Par Emmanuel Nkunzumwami
Auteur de « La Nouvelle Dynamique Politique en France »,
Editions L’Harmattan, Paris, Décembre 2007.


Une question de plus en plus d’actualité, remise à jour au cours de la campagne à l’élection présidentielle en cours. L’Islam est-il soluble dans la Société Française aujourd’hui ? Pour répondre à cette question, il convient de comprendre d’abord les évolutions spatio-temporelles de la France et de l’Islam.

 

D’abord un aperçu religieux sur la France dans sa dynamique d’évolution. Avant le 16ème siècle, la France était totalement catholique romaine, rattachée à la papauté romaine alors que depuis 1453, l’Eglise Chrétienne s’était scindée en deux, entre l’Eglise Chrétienne Orthodoxe de Constantinople (Istambul actuel) et l’Eglise Chrétienne Catholique. Par la suite, de nombreuses tentatives de réforme du catholicisme échouent et les déviants sont sévèrement réprimés à mort…Les inquisitions, les dragonades, les bûchers et d’autres châtiments mortels sont inventés par les ministres du culte catholique pour décourager toute tentative de rébellion. Il s’agit bien de l’évolution interne en France, ce qui exclut les croisades de notre champ de réflexion.

  Mais dès 1517, le monde change de visage : un moine allemand, Martin Luther, affiche les 95 thèses sur la porte de l’Eglise de Wittenberg pour réformer l’Eglise Catholique en Allemagne. Ce mouvement trouve son écho en France et c’est Jean Calvin, né à Noyon en Picardie et alors professeur de Philosophie à la Sorbone, qui en devient l’amplificateur. Après plusieurs péripéties et persécutions des catholiques farouchement opposés à la Réforme de l’Eglise, il s’installe à Genève d’où il continue son œuvre réformatrice. La France est alors une terre en ébullition et la réforme se répand dans tout le pays, mais s’accompagne également des répressions sans précédent. Pourtant les réformateurs ne demandaient rien d'autre que le retour aux "Fondements de la Foi Chrétienne" débarassée de toutes les traditions, superstitions, pratiques dissolues de l'hiérarchie catholique de l'époque, pouvoir écrasant de la pyramide du prêtre au pape sur les fidèles, les sacrements fantaisistes, etc... Nombreux protestants (comme on les appelait alors et qui fondent l'Eglise Réformée de France) sont tués dans les incendies des granges, brûlés dans leurs maisons et dans leurs Eglises, consummés sur les bûchers, etc… jusqu’au déni d’identité : le protestant devient, par la complicité de la monarchie (catholique), des institutions judiciaires du Roi de France et de l’Eglise Catholique, une personae non grata dans le Royaume de France et perd son identité civile… jusqu’à être privé de sépulture ! les corps des défunts protestants sont jetés aux cochons ou dévorés par les chiens ! Les violences et les massacres culminent dans la nuit de la Saint-Barthélémy en août 1572 lorsque plus de 3.000 personnes à Paris et plus de 10.000 dans toute le Royaume de France, d'une écrasante majorité de protestants, sont extérminés... Arrive alors le pacificateur, le Roi de France et de Navarre, Henri IV (il est né protestant mais a dû abjurer et se convertir au catholicisme pour pouvoir accéder au trône !), qui organise le Traité de paix qui est signé sous le nom de "l’Edit de Nantes" en avril 1598. Les protestants sont autorisés à construire leurs Eglises et à « exister » en tant que citoyens du Royaume. Mais son petit-fils, le mégalomane Louis XIV, révoque cet Edit en 1692 et impose une unité du Royaume sous « Un Seul Royaume, Un Seul Roi, Une Seule Foi » catholique pour tous. Et la France se retrouve projetée à plus de cent ans en arrière ! Les galères et les bûchers reprennent. Les protestants de France ne peuvent pratiquer leur foi que dans des lieux retirés pour ne pas être aperçus sous peine d’extermination, dans le Désert, c’est-à-dire dans les montagnes et les forêts des Cévennes ! Il a fallu en arriver à la Révolution Française de juillet 1789 avec la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen pour que les Protestants de France retrouvent une reconnaissance légale. Il faudra ensuite attendre 1905 pour que la puissance dominante catholique accepte la séparation des prérogatives de l’Eglise d’avec les pouvoirs de l’Etat. C’est enfin la loi de la laïcité qui s’instaure… et la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Il sera ensuite institué un article 1er de la Constitution de 1946 que « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale […] ». Et cet article n’est plus négociable, quelle que soit la Religion qui s’installe sur le territoire « indivisible » de la France. La loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat est un aboutissement d’un long trajet, commencé avec les diverses tentatives de réforme de l’Eglise Chrétienne, amplifié lorsque la Réforme est devenue irréversible au début du XVIème siècle, marqué par les violences, les guerres et les massacres contre les « hérétiques » réformés, passant par la Révolution Française dont la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et du Citoyen prend la défense des « minoritaires » de l’époque (protestants et juifs), traversant l’empire… pour attérir en 1905 sur la séparation des charges et pouvoir du clérgé (qui s’occupe des âmes et de la Foi) et des obligations et devoirs de l’Etat impartial et laïc. Il n’y pas de peuple sans histoire !

