La situation du monde face au covid-19 ne s’améliore pas en ce début du mois de juillet 2020. Pire encore, elle continue de s’aggraver, notamment par la reprise de fortes progressions des décès et des contaminations dans tous les pays, tant en Europe, en Amérique et qu’en Afrique. Cet article fait l’état des lieux.

     I. Les principales données sur le covid-19 dans le monde.

Au soir du 30 juin 2020, soit à la fin du mois juin ou quatre mois après la montée en puissance du covid-19 en Europe, le monde comptait 10,565 millions de cas de contamination du virus, soit une forte augmentation de 11% par rapport au 24 juin 2020 (en six jours). Il apparaît ainsi une nouvelle accélération de ce virus, après quelques semaines de diminution progressive. Mais, un apprentissage réel dans le traitement et les guérisons des malades, avec la maîtrise des mesures barrières dans le monde, se traduit par 5,783 millions de cas de guérisons (soit une hausse de seulement 6% en six jours). L’accélération des contaminations devient alors supérieure à celle des guérisons, et elle provoque un nombre fortement croissant de malades, soit 4,269 millions et 11% d’augmentation en six jours. Cette reprise forte des contaminations conduit également à une accélération de la mortalité. Aussi, 513.060 décès ont été atteints dans le monde, soit plus d’un demi-million d’habitants de notre monde. Ce chiffre était malheureusement prédit pour la fin de juin 2020 dans nos publications antérieures, compte tenu de la progression continue de la mortalité. On enregistre une hausse de 6% en six jours, et un ratio de 66 décès du covid-19 pour un million d’habitants en moyenne dans le monde.

     Bien entendu, cette hausse moyenne de 66 morts pour un million d’habitants cache de fortes disparités dans le monde. Dans le peloton de tête et au-delà de 200 décès du covid-19 par million d’habitants, on retrouve les pays européens (Belgique : 841, Royaume-Uni :644, Espagne : 606, Italie : 575, France : 445, Pays-Bas : 357, Suisse : 227), l’Amérique du nord (États-Unis : 393 et Canada : 228), et désormais les pays d’Amérique latine où le virus a trouvé un nouveau terrain de prolifération (Chili : 298, Pérou : 293, Brésil : 280, Équateur : 227, Mexique : 210). Après l’Extrême Orient où le virus a commencé ses tueries, notamment en Chine, en Corée au Japon dès décembre 2019 et janvier 2020, le virus est entré en Europe en février 2020 où il s’est durablement installé. Ensuite, le vent l’a conduit en Amérique où il fait des ravages en Amérique du nord d’abord, et en Amérique latine ensuite.

     Au 30 juin 2020, le TOP9 des pays ayant enregistré plus de 10.000 morts dans notre Panel100, totalise 74% de la mortalité mondiale. Il s’agit des États-Unis (130.078), le Brésil (59.594), le Royaume-Uni (43.730), l’Italie (34.767), la France (29.843), l’Espagne (28.355), le Mexique (27.121), l’Inde (17.410) et l’Iran (10.817). A eux seuls, les États-Unis rassemblent 25% de la mortalité mondiale, 12% pour le Brésil et 6% pour la France et l’Espagne. L’Asie, l’Europe et l’Amérique y sont donc représentées. Une forte progression du covid-19 est observée en Amérique latine.  Le Top8 des pays latino-américains de notre panel100 totalise 22% des décès dans le monde. Soit le Brésil, le Mexique, le Pérou (9.677), le Chili (5.688), l’Équateur (4.527), la Colombie (3.334), l’Argentine (1.283) et la Bolivie (1.071) pour les pays ayant enregistré plus de 1.000 décès du Covid-19. Il y a donc bien une forte progression des contaminations, des malades et des décès de ce virus en Amérique latine.

Les tableaux suivants donnent les éléments chiffrés pour les pays du Panel100 que nous suivons depuis le 3 avril 2020. L’on voit que l’Amérique, l'Europe, l’Asie et l’Amérique latine sont représentées dans les dix premier pays fortement infectés dans le monde.

Les données du Panel 100  des 100 pays dans le monde. Le cumul des cas testés positifs des contaminations du covid-19, les progressions entre le 29 et le 30 juin 2020, le nombre des décès cumulés, les personnes guéries, les personnes encore malades, les taux des guérisons, la mortalité pour un million dhabitants, et la population estimée au début de 2020 par pays du Panel, sont des informations sur chacun des 100 pays de notre panel où tous les continents sont représentés. Lon peut constater que le Brésil et le Mexique encadrent les pays européens les plus touchés par le covid-19 au-delà de 25.000 décès cumulés (Royaume-Uni, Italie, France, Espagne).


