monde.

 Il convient de remarquer les pays émergents non européens, y compris la Turquie, représentent 78% de la population des 36 principales économies mondiales et que la France n’y représente que 1,3% de cette population. Par ailleurs, ces 36 pays qui dominent l'économie du monde abritent plus de 69% de sa population en 2010. Nous sommes alors très loin de la bipolarité du monde né de la seconde guerre mondiale entre les USA et ses Alliés Occidentaux d'une part, puis l'URSS et ses satellites d'autre part. Aujourd'hui, la Chine s'est invitée à la seconde place de l'économie mondiale, devant son voisin et rival historique : le Japon.  Le G12 des Pays Emergents, y compris la Russie dégagée du communisme de l'ex-URSS et la Chine de l'après-révolution culturelle de Mao Tse Tung, devient le moteur et la référence de la croissance mondiale aujourd'hui.

II.                 Les autres comparaisons internationales

La crise économique déclenchée au cours de l’été 2007 et qui a ébranlé tous les pays du monde a été très durement ressenti dans les principaux pays industrialisés historiques occidentaux. Aujourd’hui, les Etats-Unis présentent un endettement de 12.520 milliards de dollars, soit 85% de son PIB de 2010 et un déficit budgétaire de 1.701 milliards de dollars, soit 12% de son PIB. En juin 2010, avec un endettement de 1.650 milliards d’euros, la France est au même ratio de 85% que les Etats-Unis et n’apparaît qu’au 19^ème rang mondial des pays endettés. Son déficit budgétaire prévu à 104 milliards d’euros en 2009 et à 92 milliards d’euros en 2011 est en nette diminution, grâce à l'effort de contrôle et de gestion des finances publiques. Ce n’est donc pas catastrophique pour un pays d’une puissance de 2.550 milliards de dollars de PIB, d’autant que le pays dispose encore des capacités industrielles, de recherche et de savoir-faire pour se redresser. En tendance actuelle, le FMI projette à l’horizon 2014 un endettement (rapport entre la dette publique et le PIB) de 239% pour le Japon ; 132% pour l’Italie ; 112% pour les Etats-Unis ; 100% pour le Royaume-Uni ; 91% pour l’Allemagne ; mais 85% pour la France et 65% pour le Canada.

Depuis que la crise s’est installée à la fin de 2007, la France a agi vite et fort pour prévenir les catastrophes économiques et sociales comme cela atteint actuellement un grand nombre de grands pays. Ainsi entre le début de 2008 et la fin de 2010 : le taux de chômage en Espagne est passé de 8% à 20% après l’éclatement de la bulle immobilière dans ce pays ; environ 4 millions de biens immobiliers (soit 2% des habitations) ont été saisis par les banques pour défaut de paiement des ménages surendettés aux Etats-Unis ; les salaires ont baissé de 12% en Irlande ; le Royaume-Uni a engagé une suppression de 500.000 fonctionnaires (soit 8,3% de fonctionnaires) et des allocations familiales pour les classes moyennes ; le revenu minimum d’insertion (déjà trop faible) a baissé de 20% au Portugal ; en Grèce, les fonctionnaires ont perdu 14,3% de leurs salaires et les pensions de retraite ont diminué de 15% alors que la cure d’austérité pour éviter la faillite de ce pays et ses répercussions sur l’euro ne fait que commencer. La viabilité de la monnaie européenne, l'euro, est menacée par des crises structurelles en Grèce, au Portugal, en Espagne et en Irlande.

L'un des points de faiblesse de l'économie française est la contre-performance de sa balance commerciale. En effet, si l'on regarde son évolution depuis 2000, il y a une dégradation permanente qui s'est accélérée avec la crise depuis les résultats de 2008 où le déficit du commerce extérieur a presque doublé. Et sur les 12 derniers mois en mai 2011, le déficit est de 63,4 milliards d'Euros :

 Ramenée à la comparaison internationale des grands pays qui rythment l'économie mondiale, la contre-performance de la balance commerciale de la France est encore perceptible :