  Dès lors que les choses sont claires pour tous, pourquoi l’Islam continuerait-il à nous poser des « problèmes du vivre ensemble » ? L’Islam est né en 622 par le prophète Mahommet, soit plus de six cents ans après la naissance de l’Eglise. Il est né, comme le christianisme, au Moyen-Orient. N’en déplaise aux racistes et à tous les anti-sémites, Jésus-Christ était Juif. Mahommet est arabe. C’est ainsi. L’apôtre Paul nous instruit sur les mœurs de sa région, lui qui a effectué de nombreux voyages missionnaires dans toute l'Asie Mineure et qui a contribué à la fondation des premières communautés chrétiennes : les femmes doivent obéir à leur mari, comme l’Eglise au Seigneur. Les femmes doivent être voilées pour marquer l’humilité... Mais l’apôtre Paul ne l’invente pas, il ne fait que rappeler les usages et coutumes locaux de l’époque. L’Islam reprend les mêmes préceptes, puisque sa population d’origine est au « Moyen-Orient » de son époque. De même que l’agneau pascal est une tradition hébraïque depuis l’immolation de l’agneau par Abraham en sacrifice pour l’Eternel à la place de son fils Isaac (né de Sarah), les arabes se réclamant d’Ismaël (fils d'Abraham avec sa servante) ont perpétué cette tradition « mémorielle » en souvenir de leur ancêtre commun Abraham… Mais les Chrétiens d’Occident ont bien « reçu » la Foi et pas les Traditions. La réforme du 16ème siècle a aidé à expurger les traditions et le pouvoir des représentants de l'Eglise de la Vraie Foi des fidèles. Car au début de chaque Religion, il y a la Foi indiscutable. Les hommes et les femmes vivent toujours quelque part et emballent leurs traditions dans la Foi qu’ils viennent de recevoir. Ensuite, les hommes se saisissent de la Foi et des Traditions pour conquérir et asseoir le Pouvoir. Ce fut vrai pour l’Eglise, c’est également vrai pour l’Islam aujourd'hui. Il ne convient donc pas qu’en France, l’Islam emmène la Foi et les Traditions et les Pouvoirs que les hommes se sont constitués au Moyen-Orient à l’Origine ? L’Islam a donc véhiculé la Foi et les Traditions de « son berceau ». Et c’est humain. Mais, les différents « Khalifats » qui se sont succédés ont eu pour mission de propager d’abord « la Religion de l’Islam », y compris par la Force au besoin. Ainsi, l’Islam a d’abord emprunté les couloirs « ethniques » pour rassembler d’abord les « arabes », culturellement « quasi-homogènes » , et géographiquement proches, jusqu’au sud de l’Europe, en Espagne en passant par l’Afrique du Nord. Les arabes s’installent ainsi, en conquérants, l’Afrique du Nord. L’identité musulmane se confond alors avec l’identité culturelle. Cependant, en Afrique Noire, l’Islam est tolérant : les pratiques ancestrales des peuples de la région s’incorporent dans l’Islam, si bien que le sorcier, le marabout, le devin, l’exciseur, etc… devient également un « dignitaire de l’Islam ». L’objectif du moment est d’abord de conquérir les nouvelles « âmes » et de laisser les « pratiques culturelles orentales » se mélanger avec les « cultures et traditions africaines ». Aujourd’hui, les imams et marabouts de l’Islam de l’Afrique Noire ne savent plus distinguer ce qui relève de l’Islam et de la Foi, et ce qui relève de leurs traditions pré-islamiques ! En Europe, les musulmans sont majoritairement arrivés de l’Afrique du Nord et de l’Afrique Noire. Ils sont donc arrivés avec ces traditions orientales et noires-africaines : lapidation des femmes adultères (une pratique existante avant Jésus-Christ), le port du voile (connu déjà du temps des perses et des mèdes, longtemps avant Jésus-Christ), la polygamie (le Roi Salomon avait plusieurs femmes, Abraham avait une femme et une concubine), etc… qui n’ont rien d’Islamique (l’Islam étant né en 622 après Jésus-Christ).