2. LAfrique doit lutter fortement contre les contaminations

     L’Afrique, prise globalement avec ses 54 États, paraît encore moins touchée que le reste du monde. En effet, le continent totalise environ 2% de la mortalité mondiale et du total des guérisons. Cependant, les contaminations sont également en forte croissance comme en Amérique latine et atteignent 6% des malades dans le monde. Il convient de rappeler que de nombreux décès de demain se trouvent dans les malades d’aujourd’hui. Le moyen sûr de réduire la mortalité due au covid-19 est d’éviter ou forment ralentir les contaminations. Et donc d’être très strict sur l’application des mesures barrières, des tests massifs des populations, notamment en milieu urbain et dans les zones frontalières des pays fortement infectés, et enfin de développer les traitements des malades dès la déclaration des contaminations. Plus tôt les malades sont détectés avant la propagation et la contamination de leur voisinage, puis mis à l’isolement pour être immédiatement pris en charge dans les traitements, plus sûr on réduit la progression de la maladie et de la mortalité dans le pays. Les tableaux suivants donnent les résultats au 30 juin 2020 par région du continent et par pays.

L’Égypte, lAlgérie, la Mauritanie en Afrique du Nord, le Cap Vert en Afrique Occidentale, Djibouti en Afrique Orientale, la Guinée Équatoriale et les Îles Sao Tome et Principe en Afrique Centrale, et lAfrique du Sud en Afrique Australe ont déjà amorcé une forte mortalité au-delà de 20 décès pour un million dhabitants. Le continent devrait développer une forte solidarité, en partenariat avec les pays qui maîtrisent la pandémie dans le monde, pour lutter efficacement contre la propagation et les ravages du covid-19.

Le défi souvent lancé à l’Afrique, c’est de prouver des capacités à tester un plus grand nombre d’habitants. Néanmoins, ce challenge s’impose à tous les pays du monde aujourd’hui, à commencer par des nations occidentales les plus touchées par la pandémie et disposant de meilleures infrastructures médicales pour traiter les malades, et de plus de ressources financières, techniques et humaines pour réaliser les tests au covid-19. En effet, un échantillon de tests très faible ne donne pas des indications fiables sur le niveau des risques potentiels des populations. Des voix nocives et intéressées se lèvent pour prédire des milliers de morts dans les rues... comme s’il y avait des rues dans les campagnes africaines qui regroupent plus de 80% de la population. Néanmoins, le covid-19 est principalement une infection mortelle pour les personnes fragiles (affectées par d’autres pathologies lourdes, invalidantes, ou atteintes de graves maladies respiratoires), ainsi que des urbains évoluant dans le confort et qui ont perdu le sens de l’effort physique. Les habitants des territoires ruraux africains présentent un avantage de connaître divers virus et bactéries contre lesquels ils se battent très régulièrement dans leur vie quotidienne. Les corps produisent constamment des anticorps pour se défendre. Si le covid-19 est un virus naturel, les corps l’élimineront. S’il est renforcé par les génomes étrangers, tel que celui du VIH comme le suggère le Pr Luc Montagnier (Prix Nobel de médecine), il faudra des traitements. La formule MSK1 et MSK2 de larchevêque de Douala au Cameroun, l’artemisia, issu de l’Institut malgache de recherche appliquée (IMRA), de Madagascar, et l’apivirine, une combinaison d’un anti-rétroviral et d’un antibiotique, développée par le Dr Valentin Agon au Bénin, pourraient répondre aux besoins des Africains, en attendant d’autres traitements en cours d’élaboration. Les Africains détiennent ainsi les solutions médicinales locales. Le tableau précédent indique, pays par pays et selon les Communauté économiques régionales (CER) sur le continent africain, la situation face au covid-19. Il appartient à tous les Africains, du continent et des diasporas, d’insister auprès de leurs dirigeants pour relever les défis sanitaires, économiques et sociaux. Il convient de rappeler que le covid-19 tue. Il n’est absolument pas convenable de demander aux dirigeants de relâcher les efforts, de plaider pour une complot international contre l’Afrique en oubliant de soigner les malades, de prétendre que puisque les "tests positifs" ont été réalisés sur les animaux, les plantes et les fruits, le virus est une pure invention des Occidentaux quand on sait que plus d’un demi-millions de vies ont été emportées par ce virus. Il y a une réalité : le covid-19 est une infection mortelle si elle nest pas prise en charge rapidement dès le début de linfection. Des analyses à caractère politique ne doivent nullement aveugler les pouvoirs publics et sanitaires : Dépister les populations, Isoler les personnes infectées pour les traiter, Imposer les mesures barrières pour réduire au maximum la propagation du virus dans le pays, telles sont les règles de base. Isoler les zones urbaines des territoires ruraux, créer des brigades mobiles de dépistages et des centres médicaux pour traiter et suivre des cas encore légers, cela devient une urgence. Les colères légitimes dans les médias attendront la guérison et la disparition du virus. Ceux qui ont perdu les leurs dans cette épidémie nous demandent des efforts pour traiter tous les malades du coronavirus et pour enrayer l’épidémie. En Afrique comme dans le reste du monde, le covid-19 tue. Il n’a pas besoin d’être reconnu comme dangereux, ni de présenter un visa d’entrer dans le pays pour tuer. Les graphiques suivants montrent des extraits de situations comparées dans chacun des quinze pays de l’Afrique Occidentale, des huit pays de l’Afrique Centrale, des treize pays de l’Afrique Australe et des onze pays de l’Afrique Orientale, au soir du 30 juin 2020.

