ELECTION PRESIDENTIELLE 2017 EN FRANCE : LA BATAILLE POUR LE SECOND TOUR DU 7 MAI 2017.

Emmanuel Nkunzumwami Politique …

11 févr. 2017

L’élection présidentielle en France est un temps solennel, une séquence politique, économique, sociale et même sociétale majeure à laquelle se calquent ou se réfèrent les élections suivantes. Aussi, les sondages deviennent une source centrale de positionnement par rapport aux concurrents. L’objectif est bien compris par les citoyens, par les observateurs politiques, les acteurs économiques et bien sûr par les candidats eux-mêmes : ne sont retenus pour le second tour que les deux candidats arrivés en tête du premier tour. Plus nombreux et dispersés ils seront selon les pôles politiques de la gauche ou de la droite, plus les voix se disperseront sur les différents candidats, et plus aléatoire sera la chance d’accéder au second tour, face à la candidate du Front national, selon les projections aujourd’hui. Ce sont les conclusions des analyses menées dans les ouvrages indiqués dans cet article, et couvrant toute la France. En effet, les derniers résultats nationaux plaçaient le Front national à 27% en 2015. Depuis l’élection présidentielle du 22 avril 2012, où la candidate de ce parti avait obtenu 17,90% pour se hisser à la troisième place derrière le président-candidat sortant Nicolas Sarkozy, le Front national ne fait que progresser d’élection en élection. Selon la même trajectoire, elle devrait obtenir plus de 30% au premier tour de l’élection présidentielle du 23 avril 2017. Or à ce score, elle serait en tête du scrutin, puisque le pôle des souverainistes ne comprend que deux candidats : Marine Le Pen pour le Front national (FN) et Nicolas Dupont-Aignan pour le parti Debout La France (DLF). Ce dernier serait toujours crédité entre 2% et 3% à cette élection. Dans la configuration actuelle, si dix candidats se maintiennent pour le premier tour, le Front national arriverait en tête du scrutin, au soir du 23 avril 2017. Ensuite, François Fillon (pour l’Union de la droite et du centre), Emmanuel Macron (pour les sociaux-démocrates et une partie des sociaux-libéraux de la droite et du centre) ; Benoît Hamon (pour l’Union de la gauche socialiste et écologique) et Jean-Luc Mélenchon (représentant de la gauche radicale insoumise, mais qui veut prendre la pouvoir !) se disputent la deuxième place. Soit un fauteuil pour quatre ! Mais, plus il y aura d’autres candidats compatibles avec la droite ou compatibles avec la gauche de pouvoir, plus les candidats de ces pôles devront partager leurs suffrages et auront des difficultés à accéder au fauteuil de la deuxième place pour la finale. Face au Front national, chaque pôle devrait être représenté par un unique candidat majeur et éventuellement un autre candidat pour rassembler les électeurs déçus des systèmes de partis. En effet, chaque électeur doit se sentir représenté pour aller voter et s'exprimer positivement (hors abstention, et vote blanc ou nul).

Un petit rappel sur les élections présidentielles au suffrage universel, depuis l'avènement de la Ve République en France. Les premières élections à ce suffrage datent donc de 1965, et le général Charles de Gaulle est élu président de la République, au second tour, avec 55,20%. Seul Georges Pompidou réalisera un meilleur score avec 58,21% après la démission du général de Gaulle en 1969.
Pour le reste, depuis 1965, Valéry Giscard d'Estaing en 1974, puis François Mitterrand en 1981, et enfin Jacques Chirac en 1995, ont été élus présidents de la République, après avoir réalisé le 2e score au premier tour ! On comprend alors pourquoi il faut absolument se battre pour arriver en tête du premier tour, afin de préserver les chances d'être élu président de la République en France...