 Pour que l’Islam rencontre un climat apaisé en France, il convient d’indiquer donc les repères ; séparer puis débarrasser la pratique religieuse des traditions et pratiques qui n'ont pas leur place dans les fondements de la Foi Islamique et qui prennent prétexte sur l’Islam pour proliférer : les Paroles du Prophète et seulement ses paroles. Toutes traditions et pratiques culturelles opposées à la culture « française » devient alors un frein à l’intégration « républicaine ». Il convient donc d’informer les musulmans de France sur le contenu « réel » de la Foi Islamique pour les aider à mieux s’intégrer. Former de « Vrais "Imams » avec une vraie théologie de l'Islam de 622 et « non des idéologues de la guerre des civilisations ». Responsabiliser les musulmans dans la gestion de leurs lieux de cultes et veiller à la transparence de la gestion financière des mosquées pour intégrer les pratiquants dans les exigences de la transparence républicaine.

   1°) L’Imam de l’Islam en France devrait être formé en France ou en Occident pour se dépouiller des traditions venues d’ailleurs qu’il essaie d’imposer à ses adeptes en France. Nous rappelons que l’article 2 de la Constitution stipule que « La langue de la République est le Français […] ».

  2°) Il faudrait constituer un « groupe d’Experts » comprenant les religieux musulmans, les historiens, les ethnologues, etc… aussi impartiaux  que possible pour « éclairer » les français et les musulmans sur ce qui relève de la Foi authentique selon les écrits même du prophète Mahommet, ce qui relève des traditions orientales et inappropriées en France, et ce qui relève du processus de pouvoir des religieux sur les fidèles. Cela aidera les politiques et la société à se fonder sur un "Référentiel" clair de l'Islam pour réprimer les dérives sectaires et dangereuses comme ils le font pour la répression des "sectes" et de leurs "gourous" pour les autres religions.

  3°) Les mosquées sont des lieux de prières comme les Eglises et les Temples, et sont donc régies par la Loi de 1905 des Associations Cultuelles. Elles devraient donc être transparentes sur la gestion des fonds qu’elles perçoivent et des prélèvements qu’elles opèrent sur les abattoirs « agréés Halal ».

   Par cette procédure, nous pourrions peut-être comprendre que la France n’a pas besoin de toucher aux finances publiques pour construire les mosquées en France, surtout au moment où tous les français sont sensibilisés à la dette de 1200 milliards d’Euros ! Et cela clarifiera nos relations avec l’Islam et les Musulmans en France. Et peut-être que certains musulmans eux-mêmes, notamment venant d’Afrique, ne comprennent même pas ce qu’est l’Islam qu’ils pratiquent « en aveugle » inclultes et servilement soumis. Ainsi, ils comprendront que les excisions des filles, les turbans sur la tête, les longues robes des hommes…. N’ont RIEN DE L’ISLAM mais des COUTUMES IMPORTEES et insolubles dans la Société Française.

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