 En haut : Les pays de lAfrique Occidentale.
En bas : les pays de lAfrique Australe, de lAfrique Orientale, de lAfrique centrale et de lAfrique du Nord

En bleu : le nombre de malades en attente de guérison. La plupart des futures victimes sont déjà dans ce "stock dattente" quotidien. I convient de multiplier le nombre indiqué en rouge par 100 pour trouver le nombre de malades en attente de guérison par pays.  En vert, le taux (en %) de guérisons. En rouge, le nombre de morts recensés à date. Le lecteur peut alors comparer les situations au 30 juin 2020 entre ces différentes régions dAfrique. Pour lAfrique du Sud, multiplier le nombre de morts par dix et le nombre de malades restants par 1000.

Il convient dy ajouter également lAfrique du Nord, la région africaine qui concentre les contaminations et le nombre de décès les plus élevés. De plus, seuls la Tunisie, le Maroc et lAlgérie sont parvenus à atteindre plus de 70% de taux de guérison, contre la moyenne mondiale de 55% au 30 juin 2020. La situation est préoccupante en Égypte et au Soudan.

Les taux de guérisons sont encore faibles dans plusieurs pays assiégés par le covid-19. On peut observer sur ces graphiques que de nombreux pays de lAfrique subsaharienne, mais aussi en Afrique du Nord, n’atteignent pas le taux moyen mondial de 55%. Le cas de la Tanzanie est particulier car ce pays ne transmet pas les données sur le virus. 

     Le temps est venu, pour que les Africains apprennent à se prendre en charge, sans tendre la main mendiante vers les puissances extérieures. Celles-ci font également face à leurs propres difficultés dans cette crise, et elles sont immensément multiples. Aussi, les pays africains pourraient comparer leur taux de guérisons des malades par rapport à la moyenne mondiale.  Les enjeux de l’Afrique peuvent se résumer en six piliers ou socles indispensables pour son redressement rapide : la paix et la sécurité durables sur les territoires ; l’éducation de la jeunesse actuelle ; la sécurité alimentaire, sanitaire et environnementale ; le développement et l’entretien des infrastructures et des moyens de communication ; l’accès à l’énergie pour tous les habitants ; et la transformation industrielle de ses ressources pour créer de la valeur ajoutée aux productions agricoles, minières et énergétiques, tout en développant l’emploi local, le savoir-faire pour une prise en charge économique des Africains par eux-mêmes en générant le revenu autonome. Alors, Africains, mêlez-vous de tout ce qui vous regarde. Lisez et instruisez-vous. L’autonomie économique et politique commence par la décolonisation mentale des peuples et la rage de défendre leur dignité au milieu des autres nations du monde. Pour comprendre les enjeux en Afrique et les solutions pour s’en sortir, nous proposons la lecture de ce livre :

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3. Conclusion

     Dans tous les pays frappés par la pandémie du covid-19, c’est le choix politique qui détermine la suite pour affronter et réussir le défi sanitaire, économique, politique et les conséquences sociales. Dans les pays médicalement bien équipés, la bataille sera gagnée dans le circuit des soins et la capacité à prendre médicalement les malades en charge. Dans les pays pauvres, cest en amont, dès les premiers symptômes de la maladie, qu  il faut rapidement intervenir. Nier lexistence de la maladie dans le pays pour des raisons idéologiques ou se poser des questions légitimes sur son origine nempêche pas le virus demporter des vies. Il convient donc de demeurer pragmatiques pour gagner cette bataille. Le premier semestre de 2020 a constitué une véritable et dure épreuve pour les politiques pour comprendre, lutter fortement et vaincre le virus dans toutes les nations. Le second semestre souvre avec une incertitude sur larrivée ou non de la deuxième vague de ce virus, alors que la première vague commence à sinstaller pour faire des ravages en Amérique latine et en Afrique. Néanmoins, les nations devraient capitaliser sur lexpérience de celles qui ont réussi, utiliser les méthodes et les traitements qui ont déjà fait leurs preuves ailleurs, et organiser un réseau international de solidarité efficace et dentraide sur le terrain sanitaire opérationnel.

Toutes ces analyses, libres et gratuites, sont livrées pour que les citoyens puissent participer aux débats publics sur la gestion du covid-19, armés dinformations comparatives. A vous chercheurs, décideurs, acteurs économiques, analystes, dirigeants politiques, journalistes, acteurs sociaux et des associations, cet article est aussi votre outil, votre source de réflexion et de travail. Cette crise sanitaire est trop sérieuse et contient des enjeux stratégiques complexes pour la laisser aux seuls professionnels de santé publique. Nous sommes tous concernés, et donc tous solidairement responsables.
La  vie et la santé sont nos capitaux les plus précieux et non négociables, pour nous, pour tous nos proches et pour tous ceux que nous portons dans nos cœurs. Protégeons-les !

Article mis à jour le  1er juillet 2020.
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Emmanuel Nkunzumwami
Écrivain - Essayiste
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